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NEPOS (CORNELIUS), célèbre historien latin, natif d'Hostilie, près de Vérone, florissait du temps de l'empereur Auguste. Il état ami de Cicéron et d'Atticus, et composa plusieurs excellens ouvrages, dont il ne nous reste que les Vies des plus illustres capitaines grecs et romains. On les a long-temps attribuées àÆmilius Probus, qui les publia, dit-on, sous son nom, pour s'insinuer dans les bonnes grâces de Théodose. L'édition Ad usum Delphini est de 1674, in-40; celle cum notis variorum, Leyde, 1734, in-8°. Il y en a une jolie édition de Paris, 1745, in-12. Le père Le Gras de l'Oratoire en a donné une traduction française dont on estime les notes, in-12, et il y en a une plus nouvelle chez Barbou qui vaut mieux.

NEPTUNE, dieu de la mer, fils de Saturne et d'Ops, et frère de Jupiter et de Pluton, ayant été chassé du Ciel avec Apollon, selon la Fable, pour avoir conspiré contre Jupiter, bâtit les murs de Troie, et punit Laomédon, roi de Phrygie, qui lui refusait son salaire. Il fit naître un cheval d'un coup de trident, pour donner le nom à la ville d'Athènes. On dit qu'il trouva le premier l'art de dompter les chevaux, et que c'est pour cette raison qu'on institua en son honneur les jeux du cirque, où la pompe et la magnificence des chevaux était grande, et les courses célèbres et très-fréquentes. Neptune épousa Amphitrite, et eut diverses concubines qui lui donnèrent un grand nombre d'enfans. Les Grecs le nommaient Пor, c'est-à-dire briseur de vaisseaux, et E'rooixowr, celui qui ébranle la terre. On le représente ordinairement sur un char en forme de coquille trainé par des chevaux marins, tenant en sa main un trident.

NEPVEU (FRANÇOIS), né à SaintMalo en 1639, se fit jésuite en 1654, et était recteur du collège de Rennes quand il mourut. On a de lui De la connaissance et de l'amour de J.-C.; Méthode d'oraison; Exercice pour honorer les mystères de J.-C.; Retraite selon l'esprit de saint Ignace; Prépa ration à la mort ; L'Esprit du christianisme; Conduite chrétienne; Retraite pour les ecclésiastiques ; Retraite pour les personnes religieuses : chaque ou

T. IV.

vrage en un vol. in-12; les Pensées chrétiennes en 4 vol. in-12.

NEREE, dieu marin, fils de l'Océan et de Thetys, épousa sa sœur Doris, dont il eut 50 filles, nommées Néréides dans les poètes.

NERI (SAINT PHILIPPE DE), fondateur de la congrégation des prêtres de l'Oratoire en Italie, naquit à Florence le 23 juillet 1515, d'une famille noble. Il s'acquit une réputation extraordinaire par sa piété et par son zèle pour la gloire de Dieu, et mourut à Rome en 1595,à 80 ans. C'est lui qui engagea le cardinal Baronius, qui était entré dans sa congrégation, à écrire les Annales ecclésiastiques. Le pape Grégoire XV le canonisa en 1622. La congrégation de saint Philippe de Néri fut confirmée en 1574 par Grégoire XIII, et prit le nom de l'Oratoire, parce que les premières assemblées qui donnèrent lieu à son établissement s'étaient tenues dans un oratoire de l'église de Saint-Jérôme à Rome. Cette congrégation de l'Oratoire, fondée en Italie par saint Philippe de Néri, est différente de la congrégation de l'Oratoire, fondée en France par le cardinal de Bérulle. L'on n'y fait point de vœux; le général n'y gouverne que trois ans ; leur emploi est de faire tous les jours dans leur église des instructions à la portée de tout le monde. L'une et l'autre ont produit une multitude d'hommes illustres par leur piété, par leur science et par les services qu'ils ont rendus à l'église, à la religion et à l'état.

NERICAULT DESTOUCHES. Voy

TOUCHES.

