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Couleur.

Obferva

tion.

La couleur de l'animal eft cendrée en deffus, & blanchâtre en deffous.

Cette efpece de Limaçon eft appellée par les nègres du nom de Kambeul, que je lui ai confervé. Il y a apparence qu'elle paffe l'hiver ou la faifon féche dans un profond affoupiffement, comme font les Limaçons de l'Europe: car j'en trouvai plufieurs qui s'étoient à demi enterrés, dès le mois de septembre, au pied des arbres & dans les bouffailles les plus épaiffes. Quelques-uns avoient même déja fermés très-exactement l'ouverture de leur coquille avec un couvercle de matiere blanchâtre & plâtreufe, pour fe garantir contre les longues féchereffes qui devoient continuer depuis le mois d'octobre jufqu'à celui de juin de l'année fuivante. Ce couvercle fermente, comme la coquille, avec l'eau-forte.

2. LE POUCHE T. PL. 1.

Je donne le nom de Pouchet à une feconde efpece de Limaçon terreftre, que j'ai trouvée abondamment fur le fommet des montagnes de l'ifle Ténérif, l'une des Canaries, à plus de cinq cens toifes de hauteur.

Turbo variegatus. Lift. hift. Conchyl. tab. 74. fig. 74. Serpentulus ore labiato acutangulo, edentulo: ferpentulus varius; qui turbo variegatus; Listeri. Klein. tent. p. 9. Spec. i. n. 6. tab. 1. fig. 18. COQUILLE. Sa coquille eft médiocrement épaiffe, & fi applatie, que fa largeur, qui eft communément de neuf lignes, eft double de fa longueur. Elle n'a que cinq fpires peu renflées, mais bien diftinguées, & coupées tranfverfalement par un grand nombre de canelures fort ferrées & courbées en arc. Son fommet eft convexe & fort obtus.

Spires.

Ouverture..

L'ouverture eft prefque ronde, une fois moindre que la largeur de la coquille, applatie comme elle, & tournée entierement fur la face oppofée au fommet. La lèvre droite qui en environne les trois quarts, eft fort large, tranchante, & repliée horizontalement au dehors. Lorfque le plis de cette lèvre eft enlevé par accident, de deffus le milieu de la coquille wers l'angle de la lèvre gauche, on découvre en cet endroit un ombilic très-profond qu'elle cachoit entierement à la vûe.

Sa couleur eft olivâtre ou cendrée pendant que l'animal vit; mais lorsqu'elle a refté quelque tems à l'air après la mort de l'animal, elle rougit, & blanchit peu après.

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Aeñàs áypía, Cadát7.0 ous quibusdam. Aristot. hift. Anim. lib. 4. cap. 4.
Patella altera major. Belon. Aquat. lib. 2. pag. 395.

Auris marina. Rondel. Pifc. pars 24. edit. lat. pag. 5.

L'Oreille marine. Rondel. Poiff. part. 2. édit. franç. pag. 3.
Auris marina. Boffuet. Aquat. pars alt. pag. 6.

Patella major Bellonii. Gefn. Aquat. pag. 808.

Auris marina feu Patella fera Rondeletii. Ejufd. pag. 807.
Aldrov. Exang. pag. 550 & 551. fig. 1. ad 9.

10 & 11.

Otion fivè Auricula alia. Ejufd. pag. 551.
Patellæ feræ fivè Aures marinæ. Jonft. Exang. tab. 17. fig. 4 & 5.
Auris marina, Bellonio Patella major. Bon, recr. p. 9 r. claff. 1. n.
Auris marina quibusdam. Lift. hift. Anim. pag. 167. tab. 3. fig. 16.
Auris marina major, latior, plurimis foraminibus, eorumve veftigiis ad
40 circiter confpicua, claviculâ elatâ, ex Angliâ. Ejusd. hift. Conchyl.
tab. 611. fig. 2.

Auris marina minor, densè ftriata, ex margine internâ; ex Africâ. Ejusd.
ibid. tab. 612. fig. 3.

Auris marina afpera, claviculâ latâ, compreffâ, item limbo valdè lato infignita. Ejufd. ibid. fig. 4.

Auris marina ingens, profunda, fulcata. Ejufd. ibid. tab. 613. fig. 5. Auris marina lævis, è flavo viridefcens, columellâ planâ, & paulatim cavatâ. Ejufd. ibid. tab. 614. fig. 6.

