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» les airs les plus connus & les plus fa

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ciles, a fait que plufieurs perfonnes les » ont retenues, & qu'on a été en état » d'en donner un Recueil au Public. L'Au» teur ne parut pas fatisfait de cette édi» tion; fon deffein n'ayant pas été qu'on imprimât des Vers qu'il avoit faits feu»lement pour s'amufer & les perfonnes » avec lesquelles il étoit en fociété «.

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Les Chanfons de M. de Coulanges ont un mérite particulier; elles contiennent des anecdotes curieufes fur les événemens de fon temps: c'eft par-là que ce genre frivole peut encore être utile.

Ce Poëte conferva fa gaieté jufque dans l'âge le plus avancé. A quatre-vingts ans il compofa encore des Chanfons, qui feroient honneur à beaucoup de nos jeunes Poëtes.

2. COULANGES. [N. DE ] Ce Poëte, qui vit encore, n'eft point parent du Chanfonnier, & fes Vers le prouvent bien. On a de lui des Poéfies variées, qui lui ont couté, dit-il, vingt ans pour les produire,

& vingt autres pour les retoucher. Elles n'en font pas meilleures, & l'on devoit s'y attendre. Les faveurs des Mufes font rarement le fruit d'une perfévérance opiniâtres on se morfond à leur faire fi long-temps la cour, & tout Auteur doit bien fe garder de publier ce qu'il en obtient par importunité.

L'ingénu M. de Coulanges nous apprend encore qu'il a fait plus de dix mille vers en fa vie, & qu'à l'exception de quatre mille, qui compofent fon Recueil, tous les autres ont été la proie des flammes: » Sacrifice affreux, fans doute, pour un » pere, s'écrie-t-il, de livrer ainfi au feu » des enfans conçus avec tant de peine, » & fi tendrement aimés. Que feroit» ce donc fi le Public alloit juger leurs » freres dignes d'un pareil fort «?

Il falloit que toute la progéniture de cet Auteur fût invinciblement dévouée à l'anathême; car le Public a porté le jugement terrible qu'il redoutoit. Il eût fallu cependant excepter de cette Sentence de mort une Piece du Recueil, qui a pour

titre le Tombeau de Grégoire, dont les Vers font affez naturels & affez gais, & qui, par cette raison, ont dû moins couter à ce tendre pere. Si ce petit Poëme a été fi durement traité, il ne faut peut-être s'en prendre qu'à la mauvaise compagnie où il fe trouve.

COURTILS, [ Gratien SANDRAS DE] né à Montargis en 1644, mort à Paris en 1712, eft connu par plufieurs Ouvrages hiftoriques, où l'on remarque beaucoup de facilité, mais peu d'exactitude. Tel eft le défaut ordinaire de ces Ecrivains fé conds, plus jaloux de multiplier les volumes, que d'acquérir la folide gloire de fe rendre utiles aux Lecteurs, en mettant des bornes à leur malheureufe fécondité. Aulli tous les Ouvrages de Courtils parurent fans nom d'Auteur, ou fous des noms fuppofés. Ses Mémoires pour fervir à l'Hiftoire de la fin du regne de Louis XIII, & du commencement de celui de Louis XIV, font remplis d'événemens romanesques, de fauffes anecdotes, d'erreurs de chrono

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logie, & de citations infidelles. Il en eft de même du Teftament politique de M. Colbert, & de tout ce qu'il a écrit. Son efprit ne pouvoit s'afsujettir à aucune regle dans fes compofitions. H eft aifé de s'appercevoir qu'il travailloit de mémoire; & fa mémoire à été fouvent infidelle, plus fouvent encore féduite par la manie de l'extraordinaire. Ses Ecrits font de nature à n'être jamais confultés par des Ecrivains peu verfés dans la connoiffance de l'Hiftoire. Trop de confiance dans ces fortes d'Ouvrages, eft le vrai moyen de perpétuer les erreurs, & nous n'en avons déjà que trop en matiere hiftorique.

COUSIN, [Louis] Préfident à la Cour des Monnoies, de l'Académie Françoife, né à Parisen 1.627, mort dans la même ville

en 1707.

Les Lettres lui ont de grandes obligations, quoiqu'il ne jouiffe pas d'une réputation brillante. Il travailla quatorze ans au Journal des Savans, qui tomboit en difcrédit, & qu'il rétablit dans fa premiere vigueur dès qu'il lui eut confacré ses tra

vaux. Un grand nombre de Traductions l'avoient déjà fait connoître. Les principales font celles de l'Hiftoire Eccléfiaftique d'Eu febe, de Socrate, de Sofomene, de Théodoret, & de celle de l'Hiftoire Bifantine, qui forme feule neuf volumes in-4°. Qu'on ne cherche point dans ces Traductions une exactitude littérale; elles font plus libres que fidelles; mais elles prouvent que le Traducteur entendoit auffi bien le Grec & le Latin que fa propre Langue.

Le trait qui honore davantage la mémoire du Préfident Coufin, eft le don qu'il fit de fa Bibliotheque à celle de S. Vidor, devenue, comme on fait, une des Bibliotheques publiques. Il joignit à ce premier bienfait une fomme de vingt mille francs, dont le revenu doit être employé, chaque année, à l'acquifition des meilleurs Livres. Par-là il s'eft affuré des droits fur la reconnoiffance des Littérateurs, auxquels il a fu fe rendre utile, même après fa

mort.

COUTEL, [Antoine] né à Paris en

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