1288. XXXI. Autres absolutions. XXXII. Concile de Londres. XXXIII. Concile de Ravenne. XXXIV. Concile de Bourges. xxxv. Vifite de l'archevêque de Bourges. xxxvI. Henri archevêque de Maïencè. XXXVII. Concile de Virsbourg. XXXVIII. Conrad êvêque 1287. de Toul. xxxix. Traité pour la Sicile defaprouvé par le pape. XL. Enfans tuez par les Juifs. XLI. Plaintes contre les Juifs d'Angleterre. XLII. Conftitutions fynodales de P. Evêque d'Excefter. XLIII. Concile de Milan. XLIV. Concile de Reims. XLV. Commencemens de Raimond Lulle. XLVI. Nicolas IV. pape. XLVII. Promotion de cardinaux. XLVIII. Lettre du pape au can des Tartares. XLIX. Etat du roiaume de Jerufalem. L. Privileges aux freres Mineurs. LI. Reglemens pour l'Inquifition. LII. Concile d'Arles. LIII. Charles II. roi de Sicile délivré. LIV. Tome de Gregoire patriarche de C. P. xv. Il fe retire. vs. Il donne fa démission. 1 1289. I. C LIVRE L XXXIX. ONCORDAT du roi de Portugal avec le Clergé. 11. Charles II. couronné roi de Sicile. III. Raimond general des fr. Mineurs. 1v. Lettres du pape Nicolas aux Tartares. v. Inquifition à Venife. VI. Univerfité de Montpellier. VII. Eglife Greque. VIII. Athanafe patriarche de C. P. ix. Le pape veut fecourir la Terre-fainte. x. Plaintes contre le roi de France & le roi d'Angleterre. xx. Miracle du Juif des Billettes. XII. Apoftoliques condam nés. x111. Concile de Nougarot. XIV. Prétendans au roïaume de Hongrie. xv. Lettre du pape au Roi de Servie. xv. Prife d'Acre &perte de la Terre-fainte, xvII. Mort d'Alfonfe. Jacques Roi d' Arragon. XVIII. Efforts du pape pour la croifade. xix. Concile de Milan. xx. Suite des efforts du pape. xxi. Mort de Nicolas IV. XXII. Jaques de Voragine. xx111. Mort de Jean Pecam. XXIV. Vacance da faint Siege. xxv. Ceffion d'Athanafe patriarche de C. P. xxvI. Jean patriarche. XXVII. Celeftin V. pape. XXVIII. Son fejour à l'Aquila. xxix. Son facre. xxx. Promotion de cardinaux, xxxI. Reformes de Religieux. XXX11. Graces accordées au roi Charles, XXXIII. Mécontentement des cardinaux, XXXIV. Ceffion de Celeftin. xxxv. Boniface VIII. pape. XXXVI. Fuite de 1290. 1291. 1292. 1293: 1294. 1295. 1297. Celeftin & fa prifon. XXXVII. Boniface veut concilier les princes. xxxviii. Pamiers évêché. xxxIx. Suite de la vie de Raimond Lulle. XL. Promotion de cardinaux. XLI. Mort du pa1296. pe Celestin. XLII. Frideric roi de Sicile. XLIII. Bulle Clericis laïcos. XLIV. Réponse du Roi aux prétenfions du pape. XLV. Gilles de Rome Archevêque de Bourges. XLVI. Guillaume Duranti: évêque de Mende. XLVII. Differend entre le roi Edouard & l'archevêque de Cantorberi. XLVIII. Le pape donne le roïaume de Sardaigne. XLIX. Differend du pape avec les Colonnes. L. Ordre de Saint Antoine. LI. Explication de la Bulle Clericis laïcos. LII. Canonifation de faint Louis. LIII. Saint Louis Evêque de Toulouse. LIV. Fin de Pierre-Jean d'Olive. LV. Condamnation des Bizoques. LVI. Ecrits du patriarche Athanafe trouvés à C. P. LVII. Mort de Jean Veccus. LVII. Le B. Auguftin de Sicile. LIX. Mort d'Adolfe. Albert roi des Romains.LX. Promotion de cardinaux.LXI. Sexte des Decretales. LXII. Paleftrine ruinée. LX111. Jacopon fr. Mineur. LXIV. Bulle pour les freres Mandians. LXV. Freres Mandians évêques. LXVI. Chanoines féculiers à Latran. LXVII. Concile de Rouen. LXVIII. Eglife de Danemarc. LXIX. Institution du Jubile 1298. 1299.0 1300 DISCOURS I. Hift. liv. II. n. 32. 