IV. PART. CIV. Qui peut comprendre, Seigneur, en combien de manieres vous êtes ma vie ! Vous l'êtes comme Dieu; puifque ma vie eft votre ouvrage, & que je vis en vous. Vous l'êtes comme Homme Dieu; puisque vous la rachetez par votre Sang que vous la formez par votre ELprit, , que vous la confervez par votre grace, que vous me nourriffez de votre fubftance icí - bas en atendant que vous me faffiez vivre pleinement & parfaitement de votre vie glorifiée dans le Ciel. Il est donc vrai, ô Jefus, que hors de vous il n'y a point de vraie vie, qu'il n'y a que mort, que mifere, qu'un véritable enfer. CV. A qui, ô mon Dieu, donnerionsnous la gloire de notre falut, finon à vous, à qui nous le devons uniquement? A qui confacrerionsnous nos cœurs, finon à celui qui les rachete par fon Sang, les fantifie par fon Efprit, & les rend iv. heureux par fa gloire Régnez-y, Seigneur, dès maintenant par votre amour, afin d'y régner un jour PART. avec gloire, magnificence, & fou veraineté dans le Ciel. CVI C'eft à vous, ô Jefus, qui êtes Ja plénitude de tout être, la fource & la fin de ma vie ; l'Eternité & la Toute-puiffance même, que doit aler toute l'adoration, la confiance, la reconnoiffance, la foi & Pafection de mon cœur. C'eft à vous que je dois tout raporter; c'eft pour vous que je dois vivre & mourir. O Agneau de Dieu, lavez-moi de plus en plus! O Sang adorable', pénétrez; amoliffez, purifiez mon cœur. CVII. Quelle faim & quelle foif poufoient foufrir ceux qui font nour ris d'un pain qui eft Dieu même, raffafiez de fa gloire, enivrez du torrent de fes délices? O fource de vérité, éclairez-nous ! O plé nitude de charité, embrafez-nous? IV. O paix de l'Eternité, atirez-nous, PART. recevez-nous, poffédez-nous pour jamais. par O Agneau, qui avez mérité votre mort d'être le fouverain Pafteur du troupeau de Dieu, conduifez-nous, nourriffez-nous, défendez-nous. Agneau de Dieu, faites que je ne regarde point la terre comme ma patrie, mais que ma vie soit facrifiée avec vous à Dieu par une continuelle mortification, afin que j'aie part à votre vie glorieufe & immortelle. Soiez-moi réellement toutes chofes, mon Seigneur & mon Dieu. Que cette union m'uniffe à vous, ô mon Dieu; que votre lumiere éclaire & pénétre mon cœur Verbe éternel! Que votre Sang, ô victime adorable, me lave & me fantifie. ô O Jefus ! Pere du fiécle à venir, rendez-nous dignes de ce monde nouveau & éternel, & donnez Com lea nous un dégoût & une haine mor- CVIII. Quelle doit être la beauté & la fainteté d'une Epoufe du Fils de Dieu, qui s'eft comme épuifé, en fe donnant lui-même à elle pour rendre digne de lui! CIX. la Heureux ceux à qui la Foi rend toûjours Dieu & Jefus-Chrift préfent, & qui agiffent toûjours comme s'ils voioient l'Invifible. Voir eule Dieu; c'eft plus que tout ce que Pon peut dire. Voir Dieu, & avoir Pefprit tout rempli de fa lumiere, & tout pénétré de sa vérité; c'est le bonheur de l'ame; & c'èft après quoi elle n'a plus qu'à foûpirer après une digne Communion. toute mor D niffe tre n cœ Votre me law fiécle i es de ces & don IV. PART. Vérités & afections pour s'entrete nir devant le Saint Sacrements SAGESSE du Fils de Dieu, Fuiffance du Pere, vous favez en même tems éclater aux yeux des hommes, & vous cacher aux charnels! Ma Foi vous recon noît, vous adore, vous invoque comme la Sageffe incréée & incar née, comme la lumiere des Anges & des hommes, cachée dans l'obfcurité de notre chair, & humiliée dans les efprits orgueilleux des fages du monde. Plus les charnels Vous trouvent méprifables, ô Jefus, plus je vous trouve adora |