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AN. 1277.

C. 1. A. 13.

A. 3.

6.

4. 9.

ne connoît rien que lui-même. Dieu ne pourroit faire plufieurs ames en nombre. Dieu ne pourroit faire un homme fans un agent propre, c'eft-à-dire fans un homme qui foit pere. Auffi nioient-ils Cap. 5. art. 3. qu'il y eut un premier homme, mais ils tenoient les generations éternelles comme le monde. Autre propofition: Dieu ne connoît point de futurs contingens, parce que ce ne font pas des eftres, outre que ce font des chofes particulieres,&Dieu connoiffant par la vertu intellective, ne peut connoître ce qui eft particulier. Dieu ne peut rien produire de nouveau, ni rien mouvoir autrement qu'il ne le mût; parce qu'il n'y a point en luy de diverfes volontés. Il ne peut multiplier les individus sous une même efpece fans matiere. C'étoit toutefois l'opinion de faint Thomas, qui en conclut que tous les anges different en efpece; & les Thomiftes foûtienper.q.50.4.4. nent encore cette opinion: La premiere cause est la plus éloignée de toutes. Quelques évenemens peuvent être cafuels à son égard, & il est faux qu'elle ait tout préordonné, autrement tout arriveroit neceffairement.

19.21.

39.

44.45.

CAP. II. 4.4.

Touchant l'ame ou l'entendement : L'entendement humain est éternel, parce qu'il n'a point de matiere par laquelle il foit en puiffance avant que d'être en acte. L'ame feparée ne fouffre point par le feu. L'entendement eft un dans tous les hommes. L'ame eft infeparable du corps, & fe corrompt en même tems que l'arangement du corps. L'entendement paflif eft infeparable du corps; mais l'entende

6.111.
A T

ment agent est une fubftance fuperieure & feparée. A N. 1277. Touchant la volonté : La volonté & l'entendement ne fe meuvent point actuellement par eux-mêmes : mais par une caufe éternelle, c'est-à-dire par les corps celeftes. La volonté de foi eft indeterminée comme la matiere,& eft determinée par le bien defirable, comme la matiere par l'agent. L'homme agissant par paffion agit par contrainte; sa volonté eft neceffité par fa connoiffance, comme l'appêtit de la beste, & il ne peut s'abstenir de ce que lui dicte la raison. Il ne peut y avoir de peché dans les puiffances fuperieurs de l'ame. Ainsi on peche par la paffion & non par la volonté. La loi ́naturelle défende de tuer les animaux fans raison: mais. non pas autant que de tuer les animaux raisonables.

10:

12.

16.

18.

23

c. 3. 4. 6. IN

Touchant le monde & le ciel: Le monde eft éternel quant aux efpeces qu'il contient, & il ne 28. peut y avoir de nouveauté dans l'effet fans nouveauté dans la cause. Qui suppose la formation du monde entier, fuppofe le vuide, parce que le lieu precede necessairement ce qui doit y eftre mis. L'univers ne peut finir , parce que le premier agent doit éternellement faire paffer la matiere d'une forme à l'autre. La creation eft impoffible, quoi qu'il faille tenir le contraire felon la foi. Les corps celestes sont mûs par un principe interieur qui eft une ame. Divers fignes du ciel fignifient diverses difpofitions des hommes, tant pour les biens spirituels que pour les temporels. On peut auffi favoir par certains fignes ou certains figures les inten

228

26

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AN. 1277.

c. IX a.3. c.x. a. s.

C. XI. AI.

3. 4.

6.XII.

6. XIV.

6.IV.

6. XVI.

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VI.

tions des hommes & les évenemens. Il eft impoffi ble qu'un accident foit fans fujet. Il n'y a point d'eftat plus excellent que de s'appliquer à la philofophie. On ne doit pas fe contenter de l'autorité pour avoir la certitude d'une queftion. Les difcours de theologie font fondés fur des fables, & on n'eft pas plus favant pour la favoir. Il ne faut pas prier, ni fe mettre en peine de la fepulture, ou fe confeffer, finon pour fauver les apparences. La fimple fornication n'est point peché. La continence n'eft point effentielle à la vertu. Un philofophe ne doit point croire la resurrection, parce qu'elle est impoffible. Un homme reglé par les vertus intellectuelles & morales dont parle Aristote, eft fuffifamment difpofé à la felicité éternelle. La felicité eft en cette vie, & non dans une autre; & on pert tout bien aprés la mort.

