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il pensa faire un mariage avantageux avec une demoiselle qui mourut peu de temps après M. de Pont-Chasteau fit alors un nouveau voyage à Rome, et résolut enfin de quitter entièrement le monde. Il disait depuis, en parlant des cardinaux de Richelieu et de Lyon, qui avaient sur lui de grands desseins de fortune, que « Dieu avait tué deux hommes pour le sauver. » Ce fut le jeudi saint de l'an 1662, que MM. de Pont-Chasteau prit une résolution efficace de renoncer entièrement au monde. Il se démit de ses bénéfices, disposa de son patrimoine, et ne se réserva que deux cents écus de rentes viagères sur l'Hótel-de-ville. Il fut reçu de nouveau à Port-Royal, après bien des instances, et il s'y chargea, en 1668, de l'office de jardinier, dont il fit pendant six ans toutes les fonctions les plus basses et les plus laborieuses. Obligé de sortir de Port-Royal en 1679, M. l'évêque d'Alet l'engagea d'aller à Rome, où il agit avec zèle en faveur de ses amis de PortRoyal. Il y demeurait sous un nom emprunté, lorsque la cour de France, en ayant été informée, demanda son expulsion de Rome. Il se retira dans l'abbaye de Haute-Fontaine en Champagne, puis dans celle d'Orval, où il vécut pendant cinq ans dans la pénitence la plus austère. Quelques affaires de charité l'ayant rappelé à Paris, il y tomba malade, et y mourut le 27 juin 1690, à 57 ans. Le voyage qu'il fit en 1664 à l'ile de Noordstrant en Danemarck, dans laquelle il avait mis du bien, a fourni bien des réflexions à la critique. C'est lui qui est l'auteur des deux premiers volumes de la Morale pratique des jésuites, dont M. Arnauld a fait les six autres. Sa Lettre écrite à M. de Péréfixe en 1666 en faveur de M. de Saci, qui avait été mis à la Bastille, a été imprimée. Il a aussi traduit en français les Soliloques de M. Hamon, sur le psaume 118. Il est encore auteur de la manière de cultiver les arbres fruitiers, donnée sous le nom de Le Gendre, Paris, 1652, in-12.

PONTEDERA (JULIEN ), natif de Pise, fut professeur de botanique à Padoue, au commencement du 18e siècle ; il Ꭹ fit paraître Compendium tabularum Botanicarum, 1718, in-4°; De florum naturá, 1720, in-40.

PONTIEN (SAINT), succéda au pape Urbain au mois de juin 230, et fut martyrisé pour la foi de Jésus-Christ en 235. Les deux Epitres qu'on lui attribue sont supposées.

PONTIS (LOUIS DE), gentilhomme de Provence, ainsi nommé de la terre de Pontis en Dauphiné, dont son père était seigneur, fut lieutenant dans le régiment des gardes, puis commissaire général des Suisses, sous le règne de Louis XIII, qui l'estimait beaucoup à cause de sa fidélité et de sa valeur. Cependant plusieurs obstacles s'étant opposés à l'élévation de M. Pontis, après avoir servi avec honneur sous trois rois, il quitta le service et se retira à Port-Royal-des-Champs, où il passa près de 20 ans, et où il mourut le 14 de juin 1670, à 87 ans. On a sous ce nom des Mémoires rédigés par Thomas du Fossé, en 2 vol. in-12. Ils sont agréables, intéressans et remplis de réflexions judicieuses, mais pas tou-jours exactes.

PONTIUS (PAUL), excellent graveur des Pays-Bas, dont nous avons un grand nombre d'estampes d'après Rubens, Vandyck et Jordans. Elles sont très-cstimées. Voy. FUENTE.

PONTORNE, ou PONTORME (JacQUES DE), fameux peintre de Toscane, mort à Florence en 1556, à 63 ans. Ses premiers ouvrages fircut sa réputation; mais ayant pris le goût alle · mand, il ne fit plus rien d'estimable, même quand il voulut revenir à la manière de Michel-Ange et de Raphaël.

PONTOUX (CLAUDE), poète français et docteur en médecine, natif de Châlons-sur-Saone, d'une famille noble. Nous avons de lui des Élégies, des Stances, et d'autres pièces de poésie, 1579, in-16; Gelodacrie amoureuse, 1596; ce doit être 1569, in-16. Il mourut vers 1579. On a encore de Pontoux une traduction française de la Harangue de saint Basile-le-Grand à ses jeunes disciples et neveux, et d'autres

ouvrages en prose.

POOL (RENAUD). Voyez POLUS.

