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Cette forte de Peinture s'exécute fur du papier collé fur une toile, ou fur de la peau de mouton bien tendue, ou fur une toile imprimée de rouge-brun comme celles qui font en ufage dans la Peinture à l'huile.

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Comme toutes ces couleurs tiennent fort peu fur la matiere où on l'applique, parce qu'elles n'y font répandues que comme de la pouffiere, on eft obligé de couvrir les deffeins ou tableaux faits au paftel, d'une glace bien blanche, fans noeuds, fans bouillons & fans couleur, ce qui leur donne une espece de vernis, & rend les couleurs plus douces à la vûe.

M. de la Tour qui s'eft rendu célebre par les ouvrages admirables qu'il a faits en ce genre, a imaginé de les mettre entre deux glaces, comme à la preffe, ce qui met le pastel à l'abri de la grande féchereffe, & du tremouffement qui en détache la pouffiere, & à couvert de l'humidité qui en ternit l'éclat. Cet Artifte a cherché long-tems un moyen de fixer cette pouffiere fur la matiere où on l'applique, & il a enfin trouvé une maniere de le faire. En ma présence il a paffé deux ou trois fois la manche de fon habit fur un portrait auquel il n'avoit pas encore donné la derniere main, & il n'en a rien effacé. Il faut cependant que fa maniere de fixer ainfi le paftel ne foit pas fans inconvénient, puifqu'il a jugé à propos, depuis l'invention de ce fecret, de mettre fes tableaux entre deux glaces pour les conferver. M. Lauriot a fait la découverte du fecret de fixer le paftel à peu près ou quelque tems avant M. de la Tour. Les expériences e que M. Lauriot a faites ont réuffi au gré du Public: les pastels qu'il a fixés se font bien foutenus, & il feroit à fouhaiter que fon procédé fût connu. Je le fçai, mais M. Lauriot eft trop galant homme, pour que je le rende public fans fon confentement.

On ne fait gueres ufage de cette forte de Peinture

que pour les portraits; l'efpece de velouté que forme cette pouffiere eft plus propre que toute autre peinture à représenter les étoffes, & le moelleux avec la fraîcheur des carnations; la couleur en paroît plus vraie; mais pour réuffir parfaitement, il faut être extrêmement habile. Ce travail eft d'ailleurs commode en ce qu'on le quitte & on le reprend quand on veut, fans aucun appareil: on le retouche & on le finit à sa volonté; car on peut effacer facilement, avec une mie de pain, les endroits dont on n'eft pas entièrement fatisfait. de par son b wel imper

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DICTIONNAIRE

PORTATIF

DE

PEINTURE.

BREUVER, de l'apprêt que les Peintre's terme de Pein- font mettre fur les murs res d'apparte avant d'y coucher les co mens. Mettre leurs à l'huile ou à frefque. une couche de ACADEMIE, fociété couleur très-liquide pour de Peintres, Sculpteurs &. fervir d'apprêt, & difpofer Graveurs réunis fous le bon le bois ou autre matiere, à plaifir du Roi, après avoir recevoir la couleur qui doit fait preuve de leur habileté frapper la vûe. dans ces arts.

On dit auffi Abreuver quand on met une couche de colle de Flandre ou d'Angleterre, pour remplir les pores du bois, avant de mettre le vernis, ce qui le ménage de maniere que deux couches fuffifent; & fi on n'encolloit pas le bois, i en faudroit fouvent qua

tre.

ABREUVER fe dit encore

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cution, en vertu d'un Arrêt du Confeil, daté du 20 Janvier 1648. Charmiers, Secretaire du Maréchal Schomberg, en dressa les premiers Statuts. Les affemblées fe tinrent d'abord chez lui, enfuite chez un de fes amis près de S. Euftache, puis dans l'Hôtel de Cliffon, rue des deux Boules; & en 1653, les conférences fe tinrent dans la rue des Déchargeurs. Le Cardinal Mazarin, qui lui avoit obtenu un Brevet & des Lettres Patentes qui furent enregistrées au Parlement, en fut déclaré le Pr tecteur, & M. le Chancelier Seguier, Vice-Protec

teur.

