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Théodose, Paris, 1538, in-4•, etc. Il était d'une illustre famille de la ville d'Aix.

PENELOPE, fille d'Icare, épousa Ulysse, dont elle eut Télémaque. Pendant l'absence d'Ulysse qui était allé à la guerre de Troie, et qui demeura 20 ans éloigné de ses états, divers princes, charmés de la beauté de Pénélope, lui disaient qu'Ulysse était mort, et la pressaient de se déclarer en leur faveur. Elle le promit, à condition qu'ils lui donneraient le temps d'achever une pièce de toile qu'elle avait commencée; mais elle défaisait pendant la nuit l'ouvrage qu'elle avair fait pendant le jour; ct par cet ingénieux artifice, elle éluda l'importunité de ceux qui la recherchaient en mariage, jusqu'au retour d'Ulysse. Homère, dans son Odyssée, fait un portrait admirable de la vertu de cette princesse durant l'absence du roi son époux ; mais Pausanias soutient au contraire qu'Ulysse la chassa pour s'être abandonnée à ces princes qui lui faisaient la cour, et qu'elle se retira à Sparte, puis à Mantinée, où elle

mourut.

PENN (GUILLAUME), célèbre écrivain parmi les quakers, et le grand boulevart de cette secte, était fils unique du chevalier Penn, vice-amiral d'Angleterre. Il naquit à Londres en 1644, et fut élevé avec soin dans l'université d'Oxford. Après avoir voyagé en France, son père lui donna, vers 1666, la conduite d'un bien considérable qu'il avait en Irlande; ce qui l'obligea d'aller en cette ile. Il assista aux assemblées des quakers ou trembleurs, et se livra tout entier à leur parti. Sa famille s'efforça en vain de dissiper ses illusions: elle fut enfin, obligée de l'abandonner à ses caprices. Il voyagea en Hollande et en Allemagne, en 1677, avec Georges Fox, pour prêcher le quakérisme. Il eut de fréquentes conversations cn Hollande avec la princesse palatine Elisabeth, tante de Georges Ier, roi d'Angleterre, qui leur fit un accueil très-favorable. De retour à Londres, y recueillit la succession de son père, qni, entre autres, lui laissa de grandes dettes à recouvrer pour avances faites à la couronne. Au lieu d'argent il reçut, en 1680, la souveraineté et la propriété d'une province de l'Amérique, au sud de Mariland. Le

il

la

roi Charles II confirma, en 1681, pour lui et pour ses successeurs la donation de cette province, qui, de son nom et des bois qui l'environnent, a été appelée Pensilvanie. Guillaume Penn y envoya plusieurs colonies de quakers, y fonda ville de Philadelphie, y établit de bonnes lois qui n'ont pas varié, et fit tellement fleurir les arts et le commerce dans cette province, qu'elle est devenue une des plus riches et des plus considérables de l'Amérique. II fut en grand crédit auprès du roi Jacques II, dont il avait été favori lorsque ce prince n'était encore que duc d'Yorck. Après que le roi Jacques se fut retiré en France, Penn fut accusé d'entretenir des liaisons secrètes avec lui; mais il s'en justifia, et parla avec tant d'éloquence en présence de ses juges et de ses accusateurs, qu'il fut renvoyé absous. Il se tint dans une espèce de solitude sous le roi Guillaume, dans la crainte de donner lieu à de nouveaux soupçons, et fit un second voyage en 1699, avec sa femme et sa famille,dans la Pensilvanie, d'où il fut de retour en Angleterre en 1701. La reine Anne eut pour lui beaucoup d'estime, et voulut souvent l'avoir à sa cour; mais l'air de Londres étant contraire à sa santé, il se retira en 1710 à Ruschomb, près de Twiford, dans la province de Buckingham, où il passa le reste de sa vie, et où il mourut en 1718, à 74 ans. Il avait vendu la Pensilvanie à la couronne d'Angleterre 280 mille livres sterling, en 1712. Sa douceur et son esprit pacifique, joints à ses grands talens, lui acquirent partout une grande considération, et le firent extrêmement aimer et respecter des peuples de l'Amérique. On a de lui plusieurs écrits en anglais en faveur de la secte des trembleurs, dont il fut comme le fondateur et le législateur en Amérique, et le principal soutien en Europe.