On voit aifément que ces erreurs venoient de la mauvaife philofophie qui regnoit alors, & entre tant de propofitions condamnées, quelques-unes à mon avis ne le font que parce qu'elles étoient contraires au préjugé du tems: comme celles-ci : Les anges & les ames feparées du corps ne font nulle part, & ne font en un lieu que par leur operation. On voit encore ici pourquoi faint Thomas & les autre docteurs de ce tems-là, on traité tant de questions qui nous paroiffent inutiles.

Otton Visconti facré archevêque de Milan dès Otton Visconti à l'année 1262. n'avoit pû encore prendre poffession, Sup, liv. Lxxxv. étant banni de la ville par la faction des Turriens:

Milan.

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AN. 1277:

Corio. p. 318.

mais enfin il y entra au mois de Janvier de cette
année 1277. Ayant gagné la commune de Come &
raffemblé tous les bannis de Milan, de Pavie &
de Novarre, il entra dans le Milanois & vint prés
du bourg de Defio, où les Turriens étoient cam-
pés avec leurs troupes. Mais la nuit du vingtiéme
Janvier l'archevêque Otton entra à Defio, où il
avoit été chanoine, attira à fon parti les principaux
du bourg, & au point du jour fit avancer fon ar-
mée contre les Turriens, qui furent furpris & eu-
rent à peine le tems de prendre les armes. Il y eut
un rude combat où les Turriens furent défaits, plu-
fieurs tués & plufieurs pris. C'étoit le jour de fainte
Agnés, & la nouvelle en étant venuë à Milan, tou-
te la ville fe déclara pour l'archevêque & lui envoïa
des députez. Il y entra donc victorieux le jour de
faint Vincent vingt-deuxième de Janvier; tout le p. 31205
clergé & le peuple vint au-devant de lui avec gran-
de folemnité, & l'archevêque fit auffi-tôt publier
un ordre de s'abstenir de toute vengeance, & de
vivre ensemble fraternellement; ce qui n'empêcha
pas que dans la fuite plufieurs ne fuffent chaffez ou-
tre les Turriens. C'eft ainfi qu'Otton Visconti prit
poffeffion de l'églife de Milan, qu'il gouverna dix-
huit ans, & y jetta les fondemens de la domination
temporelle de fa famille.

VII.
Ia B Margueri e

L'Italie vit alors un exemple illuftre de penitence en la perfonne de la bienheureufe Margue- de Cortone." rite de Cortone. Elle nâquit à Alviane ou Laviane, Boll. 22. Février au diocefe de Chiufi en Toscane, & fut d'une trés- 30.5.p.300. Mm

Tome XVIII.

A N. 1277. rare beauté, dont elle abusa pour s'abandonner à une vie licentieuse, particulierement avec un genI tilhomme qui l'entretint pendant neuf ans. Il étoit forti du logis emmenant avec lui une petite chienne, qui revint au bout de quelques jours, criant & tirant Marguerite par fes habits avec les dents, enforte qu'elle la fit fortir de la maison & l'amena à un tas de bois, dont Marguerite ayant détourné quelques pieces, trouva le gentilhomme mort & rongé de vers. Ce hideux fpectacle la fit rentrer en elle301. n. 2. même, & elle réfolut de fe convertir. Elle retourna chez fon pere couverte de confufion, vêtuë de noir, fondant en larmes, & le vifage déchiré de ses ongles; mais fon pere la chaffa, à la perfuafion d'une feconde femme belle-mere de Marguerite.

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Ainfi rejettée & abandonnée, elle s'affit fous un figuier dans le jardin de fon pere, & deplorant fa mifere elle eut recours à Dieu, quelle pria d'être fon pere, fon époux & fon maître. Car le démon la tentoit fortement de profiter de fa jeuneffe & de fa beauté pour s'attacher à quelque grand feigneur; fous pretexte que l'abandon où elle étoit, rendroit excufable fon peché. Alors Dieu lui infpira d'aller à Cortone, & fe mettre fous la conduite des freres Mineurs ; ce qu'elle executa auffi-tôt, & fe foûmit à eux avec une crainte & un refpect fin-gulier. Elle leur demanda humblement l'habit du tiers ordre de faint François, confacré à la peni. tence; mais la voyant fi belle & fi jeune, ils differerent long-tems de lui accorder, dans la crainte

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