Après avoir été transférée dans les Galeries du Louvre en 1656, dans le logement que leur avoit cédé Sarazin, M. Ratabon, fur-Intendant des Bâtimens, la transfera encore au Palais Royal, où elle tint fes féances pendant 31 ans. Le Roi la logea enfin dans le vieux Louvre, & M. Colbert lui obtint par fon crédit en 1663, 4000 liv. de penfion.

Elle eft compofée aujour d'hui d'un Protecteur, qui eft le Roi même, & qui en commet ordinairement un autre, comme Vice-Protecteur, d'un Directeur, d'un Chan

celier, de quatre Recteurs d'un Tréforier, de douze Profeffeurs, d'Ajoints à Recteurs & Profeffeurs de Confeillers, d'un Secrétaire Hiftoriographe, de trois Profeffeurs des Eleves protégés par le Roi; l'un pour l'Hiftoire, la Fable & la Géographie; l'autre Profeffeur tre Profeffeur pour la Géometrie & la Perfpective, & le troifieme pour l'Anatomie. Les autres font reçus dans cette Académie à titre d'Academiciens; il y en a d'Honoraires & Amateurs, d'autres comme Honoraires Affociés libres, il y a encore des Agréés; & enfin un Huiffier. Les Peintres y font reçus felon leurs talens, & avec diftinction de ceux qui travaillent à l'Hif toire, & de ceux qui ne font que des portraits, ou des batailles, ou des fleurs & fruits, ou des animaux, ou des paysages, ou qui ne peignent qu'en mignature, en émail, &c. ou comme Sculpteurs, ou enfin comme Graveurs dans quelque genre que ce foit. Cette Académie tient lieu aux Eleves d'apprentissage & de maîtrife, & l'on n'y reçoit que ceux qui fe font fignalés dans ces arts, au jugement de ceux qui y font en charge.

On fe préfente avec un tableau compofé & fait de fa main; fi à la pluralité des voix, on eft Agréé ; le Directeur donne à l'Agréé un fujet à peindre pour fon morceau de réception. L'Agréé doit en préfenter l'efquiffe un peu finie à l'Académie; &, fi elle eft approuvée, on dit à l'Agréé de faire le tableau. Quand le morceau eft fini, il le préfente, & eft reçu Academicien. Le tableau refte à la falle de l'Academie, avec le nom du Peintre écrit au haut de la bordure.

Avant cette Académie Royale il y en avoit une appellée Académie de Saint Luc; elle fubfifte encore, & l'on y reçoit ceux qui veulent avoir le droit de faire ou de vendre des tableaux, de la sculpture & de la gravûre.

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des Academiciens penfionnés. Voyez ECOLE, ELEVE. ACADEMIES en terme de Peinture, font des figures ordinairement nues faites d'après nature & dans les attitudes convenables à la compofition d'un tableau, pour en avoir exactement le nud & les contours; on drape enfuite ces figures de maniere à careffer toujours ce nud, & à le faire deviner. Rien ne fait mieux connoître la correction d'un Maître que ces fortes de deffeins; ils prouvent en même tems fa capacité dans l'Anatomie.

Ils ont des Statuts & des Ordonnances du 12 Août 13919 renouvellés en 1619 des Lettres du Roi Charles VI, de l'an 1430, les exemptent de tailles fubfides & fubventions, guet & garde, & autres charges. Les Sculpteurs s'y joignirent par Arrêt du 7 Septembre 1613. L'Académie Royale jouit de tous ces privileges, & a de plus

Les Eleves de cette Académie fe rendent tous les jours dans une Sale où ils vont deffiner, & les Sculp teurs modeler pendant deux heures d'après un homme nud. Chacun des douze Profeffeurs s'y rend, ou un des Adjoints, & pofe le modele, c'eft-à-dire, l'homme nud dans l'attitude qu'il juge con venable, & le change deux fois par femaine. Une fois, ou une femaine de chaque mois, il pofe le groupe, c'està-dire, deux hommes nuds groupés; mais jamais on introduit de feinmes pour modele, dans cette Eccle pu blique. Le Profeffeur a l'oeil fur les Eleves, il y deffine

A

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