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le génie de l'invention à M. d'Alembert; » de n'avoir pas mis ce Philofophe au » deffus de Defcartes & de Newton; de » n'avoir pas parlé des Problêmes qu'il a » réfolus, des Principes qu'il a trouvés, des » Calculs qu'il a imaginés, ce qu'il appelle autant de découvertes, & les plus grandes qui aient été faites dans ce fiecle. » Si d'un côté il trouve que je n'ai pas affez ménagé MM. Thomas, Marmontel, Saint-Lambert, & plufieurs autres » illuftres dont la Philofophie s'honore;

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il prétend de l'autre, que j'ai beaucoup » trop loué Jacques Abadie, qu'il traite » de déclamateur qu'on ne peut lire ; M. » l'Abbé de la Bletterie, dont il trouve » le style ridicule; M. Pluche, qui, felon » lui, n'étoit pas en état de comprendre » une page de Locke; M. l'Abbé Bergier, » qu'il appelle un calomniateur, &c. le » tout, parce que ceux-ci ont refpecté ou » défendu la Religion.

» Le foi-difant eft auffi érudit qu'il fe » montre bon Juge. Il nous donne pour très-conftant que le Pape Grégoire VII,

P. qui vivoit cinq cents ans avant l'Ami »ral de Coligni, a approuvé la mort de Coligni; il nous affure que cent mille François périrent au maffacre de la S. Barthelemi, tandis qu'il eft prouvé qu'il » n'en périt pas dix mille, & que le mar

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tyrologe des Calviniftes n'en compte que quinze mille. C'eft fans doute pour mieux honorer notre Nation, qu'il fe plaît à groffir ainfi le nombre des vic» times de cette affreuse journée. Pour prouver qu'il fe plaît à rendre hommage » aux hommes de génie, il dit beaucoup » de mal de prefe tous les hommes de

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génie, & prétend que le plus grand hon» neur qu'ait pu recevoir Corneille, c'eft » que M. de Voltaire ait daigné le com» menter. Pour montrer combien il refpecte la Magiftrature, il dit du Parle»ment de Paris, que c'eft un Corps d'af faffins, & cite en toutes lettres deux » de fes Membres les plus refpectables & » les plus vénérés du Public, comme les » auteurs d'un jugement, qu'il appelle » atroce. Il porte la démence jufqu'à fou

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tenir que le Fanatifme du Parlement » avoit foulevé contre lui tous les honnêtes » gens qui avoient applaudi à fa deftruc» tion...... Voilà pourtant, Monsieur, les Libelliftes auxquels vous prétendez » que je dois répondre : voilà pourtant » les hommes qui recommandent la tolérance, qui s'indignent contre la Critique, & qu'une certaine portion du » Public ne rougit pas d'honorer comme les vengeurs de la raifon & les bien» faiteurs de l'humanité.

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Arrêtons-nous ici, Monfieur, & ré"fléchiffons pour ces penfcurs qui pen» sent fi peu; raisonnons pour ces Philofophes qui raisonnent fi mal; c'eft le » but que je me fuis propofé, en met"tant fous vos yeux les principaux traits, » de leurs Brochures. Qu'ont-ils espéré » en formant avec tant de fiel & de mal» adresse un tas de Libelles qui décelent » bien davantage leur esprit d'intrigue & » d'orgueil, qu'ils n'ont fait de tort à » mes fentimens? Quels fruits fe font-ils "promis de ces perfonnalités odieuses, qui

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appuient bien plus mon mépris pour

leur Secte, qu'elles ne vengent le mé» rite des Sectaires que j'ai attaqués ? "N'eft-ce pas trop préfumer de la crédulité & de l'indulgence publique, que de » recourir à de fi indignes reffources pour » fe venger d'un blâme qui ne paroît, » par ces reffources mêmes, que trop » mérité? Telle eft la marche de la Philofophie: c'eft par des récriminations qu'elle croit fe fauver de l'opprobre répandu fur fes travers & fes délires. Un » homme fage qui lira les Libelles enfantés par fes défenfeurs, verra toujours » la perfonnalité fubftituée à la raison directe, l'injure mife à la place de la juftification, un faux air de dédain oppofé à la honte & au ridicule dont on les couvre, &c. « ".

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CONRART, [Valentin] né à Paris en 1603, mort dans la même ville en 1675; un des premiers qui fut reçu à l'Académie Françoise.

Quoique le peu de Profe & de Vers

que nous avons de lui foient totalement. oubliés, il ne faut pas croire que cet Auteur fût fans mérite. La Société des Hommes de Lettres avec lefquels il vivoit, & qui fe faifoient un plaifir de le confulter, suppose en lui du zele pour la Littérature, & les hommages littéraires qu'il a reçus, prouvent au moins qu'il avoit des connoiffances. Coftar lui dédia fes Entretiens: Ménage, fes Origines de la Langue Françoife; Barel, fon Tréfor des Recherches; Caffagne, fa Rhétorique de Cicéron; d'Ablancourt, fa Traduction de Minucius Félix & celle de Lucien; Giri, fa Traduction du Dialogue des causes de la corruption de l'Eloquence, &c. Après le mérite de faire de bons Ouvrages, le plus grand eft celui d'encourager ceux qui travaillent avec fuccès, & de s'attirer leur eftime.

CORDEMOI, Gérault DE] de l'Académie Françoife, né à Paris, mort en $684.

Cer Auteur eft peu connu, & cepen

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