Imágenes de páginas
PDF
EPUB

Louvre, Chapiteaux qui ont été faits par Jean Goujon, Sculpteur du Roi Henri II, & dans la cour du Val-de-Grace à Paris, du deffein de Le Duc. Il y en a auffi d'affez beaux au château de Meudon. CHAPITEAU DE BALUSTRE. C'est la partie furieure du baluftre qui le couronne, & dont quelques-uns reffemblent aux Chapiteaux des Ordres, comme à celui de l'Ionique. CHAPITEAU DE COLONNE. Chapiteau qui eft rond par fon plan. CHAPITEAU DE COURONNEMENT. C'est un amortiffement. (Voyez ce mot.) CHAPITEAU DE LANTERNE. C'est la couverture qu'on met pour terminer une lanterne de dôme, & qui eft de différente figure, comme en cloche, ainfi qu'à la Sorbonne; en adouciffement, comme au Val-de-Grace; en dôme ou coupole, comme à l'Eglife des Filles de Sainte-Marie, rue Saint-Antoine à Paris; & même contourné en fpirale, tel qu'eft celui de l'Eglife de Saint Leon de la Sapience, à Rome.

CHAPITEAU DE MOULIN. C'eft la couverture en forme de cone, qui tourne verticalement fur la tour ronde d'un moulin, pour en expofer les volans ou aîles au

vent.

CHAPITEAU GALBÉ. Chapiteau dont les feuilles ne font qu'ébauchées, comme les Chapiteaux Corinthiens du Colifée. CHAPITEAU MUTILE. C'eft un Chapiteau qui a moins de faillie d'un côté que d'autre, parce qu'il eft trop près d'un corps ou d'un angle.

CHAPITEAU PILASTRE. Chapiteau qui est quarré par fon plan, ou fur une ligne droite.

CHAPITEAU PLIÉ. Chapiteau d'un pilaftre qui eft dans un angle rentrant, droit, ou obtus. CHAPITEAU REFENDU. C'est un Chapiteau dont la fculpture des feuilles eft terminée. CHAPITEAUX SYMBOLIQUES. Ce font des Chapiteaux ornés d'attributs de Divinités comme les Chapiteaux antiques, qui ont des foudres & des aigles pour Jupiter; des trophées pour Mars; des lyres pour Apollon, &c. On appelle aufli Chapiteaux Symboliques, ceux qui portent des armes & devifes d'une nation, d'une victoire, d'une dignité, &c.

CHAPITRE, f. m. C'eft,dans un Couvent ou une Maifon de Communauté, une grande falle avec des bancs, où s'assemblent les Chanoines, Religieux, &c. pour traiter de leurs affaires.

CHARDONS, f. m. pl. Pointes de fer en maniere de dards, qu'on met fur le haut d'une grille, ou fur le chaperon d'un mur, pour empêcher de paffer par-deffus.

maçonnerie de certaine épaiffeur, qu'on. met fur les folives & ais d'entrevoux, ou fur le hourdi d'un plancher, pour recevoir l'aire de plâtre ou de carreau. On la nomme aufli fauffe-aire, lorfqu'elle doit être recouverte de quelque pavé ou parquet.

CHAPITEAU DE NICHE. Efpece de petit dais au-deffus d'une niche peu profonde, qui couvre une ftatue portée fur un cul-delampe en encorbellement. Il y a des Cha-CHARGE DE PLANCHER, f. f. C'est la piteaux de niche décorés de petits Ordres & portiques, tels qu'aux Eglifes de SaintEuftache à Paris, & de Saint-Etienne du Mont. Dans l'Architecture gothique, ils font en maniere de pyramides à jour, artistement travaillés, comme aux Eglifes de Milan & de Strasbourg. CHAPITEAU DE TRIGLIPHE. Plate-bande fur le trigliphe, appellée Tania par Vitruve. C'eft auffi quelquefois un trigliphe qui fait l'office de Chapiteau à un pilaftre Dorique, comme on en voit à la porte de l'Hôtel de Condé, à Paris. CHAPITEAU ÉCRASE. Chapiteau qui eft trop bas, parce qu'il eft hors de la proportion antique, comme le Corinthien de Vitruve, qui n'a que deux modules en toute fa hauteur, & qui a été imité à l'Hôtel d'Angoulême à Paris.

CHARGES, f. f. pl. C'eft, felon la Coutu-
me de Paris, (article 197.) l'obligation

de
payer & rembourfer par celui qui fe
loge & s'heberge fur & contre le mur mi-
toyen de fix toifes l'une, de ce qu'il bâ-
tit au-deffus de dix pieds depuis le rez
de chauffée, & au-deffous de quatre pieds
dans la fondation. C'eft-à-dire, que ce--
lui qui élevera, pour fon utilité particu-
liere, au-deffus d'un mur mitoyen de fon
voifin, foit au droit de clôture, ou au-
deffus des endroits où le mur mitoyen,

tiere vient du latin Carnarium, qui dans

Plaute a la même fignification.