NERON (DOMITIUS), empereur ro main, fils de Caïus Domitius Ænobar bus, et d'Agrippine, fille de Germanicus, fut adopté par l'empereur Claude, l'an 50 de J.-C., et lui succéda l'an 54, au préjudice de Britannicus, fils de Claude et de Messaline, à qui l'empire appartenait par le droit de la naissance. Il déclara au commencement de son règne qu'il voulait suivre l'exemple d'Auguste, et se fit aimer par sa libéralité et par sa clémence. Un jour qu'on lui présentait à signer la sentence d'une personne condamnée à mort: « Je vou drais bien, dit-il, ne savoir pas écrire. » Et comme le sénat lui rendait grâce de sa juste administration, il répondit:

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α

Il en sera temps lorsque je l'aurai mérité. » Enfin tout l'empire retentit de ses louanges, tandis qu'il suivit les sages conseils de Burrhus et de Sénèque, dont l'un avait été son gouverneur, et l'autre son précepteur; mais après cinq ans de règne, il s'abandonna aux désordres les plus honteux et aux crimes les plus extravagans qui puissent jamais entrer dans l'imagination de l'homme. Il montait sur le théâtre en habit de fille, et commettait les débauches les plus abominables, particulièrement avec Sporus, qu'il tint dans sa maison habillé en femme; sur quoi quelqu'un dit en raillant: «Que le monde serait bien heureux sison père Domitius avait eu une telle femme. » Il empoisonna Britannicus, fit mourir sa mère avec sa femme Octavie, et tua d'un coup de pied Poppée, qu'il avait épousée et qui était grosse. Sénèque même ne pouvant échapper à sa cruauté, fut obligé de se faire ouvrir les veines. Ce prince inhumain disait souvent « qu'il souhaiterait que tout le genre humain n'eût qu'une tête, pour avoir le plaisir de la couper.» Il mit le feu dans Rome, l'an 64 de J.-C., pour avoir la gloire de la rebâtir et de lui faire porter son nom. Pendant l'embrasement il monta sur une tour, habillé en comédien, et y chanta un poëme sur la ruine de Troie. Il accusa ensuite les chrétiens de cet incendie, publia contre eux des édits cruels, et commença la première persécution, qui donna à l'église un nombre infini de martyrs. Néron entreprit le voyage d'Achaïe, l'an 66 de J.-C., et voulut creuser l'année suivante l'Isthme de Corinthe; projet qui demeura sans effet, à cause de ses dépenses superflues. Il jouait ordinairement 10,000 écus en un coup de dez, et pêchait avec un filet doré, dont les cordes étaient teintes en écarlate. Une conduite si détestable le rendit l'exécration de l'univers. L'armée romaine quitta son service dans les Gaules, et Galba se révolta contre lui en Espagne. A ces nouvelles, le sénat déclara Néron ennemi public et le condamna à être précipité de la roche Tarpeïenne, après avoir été fustigé publiquement. Néron tomba dans le désespoir, et, voyant que tout le monde l'abandonnait, il s'écria de rage: « N'aurai-je donc ni amis ni ennemis ? » Il se

sauva ensuite déguisé, et craignant d'être pris par ceux qui le poursuivaient, il se donna lui-même la mort, le 9 juin de l'an 68 de J.-C., à 32 ans, après avoir régné 13 ans et 8 mois moins 2 jours. Voy. LAURIERE.