POOLE (MATTHIEU), né à Yorck en 1624, devint recteur de Saint-Michel-le-Quern à Londres en 1648. Il proposa en 1658 un projet avantageux pour l'éducation de la jeunesse, lequel fut approuvé par les chefs des doux

chambres du parlement; mais ce projet fut abandonné dans la suite, à cause des affaires qui furent suscitées à Mathieu Poole. On le chassa de sa place en 1662, et il fut obligé de se retirer en Hollande, où il mourut en 1679, laissant un fils. On a de lui divers ouvrages, dont le plus connu et le plus estimé est intitulé Synopsis Criticorum, 1669 et suivantes, Londres, 5 tomes qui se relient en 9 volumes in-fol., reimprimé à Utrecht, 1684, 5 vol. in-fol.: la première est plus chère, la seconde plus ample. I contient en abrégé les remarques des plus savans critiques et des plus habiles commentateurs sur l'Ecriture sainte, surtout celles des protestans.

POPE (ALEXANDRE ), très-célèbre poète anglais, naquit à Londres le 8 juin (vieux style) 1688, d'une famille noble et ancienne, originaire du comté d'Oxford, mais épuisée par les doubles taxes et les autres lois pénales qu'imposa le roi Guillaume, gendre de Jacques 11, à ceux de la communion romaine. Le jeune Pope fit paraître de bonne heure un talent extraordinaire pour la poésie. Dès l'âge de 12 ans il composa une Ode sur la solitude, qui lui procura un grand nombre d'admirateurs; à 14 il fit son Polyphème et Acis, et à 16 il publia des Pastorales qui parurent aux Anglais dignes de Théocrite et de Virgile. C'est vers ce temps-là que Pope traduisit le 4 livre de la Thébaïde de Stace. Il composa ensuite son Messie, poëme sacré, à l'imitation du Pollion de Virgile. règne dans ce petit poëme un style si noble et si majestueux, et des pensées si belles et si sublimes, que les Anglais. ne doutèrent plus que Popene ful'un de leurs plus grands poètes. Sa réputation parvint au plus haut degré par son excellente traduction, en vers anglais, de l'Iliade et de l'Odyssée d'Homère, chacun en 6 vol. in-8°. Il joignit à cette traduction des remarques savantes et judicieuses, avec une belle préface, qui a été traduite en français, et dans laquelle il donne une idée juste de la beauté du génie du poète grec et de l'excellence de ses deux poëmes. On assure que cette traduction valut à Pope cent mille écus. Mais sa gloire et son opulence lui firent des envieux. On l'attaqua dans plusieurs écrits pu

blios, et on alla même jusqu'à se déchatner sur sa taille et sur sa figure, en le traitant de bossu, de dégoûtant et de contrefait. Pope eut aussi ses apologistes. Il avait une jolie maison de campagne à Twickenham, à trois lieues de Londres, où il mourut d'une hydropisie de poitrine, dans le sein de l'église catholique, le 30 mai (vieux style) 1744, à 56 ans. Ses principaux ouvrages, outre ceux dont nous avons parlé, sont 1° les Essais sur l'homme et sur la critique, qui ont été traduits en vers français par M. l'abbé du Rénel, et en prose par M. de Silhouet et par l'abbé Millot; 2o La Boucle de cheveux enlevée, poëme ingénieux et galant, qui a aussi été traduit en français, mais dont les traductions ne rendent pas toutes les beautés de l'anglais. Popc fit ce poëme pour réconcilier deux familles d'Angleterre qu'une boucle de cheveux coupée indiscrètement à une dame avait brouillées. 3o La Dunciade, satire sanglante contre des auteurs et des libraires de sa nation qui l'avaient critiqué. Il la publia en 1728, et s'attira par là un torrent d'injures et de libelles. On fit courir à cette occasion dans les rucs de Londres une relation écrite d'un ton sérieux et naïf, dans laquelle on l'accusait d'avoir été fouetté à cause de sa Dunciade, et on donnait à cette aventure toutes les couleurs de la vraisemblance. Pope, craignant que cette relation ne fùl crue, fit aussitôt imprimer cet avis au public: « Comme on a dit, dans une relation scandaleuse, que j'ai été fouetté jeudi dernier, je donne avis au public que je ne suis point sorti de chez moi ce jour-là. » 4° D'autres Satires que les Anglais comparent à celles de Juvenal. 50 Des Odes, des Fables, des Epitaphes, des Prologues, des Epilogues, des Préfaces; un grand nombre d'Epitres en vers et de Lettres en prose. Les Epîtres morales ont été traduites en français par M. de Silhouet. Tous ces ouvrages, qui sont regardés par les Anglais comme des chefs-d'œuvre chacun en leur genre, ont été recueillis et imprimés à Edimbourg, 1764, 6 vol. in-8°. It en a paru une traduction française, Amsterdam, 1767, 8 vol. in-12. L'Essai sur l'homme a été attaqué par M. de Crousaz et par plusieurs autres écrivains; d'un autre côté, M. Warbur→

