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AN. 1265. cipalement de France. Pour le hâter, il écrivit des lettres preffantes à faint Louis, à fon frere Alfonfe comte de Poitiers & à Thibaud roi de Navarre; & il donna la commiffion de prêcher cette croifade au provincial des freres Prêcheurs, & aux miniftres des freres Mineurs en France.

n. 43.

d. 1266. n. 75.

H.1265. 3.49.

L'indocilité des Templiers nuifoit encore aux affaires de la terre fainte. Siffei leur marechal avoi: refifté en face au pape Urbain, qui l'avoit destitué de fa charge, pretendant que les papes n'avoient pas accoûtumé de fe mêler des affaires de leur ordre. C'eft pourquoi il fut excommunié ; & le pape Clement écrivit aux Templiers, leur faifant de grands reproches de leur ingratitude envers le faint fiége, qui leur avoit donné tant de privileges, au prejudice des évêques mêmes.

En Hongrie la croifade étoit contre les Tartares. Le roi Bela ayant appris qu'ils le propofoient d'attaquer les pays Chrétiens, limitrofes de fon royaume & de la Pologne, & ne fe fentant pas allez fort pour leur refifter, envoya prier le pape de lui procurer du fecours; & le pape écrivit aux archevêques de Strigonie & de Colocza, de faire prêcher la croifade contre les Tartares en Hongrie, èn Bohême, en Pologne, en Stirie, en Auftriche, en Carinthie, & dans le marquifat de Brandebourg fans prejudice toute fois de la croifade qui fe prêchoit pour le fecours des chevaliers Teutoniques, & des autres fideles de Livonie, de Pruffe & de Curlande. La lettre eft du vingt-cinquième de Juin 1265. Ainfi dans ces provinces on faifoit trois

eroifades en même tems, car le pape écrivit auffi AN. 1265. pour celle de la terre fainte à Ottocar roi de Bohême, à Otton marquis de Brandebourg, aux ducs de Brunfvic, de Saxe & de Baviere..

2.42.

Matth. Par.

1264. p. 872.

La croifade d'Angleterre étoit contre les rebelles, dont le chef étoit Simon de Montfort comte M.Vem. p.3865 de Leicestre, fils de Simon qui avoit tant fait la guerre aux Albigeois. Les barons revoltez ne voulurent point s'entenir à la fentence arbitrale de faint Louis; ils continuerent, la guerre, & donne、 rent bataille prés de Leuves le quatorziéme de Mai 1264. aïant des crcix blanches coufuës fur leurs épaules, afin de montrer qu'ils combattoient pour la juftice. Gautier de Chanteloup évêque de Vorcheftre, donna l'abfolution aux troupes, leur enjoignant pour penitence de bien combattre, & promettant le paradis à ceux qui mourroient pour une fi bonne cause. Les barons gagnerent la bataille, & prirent prifonniers le roi d'Angleterre & le roi des Romains fon frere. Le pape Clement étoit alors légat deftiné pour l'Angleterre, où la faction des feigneurs l'empêcha d'entrer; c'eft pourquoi il s'intereffoit particulierement aux affaires de ce

roïaume.

Il y envoya donc pour légat Ottobon de Fiefque Ric. 1265 1 neveu du pape Innocent IV..cardinal diacre du titre de faint Adrien, pour travailler à la reconciliation des feigneurs avec le roi ; & lui donna pouvoir de declarer nuls les fermens faits entre eux d'emploïer les cenfures pour les ramener à Fobéiffance du roi, & s'il étoit befoin faire prêcher

AN. 1265.

P. 397.

la croifade en Angleterre & en Allemagne, contre les plus obftinés dans la revolte. La commission du legat étoit du quatriéme Mai 1265. Etant arrivé Matth. Vesim. en Angleterre avec des habits rouges, il s'assembla un concile dans l'église de Ouestminster, où il fit publier les ordres du pape, & en vertu de fes pouvoirs il fulmina la fentence contre les adverfaires du roi. Le pape avoit déja confirmé le jeudi faint les cenfures portées contr'eux.

Rainn. 70 72.73.

M. Paris 856. M.Vvestmp 397.

Trivet. to. 8. fpicil. p. 617.