NERVA (COCCEIUS), em empereur romain, succéda à Domitien le 18 septembre de l'an 96 de J.-C. C'est le premier empereur qui ne fut point romain ou italien d'origine; car quoiqu'il fût né à Narni, ville d'Ombrie, ses parens étaient originaires de Crètc. Son aïeul M. Cocceïus Nerva fut consul sous Tibère, et jouit d'une grande considération sous ce méchant prince. Il l'avait emmené avec lui dans l'ile de Caprée, mais il s'y laissa mourir de faim pour n'être pas témoin de ses crimes. Son père était ce savant jurisconsulte queVespasien combla d'honneurs et de bienfaits. Nerva fut digne de lui par sa sagesse, son affabilité, sa générosité. Il rappela aussitôt ceux qui avaient été exilés pour la religion, et n'oublia rien pour remettre l'empire dans son ancien lustre une de ses plus belles lois est d'avoir défendu de faire des enfans eunuques; mais voyant que son âge était un obstacle à ses desseins, il adopta Trajan, estimé pour sa vertu et pour son courage, et mourut le 27 janvier de l'an 98 de J.-C.

NESMOND (HENRI DE), de l'académie française, évêque de Montauban, puis archevêque d'Albi, et ensuite de Toulouse, mourut en 1727. On a imprimé ses Discours, 1734, in-12.

NESSUS. Voy. DEJANIRE

à

NESTOR, moine russe, né à Biélozero en 1056, est le premier historien des Russes. Il avait étudié le grec Kiow, et s'était formé par la lecture des historiens grecs du Bas-Empire. Ses Annales sont précédées d'une Description de la Russie et de ses habitans. Ces Annales commencent en 858 júsqu'en 1113. Elles ont la sécheresse d'une chronique; mais elles sont plus sensément écrites que celles des autres moines de ces siècles d'ignorance: elles ont été continuées jusqu'en 1703, et traduites en allemand.

NESTOR, roi de Pyle, fils de Nélée et de Chloris, est célèbre dans tous les poètes. Il subjugua les Cléens, et vainquit les Centaures qui voulaient enlever Hippodamie. Il alla ensuite au

siege de Troie vers 1190 avant J.-C., avec Agamemnon, qui eut pour lui une estime particulière à cause de sa sagesse et de son éloquence. Il était alors si âgé, selon Homère, qu'il avait vu trois générations d'hommes.

NESTORIUS, fameux hérésiarque, natif de Germanicie, ville de Syrie, fut élevé dans le monastère de SaintEuprépie, au faubourg d'Antioche, et se distingua tellement par sa piété et par son éloquence, qu'il fut mis sur le siége de Constantinople, en 428, à la place de Sisinnius. Il fit d'abord paraitre un grand zèle contre les hérétiques, et s'attira l'admiration du clergé et du peuple par sa vertu et par ses talens; mais Anastase, prêtre d'Antioche, qu'il avait amené avec lui, ayant osé prêcher qu'on ne devait point appeler la Sainte-Vierge mère de Dieu, Nestorius, bien loin d'apaiser le scandale qu'une telle doctrine avait excité, loua publiquement le prédicateur, et soutint qu'il y avait deux personnes en J.-C., aussi bien que deux natures, que la Sainte Vierge ne devait point étre appelée Θεοτόκος c'est-à-dire Mère de Dieu, mais seulement Xe7076

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c'est-à-dire Mère de J.-C. Saint Cyrille d'Alexandrie combattit et réfuta ses erreurs; et le pape saint Célestin les condamna dans un concile tenu à Rome en 430. On assembla ensuite contre Nestorius le concile général d'Ephèse en 43ï, où n'ayant pas voulu comparaître, il fut condamné et déposé, puis renvoyé dans son monastère. L'empereur Théodose-le-Jeune l'exila ensuite dans la ville d'Oasis en Egypte; mais cette ville ayant été ruinée par les Blemmyens, Nestorius erra de tous côtés, et mourut de misère quelque temps après. Il nous reste dans le Marius mercator du père Garnier des fragmens de ses Sermons et de ses autres écrits. Il y a encore des Nestoriens en Syrie. Le père Doucin a fait l'Histoire du nestorianisme, 1698, in-4°.

