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quoi vous avez reconnu que vous aviez griévement AN. 1279. peché, & que vous étiez retombez dans l'excommunication & vôtre royaume dans l'interdit. Vous avez renouvellé le même ferment & renoncé à toute appellation, exception & oppofition; mais vous n'avez pas mieux obfervé cette promeffe ; vous avez encore eu recours à l'appellation, fecoüé l'obéïffance du legat. Le pape lui reprefente enfuite la grandeur de fon égarement, la rigueur du jugement de J. C. où les appellations n'auront point de lieu; il lui declare qu'il employera pour le corriger les moyens fpirituels & les temporels ; & qu'il s'affure que les prélats, les feigneurs & le peuple de fon royaume s'éleveront contre lui, pour l'intereft de la gloire de Dieu. La lettre eft du neuviéme de Decembre 1279.

Ladiflas paroît y avoir eu quelque égard; au moins voyons-nous que l'année suivante il recon- Rain.1180.x: nut fa faute d'avoir diffipé le concile de Bude, & pour reparation il donna au legat ftipulant au nom des pauvres cent marcs d'argent de revenu annuel, à l'effet d'entretenir un hospital qu'il devoit fonder dans fon royaume. La lettre est du dixhuitiéme d'Août 1280. & en même tems il en donna une autre pour accepter toutes les conftitutions émanées du faint fiege contre les heretiques & les faire obferver dans fon royaume. Mais enfin il chaffa le legat Philippe qui paffa en Pologne, & fut reçû avec honneur.

y

Rain. n. 10.

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L'archevêché de Gnefne étoit vaccant depuis Long. lib. vix.
Tome XVIII.

Xx

1282.

AN. 1279.
XL.

Frere Martin

Polonois.

Staravole. p. 29

Echard. fum. S. Tb. p. 603. 604.

Echard. p. 606.

fix ans quand le pape Nicolas en pourvût frere Martin Polonois, l'an 1278. Il étoit de l'ordre des freres Prescheurs, chapellain & penitencier du pape dés le tems de Clement IV. & exerça les mêmes fonctions fous fes fucceffeurs. Nicolas III. l'ayant donc facré archevêque de Gnefne, il fe mit en chemin pour retourner en Pologne, où il étoit appellé par les grands du royaume; mais il mourut à Bou logne & y fut enterré dans l'église des freres PrefBzou. 1278. m. 32. cheurs. Il eft fameux par fes écrits, qui font de trois fortes: 1. plufieurs fermons, 2. une table trés-ample du décret de Gratien, contenant toutes les matieres par ordre alfabetique, nommée la perle du décret. 3. la cronique qui eft fon ouvrage le plus celebre. Il dit l'avoir compofée principalement pour les theologiens & les jurifconfultes, parce qu'il leur importe de favoir les tems des papes & des empereurs; auffi toute fa cronique confifte en ces deux parties, d'un côté font les papes depuis J. C. premier pontife de la loi nouvelle, jufques à Clement IV. à l'autre page font les font les empereurs depuis Augufte jufques à Frideric II. avec les années en marge. Dans la preface il dit, que les cardinaux font auprés du pape à l'exemple des trois hierarchies d'Anges qui fervent J. C. dans le ciel. Il compte cinquante-un cardinaux, fept évêques vingt-huit prêtres & feize diacres, & marque les titres & les fonctions de tous. Il nomme les auteurs dont il a compilé fa cronique & met entre les derniers Richard moine de Clugni, & Vincent de

F

Echard p. 616.

Beauvais. Il fit enfuite une feconde édition de fa AN. 1279. cronique, où`il ajoûta les papes fuivans jusques à Nicolas III. dont il marque feulement le commencement. Dés l'entrée de fa cronique, il raporte quelques fables qui avoient cours de fon tems: mais dans les meilleurs exemplaires on ne trouve point celle de la papeffe Jeanne que plufieurs auteurs modernes lui attribuent. Plufieurs ont con- Echard.p.601 fondu Martin Polonois avec un archevêque de Cofence en Italie, qui avoit auffi fait une cronique, mais duquel on ne fait pas le nom.

Rain. n. 1279.