ton en a pris hautement la défense dans ses Lettres philosophiques et morales, traduites en français par M. de Silhouet, avec la traduction des Essais sur la critique et sur l'homme, et des Epitres morales, dans un recueil intitulé Mélanges de littérature et de philosophie, Londres, 1742, 2 vol.

in-12.

POPELINIÈRE (LANCELOT VOESIN, seigneur de la), gentilhomme gascon, était calviniste, et mourut catholique en 1608, selon le père Le Long. On a de lui 1o une Histoire de France depuis 1550 jusqu'en 1577, 4 vol. in-8°; 2o un ouvrage intitulé Les trois Mondes, in-40; 30 l'Histoire des Histoires, in-4o, etc.

POPILIUS (C), de l'illustre famille des Popiliens, qui donna plusieurs grands hommes à la république romaine, fut député vers Antiochus, roi de Syrie, pour l'empêcher d'atta

quer

Ptoloméc, roi d'Egypte, et allié peuple romain. Antiochus chercha à éluder par adresse la demande des Romains, mais Popilius aperçut son dessein, et traçant, avec sa baguette, un cercle autour de ce roi, il lui ordonna de n'en point sortir sans lui donner une réponse décisive de paix ou de guerre. Cette action intimida tellement Antiochus, qu'il renonça à son projet, 168 avant J.-C. L'assassin de Cicéron se nommait aussi Popilius.

POQUELIN. Voy. MOLIÈRE.

PORCACCHI (THOMAS), auteur toscan, mort en 1585, a traduit en italien Justin, Dion, Plutarque, etc. Il a fait quelques poésies peu estimées, et un livre intitulé Isole del mondo, 1620, in-fol.; Funerali antichi, Venise, 1574, in-4°, figures.

PORCELLETS (GUILLAUME DES), seigneur en partie de la ville d'Arles, se signala à la conquête de Sicile en 1265. Sa haute probité, sa sagesse et sa douceur, le firent seul épargner dans l'horrible massacre des Vêpres

siciliennes.

PORCELLUS ou PORCEILIUS (PIERRE), natif de Naples dans le 150 siècle, garda, à ce que l'on croit, les pourceaux dans sa jeunesse ; ce qui lui fit donner le nom de Porcellus. On ne sait comment il sortit de l'obscurité ; ce qu'il y a de constant, c'est qu'il se

qualifie de secrétaire du roi de Naples, et qu'il était en grande estime auprès de Frédéric, duc d'Urbin, et célèbre général, mort en 1482. Il se trouva aussi en 1452 dans l'armée des Vénitiens, ce qui lui donna occasion d'écrire l'Histoire du comte Jacques Picinin, qui combattait à ses frais pour les Vénitiens, qui honorait Porcellus de son estime, le logcait avec lui, et l'admettait tous les jours à sa table. Muratori a publié ce morceau d'histoire en 1731, dans le 20° tome de ses écrivains d'Italic. Il avait fait une suite de cette histoire, mais elle est demeurée manuscrite. On a encore de Porcellus des Epigrammes d'un style simple et naturel, imprimées avec quelques autres mauvais poètes italiens, Paris, 1539, in-8°. Il mourut après l'an 1452, et n'était né qu'après 1400. Ainsi il ne florissait point du temps de Pétrarque vers 1370, comme le disent Vossius et Baillet.

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PORCHAIRE (SAINT), était abbé de Lérins, à la tête de 500 religieux, en 731, lorsque les Maures d'Espagne vinrent fondre sur l'ile et les massacrèrent tous, excepté quatre qu'ils emmenèrent en captivité. Ceux-ci s'étant sauvés rétablirent le monastère de Lérins.

PORCHÈRES D'ARBAUD (FRANÇOIS DE), né à Saint-Maximin en Provence, fut l'élève de Malherbe en poćsie, et l'un des premiers membres de l'académie française. Il mourut en 1640, en Bourgogne, où il s'était marié. Ses poésies font un vol. in-8°, 1633. On le dit auteur d'un Sonnet sur les yeux de la belle Gabrielle, qui se trouve dans le tome 1er du Parnasse des poćtes de ce temps, 1607, in-12, et qui lui valut une pension de 1,400 livres.