PENNI (JEAN-FRANÇOIS), peintre italien, naquit à Florence en 1488, et fut élève du célèbre Raphaël, qui l'aimait beaucoup, et qui le chargeait du détail de ses affaires; ce qui fit donner à Penni le surnom d'il Fattore. Il fut aussi héritier de Raphaël, conjointement avec Jules Romain. Il excellait surtout dans le paysage, et mou-.

rut en 1528. Lucas Penni son frère exerça aussi l'art de la peinture, mais dans un degré fort inférieur. Il s'adonna encore à la gravure, et travailla en Italie, en Angleterre et en France.

PENS (GEORGES), habile peintre et graveur, natif de Nuremberg, florissait au commencement du 16e siècle. PENTHESILÉE, reine des Amazones, succéda à Orithye, et donna des preuves de son courage au siége de Troie, où elle fut tuée par Achille. Pline dit, Liv. 7, ch. 56, qu'elle inventa la hache d'armes.

PEPIN-LE-BREF, ou le PETIT, fils de Charles Martel, et le premier roi de la seconde race de nos monarques, fut proclamé roi de France à Soissons en 752, dans l'assemblée des états-généraux de la nation. Il fut secondé dans cette grande entreprise par le pape Zacharie, et par saint Boniface, archevêque de Mayence, qui fit la cérémonie de son sacre; et tel est le premier sacre de nos rois dont il soit parlé dans l'Histoire par des historiens dignes de foi. En même temps Childéric III fut détrôné, rasé et renfermé dans un monastère. Cependant Pepin-le-Bref demanda, peu de temps après, au pape Etienne II, l'absolution du crime qu'il avait commis en manquant de fidélité à son roi légitime, à qui il avait prêté serment. Il défit ensuite les Saxons, soumit le duc de Bretagne, et passa deux fois en Italie au secours du pape. Il défit Astolphe, roi des Lombards, et prit sur lui l'exarchat de Ravenne, dont il fit don au pape Etienne et à ses successeurs en 675. Tel est proprement le commencement de la puissance temporelle des papes. Le pape, devenu plus puissant par la mort d'Astolphe, arrivée peu de temps. après, servit l'ambition de Didier, général d'Astolphe, et l'aida à s'emparer du royaume des Lombards, au préjudice du frère d'Astolphe. Didier par reconnaissance augmenta et confirma la donation que Pepin avait déjà faite au saint Siége. Pepin-le-Bref, de retour en France, fit la guerre avec succès aux Saxons, aux Esclavons et aux Bavarois; il défit Vaifre, duc d'Aquitaine, et réunit ce duché à la couronne en 768. Il alla ensuite avec Bertrade son épouse et ses enfans au monastère de Saint-Denis, où il mourut

d'hydropisie, le 23 septembre 768, à 54 ans. On dit qu'au commencement de son règne, s'étant aperçu que les seigneurs français n'avaient pas pour Ini le respect convenable, à cause de la petitesse de sa taille, il leur montra un jour un lion furieux qui s'était jeté sur un taureau, et leur dit qu'il fallait lui faire lacher prise. Les seigneurs étant effrayés à cette proposition, il courut lui-même sur le lion, lui coupa la tête, puis se retournant vers eux : « Hé bien, leur dit-il avec une fierté héroïque, vous semble-t-il que je sois digne de vous commander? » Pepin ne fut pas aussi puissant que Clovis l'avait été. Ce premier conquérant, en partageant les terres à charge de service, s'était réservé le droit de les ôter à ceux qui ne satisferaient pas à leur devoir. Ainsi toute la conquête était en sa main; mais ses successeurs avaient été contraints d'en donner à vie, même de les continuer aux enfans, moyennant une rétribution. Les maires du palais, au temps de Pepin, s'étaient bien donné de garde d'attaquer l'inamovibilité des offices et des terres ; ils ne subsistaient eux-mêmes que par-là, et en se conciliant l'amour des seigueurs français par leur complaisance; de sorte que Pepin n'avait pas une autorité aussi grande sur les Francs, que l'avait eue Clovis : il ne l'avait pas même sur le commun peuple. Les Gaulois ou Romains, qui étaient restés libres au commencement de la conquête, et qui payaient de modiques tributs au roi, devenaient peu à peu serfs des seigneurs dans le district desquels ils se trouvaient, et ne payaient plus rien au roi. Ce prince subsistait des terres de la couronne qui lui restaient, et des présens que les seigneurs lui faisaient dans les assemblées de la nation. Son fils Charlemagne étendit ses conquêtes plus loin qu'aucun roi de France, et donna un tel éclat à sa race, qu'elle se maintint sur le trône pendant plus de deux siècles, quoique les sujets qui remplirent le trone n'eus sent aucune des vertus propres au gouvernement. Charlemagne et Carloman, fils de Pepin, lui succédèrent, et partagèrent ses Etats.