NETHENUS (MATHIAS), savant théologien de la religion prétendue réformée, né en 1618, dans le pays de Juliers, fut quelque temps ministre à Clèves, puis professeur de théologie à Utrecht en 1646; mais ayant soutenu avec trop de chaleur que les revenus du chapitre d'Utrecht ne pouvaient sans

injustice être donnés à des laïques, et ayant aussi parlé avec peu de ménagement des états de Groningue au sujet de l'emploi des biens ecclésiastiques, il fut déposé en 1662. Il devint sept ans après pasteur et professeur de théologie à Herborn, où il mourut en 1686. On a de lui un Traité De transsubstantiatione; un autre De interpretatione scripturæ, Herborn, 1675, in-4°, et divers autres livres de théologie et de controversc.

NETSCHER (GASPARD), peintre célèbre, natif de Prague, s'établit en Hollande, et s'y acquit une grande réputation par ses portraits. Sa mère, obligée de sortir de Prague avec trois enfans, se retira dans un château qui fut bientôt assiégé : elle y vit périr deux de ses enfans de faim, et se sauva avec Gaspard à Arnheim, où un médecin prit soin d'eux. Netscher, peu disposé à apprendre la médecine, s'appliqua à la peinture. Il voulut aller en Italie; mais en passant à Bordeaux, il logea chez un marchand dont la nièce lui plut: il l'épousa et revint en Hollande, où il mourut à la Haie en 1684, à 48 ans.

NETTER (THOMAS), célèbre théologien anglais de l'ordre des Carmes, dont il fut provincial, plus connu sous le nom de Thomas Waldensis, ou de Walden, qui est un village d'Angleterre dans lequel il prit naissance, fut employé par les rois d'Angleterre en des affaires importantes, et parut avec éclat au concile de Constance. Il mourut en 1430. On a de lui un bon traité intitulé Doctrina antiquitatum fidei ecclesiæ catholicæ, Venise, 1571, 3 vol, in-fol.: le premier volume est contre les erreurs des hussites et des wi clefistes; le second renferme la doc trine des sacremens; le troisième est contre ceux que l'on désigne sous le nom de sacramentaux. Il devait y avoir un quatrième volume sur les indulgences, etc., qui n'a jamais été fait.

NEU (JEAN-CHRISTIAN), savant pro · fesseur d'histoire, d'éloquence et de poésie à Tubinge, où il mourut en 1720, est auteur de quelques ouvrages historiques très-estimés.

NEUBAUER ( Ernest-Frédéric ), célèbre théologien protestant, né à Magdebourg en 1705 fut professeur

en antiquités, en langues, puis en théologie à Giessen, où il mourut en 1748. On a de lui beaucoup de Dissertations académiques fort estimées, des Explications très-heureuses de divers textes de l'Écriture sainte; des Sermons ; des Recueils de petits traités des savans de Hesse; la Vie des professeurs en théologie de Giessen, et plusieurs autres ouvrages.

NEUBRIGE. Voy. LITLE. NEUFGERMAIN (LOUIS DE), poète français sous le règne de Louis XIII, s'avisa de faire des vers, dont les rimes étaient formées des syllabes qui composaient le nom de ceux qu'il prétendait louer; ce que Voiture tourna avec raison en ridicule. Neufgermain se donnait lui-même le titre de poète hétéroclite de Monsieur, frère unique de sa majesté, en quoi il se rendait justice. Ses poésies ont été imprimées en 1630 et 1637, 2 vol. in-4°.

NEUFVILLE (NICOLAS DE), seigneur de Villeroi, etc., conseiller et secrésaire d'état, grand-trésorier des ordres du roi et l'un des plus sages et des plus habiles ministres de son siècle, épousa la fille de M. de l'Aubespine, secrétaire d'état, et fut aussitot employé par la reine Catherine de Médicis dans les affaires les plus importantes. Il exerça la charge de secrétaire d'état dès l'an 1567, à l'âge de 24 ans, sous le roi Charles IX, et fit dès lors paraître une prudence et des talens extraordinaires pour les affaires. Il continua d'exercer la même charge sous les rois Henri III, Henri IV et Louis XIII, auxquels il rendit les services les plus importans. Il mourut à Rouen le 12 novembre 1627, à 74 ans. On a des Mémoires curieux, imprimés sous son nom en 4 vol. in-8°, qui s'étendent depuis 1567 jusqu'en 1604, et une Lettre sur la conversion de Henri IV : ils ont été réimprimés à Trévoux en 7 vol. in-12. Charles de Neufville, seigneur de Villeroi, son fils unique, gouverneur du Lyonnais et ambassadeur à Rome, mourut le 18 janvier 1642, à 76 ans, laissant Nicolas de Neufville son fils, qui fut choisi en 1646 pour être gouverneur du roi Louis XIV. Ce prince le fit duc de Villeroi, pair et maréchal de France, chef du conseil royal des finances, etc. Ce duc mourut le 28 novembre 1685,,

