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propres au gouvernement despotique, 422. Les habitudes et le caractère des Orientaux sont variés selon la forme de leurs gouvernemens, et le génie de leurs religions, 432.

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Analyse de plusieurs de ces habitudes et

de ces traits de caractère, ibid.

sion,

Conclu

455

Fin de la Table du Second Volume.

· ÉTAT

DE

LA SYRIE.

par

CHAPITRE XXIV.

Des Peuples Agricoles de la Syrie.
S. I. Des Ansarié.

Le premier peuple agricole qu'il faut distin-
guer dans la Syrie du reste de ses habitans,
est celui que l'on appelle dans le pays,
du nom
pluriel d'Ansarié, rendu sur les cartes de Delisle
par celui d'Ensyriens, et sur celles de Danville,
celui de Nassaris. Le terrain qu'occupent
ces Ansârié, est la chaîne de montagnes qui
s'étend depuis Antákié jusqu'au ruisseau dit
Nahrel-Kebir, ou la Grande-rivière. Leur ori-
gine est un fait historique peu connu, et cepen-
dant assez instructif. Je vais le rapporter tel
que le cite un écrivain qui a puisé aux sources
primitives (1).

(1) Assemani, Bibliothèque Orientale.

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<< L'an des Grecs 1202, (c'est-à-dire, 891

de J. C.) il y avait dans les environs de << Koufa, au village de Nasar, un vieillard

que << ses jeûnes, ses prières assidues et sa pauvreté, faisoient passer pour un saint: plusieurs gens « du peuple s'étant déclarés ses partisans, il <<< choisit parmi eux douze sujets pour répandre << sa doctrine. Mais le Commandant du lieu, << alarmé de ses mouvemens, fit saisir le vieil<< lard, et le fit mettre en prison. Dans ce revers, « son état toucha une fille esclave du geolier, << et elle se proposa de le délivrer. Il s'en pré<< senta bientôt une occasion qu'elle ne manqua « pas de saisir. Un jour que le geolier s'était « couché ivre, et dormait d'un profond som<< meil, elle prit tout doucement les clefs qu'il << tenait sous son oreiller, et après avoir ouvert <<< la porte au vieillard, elle vint les remettre à << leur place, sans que son maître s'en apperçût: «<le lendemain, lorsque le geolier vint pour vi<< siter son prisonnier, il fut d'autant plus étonné <<< de trouver le lieu vide, qu'il ne vit aucune trace de violence. Il crut alors que le vieil« lard avait été délivré par un ange, et il s'em<< pressa de répandre ce bruit, pour éviter la

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répréhension qu'il méritait. De son côté, le << vieillard raconta la même chose à ses disciples, << et il se livra plus que jamais à la prédication « de ses idées. Il écrivit même un livre dans

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lequel on lit entre autres choses: Moi un tel, « du village de Nasar, j'ai vu Christ,

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qui « est la parole de Dieu, qui est Ahmad, fils « de Mohammad, fils de Hanafa, de la race « d'Ali; qui est aussi Gabriel, et il m'a << dit : Tu es celui qui lit (avec intelligence), « tu es l'homme qui dit vrai; tu es le cha« meau qui préserve les fidèles de la colère; << tu es la bête de charge qui porte leur far<< deau; tu es l'esprit (saint,) et Jean, fils « de Zacharie. Va, et prêche aux hommes qu'ils fassent quatre génuflexions en priant; « à savoir, deux avant le lever du soleil, et deux avant son coucher, en tournant le visage vers Jérusalem; et qu'ils disent « trois fois: Dieu tout-puissant, Dieu trèshaut, Dieu très-grand : qu'ils n'observent plus que la deuxième et troisième fête : « qu'ils ne jeûnent que deux jours par an ; qu'ils ne se lavent point le prépuce, et qu'ils

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« ne boivent point de bière, mais du vin

«< tant qu'ils voudront; enfin, qu'ils s'abs«< tiennent de la chair des bêtes carnacières. « Ce vieillard étant passé en Syrie, répandit <<< ces opinions chez les gens de la campagne et « du peuple, qui le crurent en foule; et après <«< quelques années, il s'évada, sans qu'on ait «< su ce qu'il devint ».

Tel fut l'origine de ces Ansâriens, qui se trouvèrent, pour la plupart, être des hahitans de ces montagnes dont nous avons parlé. Un peu plus d'un siècle après cette époque, les Croisés portant la guerre dans ces cantons, et marchant de Marrah par l'Oronte vers le Liban, rencontrèrent de ces Nasiréens, dont ils tuèrent un grand nombre. Guillaume de Tyr (1), qui rapporte ce fait, les confond avec les assassins, et peut-être ont-ils eu des traits communs. Quant à ce qu'il ajoute que le terme assassins avait cours chez les Francs comme chez les Arabes, sans pouvoir en expliquer l'origine, il est facile d'en résoudre le problême. Dans l'usage vulgaire de la langue arabe, hassásin (2) signifie des vo

(1) Lib. 20. chap. 30.

(2) La racine hass, par une h majeure, signifie tuer assassiner, écouter pour surprendre ; mais le composé hassâs manque dans Golius.

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