Imágenes de páginas
PDF
EPUB

ou modele lui-même, & corrige les deffeins des Eleves, en leur donnant les inftructions requifes à cet égard. L'Académie a établi des prix pour donner de l'émulation aux Eleves, & en dif tribue trois pour le deffein tous les trois mois ; deux par an pour la Peinture; & deux pour la Sculpture. On choifit ceux qui réuffiffent le mieux pour être mis dans une Ecole particuliere, où ils font élevés aux dépens du Roi, & puis envoyés à Rome , pour se perfection ner. Voyez ELEve.

Il y a encore une autre Ecole de Deffein & de Peinture, rétablie depuis peu dans la Manufacture Royale des Gobelins. Les Artiftes, Membres de l'Académie Royale, la dirigent.

L'Académie de S. Luc, qui tient fes Affemblées dans ne maison près de S. Denis de la Chartre, a auffi une Ecole publique, où elle diftribue tous les ans trois prix de Deffein aux Eleves. ACCESSOIRE, ce font les objets épifodiques, ou, fi l'on veut, les épifodes qu'un Peintre ajoute au principal fujet du tableau pour en augmenter la beauté, & en renforcer l'expreffion. Ces épisodes font ordinai

rement allégoriques. Voye EPISODE.

rayons

ACCIDENT, en Peinture. On dit des accidens de lumiere, pour exprimer des lumieres formées par des du foleil, échapés d'entre les nuages: ce font des lumieres accidentelles comme celles qui viennent par une petite fenêtre, par une porte dans un appartement éclairé d'ailleurs. Ces lumieres ne doivent pas éteindre la principale. Elles produifent des effets charmans dans un tableau.

ACCOMPAGNEMENT. Voyez ACCES SOIRE, EPISODE.

ACCORD en terme de Peinture, fe dit du ton, & des parties avec leur tout; ce dernier eft la même chofe que être bien enfemble. C'eft en général l'har monie qui réfulte de la maniere de ménager le clairobfcur, & de noyer les couleurs de façon qu'elles ne tranchent pas, de varier le coloris enforte que l'œil en foit fatisfait. Quand on parle de cet accord des parties qui compofent l'ensemble on entend parler de la justeffe des proportions, & de l'harmonie qu'elles font les unes avec les autres. Plufieurs Auteurs célebres

en ont traité à fond. Paul Lomaffe en parle dans fon premier livre de l'Art de la Peinture. On trouvera les régles de ces proportions dans l'article PROPOR

TION.

ACCORD des couleurs, Voyez UNION. ACCORDER les tons; c'eft fondre les touches pour éviter le dur, ménager les maffes d'ombres & de lumieres de façon que l'oeil trouve à fe repofer, & à fe promener agréablement par l'harmonie qui en résulte. ACHEVÉ. Voyez FINI. ACTION fe dit en Peinture de l'attitude & de la difpofition du corps, ou du vilage, quand elles expri

ment bien les mouvemens que la paffion de l'ame produit dans le corps. Quand on peint Jupiter la foudrę en main, il doit avoir les yeux animés, l'air menaçant. Il fe dit encore du fujet du tableau. ACTION fe dit auffi du feu & de l'expreffion des figures lorfque les attitudes font belles, fortes, animées, & bien rendues conformé ment au fujet. ADHERENT. Qui eft joint, attaché à quelque chofe. Il ne faut pas que les plis des draperies foient trop

caffés & adhérens; l'ouvra ge en devient dur. Les draperies adhérentes au corps en forme de linge mouillé ne conviennent qu'à la fculpture: elles montrent mieux le nud, mais elles font un effet mefquin & trop maigre dans les tableaux.

ADJOINT, Collegue ou fubftitut dans la fonction de Profeffeur. Chaque Profeffeur de l'Académie de Peinture a un Adjoint pour fuppléer à fon défaut en cas de maladie, ou d'affaires indifpenfables. Voyez AÇA

DEMIE.

nom

ADORATION des tableaux ou eftampes qui repréfentent les Mages avec feurs préfens aux pieds de Jefus-Chrift, enfant. On dit l'adoration des Mages de Rubens, de Jouvenet, &c.

ADOUCIR eft un terme dont fe fervent les Chauderonniers qui préparent les planches de cuivre pour la gravûre; c'est donner aux planches un beau poli.

ADOUCIR en terme de Peinture, c'eft mêler les couleurs avec un pinceau qu'on appelle Broffe. On adoucit les couleurs; les deffeins lavés & faits à la plume, en affoiblissant la teinte. On adoucit les traits en les marquant moins. L'on ap

A j

pelle encore Adoucir, lorfqu'en changeant les traits on donne plus de douceur l'air d'un vifage qui avoit quelque chofe de rude. Félib. ADOUCISSEMENT eft lorsque les couleurs font bien noyées les unes avec les autres, que les traits ne font point tranchés, & qu'il n'y a rien de rude, il eft mieux de dire, le fonte des couleurs, qu'adouciffement. ADULTERE (la femme adultere.) On appelle ainfi les tableaux ou eftampes qui repréfentent la femme adultere de l'Evangile, accufée devant Jefus - Chrift par les Scribes & les Pharifiens.

ADUSTION. Voyez PEINTURE en cauftique. AERIEN, NE, nom que les Peintres donnent aux objets repréfentés dans l'éloignement, & comme fufpendus dans les airs. Il faut pour produire cet effet faire choix des couleurs légeres, & toujours draper comme tranfparent,

AFFOIBLIR un trait, Voyez ADOUCIR, ETEIN

[blocks in formation]

porte, ou fur le haut de la bordure d'une glace ou d'un tableau. On ne peut que blâmer le peu de circonfpection que l'on a aujour d'hui à donner aux Agrafes une forme convenable. Les licences font extrêmement multipliées à cet égard. On y place des ornemens chi. meriques, de travers, enfans ridicules du caprice. La beauté des formes doit feule y être recherchée, & l'on doit auffi y conferver la vrai-femblance requise à la folidité.

