l'Ordre, des troubles qui auroient été capables d'en détruire la Réforme, fi la prudence & la fagefle de D Paul Rabuffon, qui fut alors envoyé à Paris, ne lui cuffent. fait trouver des moyens, pour parer les coups que les Adverfaires de la Réforme ravis de cette occafion, lui portoient de toutes parts. Il fit imprimer le fçavant Traité die Droit d' Election de l'Abbé de Cluny qui fit ceffer le cours des partis formez pour détruire la Réforme. Il en feigna enfuite la Theologie dans ler Monaftere de faint Martin des Champs à Paris, où il fit foûtenir: des Thefes celebres fur la Theologie Morale. Les deux Chapitres qui fe tinrent à Paris en 1676. & 1678. jetterent les yeux fur lui, pour compofer co fameux Breviaire de Cluny, qui a fervi de modele à tant d'autres. Oni lui affocia, pour l'aider dans ce travail Claude de Vert, de l'anciennes Obfervance, qui ne fe chargea qua des. Rubriques. D. Rabuffon dreffa le plan, & arrangea tout l'Ouvrage. Il fut même affez heureux pour per M K. P.RABUS SON. S- fuader à M. de Santeuil de confacrer à la Poëfie facrée le talent qu'il avoit montré pour la Poëfie profane. Il luf fourniffoit les pensées, & le Poëte en compofoit ces belles Hymnes qui furent d'abord inferées dans le Breviairede Cluny, & que plufieurs autres Breviaires de France ont adoptées. Malgré le foin que prenoit D. Rabuffon pour fuir les Dignitez de fon Ordre, il ne pût fe défendre d'accepter en 1693. la Charge de Superieur General de la Réforme dans le Chapitre qu'on tint cette année, & qui étoit affemblé pour la confom mation de la réunion des deux Obfervances, déja commencée dans les Chapitres precedens. D. Rabuffon fe fervit de la déference qu'avoit M. le Cardinal de Bouillon à fes fentimens, pour lui perfuader d'en faire approuver à Rome les difpofitions, afin que Ja puiffance Ecclefiaftique étant joinre à l'autorité Royale, ces Loix fondamentales de la réunion des deux Obfervances devinflent inébranlables. Tout alla felon les vœux de ce zelé Superieur General. Il fut continué dans cette même Charge en 1697. & pendant près de huit ans, P.RABUST D. Rabuffon ne se rendit pas moins recommandable hors de fon Ordre. Il fut particulierement confideré de M. de Harlay Archevêque de Paris, & de M. le Cardinal de Noailles ; ce dernier Prélat le chargea même du foin de gouverner en qualité de Vifiteur, les Abbayes de Montmartre, du Val-de-Grace, de Malnouë de Gerfi. Il fut encore élû Superieur General de la Réforme en 1708. & continué dans cette Charge au Chapitre general tenu à Cluny en 1711. Ce fut fur tout depuis 1714. que s'étant démis, felon les Statuts de la Réforme, de fon emploi, il fe prépara à la mort, non feulement par l'exercice des vertus Religieufes, mais auffi par la compofition de quelques ouvrages de pieté, qu'il prétendit cependant net rendre utiles qu'à lui-même ; car on n'a jamais pû l'obliger à les donner au Public. On n'a d'imprimé de lui, que le Breviaire de fon Ordre, & le Traité anonyme de l'élection de l'Ab P.RABUS- bé de Cluny, dont on a parlé ci-def SON. S.SCHMIE DER. fus. Il eft mort dans le Monaftere de S. Martin des Champs le 23 Octobre 1717. âgé de 83. ans. V. Son Eloge. Mem. de Trevoux de Fevr. 1718. Nouvel. Litter. du 23. Juil let 1718. SIGISMOND SCHMIEDER. IGISMOND SCHMIEDER le Pays Zvickau dans la Mifnie, où fon Pere étoit Ministre, & d'où il fut apellé à Langenhensdorf, trois mois après la naifance de fon fils ; ce qui a fait croire pendant long-temps à M. Schmieder,que ce dernier lieu étoit celui de fa naiffance. Après avoir étudié chez. fon pere les principes de la Langue. Latine, il fut envoyé avec fon frere au College de Crimitskau, & puis à celui de Zuvickan. Il alla enfuite à, l'Académie de Leipfik en 1704. &. foutint l'année fuivante une Thefe de deglatitione,fous le Docteur Schachen. En 1706. il fut reçû Bachelier en Philofophie; en 1707. il difputa fous S.SCHM15 M. Lehman de Balfamo Peruviano ni- DE R... gro, & en 1708. il foûtint fous M. Mentz, une Thefe de Antipathia Phænomenis ad fuas caufas revocatis ;. l'averfion naturelle que M. Schmieder avoit eu toute fa vie pour divers alimens, fur tout pour le Beurre & le. Fromage, lui firent former le deffein d'examiner à fond cette matiere.. Le 9. Février de la même année il fut reçû Maître ès Arts, & Bachelier en Medecine le feizième jour du même. mois de Fevrier. Il alla étudier une année à Fene d'où il retourna à Lipfic. Il y foûtint en 1710. pour la Licence des Thefes de Oculorum vitiis, & y publia une. differtation de fuperftitiofa verborum cura, Chriftiano atque dogmatico Mer dico indigna Ayant été reçu Licentié, il fe retira à Ofchatz pour s'y excercer dans la pratique de la Medecine. Il obtint en 1714. une place dans la Societé des Curieux de la Nature, & prit le nom de Sabinus. Dans la même année il fut reçu Docteur en Medecine. à Lipfic, & bien-tôt après, c'eft à |