Auris marina. Rumph. Muf. pag. 121. tab. 40. fig. G. H.

Auris marina, Bellonio patella major. Muf. Kirk. pag. 436. n. 10 & 11.
Auris marina striata & rugofa. Lang. meth. pag. 55.

Auris marina margaritifera, feptem foraminibus. Hift. Conchyl. p. 242.
planc. 7. fig. A.

Oreille de mer, percée de trous, nacrée en dedans, ayant plufieurs femences de perles dans fon milieu, entr'autres une perle ronde & belle qui fe diftingue des autres. Ejufd. ibid. p. 245.

Auris marina fex foraminibus. Ejufd. ibid. pag. 242. fig. B.

Oreille de mer plus petite de moitié, plus belle, & remarquable par la

beauté de fon orient, la rondeur & l'uni de fes bords, & la belle mar
brure verte & blanche de fa robe ; elle eft percée de fix trous à l'ordi-
paire. Ejufd. ibid. pag. 245.

Couleur.

COQUILLE.

Spires.

Oreille bigarrée de taches rouges, fur un fond blanc; fes rides font trèsfaillantes, ainfi que fon œil, avec des bords inégaux & déchiquetés. Ejufd. ibid. fig. D.

Oreille qui n'eft différente de la premiere marquée A, que parce qu'elle n'a point de perles, qu'elle n'a que fix trous, & que fon épiderme ôté, elle montre une robe bariolée de verd & de grandes taches brunes. Ejufd. ibid. fig. F.

Auris marina leviter ftriata, ex flavo viridifcens rondeletii. Gualt. Ind. pag. & tab. 69. fig. A.

Auris marina maxima profondè fulcata, intùs & extrà argenteo cæruleo colore nitens Bonanni. Ejufd. ibid. fig. B.

Auris marina leviter ftriata, lucidè albidâ, plufquàm fexdecim foramini-
bus diftincta. Ejufd. ibid. fig. C.

Auris marina, ftriis flexuofis & fulcatis, fufca, intùs ex cæruleo argentea,
Bonanni. Ejufd. ibid. fig. E.L. M.

Haliotis ftriata rugofa. Linn. Faun. Suec. pag. 379. n. 1326.

Auris marina. Ejusd. fyft. nat. ed. 6. pag. 74. n. 232.

Auris lævis: latior; cretata; granulata ; Rumphii. Klein. tent.p.19. Spec. 1.
n. 2. tab. 7. fig. 113.

Auris ftriata: tenuis; lata; leviter ftriata; Rumphii. Ejufd. ibid. Spec. 2. n. 1.
Les François l'appellent, Ormier, Oreille marine, ou Oreille

.. de mer.

Les Anglois, Mother of Pearl. Lang.

Les Allemands, Meer Chreen. Lang.

Les Malais, Telinga maloli ou Bia facatsjo. Rumph.
Les Amboinois, Hovileij. Rumph.

La figure de la coquille de l'Ormier lui a fait donner le nom d'Oreille, parce qu'en effet elle représente affez bien l'oreille de l'homme. Si on la confidere au dehors dans la fituation naturelle de l'animal lorfqu'il marche, elle paroît comme un baffin oval renverfé, c'est-à-dire, dont la convex té eft tournée en deffus. Alors on apperçoit vers fon extrêmité poftérieure & un peu fur la droite, trois tours de fpirale affez élevés pour former en cet endroit une efpece de mammelon à trois étages. On voit encore un rang de trous ronds, difpofés fur une ligne courbe, parallele à la longueur de la coquille, & à une diftance à peu près égale de fon bord droit & du milieu de fa largeur. Cette rangée de trous, qui sont au nombre de fept, fe termine au milieu de fa longueur; mais elle eft continuée par un grand nombre de tubercules ou de mammelons qui fuivent fes bords & ne finiffent qu'avec

le premier tour de fpirale. Ces mammelons font comme les veftiges des trous: j'en ai compté près de cinquante.

Le refte de la furface extérieure de la coquille eft coupé par un nombre infini de fillons creufés légerement & fort proches les uns des autres. Ils ont tous leur origine au fommet, & vont en prenant la courbure d'un demi-cercle, fe répandre fur toutes les parties du bord droit de la coquille, où ils fe perdent.

