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AN. 1279.

raporterai que ce qui me paroîtra fingulier. Le premier de ces conciles fut tenu au Ponteau-de-mer, to. IX. conc. p petite ville du diocefe de Lifieux, Guillaume , par de Flavacourt archevêque de Rouen avec ses suffragans, le jeudi avant l'Afcenfion quatrième jour Gall. Chr. to. de Mai 1279. Guillaume iffu d'une famille noble

1043.

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dans le Vexin, avoit été chanoine de Paris & de Rouen, dont il fut élu archevêque le lundi de la troifiéme semaine de carême, neuviéme de Mars 1276. huit mois aprés la mort de frere Eude Rigaud fon predeceffeur, arrivée le dixiéme de Juillet 1275. L'élection de Guillaume de Flavacourt fut difputée & caufa un procès en cour de Rome, qui dura deux ans : enfin elle fut confirmée le neuviéme de Mai 1278. par le pape Nicolas, qui le facra auffi de fa main. Il tint le fiege de Rouen pendant vingthuit ans. Le concile de Ponteau-de-mer, ordonne. entre autres chofes, que ceux qui n'ont point fait. leurs Pâques, foient pourfuivis comme fufpects d'herefie. Les curez excommuniez faute de payer 5. 22. la decime fe feront ab foudre dans Noël ; autrement. ils feront griévement punis jufques à privation de leurs benefices. Cette caufe d'excommunication eft remarquable.. Les clercs croisez n'abuseront point 23. des lettres du pape ou du legat; autrement leurs fautes ne demeureront pas impunies.

Gail.chr. 776.

Jean de Montforeau étoit archevêque de Tours depuis l'an 1270. aprés en avoir été doyen. Il avoit to: x1. come. déja tenu deux conciles provinciaux, l'un à Sau-mur en 1276. l'autre à Langeais en 1277. Il en ting

1011. 1038.

1074. bis.

p.

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un troifiéme à Angers cette année 1279. le vingt- AN. 1279. deuxième d'Octobre, où on fit feulement quatre canons : l'un deffend aux officiers de l'évêque de rien prendre pour les lettres d'ordinations., Ūn autre punit les clercs excommuniés par la perte des fruits de leurs benefices, tant pour l'excommunication dure & fi après un an ils ne se font absoudre, ils feront privés du titre même. Ainfi le clergé donnoit l'exemple de mépriser l'excommunication, & elle n'étoit plus la derniere peine canonique.

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Gall. chr. to. 1. p.

386.

Sup. liv. LXXXV

2. 64.
Baluz. conc.

176.

Pierre de Montbrun archevêque de Narbonne avoit été chanoine de la même église, notaire & camerier de l'église Romaine, & fort aimé du pape Clement IV. auprés duquel il étoit à Viterbe quand ce pape vint à mourir. Pendant la vacance Narb. not. p. 45. du faint fiege, mourut aussi Maurin archevêque de Narbonne, le vingt-quatriéme de Juillet 12724 & les chanoines élurent pour fon fuccesseur Pierre de Montbrun, comme le perfonnage le plus capable de les delivrer de l'oppreffion que fouffroient depuis long-temps les églises de cette province de la part des baillifs du roi de France. Etant donc archevêque, il tint un concile à Beziers le lendemain de l'invention de la fainte Croix, c'eft-à- Ibid. conc. p. 18 dire le quatriéme de Mai 1279. où affifterent sept évêques: favoir Ponce de Beziers, Bertrand de Touloufe, Berenger de Maguelone, Bertrand d'Elne, Pierre d'Agde, Pierre de Nifmes, & Gautier de Carcaffone. En ce concile il fat ordonné que l'archevêque de Narbonne iroit en France comparoître

to.x1. conc. p. 106,

AN. 1279. au prochain parlement, au nom de toute la province, pour se plaindre des entreprises anciennes & nouvelles touchant les fiefs, les alleus, le fervice de guerre ; & demander la confervation de leurs libertés & privileges.

