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livre, comme le commence ment d'une fection, d'un chapitre, &c. C'eft d'ordinaire dans les ouvrages qui traitent de l'hiftoire, ou de matieres allégoriques. Les vignettes doivent repréfenter quelques fujets qui y ayent un rapport immédiat. On s'eft mis aujourd'hui fi fort dans le goût des vignettes, qu'on les multiplie à l'infini, & prefque dans toutes fortes d'ouvrages.

VIGOUREUX. Uh tableau vigoureux eft celui où les lumieres font fortes, où les ombres arrondiffent bien les objets, & où l'oppofition des unes & des autres foit ménagée de maniere qu'en faisant une grande impreffion fur l'œil, elle ne le frappe point avec du Teté.

leurs tourmentées y font af fez fujettes. Les ignorans prennent communément des tableaux noirs pour des tableaux vigoureux, parce qu'ils regardent ce noir comme des ombres fortes. Bien des Peintres Flamands tombent dans le défaut du noir, au point même de ne pouvoir prefque rien diftinguer dans les ombres. Les Italiens donnent dans le brun; cette maniere rend fouvent leurs tableaux plus vigoureux, & leur touche plus moëlleufe; mais la nature n'eft ni noire ni brune par excès, & la vigueur d'un tableau n'a point fon principe dans une couleur outrée, qui ne peut s'excufer dans aucuns cas, même dans les tableaux qui doivent repréfenter des clairs de lune, ou des actions qui fe paffent la nuit à la lueur du flambeau: le Peintre doit alors ménager habilement & fagement des reflets, au moyen defquels le fpe&ateur puiffe faifir les contours des objets.

Il faut diftinguer un tableau pouffé au noir, d'un tableau vigoureux. Le premier eft une mauvaife Peinture, devenue telle par le défaut du choix, de la rupture ou mêlange des couleurs; c'eft alors une négligence du Peintre, lorfque le tableau eft d'un grand Maître. Ce noir peut venir auffi de l'inhabileté, tant dans le mêlange que dans l'applicasion des couleurs; les cou-geons-nous aujourd'hui dan

La plupart des tableaux même des plus grands Maitres, ont perdu leur harmonie par le noir que le laps du tems y a fondu. A peine ju

beaucoup de leurs ouvrages, du trait & de la beauté du pinceau dans les clairs. On eft prefque toujours dans la néceffité de fuppofer cette harmonie.

Une peinture tenue claire rend les lumieres avec plus de vérité; les ombres font vraies fans être chargées, l'œil s'y promene avec plaifir. Cette maniere plus communément en ufage chez les Peintres françois que chez ceux des autres Ecoles, eft la plus propre à faire éviter le noir fi funefte à la Peinture.

1.

L'huile brunit les couleurs même fur la palette, & les rembrunit toujours de plus en plus après qu'elles font employées. Un habile homme ne rifque donc rien de tenir fa Peinture haute, claire, & de faire fes tableaux lumineux, la force & la vigueur n'y perdront rien entre fes mains, & l'harmonie fe confervera plus long-tems dans fes ouvrages. Mais pour parvenir à ce but, il devroit avoir pour le choix & le broyement des couleurs, les attentions que j'ai recommandées dans l'article COULEUR.

VIRTUOSO ou VIRTUOSE, terme adopté de

l'Italien, que quelques-uns ont interprété par Vertueux. Voyez à ce mot.

VIS de la Preffe. C'est dans une Preffe d'Imprimerie, une pièce de fer ronde & cannelée en ligne spirale F, & qui entre dans un écrou qui l'eft de même, enforte que s'engageant l'une dans l'autre, ils font un très-grand effort pour preffer. La vis à quatre filets eft beaucoup meilleure que celle qui n'en a que trois. Voyez la figure de la Presse.

VIVACITÉ, en fait de Peinture, fe dit des couleurs qui ont de l'éclat & de la fierté, des couleurs brillantes & de celles qui n'ont pas été tourmentées en les couchant fur la toile. Les tableaux faits au premier coup ont toujours, par cette raifon, une vivacité merveilleufe quand ils font d'un bon ton de couleurs.