AGRÉABLE, il fe dit du coloris & du fujet; mais quant à celui-ci le terme de gracieux eft plus d'ufage. Un coloris agréable est celui qui a du brillant, de l'éclat; mais il ne faut pas le confondre avec le bon coloris. Ce dernier ne peut être bon fans être agréable, au lieu que l'agréable peut être comparé au clinquant, qui n'a que l'éclat fans folidité. Tous les coloris qui fentent l'émail, font de ce genre.

AGREMENT en terme de Peinture. Voyez GRACE. AGROUPPER. Voyez GROUpper.

AIGRE en terme de Peinture, fe dit d'une couleur defagréable à la vûe;

il faut éviter de s'en fervir dans les tableaux. Elles font produites par les couleurs mal rompues, & par le mêlange des couleurs ennemies, comme le bleu & le vermillon.

AIGREUR, terme de Graveurs en eftampes. Ce font des touches noires & trop enfoncées, caufées par L'inégalité des tailles. Ceux qui gravent à l'eau-forte, & qui, pour tracer les endroits où elle doit mordre, fe fervent d'une pointe coupante, font fujets à mettre des aigreurs dans leurs ou vrages, parce que fans qu'on s'en apperçoive, on appuie plus la pointe qu'il ne faut, & qu'entrant plus profondément dans le cuivre, l'eau-forte qu'on y met après, y mort davantage, & fait une gravure oppofée à ce repos qui doit regner dans les maffes.

AIR, terme que des Peintres, &c. employent lorfqu'il s'agit de l'attitude ou du caractere des têtes des figures. Raphaël excelloit dans les airs de tête, & leur donnoit une nobleffe admirable. André del Sarte ne les varioit pas affez; défaut commun au plus grand nombre des Artiftes. Air fe dit auffi de l'harmonie des par

[ocr errors]

ties, qui rend le vifage agréa ble.

AIR fe dit en Peinture de l'harmonie des parties qui rend le vifage agréable. C'eft de là que l'on dit : ce Peintre a de beaux airs de tête. Peu de Peintres réuffiffent parfaitement dans cette partie de la Peinture : quelquesuns attrapent bien la reffemblance, mais ils fe copient dans les airs de tête; c'eft toujours un air panché, une tête droite comme un pi-· quet, &c. Les Wandikc, les Rembrant, les Titien les Rigaut ont excellé dans les portraits.

L'air d'un tableau n'est autre chofe que ces efpaces qui paroiffent vuides entre les objets qui y font repréfentés. On le dit auffi pour exprimer que la couleur de tous les corps est diminuée, felon les divers dégrés d'éloignement.

AISANCE. Voyez LiBERTÉ, AISÉ.

AISÉ, ÉE, fe dit du génie & du pinceau. Le génie aife invente facilement, il fçait varier le même fujet d'une infinité de manieres. Le pinceau aife eft celui dont la touche eft franche, large, libre & facile. Rubens excelloit dans l'un & dans l'autre, On dit auffi un

feront proches ou éloignés de la vue.

ALLEGEMENT en ter me de Graveurs en tailledouce, fe dit de l'action de la main qui trace les traits, & forme des tailles ou des hachures en appuyant moins dans un endroit que dans l'autre.

ALLEGER, terme de Graveurs en taille-douce. On dit alléger la main, c'est-à-dire tracer la partie d'un trait cou hachure avec plus de légereté dans un endroit que dans l'autre. Voyez ALLEGEMENT,

cifeau aife, en fait de Sculpture; & une pointe aifée, en termes de Gravure; c'eftà-dire une pointe nette, coulante, pittorefque. ALLECHEMENT, terme de Gravûre en tailledouce, qui fe dit de la beauté du burin, de fa net teté, & du foin qui paroît avoir été pris à le conduire. Quelques Graveurs fe laiffent tromper par ce goût de beauté; ce qui fait qu'on voit quantité d'eftampes où le cuivre eft bien coupé, mais fans aucun art. On ne doit pas conclure de là qu'il eft donc inutile de fe donner beaucoup de peine pour bien graver; car il faut autant qu'on le peut, joindre la correction & la jufteffe du deffein à la beauté de burin, mais non pas faire fon capital de ces alléchemens qui rendent fouvent les ouvrages noirs, fades & fans vie. Pour éviter ce der-ploye, doivent être affez nier inconvénient on tombe quelquefois dans l'autre extrême, & l'on ne fait que des ouvrages gris, ce qui n'eft pas moins à fuir; car il faut qu'un ouvrage ait de la force, & cette force confifte dans la diminution ou dégradation des clairs aux bruns que l'on doit faire plus ou moins vifs, felon qu'ils

ALLEGÓRIQUE (fujet), c'eft lorfque pour fignifier quelque chofe, ou quelque paffion, on emprunte des objets qui ne font pas la chofe même, mais qui la défignent fi bien qu'on la devine au premier coup d'œil. Les figures fymboliques que l'Artiste em

connues pour donner des notions de la chofe fignifiée il faut des attributs reçus, ou tellement à la portée qu'on comprenne aifément le fujet moral. Quand il s agit de faits hiftoriques, le tableau ne doit être allégorique qu'en partie, c'eftà-dire qu'il contienne un mêlange d'hiftoire réelle

« AnteriorContinuar »