3. difc. nu.5. ES Croisades font une partie confidérable de l'hiftoire de l'églife pendant le douzième & le trei- Origine des ziéme fiecle, & font une des principales fources Croifades. du changement de la difcipline: vous en avez vû la fin; confiderons auffi leur commencement & leur progrès. L'origine des Croisades furent les pelerinages à la Terre fainte, devenus fréquens depuis le regne de Conftantin, après que la Croix fut trouvée, & les Lieux faints rétablis. On y venoit de toute la Chrétienté bornée prefque à l'empire Romain, dont la grande étenduë rendoit le voyage facile, même de Gaule, d'Efpagne & des autres provinces les plus reculées, & cette liberté continua pendant trois cens ans, nonobftant la chûte de l'empire d'Occident; parce que les royaumes qui fe forinérent de fes débris, demeurerent Chrétiens, & peuplez de Romains, quoiqu'affujettis à des barbares. Le grand changement n'arriva qu'au feptiéme fiecle par la conquête des Arabes Musulmans féparez de nous par la religion, la langue & les mccurs. Toutefois comme ils laiffoient aux Chrétiens leurs fujets le libre exercice de la religion, ils permettoient les pelerinages, & faifoient eux-mêmes celui de Jérufalem, qu'ils nomment la Maifon fainte, & l'ont en finguliere vénération. Les Chrétiens d'Occident continuerent donc fous la domination des Musulmans à vifiter les faints licux de la Paleftine, quoiqu'avec plus de difficulté qu'auparavant; & il nous refte quelques relations de leurs voyages, comme celle d'Arculfe évêque François, écrite Hift. liv. XLI. par Adamnan abbé Irlandois fur la fin du feptiéme fiecle. Ces peIerins voyant la fervitude fous laquelle gémiffoicnt les Chrétiens d'Orient, en faifoient fans doute à leur retour de trifles peintures; relevant l'indignité de voir les Lieux faints au pouvoir des ennemis Tome XVIII. n_10. act. SS.Bened.tc. 4. 1•5@20 du nom Chrétien ; & toutefois plufieurs fiecles fe pafférent avant que Il eft vrai que les empereurs Grecs étoient prefque toujours en 9 Ce ne fut qu'à la fin de l'onziéme fiecle que les Chrétiens d'Occident s'unirent pour former une entreprise commune contre les ennemis de la religion; & le pape Gregoire VII. homme courageux & capable de vaftes deffeins, en fut le premier auteur. Il étoit fenfible-ment touché des triftes relations qu'il recevoit de l'état des Chrétiens Orientaux opprimez par les infideles, & en particulier par les Turcs Seljouquides, qui venoient de s'établir en Afie ; il avoit excité les princes d'Occident à s'armer contre eux, & il étoit déja für de Hift. liv. 111. cinquante mille hommes, à la tête defquels il prétendoit marcher comme il le témoigne dans une lettre à l'empereur Henri. Mais des. Greg.lib. 11.ep. affaires plus prochaines & plus preffantes empêcherent Gregoire d'executer ce projet, qui le fut vingt ans après par Urbain II. Il y avoit eu des prélades à ces entreprises: les pelerins marchoient à la Terrefainte en grandes troupes & bien armez. Un exemple illuftre font les fept mille Allemands qui firent le voyage en 1064. & qui se déHift. lib. 181. fendirent fi vaillamment contre les voleurs Arabes: une telle caravanum.14. ne étoit une petite armée, & les Croifez ne furent que des pele-rins affemblez. 2. 