VIVANT. Un tableau vivant eft celui dont le fujet eft animé, dont les figures ont de l'ame, dont l'action eft naturelle, où chaque figure eft néceffaire, & n'eft point placée pour remplir vuide.

un

VIVE. (couleur) Voy. COULEUR.

UNION, en Peinture.

toutes

pures

L'union des couleurs dépend d'une grande pratique. Ceux qui en ont bien entendu l'accord, ne les ont pas employé dans leurs dra peries, excepté dans quel ques figures fur la premiere ligne; mais ils fe font fervis de couleurs rompues & com, pofées, dont ils ont fait une efpéce de mufique pour les yeux, en mêlant celles qui ont de la fympathie les unes avec les autres. C'eft ce mê lange fçavant qui forme l'harmonie des tons, & qui fait que l'oeil trouve de quoi fe repaître agréablement. VOILE, (prendre au) Maniere de prendre le trait, de calquer un tableau. On prend pour cet effet un crêpe ou voile de foie noire étendu & cloué fur un chaffis léger. Ce voile doit être affez clair pour diftinguer facilement tous les objets du tableau. On fixe ce chaffis avec fon voile deffus ce tableau qu'on veut copier, on en deffine le trait avec un crayon de craie blanche on lave enfuite de chaffis avec précaution, & on l'applique fur la toile où l'on veut faire la copie; on frotte la crêpe légerement, & l'on fait par ce moyen paffer tout le crayon qui

étoit engagé dans les foies du voile, fur la toile, & en même tems le trait du tableau.

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VOLUTE. Ce terme femble plus appartenir à l'Architecture qu'à la Sculpture; mais comme ce font les Sculpteurs qui les travaillent, on ne peut se dispenfer d'en parler dans un Dictionnaire de Sculpture.

La volute eft un enroulement en fpirale, fous la forme d'écorce d'arbre tortillée, & qui fait partie des chapiteaux des ordres ioniques, corinthien & compofite.

Volute fleuronnée eft celle qui eft fculptée d'un rinceau d'ornemens. Dist. des beaux Arts.

VRAI. Le vrai dans la Peinture, eft l'imitation par faite de ce qu'on a eu deffein de repréfenter, au point de faire illufion. On diftingue plufieurs fortes de vrai: le fimple, qui eft une imitation fidele des objets que le Peintre a choifis pour modele, enforte que chaque objet en détail conferve fon véritable caractere, & qu'il nous paroille tel que la nature l'offre d'abord à nos yeux. Le vrai idéal eft un choix de diverfes perfections, qui ne fe trouvent prefque jamais

réunies dans le même modele, mais qui fe tirent de plufieurs. Le vrai compofé eft un mêlange du vrai fimple & du vrai idéal. On lui donne auffi le nom de vrai parfait, parce qu'il est une imitation de la plus belle nature & le chef-d'œuvre de l'Art, & qu'il eft ce beau vraisemblable qui flatte fouvent plus que la vérité même. Un portrait vrai est un portrait reffemblant, &, comme on dir, parlant. Diction. des beaux Arts. Voyez VERITÉ.

URNE, ornement de Sculpture; efpece de vase bas & large, dont on décore quelquefois les baluftrades, & qui fert d'attribut aux figures fymboliques des fleuves & des rivieres.

URNE FUNERAIRE: c'eft un vafe couvert, qui chez les Anciens, contenoit

les cendres des corps des défunts. A leur imitation les Sculpteurs repréfentent de ces urnes fur les tom→ beaux, colonnes & autres monumens funéraires.

VUE. On appelle en Peinture une vue un tableau qui représente quelque lieu connu & remarquable. On dit une vue de Paris; une vue du Château de Verfailles, &c.

Vue d'hirondelle ou Vüe d'oifeau; forte de repréfentation en perspective. Voyez PERSPECTIVE.

&

FIN,

Y..

YNDE. Voyez INDE. YVOIRE. V. IVOIRE NOIR D'IVOIRE.

Z.

ZAFFRE. Voy. SAFFRE.

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