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& lorfqu'on en a trempé plus qu'on n'en pouvoitimprimer, ce qui refte doit être remanié avec celui qu'on retrempera le foir, & le lendemain on le mettra en usage le premier.

Le papier fort & bien collé, doit tremper davantage que le papier foible & peu collé. Le papier qui doit fervir à l'impreffion des ouvrages gravés au burin, doit être vieux trempé.

TREPAN; outil que les Sculpteurs employent pour creufer dans les endroits où ils ne peuvent faire ufage du cifeau, fans rifquer de gâter l'ouvrage. Il y a trois fortes de trepans; l'un appellé trépan à archet, compofé de trois pieces: fçavoir, de l'archet A, du trépan ou foret avec fa boëte B, & de la palette qu'on appuye contre la poitrine C. No. 63.

Le fecond eft le trépan 'à villebrequin, qui ne différe prefqu'en rien des villebrequins ordinaires des Menuifiers, comme on peut le voir N°. 64. & D.

Le troisieme eft appellé fimplement trépan; il eft compofé des pieces fuivantes: fçavoir, d'une tige ou fuft i. de la traverse 2. d'une roue ou plaque ronde de

plomb, nommée plomb 3. d'une virolle 4. & d'une méche 5. Une corde prend aux deux bouts de la traverse & à une extrémité de la tige, N°. 65. & fait l'office d'archet, lorsqu'on la bande en tournant la traverfe, qui fe rapproche & s'éloigne du plomb, fuivant le mouvement qu'on lui donne, quand le trépan est en train.

TREZALÉ, en termes de Peinture, fe dit d'un tableau dont l'empâtement eft fendu, crevaffé, & qui a des petites fentes ou des rayes imperceptibles fur fa fuper- . ficie. Cela provient ordinairement de la fécheresse qui fuccéde trop promptement à l'humidité, & quelquefois d'y avoir trop employé d'huile graffe: c'est ce qui a ruiné la plûpart des ouvrages de Watteau. Cela arrive encore quand le tableau a été trop expofé au foleil, & quand quelques araignées féjournent trop long-tems derriere la toile. On voit souvent auffi ces défauts aux tableaux qui font peints à l'huile fur une imprimûre, & un fond de détrempe, ce qui fait que ceux des Hollandois y font plus fujets que les tableaux des autres Peintres, parce qu'ils

ufent

ufent plus fouvent de ces fonds de détrempe, qui leur conviennent mieux, pour finir davantage leurs tableaux. TROPHEE. C'étoit dans l'origine un amas d'armes & de dépouilles des ennemis, que le vainqueur élevoit dans le champ de bataille; depuis on a repré-; senté en marbre, en pierre & en Peinture, ces monumens de triomphe. On les fait fervir d'ornemens, comme les autres efpeces de trophées imaginés à l'imitation des premiers.

Le trophée de guerre eft compofé de boucliers, d'épées, de lances & autres inftrumens militaires.

mes,

Le trophée de marine eft formé de poupes & de proues de vaifleaux, de rad'encres, &c.! Le trophée de fcience est un amas de livres, de globes & autres chofes qui carac térifent les sciences auxquel les elles font propres.

Le trophée de mufique eft compofé de violons, de flûtes, de livres & autres inftrnmens à vent, à archet, &c.

Le trophée ruftique eft formé des inftrumens en ufage pour la culture des terres, & au ménage rustique..

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Le trophée de la Religion eft compofé des chofes requifes pour le S. Sacrifice de la Meffe, d'un foleil à exposer le Saint-Sacrement, &c.

TROU, en termes de Peinture, fe dit des mafles trop brunes qui tirent fur le noir, & qui font diftribuées mal-à-propos fur le devant du tableau. Ces maffes regardées à une certaine diftance, ne laiffent appercevoir aucun des objets ou des détails qu'elles renferment, & font paroître la toile comme trouée. On dit en ce cas-là, cette maffe eft trop brune, elle fait trou.

TUER, éteindre, affoiblir; mots. fynonimes en Peinture, pour fignifier une couleur éclatante, qui en obfcurcit ou éclipfe une plus foible, & l'empêche de produire fon effet. Voyez, ETEINDRE.

P. Mm

V.

VAGUE, VAGUESSE, de l'Italien VAGHEZZA, Ce terme a différentes fignifications en Peinture: tantôt il fignifie des tons brillans & lumineux, ou des touches larges & méplates; tantôt il défigne un grand goût de deffein, de grandes parties de jour & d'ombre, & enfin une certaine vapeur qui femble répandue fur tous les objets du tableau. De Piles.

VALOIR. Une figure en fait valoir une autre, lorfque placée auprès, elle a moins de force, moins de fini, moins de beauté. Tous les objets d'un tableau doivent concourir à faire valoir la, ou les figures principales: ce n'eft pas à dire que ces figures ou objets moins prin cipaux, ou acceffoires, doivent être négligés; mais le Peintre en les travaillant, doit le faire toujours en vûe de relever l'action, la noblesse & la beauté de la figure principale, de maniere qu'elle faffe au premier af pect, plus d'impreffion fur l'oeil & l'efprit du fpectateur, que n'en font toutes les autres. C'eft un grand défaut de la confondre dans

la foule des autres, & de l'éteindre ou l'éclipfer par l'éclat des autres objets. On le dit auffi d'un groupe. V. SOUTENIR.