PEPIN-LE-GROS ou DE HERIS. TEL, maire du palais de nos rois, était fils d'Anchise, et petit-fils de saint Ar

nout, qui fut depuis évêque de Metz. Il gouverna en Austrasie, défit le roi Thierry, et posséda toute l'autorité dans les deux royaumes, sous Clovis III, Childebert et Dagobert III. il remporta plusieurs victoires, et mourut dans le chateau de Jupil, près de Liége, le 16 décembre 714, laissant entre autres enfans Charles Martel, tige de la seconde race de nos rois.

PEPIN Ier, roi d'Aquitaine, second fils de Louis-le-Débonnaire, crut obteir de Dieu le pardon de ses révoltes contre son père, en fondant les abbayes de Saint-Jean-d'Angély, de SaintCyprien de Poitiers et de Brantóme.Son ivrognerie le fit devenir maniaque. Il mourut le 13 janvier 838, et fat enterré à Sainte-Radegonde de Poitiers. Son fils, Pepin II, fut aussi roi d'Aquitaine; mais il indisposa tellement ses sujets, qu'il pillait à la tête des Normands, qu'ils le prirent et le livrèrent aux Français, qui le firent renfermer à Senlis en 864.

PEPUSCH (JEAN-CHRISTOPHE), fameux musicien, né à Berlin en 1667, passa en Angleterre en 1700, et fut honoré du titre de docteur en musique à Oxford en 1713; il suivit, en 1724, le docteur Berkeley aux Bermudes. A son retour il se maria à Londres, où il mourut le 20 juillet 1752. L'étude qu'il fit de la musique des Grecs et des anciens l'a fait regarder comme le premier dans la théorie de la musique. Il est enterré dans la chapelle de Charterhouse, sous une inscription.

PEQUIGNY (BERNARDIN DE), Bernardinus à Piconio, savant capucin, né à Péquigny en Picardie en 1633, et mort à Paris le 9 décembre 1709, à 76 ans, est auteur d'un Commentaire sur les Évangiles, in-fol., en latin, et d'une Triple exposition sur les Épitres desaint Paul. Ce dernier ouvrage, qui est estimé, est en latin, 1703, en un volume in-fol., et en français, en quatre volumes in-12. Ces quatre volumes en français sont un abrégé du Commentaire latin.

PERAU (GABRIEL-LOUIS-CALABRE ), licencié en théologie, s'abstint de la prêtrise par humilité. Ses travaux littéraires le firent connaître plus qu'il ne chercha lui même à être connu. Le roi le gratifia d'une pension dont il ne jouit qu'un an, étant mort à Paris sa patric

en 1767, à 67 ans. Il avait aussi recon-vre la vue peu avant sa mort. Le principal de ses ouvrages est la continuation des Hommes illustres de France, de Dauvigny, tomes XIII à XXIII. II a donné une Description des Invalides, 1756, in-fol; Vie de Jérôme Bignon, 1757, in 12.

PERDICCAS, l'un des généraux d'Alexandre-le-Grand, eut beaucoup de part aux conquêtes de ce héros, et après sa mort, ayant épousé Cléopatre sa sœur, il voulut usurper l'empire; mais il ne réussit point dans ses projets ambitieux; car étant entré en Egypte pour y attaquer Ptolomée Lagus, il fut tué dans une sédition par quelques uns de ses cavaliers, 322 avant J.-C. et deux ans après la mort d'Alexandre. Vain, emporté, cruel il ne sut gagner ni l'amitié de ses officiers, ni la confiance de ses soldats. ll ne faut pas le confondre avec trois rois de Macédoine, nommés Perdiccas.