14. To. 10. Con6 p..gis. D.. Outre les principaux motifs d'ouvrir le chemin aux pelerinages, & de fecourir les Chrétiens d'Orient, je ne doute pas que Gregoire & Urbain n'euffent en vûë de mettre pour toujours l'Italie à couvert: des infultes des Sarrafins, & de les affoiblir en Espagne, où leur puiffance en effet a toujours diminué depuis les Croisades. Enfin le pape Urbain fait entrevoir dans un de fes fermons un autremotif important; c'est d'éteindre les guerres particulieres qui regnoient: en Occident depuis plus de deux cens ans, & qui tenoient les fei- Hift. liv. 11x. gneurs continuellement armez les uns contre les autres. La Croifade fut plus utile pour cet effet que n'avoit été la trêve de Dieu, établie par plufieurs Conciles vers l'an 1040. pour fufpendre pendant certains jours de la femaine les actes d'hoftilité. La Croifade tourna contre les Infideles les forces que les Chrétiens employoient à fe détruire eux-mêmes: elle affoiblit la noblefle, l'engageant à des dépenfes immenses; & les fouverains cependant prirent le deffus, & rétablirent peu à peu leur autorité. Je ne voi point que l'on ait mis alors en queftion, fi cette guerre étoit jufte, tous les Chrétiens d'Orient & d'Occident le fupofoient également. Toutefois la difference de religion n'eft pas une cause fufifante de guerre ; & S. Thomas écrivant dans le treiziéme fiecle, 2.2.q.10.4. 8. lorfque les Croisades étoient encore fréquentes, dit qu'on ne doit pas contraindre les infideles à embraffer la foi, mais feulement que les fideles doivent, quand ils le peuvent, employer la force pour les empêcher de nuire à la religion, foit par leurs perfuafions, foit par leurs perfecutions ouvertes. Et c'eft pour cela, continue-t-il, que les Chrétiens font fouvent la guerre aux Infideles; non pour les contraindre à croire, mais pour les contraindre à ne pas mettre d'obftacle à la foi. Sur ce fondement les princes Chrétiens ont crû de tout tems être en droit de proteger les Chrétiens étrangers opprimez par leurs Souverains. Ainfi Theodofe le jeune refusa de rendre au roi de Perfe les Chrétiens Perfans refugiez chez les Romains, & lui déclara la guerre pour faire ceffer la perfecution. De ce genre fut l'ocafion de la premiere Croifade: l'empereur de C. P. imploroit le fecours des Latins contre la puiffance formidable des Turcs Seljouquides; & les Chrétiens d'Orient le demandoient encore plus inftamment par les lettres lamentables du patriarche de Jérufalem, que Pierre l'Ermite apporta au pape Urbain. Socra. vII. hift. 18. Hift. liv. XXIV. .29. Liv. LXIV. n.31. nu 19. Il faut auffi convenir de bonne foi que l'averfion des Chrétiens pour les Mufulmans eut grande part au deffein de la Croifade. On les regardoit comme une nation maudite, comme des ennemis déclarez de la vraie religion, faifant profeffion d'établir la leur en tous lieux par la force des armes. Leurs propres fujets ne pouvoient s'accoûtumer à leur obéir. Saint Jean Damafcene vivant dans la capitale Hit liv. 11. de leur empire un fiecle après leur conquête, adreffe la parole à l'empereur Leon Ifaurien, comme à fon fouverain légitime. Cinquante ans après les patriarches d'Orient dans leurs lettres au feptiéme Concile général reconnoiffent de même les empereurs Grecs pour leurs maîtres, & traitent les princes Mufulmans de tyrans execrables. Enfin les Chrétiens d'Efpagne n'étoient pas encore aprivoifez avec eux au milieu du neuviéme fiècle, comme on voit dans S. Euloge de Cordoue. J'avoue que je ne reconois plus ici le premier efprit Eulog. Memor. du Chriftianifme, ni cette foûmiffion parfaite aux empereurs Payens Damafc. de Imag.o.2 n 12. So. v11. Conc. p. 170. 175. ft. liv. XLIV. n. 33. |