à 88 ans. François de Neufville son fils, duc de Villeroi, pair et maréchal de France, etc., commanda en Lombardie, où il fut fait prisonnier à Cré-. mone, le 1er février 1702, et eut encore le malheur de perdre la bataille de Ramillies en Flandre,le 23 mai 1706. Malheureux à la guerre, il fut plus

heureux dans le cabinet: il devint ministre d'état, chef du conseil royal des finances, et gouverneur du roi Louis XV. 11 mourut à Paris le 18 juillet 1730, à 87 ans. Voy. AUBESPINE.

NEUHOFF (Théodore de), gentilhomme allemand, se trouvant en 1736 à Livourne, y eut correspondance avec les mécontens de Corse : il négocia pour eux à Tunis et en rapporta des armes et des munitions; les rebelles le couronnèrent roi de Corse mais il s'y maintint peu de temps; les Français soumirent l'ile pour les Gênois : il fut obligé d'en sortir et alla finir ses jours à Londres dans la mi

sère.

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NEUMAN (GASPARD), savant théologien, et célèbre orateur allemand s'est fait une grande réputation par son éloquence et par la beauté de son style allemand. Il mourut le 27 janvier 1715 à Breslau, où il était pasteur, et inspecteur des églises et des écoles. On a de lui 1. Disputatio de dispensatione circa legem naturæ; 2o Epistola de › scientia litterarum hieroglyphicá; 3o Biga difficultatum physico-sacrarum ; 40 Clavis domús hebr.: c'est une grammaire hébraïque; 5o De punctis Hebræorum litterariis; 6o Genesis linguæ sanctæ : il y a beaucoup d'imagination et de choses hasardées dans cet ouvrage ; 70 Trutina religionum, etc.

NEUMAN (JEAN-GEORGES), célèbre théologien luthérien, né le 1er mai 1661, fut professeur de poésie et de théologie, et bibliothécaire de l'université de Wittemberg, où il mourut le 5 septembre 1709. Il est auteur d'un très-grand nombre d'ouvrages dont les principaux sont Theologia aphoristica; Dissertationes antichyliastica; Synopsis errorum fanaticorum, quos tremuli moderni fovent; Programmala; De retractationibus patrum ; Dissertationes de descensu Christi ad inferos; De fide aliená; De passione Christi vicaria; De andrúcu fanaticorum; De fausto præstigiatore; De.

peccato sub spe veniæ commisso; De parallelismo Scripturæ sacræ; De fidelium μετασχηματισμο; De conditoribus symboli apostolici; De palmá ab angelis non intervertenda; De missionariis pontificorum; De trinitate Platonis; De brabeo ante victoriam, etc. NEURÉ et non DE NURÉ (MATHIEU DE), habile mathématicien du 17e siècle, natif de Loudun, fut précepteur des enfans de M. de Champigni, intendant de justice à Aix, et ami de Gassendi. Il vint ensuite à Paris, et fut chargé de l'éducation de MM. les princes de Longueville. On a de lui une longue lettre latine à Gassendi, imprimée dans la première édition des œuvres de ce dernier; 2o deux autres lettres en français, en faveur de Gasseudi, contre Morin, imprimées à Paris, chez Courbé, en 1650, in-4°; 30 un écrit en latin sur quelques coutumes ridicules et superstitieuses des Provençaux, in-4o, 61 pages.