VARIÉ, VARIETÉ, en termes de Peinture, fe dit du ton de couleur & de la compofition. On dit un ton varié, lorfque le coloris n'eft pas le même dans toutes les figures, dans les arbres, dans les terraffes, &c. Un ton qui n'est point varié forme une efpece de monotone qui déplaît à la vûe, comme une piece de musique qui rouleroit prefque toute entiere fur les mêmes notes. La compofition variée confifte dans la diverfité des grouppes, des attitudes, des airs de têtes, des fites, &c.

VASE; ornement de Sculpture ordinairement en ronde-boffe, ifolé & creux, qu'on pofe fur un focle ou fur un piédeftal, pour décorer les combles des bâtimens, les deffus des portes, les allées des jardins, &c. Les vafes font communément enrichis de bas-reliefs & autres ornemens.

On appelle vafes d'amor tiffement, ceux qui terminent la décoration des façades. Ils font quelquefois ornés de guirlandes & de

feftons, & couronnés de flammes. Ceux qui font couverts, & d'où il fort de la fumée, fe nomment caffolettes.

VEINE. On dit en Sculp. ture les veines du marbre, de la pierre, quand ils ne font pas d'un grain égal, & par-tout compacte au même dégré. Certains marbres ne font pas fufceptibles d'un beau poli, parce qu'ils ont des veines tendres, ou des veines graveleufes, qui obéif fent trop ou trop peu à l'outil.

VENTRE, en termes de Graveurs, fe dit de la partie d'un burin qu'on aiguife pour le rendre_tranchant. On doit aiguifer fort plat le ventre du burin, & de maniere qu'il leve un peu vers l'extrémité de la pointe, pour le dégager plus faci Ĵement du cuivre. Abraham Boffe.

VERD. Il y a diverfes fortes de verds employés dans la Peinture, & fuivant le genre du travail. Tous ceux qui font propres à la Peinture à l'huile, ne conviennent pas à la frefque. On en compofe de jus de fleurs & de plantes, pour l'enluminure & la miniature, tel que le verd d'iris, dont j'ai donné le procédé dans

l'article Iris, & le verd de veffie. On trouvera dans la Préface les verds propres à chaque genre de Peinture.

VERD DE GRIS eft une rouille de cuivre. Il y en a de naturel, mais il est extrêmement rare; l'artificiel eft formé par le marc de raifin, dont on couvre des lames de cuivre, qui avec le tems fe réduisent en verd de gris : c'est un poison pour tous les animaux, comme pour les couleurs; fi on veut en faire ufage dans la Peinture à l'huile, il faut l'employer pur, ou tout au plus rompu avec les noirs. Il corrompt toutes les cou→ leurs, & s'il y en avoit même très-peu dans l'impreffion des toiles à peindre, il gâteroit toutes les couleurs qu'on coucheroit def fus pour faire le tableau. Il eft bon pour l'enluminure; on le calcine pour le purifier, & l'on y mêle pour cet effet du fel de tartre & du vinaigre blanc distillé. Quelques-uns le pétriffent avec ce vinaigre, & l'ayant enveloppé de pâte, ils le fort cuire au four; & l'en ayant retiré, ils en expriment la teinture avec du nouveau vinaigre, & la font fécher dans des coquilles, pour la miniature & la gouache.

VERD DE MONTAGNE : c'est une espece dé poudre ou fable fin, que l'on tire de Hongrie & de Moldavie. On l'employe dans la Peinture à détrempe & à gouache; mais il n'eft pas d'un bon ufage, & ne vaut rien du tout pour la Peinture à l'huile, parce qu'il pouffe trop.

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VERD DE VESSIE eft une couleur verte jaunâou verd naiffant, qui n'eft employé que pour la miniature,la gouache & l'enluminure; il y en a de deux fortes. La premiere se fait en mettant des petites graines fraîches, rouges - momay, avec de la poudre d'alun en petite quantité dans une veffie féche de cochon, que l'on fufpend dans une chambre les graines fermentent & fe changent en couleur verte, que l'on laiffe durcir au foleil ou à la cheminée. C'eft de-là que ce verd a pris fon nom de verd de vefie.

La feconde forte fe compofe avec des graines de Nerprun ou bourg - épine: on les pile dans un mortier de marbre avec un peu de poudre d'alun de roche; on en exprime le fuc, que l'on met dans des veflies de cochon, pour le faire fé

cher comme le verd de veffie précédent. Ces deux couleurs ne font pas bonnes à l'huile, ni à détrempe, ni-à la fresque.

La meilleure maniere d'employer l'alun pour toutes les couleurs, eft de le réduire en poudre, & de le faire diffoudre dans un peu d'eau pure fur le feu; quand on le met en poudre à froid, il ne fond jamais bien. Il faut auffi en mettre le moins que l'on peut, parce qu'il brûle les couleurs & le vêlin, quand on en met trop.

Un Particulier depuis quelques années a mis au jour à Paris un verd trèsbrillant, auquel il a donné le nom de lacque verte. Cette couleur eft vraisemblablement compofée avec le bleu de Pruffe & une belle couleur jaune, plus folide que le ftile de grain jaune, puifque cette lacque fe foutient au foleil. Elle est très-bonne employée à l'huile & à la cire.

VERD D'AZUR eft une couleur faite avec la

pierre armene, qui fait auffi un bleu verdâtre.

VERD D'OYE est une efpece de mafficot, qu'on appelle auffi mafficot piéd'oye, parce qu'il en a la couleur.

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