Bernard de Languiffel alors archevêque d'Arles, & depuis cardinal évêque de Porto tint un concile à Avignon le difeptiéme de Mai 1279. où assisterent quatre évêques : favoir Bertrand de trois Châteaux, Bertrand de Vaison, Pierre de Carpentras & Jean de Toulon avec les vicaires des évêques de Marseilles, d'Avignon, de Cavaillon, & d'Orange abfens. On y fit un decret contenant quinze articles, la plûpart contre les ufurpations & les invafions des biens ecclefiaftiques; les violences commifes contre les clercs, & le mépris des excommunications: mais à tous ces mots on n'oppofe que de nouvelles cenfures. Deux articles regardent les religieux : l'un qui deffend d'induire personne à choifir fa fepulture ailleurs qu'en fa paroiffe: l'autre qui deffend aux privilegiés d'admettre les excommuniez aux facremens, ou à la fepulture eccleB. 1061. B: fiaftique. Ce même concile deffend aux religieux de confefler fans en avoir reçû un pouvoir particulier des évêques, & aux évêques de leur en donner une commiffion generale. Un autre article ordonne aux évêques de prendre la protection des croifés & leur conferver leurs privileges, nonobftant la mort du pape Gregoire X. qui avoit publié la croisade, car on en efperoit toûjours l'execution..

1060.

AN. 1279.

XXXV.

en Provence.

Sup. n. 25..

n. 48.

L'archevêque d'Arles qui avoit tenu ce concile assista à la translation du corps de fainte Marie Madeleine, ce que l'on raconte ainfi. Charles prince Sainte Madeleine de Salerne, fils aîné du roi de Sicile étant en Provence, apparemment à fon retour de la cour de France, fit foigneufement chercher le corps de cette Sup.liv. Lxxx117. fainte dans la chapelle où l'on difoit que faint Maximin premier évêque d'Aix l'avoit enterrée. Nous Joinville p. 117. avons vû que vingt-cinq ans auparavant, c'est-àdire en 1254. on croïoit que le corps de fainte Madeleine étoit à une petite journée d'Aix, & qu'elle avoit fait long-temps penitence au lieu nommé la Baume. Vers le même temps, Vincent de Beauvais Sup. liv.xxxTV. compofoit fon miroir hiftorial, où il n. 5. de rapporte lib. IX. c. 192&c grands extraits de la vie de fainte Madeleine, & de celle de fainte Marthe, à la fin de laquelle font ces. c. 107° mots: Marcelle fuivante de fainte Marthe lui furvêcut dix ans, & écrivit fa vie en hebreu dans un petit volume; & moi Synthex je l'ai mis en latin, paffant beaucoup de chofe. Vincent de Beauvaiseft le premier qui faffe mention de ces deux vies de fainte Madeleine & de fainte Marthe ; & pour peu qu'on en life, on voit que ce font des fables mal inventées par des ignorans.

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Ce fut donc fur cette tradition que le princes Charles fit chercher le corps de fainte Madeleine ;. Richard de Clugni raporte ainfi cette découverte.. ap. Bzow, 1179% Ayant ouvert les tombeaux de côté & d'autre & fouillé la terre. on trouva le corps de fainte Madeleine, non dans le tombeau d'albâtre où il fut

n. 19.

AN. 1279.

mis d'abord par faint Maximin évêque dAix, mais
dans un autre de marbre placé vis-à-vis à droite en
entrant. Cette découverte fut accompagnée d'excel-
lentes odeurs & suivie de grands miracles ; & de la
langue du corps faint tenant encore à la gorge for-
toit une racine avec un petit rameau de fenoüil,
comme moi qui écrit ceci l'ai oui dire à ceux qui
étoient prefens. Cette racine fut divifée en petits
morceaux, que l'on conferve en plufieurs lieux
comme des reliques. Dans le même tombeau on
trouva prés du corps faint, un écriteau trés-ancien
fur du bois incorruptible contenant ces paroles:
L'an fept cens de la nativité de N. S. le feiziéme
jour de Decembre regnant Odoïn roi de France
du temps de l'incurfion des Sarrafins,
le corps
fainte Marie Magdeleine fut transferé la nuit trés-
fecretement de fon fepulcre d'albâtre en celui-ci
de marbre, par la crainte des infidelles.

de

Richard continuë ainfi fon récit : J'ai vû & lû cet écriteau moi qui écris ceci. Or le prince Charles ayant fait cette découverte, affembla les archevêques de Norbone, d'Arles & d'Aix avec d'autres évêques, des abbés & des religieux, sa noblesse, avec le clergé & le peuple à un jour marqué: savoir le cinquième de May 1280. & en leur prefence il leva le corps faint, & le mit dans une chaffe d'argent ornée d'or & de pierreries: pour la tête il la mit dans un reliquaire de pur or. On trouva aussi dans le tombeau un autre écriteau fi ancien qu'à peine le put-on lire, fur du bois couvert de cire

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