Quant à fa furface intérieure, elle eft d'une nacre du poli le plus beau & le plus luifant. Les trois tours de fpirale qui font en relief au dehors de la coquille, paroiffent ici en creux. Le bord des trous n'eft pas non plus tranchant en dedans comme il l'eft au dehors.

Cette coquille eft affez épaiffe, & l'on en trouve de différentes grandeurs. Les plus grandes que j'aie vû avoient quatre pouces & davantage de longueur, deux pouces un quart de largeur, & environ un pouce de profondeur.

L'ouverture eft ovale ou elliptique, à peu près de la forme & de la grandeur de la coquille. Sa lèvre droite eft courbée en arc, mince dans les jeunes, épaiffe dans les vieilles, & tranchante fur les bords: la lèvre gauche au contraire eft épaiffe, repliée comme un large bourrelet au dedans de la coquille, & nacrée comme elle. Si l'on met cette coquille au nombre de celles qui font tournées en fpirale, comme on ne peut s'en difpenfer, fon ouverture fe trouvera placée à la droite de tout le corps des fpires; & les fpires elles-mêmes prifes du bord droit de l'ouverture, tourneront par derriere l'animal en defcendant de fa droite vers fa gauche.

Le fond de la couleur de la coquille eft rouge de chair au dehors, quelquefois fans mêlange, & fouvent marbré de blanc. L'efpace que les trous laiffent entr'eux eft rempli par une petite bande blanche qui va fe perdre dans le bord voifin. Âu dedans elle eft recouverte d'une nacre éclatante, dont la couleur paffe alternativement du blanc au verd, & du verd au violet, fuivant les différens afpects fous lefquels elle fe préfente.

On remarque une fi grande variété dans la forme & la couleur de la coquille de l'Ormier, qu'il n'est pas étonnant que les Auteurs en ayent fait trois ou quatre efpeces diffé

Ouverturei

Couleur,

Variétés.

Obfervation.

ANIMAL.

Tête.

Bouche.

Cornes.

rentes. Il y en a d'ovales alongées, & de courtes. Les jeunes font plus applaties & ont moins de trous & de fillons que les vieilles. Dans celles-ci on compte fept trous & cent cinquante fillons; les jeunes, au contraire, n'ont que trois ou quatre trous & cinquante ou foixante fillons. Ce n'eft que dans les jeunes qu'on peut juger de leur couleur; car il eft rare que les vieilles ne foient couvertes d'un limon gras & verdâtre, ou enveloppées d'une croute pierreufe qui les défigure: il faut les en dépouiller pour découvrir leur couleur naturelle, qui eft, comme je l'ai dit, un fond rouge marbré de blanc.

Il y a encore quelques différences dans l'intérieur des unes & des autres. Dans les vieilles la nacre forme des ondes affez inégales, qui vont aboutir au creux du fommet ou de la volute; on y trouve auffi fort fouvent de petites perles : au lieu que fa furface eft égale & unie dans les jeunes.

Il n'eft pas facile d'expliquer comment fe forment les trous de la coquille de l'Ormier; mais on remarque très-bien qu'à mefure que la coquille s'agrandit, il fe fait fur fes bords un nouveau trou, dont le commencement n'eft d'abord qu'une échancrure. Cette échancrure augmente peu après, & devient un trou rond, qui eft porté infenfiblement vers le milieu de la coquille par les additions continuelles qui fe font à fes bords, & fe ferme enfuite à fon tour, comme ceux qui l'ont précédés.

La tête T de l'Ormier eft groffe, cylindrique, d'une largeur égale à fa longueur, applatie à fon extrêmité, & comme tranchée obliquement en deffous.

de

On y voit l'ouverture de la bouche B, femblable à un petit fillon qui fe trouve vertical lorsque la tête s'étend, & qui vient parallele à fa longueur lorfqu'elle fe courbe en deffous. Quatre cornes de figure & de longueur différentes prennent naiffance de l'origine de la tête. Les deux plus grandes C. C. font de figure conique, un peu applaties, quatre à cinq fois plus longues que larges, & un peu plus longues que la tête.

Les deux autres D. D. font une fois plus courtes, taillées en prisme à trois angles, dont la longueur eft double de la largeur. Par leur fituation elles fe trouvent du côté extérieur des plus longues cornes C. C. à une fort petite diflance d'elles. Elles font libres & dégagées de tous côtés, excepté à leur

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