PORCHERON (DOM DAVID PLACIDE), Savant religieux bénédictin, et bibliothécaire de l'abbaye de SaintGermain-des-Prés, naquit à Châteauroux en Berry l'an 1652. Il se rendit habile dans les langues, l'histoire, la géographie, les généalogies et les médailles, et mourut à Paris dans l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés le 14 février 1794, à 42 ans. On a de lui 10 une édition des Maximes pour l'éducation d'un jeune seigneur, qu'il publia en 1690, après en avoir réformé le style. Il y ajouta une traduction des

Instructions de l'empereur Basile-leMacédonien pour Léon son fils, et la Vie de ces deux princes; 2° une édition de la Géographie de l'anonyme de Ravenne, qu'il publia à Paris en 1688, in-8°, avec des notes curieuses et savantes, ouvrage très-utile pour la géographie du moyen âge, cet auteur anonyme ayant vécu dans le 17e siècle. Dom Porcheron a aussi contribué à la nouvelle édition de Saint-Hilaire.

PORCHET, de Silvaticis, chartreux génois, qui vivait ver 1315, s'occupa dans sa solitude à réfuter les Juifs dans un livre intitulé Victoria adversus impios hebræos, Parisiis, 1520, in-fol., gothique assez rare. Voy. GALATIN.

PORCIE, fille de Caton d'Utique, et femme en premières noces de Bibulus, puis de Brutus, savait les belles-lettres et la philosophie, et se rendit illustre par son esprit et son courage. Dans le temps que Brutus devait exécuter la conjuration contre César, qu'on lui cachait, elle se fit elle-même une grande blessure; et, voyant son mari alarmé : « Je me suis blessée, lui dit-elle, pour vous donner un témoignage de mon amour, et pour vous faire connaitre avec quelle constance je me donnerais la mort, si l'affaire que vous allez entreprendre venait à échouer, et causer votre perte. »> Dans la suite, ayant appris la mort de Brutus, 42 avant J.-C., elle résolut de mourir. Ses parens s'opposèrent à ce funeste dessein, et lui ôtèrent toutes les armes avec lesquelles elle pouvait se nuire; mais elle eut le courage d'avaller des charbons ardens, dont elle mourut 42 avant J.-C. Il ne faut la confondre avec une autre Porcie, sœur de Caton d'Utique, de laquelle Cicéron parle avec éloge. Celle-ci était morte avant qu'on eût tué César.

pas

PORCIUS. Voyez CATON, PLACEN

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Charles-Quint combla de biens le Pordenon, et le décora du titre de chevalier. Il mourut en 1540. Jules Licinio, surnommé Pordenon-le-Jeune, son neveu, naquit à Venise, et mourut à Augsbourg en 156. Ce fut aussi un excellent peintre, et plusieurs l'égalent ou le préfèrent même à son oncle.

PORÉE (CHARLES), célèbre jésuite du 18e siècle, naquit dans la paroisse de Vendes, près de Caen, le 14 septembre 1675. Il entra chez les jésuites en 1692, et si l'on eût suivi son inclination et ses sollicitations, il se fùt consacré pour toujours aux missions chez les infidèles. Il devint professeur de rhétorique au collège Louis-leGrand à Paris en 1708, et remplit cette place avec une réputation extraordinaire jusqu'à sa mort, arrivée le 11 janvier 1741, à 66 ans. On a publié une partie de ses Harangues en 1735 et 1747, 3 vol. in-12, et de ses Poésics latines, dans lesquelles on remarque beaucoup d'esprit, des expressions ingénieuses, et des pensées vives et brillantes; mais son latin n'est pas si beau que celui de Jouvenci. Les Tragé dies et les Comédies, en deux vol. in-12, qu'il a faites à l'usage des colléges, sont estimées. Le père Porée avait un frère nommé Charles-Gabriel, chanoine honoraire du Saint-Sépulcre à Caen sa patrie, et curé de Louvigni, mort en 1770, à 85 ans, qui a fait des brochures sur la Sépulture dans les églises; les Nonvelles littéraires de Caen, 3 vol. in-80; La Mandarinade, ou l'histoire du mandarinat de l'abbé de Saint-Martin, 1738, 3 vol. in-12, satire contre une espèce de fou.

