AN. 1286. Rain.n. 3. XXXIV. Concile de Bourges. to. 11. p. 1346. 2522. 6. 1. 2. C.3.33.34. 6. 9. gne du roi d'Angleterre Edouard, qui negocioit une Simon de Beaulieu archevêque de Bourges tint auffi cette année un concile provincial le jeudi aprés l'octave de la Nativité de la Vierge, c'est-àdire le dix-neuviéme de Septembre, ou fe trouverent trois de fes fuffragans Girbert évêque de Limoge, Raimond de Rodez & Bernard d'Albi. En ce concile l'archevêque publia une constitution de trente-sept articles pour rappeller la memoire & l'execution de ce qu'avoient ordonné les conciles precedens. Les juges ecclefiaftiques au ront foin d'empêcher & de caffer les mariages illegitimes & féparer les parties fans avoir égard à leur qualité, & n'entreprendront point sur la jurifdiction les uns des autres. Le beneficier qui demeurera un an excommunié perdra fon benefice. Les curés auront un rôle des excommuniés, & les dénonceront publiquement au AN. 1286. les dimanches & les fêtes. Ils publieront auffi a c. 134 c. 14. Sup. 1. LXXV 24. Plufieurs canons de ce concile regardent la re- 18.19 20. 23. formation des réguliers, & marquent un grand relâchement. On leur défend de recevoir des dî- c.25. mes de la main des laïques fans le confentement de l'évêque au préjudice des paroiffes. Les teftamens ne se feront qu'en prefence du curé à cause ‹. 30. des reftitutions & des réparations des torts & les évêques prendront soin de faire executer les tes- “29. tamens. Ceux qui ont été un an excommuniés se feront abfoudre dans deux mois fous peine peine de neuf livres parifis d'amende; & les puiffances féculieres feront contraintes même, s'il eft befoin, “-31. par cenfures ecclefiaftiques, de contraindre ces excommuniés à fe faire abfoudre par saisie de leurs perfonnes & de leurs biens. L'archevêque Simon de Beaulieu avoit continué AN. 1286. XXXV. Vifite de l'Ar chevêque de Bourges. Ma annal to. 2. p. 613. 10. 3 p sos. cette année la vifite commencée deux ans aupa- Au mois de Septembre de la même année 1284. Lufignan, où vint le trouver une religieufe de l'ordre de Fontevraud, qui depuis trois ans à ce qu'on difoit gardoit une abstinence extraordinaire. Elle jeûnoit trois jours de la femaine fans boire ni manger, le lundi, le mercredi, & le vendredi, les autres jours elle mangeoit peu & n'ufoit jamais de vin ni de viande. Elle parla en se cret cret à l'archevêque comme en confession, mais devant tout le monde : elle avoit fa mere avec elle, & étoit fille d'un gentilhomme affez riche du voisinage. L'archevêque vint ensuite à Saint-Jean-d'Angeli, à Saintes, à Blaïe, à Bourdeaux. Là il voulut vifiter l'abbaïe de fainte Croix, & penfoit y entrer fans difficulté, ayant envoïé devant fon cuifinier, fon clerc de cuifine, fon portier, fon marêchal, fon échanfon, & fes autres officiers avec sa vaisselle d'argent: qui avoient été bien reçûs, & on luy préparoit à manger dans la maison, Il vint donc le préfenter devant l'églife, mais il en trouva toutes les portes fermées, & on ne voulut jamais les ouvrir quelque inftance qu'il en fit. Enfin le Doïen de la métropolitaine, & le Doïen de S. Severin vinrent luy dire: Cher fire nous avons lû en chapitre la lettre que vous écrivites hier de Blaïe & nos confreres n'en ont pas été contens. Alors l'archevêque tourné vers l'église fainte Croix fit trois monitions de fuite à l'Abbé & aux moines fans les voir, frapant à la porte en mêmetems: puis il les excommunia par écrit, & nomma pour executeur de fa fentence le Doïen de faint Aftere de Perigueux confervateur des droits de l'églife de Bourges, qui réïtera les monitions & l'excommunication & mit l'église en interdit.Enfin l'archevêque aïant demeuré long-tems à la porte de cette église à lavûë d'un peuple infini fe retira couvert de confufion. C'étoit le jour de faint Luc dix-huitième d'octobre. AN.1286. AN. 1286. Tom. 2. p. 62; 655. 1. 40. A l'abbaie de Sauve-majour ordre de faint Benoist diocese de Bourdeaux, l'archevêque de Bourges fut reçû avec toutes fortes d'honneur. En ce monaftere on obfervoit, comme dans les plus reguliers de l'ordre, de ne point manger de viande dans le corps de l'abbaïe: c'eft pourquoi l'archevêque mangea fur la porte avec fa fuite. Quelques moines de la maison voulurent empêcher l'abbé de faint Sulpice frere de l'archevêque de manger de la viande, comme étant du même ordre mais le prélat répondit, que ceux de fa fuite n'étoient point obligez à leur regle, parce qu'il étoit leur fuperieur, & voulut que l'abbé mangeât de la viande comme il fit; & ils furent bien traitez. Le vendredi vingt- feptiéme d'Octobre l'archevêque vint à Perigueux, dont il vit 1 évêque à l'abbaie de Chancelade de chanoines reguliers. Il finit cette vifite le dimanche dix-neuviéme de Novembre. : L'année fuivante 1285. le vendredi treiziéme de Juillet il commença à visiter le diocefe de Limogés, & vint premierement à l'abbaïe d'Aubepeire ordre de Citeaux. Le feptiéme d'Aouft il étoit à celle de Maimac ordre de S. Benoist, où les LIII. moines vivoient dans un grand défordre mais étant à Obafine trois jours aprés il vifita les religieufes voisines, car le monaftere étoit double, un pour les hommes, un pour les femmes; & trouvà qu'elles ne fortoient jamais de leur cloître & n'y laissoient point entrer d'hommes, sinon avec des prélats ou d'autres perfonnes diftinguées. La |