Aprés la mort de Martin Polonois, le chapitré de Gnefne élut pour archevêque Vostliber chanoi- 43. ne de la même églife ; & envoya au legat Philippe évêque de Fermo qui étoit encore en Hongrie, lui demander la confirmation de l'élu & commiffion pour le faire facrer fur les lieux. Mais le legat étant encore retenu en Hongrie par des affaires importantes, renvoya l'affaire au pape, le priant de l'expedier promptement; & le chapitre de Gnefne y joignit fes inftances, priant le pape de dispenser l'élu d'aller en cour de Rome pour fuivre l'affaire de fon élection; attendu la pauvreté de leur église & les perils des chemins.Le pape Nicolas chargea le legat de confirmer Voftliber s'il le reg.p.153. trouvoit élu canoniquement, & le faire facrer en y appellant les évêques voifins: la lettre eft du vingttroifiéme de Decembre 1279. Mais Lefco le noir, duc de Cracovie & de Siradie, empêcha que la p. 813. c. commission ne fut executée.

Vading, to. 2

Long. lib. vit

XLI.

Bulle fur les

élections:

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Cupientes. 16.

de ele. in fexto.

Rain. 1279.n.44

AN. 179. Cependant le pape voulant remedier aux fuites facheufes de la longue vacance des églises, fit une conftitution qui porte en substance : Tous ceux qui font élus pour une église dont la confirmation dépend immediatement du faint fiege, fe mettront en chemin pour y venir, dans un mois aprés qu'ils auront eu connoiffance de leur élection, & comparoîtront en perfonne devant nous, avec tous les actes concernant leur droit dans vingt jour aprés le tems neceffaire pour leur voyage, fuivant la diftance des lieux autrement nous les declarons privés de tout le droit que leur donne l'élection, Et afin que nous puiffions être mieux informés de ce qui regarde les élections, le chapitre envoyera dans le même terme deux perfonnes d'entre les électeurs aux dépens du siege vacant, fous peine d'être exclus de la pourfuite du procés & fufpens durant trois ans des fruits de leurs benefices. C'est ce qui me paroît de plus effentiel dans cette constitution, datée du treiziéme de Decembre 1279. Elle eft lon

gue & obfcure par la multitude d'exceptions & de restrictions dont elle est chargée fuivant le ftile du temps, où l'on vouloit prévoir tous les cas particul 2 glo. liers, & prévenir toutes les chicanes, ce qui donnoit occafion à en former de nouvelles. Au fons-le vrai moyen d'abreger la vacance des églifes cathedrales ou autres, étoit de revenir à l'ancien droit, suivant lequel les élections étioent examinées & jugées en chaque province, fans avoir recours au. pape...

XLII. Renoul évêque

L'évêché de Paris vaquoit dans le même temps AN. 117% par le decés d'Eftienne Tempier mort le dimanche aprés la fefte de faint Leu & faint Gilles : c'eft-à- de Paris. dre le troifiéme de Septembre 1279. Le chapitre élut en fa place Eudes de faint Denis docteur trésfavant, mais fort âgé : quelques chanoines s'oppoferent à l'élection, il y eut des appellations au Dubois p. 402. faint fiege, & Eudes alla en cour de Rome les faire vuider. Le pape ayant éxaminé l'affaire & vû le grand áge de l'élu, qui paroiffoit entre autres à ses mains tremblantes, caffa l'élection: mais avant que la caffation fut publiée, Eudes renonça à fon droit. Aprés quoi le pape & les cardinaux ne jugerent pas à propos de renvoyer l'élection au chapitre de Paris, pour ne pas laiffer vaquer trop long-temps une église fi confiderable. C'eft pourquoi le pape s'en referva la provision, & la donna à Jean de l'Alleu, plus connu fous le nom de Jean d'Orleans chanoine & chancelier de l'églife de Paris, dont il connoiffoit le merite par fa réputation."

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Mais Jean d'Orleans l'ayant appris, se retira secrettement chez les Jacobins de Paris à l'infçu même de fes domeftiques, y demanda l'Habit de religieux & le reçut la veille de Pâques, vingtiéme d'Avril 1280. puis il écrivit au pape, le fuppliant de le décharger du fardeau qu'il lui avoit impofé, & lui permettre de finir fes jours dans le genre de vie qu'il avoit choifi. Le pape ne voulut pas s'op pofer à une fi fainte refolution; & donna l'évêché de Paris à Renoul de Homblieres Normand de nar

X x iij

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