Seigneur, vous êtes vraiment I. Prophete, & plus que Prophete, BART. puilque vous ne découvrez pas feu lement le cœur, mais que Vous y opérez dans ce même cœur. XXXIV. "Si nous doutons que nous foions: efclaves, rentrons en nous-même, & voions cette volonté dont nous nous fommes fait une chaîne de fer. Rompez-là, Seigneur, cette chaîne, & reprenez ce qui vous apartient. Ma liberté même, ô Jefus, eft ce qu'il y a en moi de plus efclave tant que vous ne la délivrez point. Plus vous la laifferez à elles même, moins elle fera libre. X X X V. Seigneur, venez à cette ame qui vous a quité, & voiez fa mifere.. Venez au tombeau de mon cœur, & voiez comment votre ouvrage eft défiguré par la pourriture du péché. XXXVI.. Hé,mon Dieu ? que deviendrons nous IV. nous, fi vous nous laissez marcher dans nos voies! Si l'efprit de Jefus CHAP. ne nous fait entrer, marcher & perfévérer dans les voies de la vérité & de la vie ; où notre efprit nous conduira-t-il, finon dans les voies d'erreur & de mort ? Seigneur, que le cœur de l'homme eft dur, d'avoir befoin que Vous l'excitiez à trembler à la vûë de vos jugemens ! Quelqu'éloigné que foit de vous un cœur, votre voix, Seigneur s'en fait entendre. Parlez donc, & j'irai à vous. Commandez à mon cœur, ô Jefus, de fe lever de terre, & de marcher dans vos voies, & vous ferez obéi. XXX VII. Ah! Seigneur, ne nous abandonnez ni à nous-mêmes, ni au péché, ni aux défirs déreglés de notre cœur. O lumiere, ô force de la Grace de Jefus-Chrift, que vous m'êtes néceffaires ! C'eft à vous, ô Jefus, & d'éclai C rer mes ténébres, & de rendre mes connoiffances utiles, XXXVII I. Quand Dieu nous choifit & nous cherche pour fe faire chercher, on le trouve infailliblement. Cherchez, Seigneur, cette brebi errante, & l'atirez à vous. XXXIX. Changez - en bien, Seigneur tout le mal que vous voiez dans mon cœur, & faites le fervir à votre gloire. Vous le pouvez. Je n'ai rien de moi-même à vous donner, Seigneur, pour objet de vos miféricordes, qu'un fond pref que infini de miferes. X L. C'eft un avantage plutôt qu'une perte d'être oublié & ignoré des hommes mais d'être oublié & ignoré de vous, ô mon Dieu, & de l'être pour l'éternité ; qui peut y penfer fans fécher de fraïeur ? E néanmoins qui s'aplique fériçufement à vous connoître, & à vous fervir pour éviter ce malheur ? XLI. IV. C'eft affez pour le perdre que CHAP. de s'atacher contre l'ordre de Dieu à des chofes d'elles-mêmes indiférentes. Quel vuide, ô Jefus, dans un cœur qui vous abandonne, & que vous abandonnez, & qui le pourra remplir? O! Seigneur, ne m'abandonnez point à ma foiblesse, & à ma corruption. XLII. L'héritage dont les Enfans d'Adam fe peuvent glorifier, & la peine dont le premier péché eft puni, eft une violente inclination au mal, une très - grande impuiffance pour le bien, & un combat continuel de l'homme contre luimême. Comment l'orgueil peut-il fubfifter avec une fi grande humiliation? Mais c'est à l'exemple de votre humilité, ô Jefus, & à la force invincible de votre Grace que cette victoire eft réfervée. XLIII. Jefus Chrift fait tout, comme le grand Prophête, l'Apôtre de 1. fon Pere, & l'exécuteur de fes deffeins. Regardez-moi, Jefus, & PART. aiez pitié de moi; ouvrez nos yeux, Seigneur, & les éclairez, afin nous ne nous opofions jamais à yous. XLIV. que Seigneur, fi vous voulez, vous pouvez me purifier, Dites donc fur moi cette parole de falut; foiez guérie, foiez purifié; ô fouverain Médecin, qui ne dépendez point du tems pour guérir les maladies de mon cœur. Dites-moi, ô Jefus, mais ditesmoi éficacement : votre ame eft. guérie. C'eft de ces miracles, Seigneur, que j'ai besoin, & que je vous demande comme au Sauveur de mon ame, & au fouverain. Mé decin des maladies de mon cœur. |