257.

que

Mais les choses changerent de face la même M. V veßim p.390. année; & une feconde bataille fe donna prés d'Evesham le troifiéme d'Aouft, où Simon de Montfort fut tué. Il fut privé de fepulture ecclesiastique, comme étant mort excommunié; & toutefois ceux de son parti prétendirent qu'il avoit fait plusieurs to. 11. conc. p. miracles aprés fa mort & 2 la feule crainte du roi avoit empêché de les publier. Alors le légat assembla un concile à Northampton, où fuivant l'ordre qu'il avoit reçû du pape, il prononça excommunication contre tous les évêques, & les clercs qui avoient aidé ou favorifé Simon de Montfort contre le roi: nommément contre Henri évêque de Londres Jean de Vinchestre, Gautier de Vorcheftre & Etienne de Chichestre, qui favorifoient les rebelles ; & comme ils en apelderent, il leur donna trois mois pour se presenter au pape, & ils allerent en cour de Rome. Benoît évêque de Lincolne, qui étoit auffi du parti obtint grace, aprés un long-tems: Gautier évêque de Vorcheftre étant à l'article de la mort, écrivit au légat, reconnut fa faute, obtint l'abfolution &

mourut

mourut le cinquiéme de Fevrier 1267.En ce même concile de Northampton on accorda au roi d'Àngleterre une decime pour fept ans.

L'églife d'Yorc étoit vacante dés le commence

AN. 1265.

Goduin p. 513

XXXVIII.
S. Bonaventure

vêché d'Yorc.

ment de l'année 1264. par le decés de Geofroi de refufe l'ArcheKinton mort vers la fête de l'Epiphanie. Le cha- I. p. 49. pitre élût d'abord Guillaume de Langton son doïen, qui alla à Rome pour faire confirmer l'é

pro

14. Rain- n. 74

lection, mais le pape la caffa ne la trouvant pas Vading. 1265. s. canonique; & retenant à lui pour cette fois la vifion de l'archevêché d'Yorc, il le donna à faint. Bonaventure miniftre general des freres Mineurs. Il fut porté à ce choix, tant par le merite finguhier de la perfonne, que par l'état où se trouvoit l'Angleterre. Il confideroit en Bonaventure la pureté des mœurs, l'aufterité de la vie, l'éminence de la science, la prudence, la gravité, & le longtems qu'il avoit déja paffé avec grande approbation dans le gouvernement de fon ordre: enfin le talent qu'il avoit de maintenir l'observance reguliere, en se rendant aimable à tout le monde. Du côté de l'Angleterre le pape confideroit les défordres que la guerre civile avoit produits, même dans l'églife, & le befoin qu'elle avoit d'un homme d'un merite extraordinaire, pour y rétablir la discipline. Aprés donc avoir imploré le fecours de Dieu & deliberé avec les cardinaux, il jetta les yeux fur Bonaventure, & l'aïant choisi pour remplir le fiege d'Yorc, il lui ordonna en vertu de la fainte obéiffance de l'accepter, & d'aquiefcer à la vocation divine, c'eft ainsi qu'il s'en explique dans sa Tome XVIII.

K

AN.1265.

Geduin p. 425.

XXXIX.

3. Thom as refufe

Naples.

vita ap. Boll. to. 6.p.673.

bulle du vingt-quatriéme de Novembre 1265. mais le faint homme alla trouver le pape, & fit fi bien qu'il évita d'accepter cette dignité. A fon refus elle fut donnée à Gautier Giffard évêque de Bath, auparavant chapellain du pape & chanoine de Veli, treforier, puis chancelier d'Angleterre. Il avoit tenu deux ans le fiege de Bath, quand il fut trans

feré par le pape à celui d'Yorc.

Saint Thomas d'Aquin refufa auffi plufieurs l'archevêché de dignitez ecclefiaftiques, & de grands revenus que le pape Clement lui offrit; car il cheriffoit particulierement ce faint Docteur; & avoit égard à la pauvreté & l'exil où ses parens étoient réduits, par la perfecution de l'empereur Frideric. Thomas refufa même l'archevêché de Naples, que le pape lui avoit conferé par une bulle qui ne fe trouve. plus, & y avoit joint les revenus du monaftere de faint Pierre Adaram. Le faint Docteur refufa cette dignité, & pria le pape de ne lui en plus donner d'autre, voulant demeurer dans la pauvreté & l'humilité de fa profeffion..

Tom. Luc. ap.
Echard p. 263.
V. Ughell. to. 6é

171.

Tolom.

Ce fut fous ce pontificat que faint Thomas écrivit fa fomme de theologie, qu'il divifa en trois parties : la premiere naturelle, où il traite de la nature de Dieu & des creatures; la feconde morale. divifée en deux : dans la premiere feconde il traite. des principes generaux de la morale, dans la seconde feconde, il examine en particulier les vices & les vertus. La troifiéme partie de tout l'ouvrage. contient le traité de l'incarnation, & celui des facremens. Saint Thomas le compofa pendant le

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