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PEREFIXE (HARDOUIN DE BEAUMONT DE), fameux archevêque de Paris, et proviseur de Sorbonne, était fils du maître-d'hotel du cardinal de Richelieu. Il se distingua dans ses études, fut reçu docteur de la maison et société de Sorbonne, et prêcha avec applaudissement. Il devint ensuite précepteur de Louis XIV, puis évêque de Khodez; mais ne pouvant résider à son évêché, il en donna sa démission. Il fut fait archevêque de Paris en 1664, et par l'avis du père Annat, jésuite, publia peu de temps après un mandement pour la signature pure et simple du. Formulaire d'Alexandre VII. La distinction qu'il y fit de foi divine et de foi humaine fit grand bruit, et fut attaquée par le célèbre Nicole. Ayant voulu faire signer le Formulaire aux religieuses de Port Royal, il y trouva de la résistance, ce qui occasionna beaucoup d'écrits contre sa conduite. Il avait naturellement beaucoup de douceur dans le caractère, et il ne se porta qu'avec une peine extrême à agir contre ces fameuses religieuses. Il mourut à Paris le 31 décembre 1670. Il avait été reçu de l'académie française en 1654. On a de lui 10 une excellente Histoire du roi Henri IV, Elzévir, 1651, in-12: quelques auteurs prétendent que Mézerai est le vrai antour de cette histoire, et que M. de

Perefixe n'a fait que l'adopter, mais ils n'en apportent aucune preuve; 2o un livre intitulé Institutio Principis, 1647, in-16, qui contient un recueil de maximes sur les devoirs d'un roi enfant.

PEREGRIN fameux philosophe cynique, surnommé Protée, se brûla vifà Olympie par vanité, dans le 2° siècle, sous l'empire de Marc-Aurèle. Lu

cien a donné une bonne relation de sa mort.

PEREIRA, Pererius, ( BENOÎT ), savant jésuite espagnol,natif de Valence, dont on a de savans Commentaires sur la Genèse et sur Daniel, et d'autres ouvrages. Il mourut à Rome le 6 mai 1610, à 75 ans.

PEREIRA (GEORGES-GOMEZ), fameux médecin espagnol, qui vivait au milieu du 16e siècle, affecta de combattre les opinions les mieux établies, et de soutenir des paradoxes. Il rejeta la matière première d'Aristote, et traita fort mal Galien sur la doctrine des fièvres. C'est lui qui enseigna le premier cette opinion, que les bêtes sont de pures machines, et qu'elles n'ont point d'â– mes sensitives; doctrine que Descartes adopta dans le siècle suivant. Pereira soutint cette opinion, dans un livre qu'il intitula Antoniana Margarita, pour faire honneur aux noms de son père et de sa mère : ce livre, qui est fort rare, fut imprimé en 1554. On a encore de Pereira une Apologie de ses sentimens, imprimée en 1554, in-fol: il faut qu'elle soit jointe aux objections de Palacios. Il y en a encore une réfutation extrêmement rare, intitulée Indecalogo contra Antoniana margarita, 1556, in -8°, et un autre ouvrage intitulé Nova veraque medicina, imprimé en 1558, in-fol: tous ces ouvrages sont imprimés à Medina-del-Campo; le dernier est le moins intéressant et le plus

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en 1667, à 63 ans, devint aveugle, et l'on prétend que depuis cet accident il conduisit le travail d'un de ses élèves pour faire une statue de saint Jeande-Dieu, qui est de la plus grande beauté.

PEREZ (ANTONIO), habile écrivain espagnol, était neveu de Gonsalvo Perez, secrétaire de Charles-Quint et de Philippe II. Il eut divers emplois à la cour d'Espagne, et devint secrétaire d'état avec le département des affaires d'Italie; mais dans la suite, étant tombé dans la disgrâce, à cause d'une intrigue de galanterie avec une maîtresse du roi, il fut obligé de se retirer en France, où le roi Henri IV lui donna de quoi subsister avec honneur. Il mourut à Paris en 1611. On a de lui des Lettres ingénieuses, des Relations curieuses en espagnol, et d'autres vrages estimés, Paris, 1598, in-4°. 11 ne faut pas le confondre avec Antonio Perez, jurisconsulte espagnol, natif d'Alforo sur l'Ebre, qui fut professeur en droit dans l'université de Louvain au 17e siècle, et dont on a divers ouvrages, entre autres des Commentaires sur le code et le digeste, Elzévir 1661, 3 vol. in-4°, ni avec Antonio Perez, archevêque de Tarragone, mort à Madrid le 1er mai 1637, à 68 ans. On a de ce dernier des Sermons, et plusieurs Traités de théologie, entre autres Pentatencus fidei, Matriti, 1620, 5 tomes en un volume in-fol., rare.

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sont des Ariettes; la Serva padrona; Il Maestro di musica, intermèdes; un Salve regina, et le Stabat mater, que l'on regarde comme son chef-d'œuvre. Il mourut vers 1733, à 32 ans, comme il finissait la musique du dernier verset de ce Stabat mater. Quelques-uns croient qu'il fut empoisonné par ses envieux. D'autres disent qu'il mourut d'une attaque de pleurésie.