CHARPENTE, f. f. C'est l'affemblage de

bois qui foutient la couverture d'un édi-

fice. La Charpente de plufieurs Eglifes de

France eft de bois de châtaignier. (On

trouvera la maniere de faire la Char-

pente des logis, des pavillons & autres

édifices, dans le Traité de Charpenterie de

Mathurin Jouffe, p.45. & fuiv. édit. 1751.)

On entend auffi par Charpente, l'art
d'affembler les bois pour faire un ou-
vrage de Charpente. (Voyez le Traité ci-
deffus cité.)

CHARPENTE. Gros bois propre à la conf-
truction des greniers à foin, &c. Ce
bois doit être proportionné à la charge
qu'il doit porter. Quoique cette charge
ne puiffe pas fe déterminer, voici cepen-
dant une table qui pouvant fervir de ré-
gle fondamentale fuppléera à un plus
long difcours. (Voyez encore Bois.)

TABLE DES DIMENSIONS DES BOIS DE CHARPENte.

[merged small][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][ocr errors][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][ocr errors][ocr errors][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][ocr errors][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][ocr errors][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][merged small]

qui lui fert d'entrée, eft appellé Malgouverne, parce que les domeftiques & les gens de dehors y mangent de la viande, & que les femmes ont la liberté d'y entrer, pour aller faire leurs prieres dans une chapelle. L'Eglife qui eft au dedans, confifte en un choeur des Peres, plus grand que celui des Freres, qui lui fert de nef. D'un côté font plufieurs chapelles particulieres, où les Peres difent chacun la Meffe à une même heure; & de l'autre un petit cloître fermé de vitres, qui eft joint par un bout de corridor, à un grand cloître en maniere de portique, au milieu duquel eft le cimetiere. Les cellules qui environnent ce cloître font au rez de chauffée, & contigues, ayant chacune un jardin particulier avec fa fontaine. Le chapitre & le réfectoire font en communauté. Le tout eft enfermé d'un grand clos de murailles, avec baffecour, & des lieux fuffifans pour les provisions néceffaires. Le nom de Chartreufe vient d'un Defert près de Grenoble ainsi appellé, que S. Hugues, Evêque de cette ville, donna à S. Bruno, pour y établir fa retraite & fa régle (en 1086). C'est là que réfide le Général de l'Ordre. CHASSE, f. f. Mot dérivé du latin Capfa,

coffre. C'est un coffre en maniere de tombeau, le plus fouvent d'Orfévrerie, pour renfermer les reliques d'un Saint. On faifoit autrefois les Chaffes comme de petites Eglifes gothiques, fuivant cette maxime Chrétienne, que les Saints ayant été le Temple vivant du S. Efprit, ils méritoient auffi, après leur mort, que leurs offemens fuffent renfermés dans la maison visible de Dieu.

CHASSE. C'est le nom qu'on donne à l'efpace qu'on parcourt par un mouvement de vibration, en travaillant à un ouvrage. Ainfi on dit une fcie, pour fcier du marbre, doit avoir depuis un pied jufques à dix-huit pouces de Chaffe, c'està-dire cette longueur au-delà du bloc qui eft à fcier.

CHASSER, v. act. C'est pouffer en frappant, comme lorsqu'on frappe avec coins & maillets pour joindre les affemblages de menuiferie.

CHASSIS, f. m. C'est la partie mobile

de la croifée qui porte le verre. CHASSIS A CARREAUX. Chaffis qui eft partagé par des croifillons de petits bois, & garni de grands Carreaux de verre, en plomb ou en papier.

CHASSIS A COULISSE. Chalfis dont la moitié fe double en la hauffant fur l'autre. CHASSIS A FICHES. Chalfis qui s'ouvre comme les volets, & plûtôt en dedans qu'en dehors.

CHASSIS A PANNEAUX. C'est un Chassis qui eft rempli de carreaux ou de panneaux de bornes en plomb.

CHASSIS A POINTE DE DIAMANT. Chais dont les petits bois fe croifent à onglet. CHASSIS DE CHARPENTE. C'est un affemblage de madriers ou plate-formes, dont on entoure les grilles de charpente qui fervent à affeoir la maçonnerie dans un terrein fabloneux. CHASSIS DE FER. C'est le pourtour dormant qui reçoit le battement d'une porte de fer. C'eft auffi ce qui en retient les barres & traverses des ventaux.