dans le diocèse de Coutances le 20 octobre 1693, d'une famille établie à Vitré en Bretagne, entra au noviciat des jésuites en 1710. Il courut avec honneur la carrière de l'éloquence de la chaire: lorsqu'on l'entendit à Paris pour la première fois en 1736, l'em pressement avec lequel on accourait à ses sermons tenait de l'enthousiasme; la durée du concours fit connaître que sa réputation était moins due à la nouveauté qu'au mérite de sa composition. L'édit qui supprima sa société en France vint remplir sa vieillesse de peines et de chagrin. Après sept ans d'une vie errante et fugitive, il obtint la permission de se retirer à Saint-Germain-enLaye, où il est mort le 13 juillet 1774: ses Sermons ont été imprimés à Paris en 1776, 8 vol. in-12.

NEUVILLE (PIERRE-CLAUDE-Frey DE), frère de Charles, naquit à Grandville en 1692, et entra avec son frère au noviciat des jésuites en 1710. Il fut occupé à enseigner jusqu'à l'age de 45 ans; ensuite l'administration de son ordre l'occupa jusqu'à son anéantissement. Il fut deux fois provincial, et deux fois supérieur de la maison professe. Il était à la tête de cette maison lorsque sa société fut dissoute. Il se retira à Rennes, où il est mort au mois d'août 1773. Malgré ses occupations, il avait trouvé le moyen de s'adonner à la prédication; et en 1778 on a imprimé à Rouen 2 vol. in-12 de ses Sermons. Il faut ajouter aux ouvra ges de son frère la Morale du Nouveau Testament, partagée en réflexions pour chaque jour, 1783,13 vol. in-12.

NEUVILLÉ (Didier-Pierre-ChicaNAU DE), avocat au parlement, naquit à Nanci d'une famille noble en 1720. Il entra dans les gardes du roi de Pologne (Stanislas), prit ensuite le parti du barreau, qu'il abandonna lorsqu'il vit qu'on ne pouvait parvenir dans cet état que par une étude longue et aride des lois. Il accepta la place d'inspecteur de la librairie à Nimes, laquelle on lui faisait espérer que des émolumens fixes seraient attachés; mais au bout de deux ans, n'ayant reçu aucun honoraire, et n'ayant obtenu qu'avec bien des difficultés quelques modiques gratifications, il revint à Paris : il voulut alors entrer dans l'état ecclésiastique, et venait de recevoir la tonsure, lorsqu'il obtint une place de professeur d'histoire au collège de Toulouse: il y est mort au mois d'octobre celui-ci travaillait à sa Phè1781. On a de lui Le Bouquet, conte, dre, il engagea Pradon à en composer 1748, in-12; L'Oracle de Cythère, une pour faire tomber celle de Racine 1752, in-8°; Chansi, conte, avec le quand elle paraîtrait. Pradon osa en Moyen d'être heureux, de M. Rivière, effet entrer en lice, et fit représenter 1750, in-12; Considérations sur les sa Phèdre deux jours après celle de ouvrages d'esprit, 1758, in-12; La Racine. Sa cabale, dont le duc de NeFeinte supposée, comédie en un acte, vers était le chef, lui procura six reen prose, 1750; le Dictionnaire philo- présentations favorables, et on assure sophique, ou Introduction à la connaisqu'il en coûta à ce duc 15,000 livres sance de l'homme, dont la troisième pour faire valoir la pièce de Pradon. édition est de 1762, petit in-8°. Madame Deshoulières, qui était du NEUVILLE (CHarles-Frey de), né complot, fit contre cel'e de Racine le

NEVERS (PHILIPPE-JULIEN MAZARIN-MANCINI, duc de), chevalier de ordres du roi, est auteur de plusieurs pièces de poésie d'un goût très-singulier. Il préférait Pradon à Racine, et sa chant que

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