PERI (DOMINIQUE), pauvre et misérable berger, qui devint poète en lisant l'Arioste. On a de lui Fiezole dis trutta, Florence, 1619, in-4°.

PÉRIANDRE, Periander, tyran de Corinthe et de Corcyre, fut mis au nombre des sept sages de la Grèce, quoiqu'on eût dû plutôt le placer au nombre des plus méchans hommes, puisqu'il changea le gouvernement de so pays, opprima la liberté de sa patrie, et usurpa la souveraineté, 626 ans ayant J. C. Le commencement de son règne fut assez doux; mais il devint très-cruel depuis qu'il eut envoyé vers le tyran de Syracuse, pour le consulter sur la manière la plus sûre de gouverner. Celui-ci, ayant entendu les envoyés de Périandre, les mena dans un champ, et pour toute réponse, il arracha devant eux les épis qui passaient les autres en hauteur. Périandre, au récit de cet action, comprit la leçon qu'elle renfermait. Il s'assura d'abord d'une bonne garde, et fit mourir dans la suite les plus puissans des Corinthiens. Il s'abandonna à plusieurs crimes énormes: il commit un inceste avec sa mère, fit mourir sa femme Mélisse, fille de Proclès, roi d'Epidaure, sur de faux rapports; et, ne pouvant souffrir les regrets de Lycophron son second fils, sur la mort de sa mère, il l'envoya en exil dans l'île de Corcyre. Un jour de fête solennelle, il fit arracher aux femmes tous les ornemens qu'elles portaient pour leur parure. Périandre passa pour l'un des plus grands politiques de son temps. L'une de ses maximes favorites était « qu'il faut garder sa parole, et cependant ne point faire scrupule de la rompre, quand ce que l'on a promis est contraire à ses intérêts; que non-seulement il faut punir les crimes, mais encore prévenir les intentions de ceux qui pourraient les commettre; » maximes pernicieuses adoptées depuis par Machiavel. Pé

riandre aimait la paix; et pour en jouir plus sûrement, il fit construire et équiper un grand nombre de vaisseaux qui le rendirent formidable à ses voisins. Il réconcilia les Athéniens avec ceux de Mytilène, fit mourir les matelots corinthiens qui avaient jeté Arion dans la mer, et mourut lui-même après un règne de 41 ans, 585 ans avant J.-C. PERIBEE. Voy. ALCINOUS.

PERICLES, l'un des plus grands hommes que l'ancienne Grèce ait produits, naquit à Athènes, et fut élevé avec tout le soin imaginable. Il eut entre autres maîtres Zénon d'Elée et Anaxagoras, et devint grand capitaine, habile politique et excellent orateur. Il s'acquit dans le gouvernement d'Athènes une aussi grande autorité que s'il eût été un monarque, et fit bannir par l'ostracisme Cimon son concurrent. On dit que la sœur de Cimon censurant en cette occasion la conduite de Périclès, il lui dit pour toute réponse: « Vieille comme vous êtes, vous ne devriez plus user de fard. » Il fit néanmoins rappeler Cimon quelque temps après. Périclès commanda l'armée des Athéniens dans le Péloponèse. Il remporta une célèbre victoire près de Nemée, contre les Sicyoniens, ravagea l'Acarnanie à la prière d'Aspasie, fameuse courtisane qu'il aimait; et, ayant déclaré la guerre aux Samiens 441 ans avant J.-C., il prit Samos après un siége de neuf mois. Ce fut durant ce siége qu'Artemon de Clazomène inventa le bélier, la tortue, et quelques autres machines de guerre. Périclès engagea les Athéniens à continuer la guerre contre les Lacédémoniens. Il fut blâmé dans la suite d'avoir donné ce conseil, et on lui ôta ses emplois ; mais on fut bientôt contraint de les lui rendre. Il mourut dans la troisième année de cette guerre, 429 ans avant Jesus - Christ après avoir joint le Pyrée à la ville d'Athènes par une longue muraille, et avoir élevé neuf trophées pour monumens de ses victoires; ses deux fils légitimes étaient morts avant lui. Toutes les fois que Périclès prenait le commandement il faisait cette réflexion, « qu'il allait commander à des gens libres, et qui de plus étaient Grecs et Athéniens. » On dit que le poète Sophocle son collègue, s'étant récrié à la vue d'une belle per

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