CHASSIS DE JARDIN. Bâti de bois de chêne, peint de verd à l'huile, & garni de panneaux de vitres, qui a différens ufages. On difpofe deux ou plufieurs de ces Chaffis, en maniere de comble à deux égoûts, qu'on bouche par chacune de fes extrémités d'un panneau triangulaire fur les couches, les plate-bandes de fleurs, & les pepinieres, pour garantir les plantes du froid, & faire avancer les fleurs & les fruits.

CHASSIS DE PIERRE. Dale de pierre percée en rond ou quarrément, pour recevoir une autre dale en feuillure, qui fert aux aqueducs, regards, cloaques & pierrées, pour y travailler, & aux foffes d'aifance pour les vuider.

CHASSIS DORMANT. C'eft en Menuiserie le bâti dans lequel eft ferrée à demeure la fermeture mobile d'une baye, & qui eft retenu avec des pattes dans la feuillure.

On appelle aufli Chassis dormant, un Chalfis qui ne s'ouvre point, étant fcellé en plâtre, à cause d'un jour de coutume. CHASSIS DOUBLES OU CONTRE-CHASSIS. C'est un Chaffis qui étant de verre ou de papier collé, eft mis devant un Challis ordinaire pendant l'hyver. On appelle aufli

Chalfis doubles, ceux qui font de papier | collé des deux côtés & calfeutrés, pour les ferres & orangeries. CHASTEAU ou CHATEAU, f. m. C'est la maifon, l'hôtel d'un Seigneur, bâti en maniere de fortereffe, avec foffé & pontlevis. On appelle auffi Château, une maifon fans défenfe où les foffés ne fervent que d'ornement. Tels font les Châteaux du Louvre, de Vincennes, à Paris, & Saint-Ange à Rome.

CHASTEAU D'EAU. C'eft ou un pavillon différent du regard (voyez ce mot) en ce qu'il y a de plus un réfervoir & quelques façades d'Architecture enrichies de nappes d'eau, de cafcades, &c. comme celui de l'eau Pauline fur le Mont Janicule à Rome, ou un corps de bâtiment, qui a une fimple décoration de croifées feintes, parce qu'il ne renferme que des réfervoirs, comme le Château d'eau à Verfailles.

CHASTEAU DE PLAISANCE. C'eft une maifon de campagne bâtie magnifiquement, deftinée aux plaifirs d'un Souverain ou d'un Grand, comme le Château de Verfailles, le Château de Saint-Germain, le Château de Chambord, &c. CHATAIGNIER, f. m. C'est l'arbre dont on tire la plus belle charpente. La vermine & les araignées ne s'y attachent point. I fert auffi à faire des perches pour les treillages.

[ocr errors]

CHAUFFOIR, f. m. C'est dans une Maifon religieufe, ou autre Communauté une falle avec une cheminée adoffée ou ifolée au milieu, pour fe chauffer en

[merged small][merged small][ocr errors][merged small]

CHAUSSÉE, f. f. C'est une élévation de terre foutenue de berges en talut, ou de files de pieux, ou de murs de maçonnerie, laquelle fert de chemin à travers un marais, des eaux dormantes, comme un étang, &c. ou de digues aux eaux courantes, pour en empêcher les débordemens. Il eft reglé qu'on employera dans les Chauffées le pavé de grès le plus dur du pays où on les conftruira, de fept à huit pouces de gros en tout fens net, après avoir été retaillé quarrément, & qu'on le pofera debout & de champ. Ainfi on doit les purger de tout le pavé tendre & de caillou, qui ne doit fervir qu'entre les bordures. Et alors on doit, choifir les petits cailloux fur le haut des Chauffées, & le gros en bas & le long des bordures. C'est encore un réglement de raffeoir leur pavé fur une bonne forme de fable du plus rude & graveleux, & au moins de fix pouces d'épaiffeur, & de n'employer des vieilles bordures, que les plus dures, & qui ayent au moins un pied de long, fix pouces de large, & huit pouces d'épaiffeur. (Voyez le Traité des Ponts, &c. par M. Gautier, ch. xxxiv.) A l'égard du talut des berges d'une Chauffée, voyez

BERGE.

Le mot Chauffée vient, felon M. Menage, du latin Calciata ou Calceata, dérivé de Calcare, marcher ou fouler aux pieds.

CHAUSSÉE DE PAVÉ. C'eft, dans une large rue, l'efpace cambré qui eft entre deux revers. C'eft auffi le nom d'un grand chemin avec bordure de pierres ruftiques. Les Chauffées des grands chemins doivent avoir au moins quinze pieds de large, fuivant l'Ordonnance.

