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ont également préfidé à cette Production, la meilleure & la plus complette que nous ayons en ce genre.

Le talent d'écrire n'étoit rien moins qu'étranger à cet Erudit. Il eft le premier qui nous ait donné une Traduction du Paradis perdu, généralement préférée à celle qu'en a donnée depuis l'Auteur du Poëme de la Religion. Celle de ce dernier eft plus fidelle, plus exacte, plus entiere: celle de M. Dupré de S. Maur eft mieux écrite, plus élégante, plus châtiée; le style en eft plus nombreux, plus poétique. Le Traducteur n'a pas toujours fuivi littéralement fon Original, parce que fon Original n'est pas toujours propre à fe soutenir dans notre Langue; il a cru devoir adoucir certains traits qui nous eussent paru finguliers, & fupprimer des traits ennuyeux ou extravagans, qui refroidiffent l'intérêt & choquent les gens de goût. Cette fage précaution, jointe à la nobleffe de l'expreffion toujours foutenue, a procuré à cet Ouvrage plufieurs éditions que le Public ne se lasse pas d'accueillir.

1. DURIVAL, [Nicolas] Lieutenant Général Honoraire de Police de Nancy de l'Académie de la même ville, né à Commercy en 1713.

Après avoir donné plufieurs Ouvrages utiles fur des matieres de Jurifprudence & d'Adminiftration, il a publié des Mémoires historiques, qui lui affurent le droit de figurer parmi les Littérateurs eftimables de ce fiecle. L'Introduction, entre autres, à la Defcription de la Lorraine & du Barrois, qui forme un volume in-8°, de plus de cinq cents pages, peut être regardée comme un des meilleurs Ouvrages qui aient paru en ce genre: c'est une véritable Histoire, mais abrégée, de la Lorraine & du Barrois, depuis la plus haute antiquité jufqu'à la mort du dernier Duc, le feu Roi de Pologne, Staniflas I. L'Auteur, à chaque Regne, indique, avec autant de méthode que de précision, les révolutions, les mœurs, les événemens les plus remarquables; fait con noître les Savans, les Hommes de Lettres, Ky

les Artiftes qui fe font le plus diftingués, & caractérise, en peu de mots, le moral de chaque Souverain, tantôt par des réflexions, & tantôt par des anecdotes aufli piquantes, que bien présentées.

2. DURIVAL, [Jean] frere du précé dent, Commiffaire des Guerres, Chef de Bureau au Département du Ministere des Affaires Etrangeres, de l'Académie de Nancy, né à S. Aubin en Lorraine en 1725.

Les Ouvrages de celui-ci annoncent le Citoyen jaloux de la gloire de fa Nation, autant qu'un Littérateur förmé par l'étude des bons modeles. Son Effai fur l'Infanterie Françoife eft intéreffant pour toute forte de Lecteurs, par la maniere dont il a traité fon fujet, & joint au mérite d'un ftyle fimple & correct, celui de la méthode & de la précifion. On peut dire encore, à la gloire des connoiffances de M. Durival, que les Articles qu'il a fournis au Dictionnaire Encyclopédique, ne laiffent rien à défirer du côté de l'inftruc

tion. Le Public cefferoit de fe plaindre des négligences, des bévues & des erreurs de toute efpece qu'on rencontre dans ce vafte Recueil, fi ceux qui ont présidé à fa confection euffent toujours choifi des Coopérateurs auffi fages, auffi méthodiques & auffi inftruits que celui-ci, chacun dans fa partie.

3. DURIVAL, [Claude ] frere des deux précédens, ancien Secrétaire du Cabinet du feu Roi de Pologne, & Greffier en Chef de fon Confeil, des Académies de Nancy & de Metz, né à S. Aubin en Lorraine en 1728.

Animé, comme fes freres, de l'amour du bien public, il n'a écrit jufqu'à préfent que fur des matieres de finance & d'économie rurale; mais la maniere dont il les a traitées, lui donne le droit de figurer parmi les Littérateurs. L'Académie de Metz couronna en 1776 fon Mémoire fur la Vigne, où les Cultivateurs peuvent puifer des lumieres d'autant plus sûres,

que les obfervations de l'Auteur font tou tes fondées fur l'expérience.

DU ROZOY, voyez ROZOY.

DUSSAUX, [N.] ancien Commiffaire de la Gendarmerie, de l'Académie des Infcriptions & de celle des Sciences & Belles-Lettres de Nancy, né à Chartres en 1726.

Il a fu venger le titre de Traducteur, de l'injufte mépris dont les ignorans l'ont toujours accablé. Son excellente Traduction de Juvenal, précédée d'un Difcours fur les Satires de ce Poëte, Discours auffi bien pensé que bien écrit, lui donne plus de droit à une place distinguée dans la Littérature que les Productions médiocres n'en donnent aux petits Auteurs qui travaillent de leur propre fonds. Cette Traduction, accompagnée de notes inftructives, eft fans doute la meilleure qu'on ait de ce Satirique Latin, & la feule qu'on doive lire à préfent. Elle n'eft ni fervile,

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