CHAUX, f. f. Pierre calcinée ou cuite dans un four, qui fe détrempe avec de l'eau & du fable pour faire le mortier. Les pierres les plus dures font les meilleures; de forte que la Chaux faite avec du marbre & des cailloux, eft beaucoup plus graffe & plus gommeufe que celle qui eft faite avec des pierres ordinaires. Il y a des Maçons qui eftiment la Chaux faite de coquilles d'huître, pour bâtir proche la mer. On connoît le degré de cuiffon de la pierre à Chaux par le poids, qui doit

être

être le tiers de ce qu'elle étoit avant que d'être expofée au feu. On juge auffi

cette cuiffon, en la mouillant. Si elle jette une fumée épaiffe, & qu'elle s'attache au rabot, forte de fpatule avec laquelle on la remue, elle eft bonne. En général, la bonne Chaux doit fonner comme un morceau de terre bien cuite.

C'est une chofe qui mérite une grande attention, que celle de détremper laChaux. Une trop grande quantité d'eau la noye, & par conféquent en éteint la force; une moindre la brûle, c'eft-à-dire qu'elle ne fait que la diffoudre & la réduire en cendres. La maniere ordinaire de la détremper, confiste à mettre les pierres de Chaux dans un baffin plat fait fur la terre avec des pierres & du fable, & à jetter d'abord un peu d'eau au-deffus. A mesure que l'eau s'imbibe dans la Chaux, on y verfe de l'eau jufques à ce qu'elle foit toute fondue & bien détrempée, en la remuant toujours avec le rabot. Lorfqu'elle est bien détrempée, on la fait couler dans une foffe faite exprès. C'est là qu'après avois pris confiftance, elle fe conferve fous le fable dont on la couvre.

Il y a encore d'autres manieres de détremper la Chaux, qu'on préfere à celleci; mais elles ne font point fi expéditives, & demandent outre cela beaucoup plus d'attention. Les Curieux les trouveront dans l'Architecture moderne, ou l'Art de bâtir pour toutes fortes de perfonnes, &c. chap. v.

CHAUX ÉTEINTE OU FUSÉE. On appelle ainfi la Chaux détrempée, & qu'on conferve dans la foffe. (Voyez l'article ci-deffus.) On appelle auffi Chaux fufée, celle qui n'a point été amortie ni détrempée, & qui s'étant d'elle-même réduite en poudre, n'est pas bonne à employer. CHAUX VIVE. C'eft la Chaux qui bout dans le baffin, lorsqu'on la détrempe. CHEF-D'ŒUVRE, s. m. C'est un ouvrage de difficile exécution, pour être reçû Maître dans l'art de bâtir. Dans la Maçonnerie, c'est une piece de trait, telle qu'une defcente biaise & en talut, qui rachette un berceau; dans la Charpenterie, la courbe rampante d'un efcalier à vis bien dégauchie, fuivant fa cherche ; dans la Ser

97.

rurerie, une ferrure de coffre fort, ou quelque panneau de rampe d'efcalier ; dans la Menuiferie, une armoire ou un coffre à la moderne à fond de cuve; dans la Couverture, une lucarne proprement raccordée en fa fourchette, avec un comble; dans la Plomberie, une cuvette à cul de lampe, ou un canon de goutiere, enrichi de moulures bien abouties; dans la Vitrerie, un panneau de compartiment de verres, de couleur, cavés, encaftrés, & affemblés avec du plomb de Chef-d'œuvre ; & enfin dans le Pavé, une rofe de petit pavé de grais, & de pierre à fufil.

Tous ces Chef-d'œuvres font plus ou moins difficiles par rapport aux afpirans; entre lefquels les fils de Maître ont les plus faciles, & les compagnons, par conféquent, les plus difficiles; mais particulierement ceux qui n'ont pas fait d'apprentiffage à Paris.

On entend encore par Chef-d'œuvre, un ouvrage excellent dans fon efpece, & le plus beau qu'ait fait un Artifan. CHEMÎN, f. m. Efpace en longueur fur une certaine largeur, qui fert de paffage pour aller d'un lieu à un autre. De tous les tems, ce paffage a attiré l'attention des Etats policés. Les Romains qui ont toujours été grands dans toutes leurs entreprifes, & qui ont connu l'avantage qu'il y avoit à avoir de beaux Chemins, ont fait des dépenfes incroyables pour les rendre fpacieux, commodes & agréables. Les grands Chemins de leur Empire s'étendoient depuis les extrémités occidentales de l'Europe & de l'Afrique, jufques dans l'Afie Mineure, lefquelles étoient de quinze à feize cens lieues; & ces grands Chemins parcouroient vingt-cinq fois cette longueur. On comptoit à Rome jusques à trente portes qui communiquoient à autant de grands Chemins pavés, & où rien n'étoit épargné de ce qui pouvoit contribuer à la commodité des voyageurs. A en juger par la grandeur des pierres, l'égalité des lieux les plus raboteux, les vallons comblés, & les colonnes de marbre, pofées de mille en mille, rien n'égaloit la magnificence de ces Chemins. Ils étoient outre cela d'une

N

« AnteriorContinuar »