PORPHYRE, célèbre philosophe platonicien, natif de Tyr, fut disciple de Longin, et devint l'ornement de son école à Athènes. De là il passa à Rome et s'attacha entièrement à Plotin, auprès duquel il demeura 6 ans. Après la mort de Plotin, il enseigna la philosophie à Rome avec une très-grande réputation, et se rendit très-habile dans les belles-lettres, dans la géographie, dans l'astronomie et dans la musique. Il vécut jusqu'à la fin du 3* siècle, et mourut sous le règne de Dioclétien. Il nous reste de lui un Livre sur les catégories d'Aristote; un Traité de l'abstinence des Viandes, qui a été traduit en français par M. de

Burigni, et divers autres écrits en grec. Il avait aussi composé un grand Traité contre la religion chrétienne, qui n'est point parvenu jusqu'à nous. Cet ouvrage fut réfuté par saint Methodius, évêque de Tyr, par Eusèbe, par Apollinaire, par saint Augustin, par saint Jérome, par saint Cyrille et par Théodoret. L'empereur Théodose-le Grand fit brûler les livres de Porphyre en 388. Ce philosophe avait lu l'Ecriture sainte pour la combattre; et en comparant avec les historiens profanes les prophéties du livre de Daniel, il trouva ces prophéties si claires, si détaillées et si conformes à l'histoire profane, qu'il s'imagina que Daniel n'en avait pu être l'auteur, mais qu'elles avaient été composées par un écrivain qui avait vécu depuis Anthiochus Epiphanes, et qui avait emprunté le nom de Daniel. Cette fausse prétention fut solidement réfutée par les pères cités dans cet article; et la tradition constante des Juifs, jointe à la manière dont s'est formé leur canon des livres de l'Écriture, ne permet pas de douter que le livre de Daniel ne soit authentique, et qu'il n'ait été écrit plus de 350 ans avant le règne d'Antiochus Epiphanes. Ainsi Porphyre, en voulant détruire les prophéties de Daniel, en a plutôt constaté la vérité et la divinité. On a imprimé sous son nom Porphirii isagoge latinè, Ingolstadt, 1492, in-fol. rare; De abstinentiá ab animalibus necandis et de vitá Pytagora, Cambridge, 1655, in-8o. Il a été traduit en français par Jacques de Maussac, Paris, 1622, in-8°, et par M. de Burigni, 1747, in-12. Voyez PYTHAGORE.

PORPHYRIUS (PUBLIUS-OPTATIANUS), poète latin, composa un Panégyrique de Constantin, en vers, avant la mort du prince Crispe, qui arriva la 19e année du règne de son père. Ce poète était en exil, et ce Panegyrique lui valut son rappel. Il fut tiré de la bibliothèque de Paul Velser, et imprimé à Augsbourg en 1595, in-fol., 28 feuillets. Il n'y a rien de si extravagant que les difficultés que le poète a recherchées dans la confection de ce poëme. Ce sont des acrostiches au commencement et au milieu du vers. Sur chaque page de ce poëme on trouve des chiffres entrelacés, des figures mathé

matiques, un vaisseau, etc., traces avec des lignes rouges, et les lettres cachées sous ces lignes forment des vers latins, et quelquefois grecs, ou même de la prose, étrangère au Pangyrique, et relative aux figures, comme au feuillet coté 11, Publius Optatianus hæc lusi. Sur un autre feuillet on voit quinze vers héroïques, dont chacun a une lettre de moins, jusqu'au dernier; d'un autre côté on trouve vingt-six vers de même mesure, qui augmentent chacun d'une lettre. Pour faciliter ces combinaisons tout le poëme est imprimé en lettres capitales, sans ponctuation. Raban Maur a encore enchéri sur ce poète dans son poëme De laudibus sanctæ crucis. Voy. dans l'addition faite à Raban Maure.

POKRÉE (GILBERT DE LA), natif de Poitiers, fut chanoine, puis évêque de cette ville en 1141, après avoir enseigné la philosophie et la théologie avec une réputation extraordinaire. C'était l'un des plus savans hommes de son temps; mais ayant voulu expliquer le mystère de la Trinité, plutôt selon les maximes d'Aristote que suivant le langage de l'Écriture, il fut accusé d'enseigner plusieurs erreurs dans un traité qu'il avait composé sur ce mystère. Il regardait la divinité et les attributs de Dicu comme des formes différentes, et Dieu comme la collection de ces formes d'où il conclut que la propriété des personnes, n'étant pas ces personnes, la nature divine ne s'était pas incarnée. On avait tiré les propositions condamnables de son commentaire sur le livre de la Trinité de Boëce, imprimé en 1470, in-fol. Il a encore fait un traité De sex Principis, qui se trouve dans Albert-le-Grand et dans Aristote. Saint Bernard et les deux archidiacres de Poitiers le déférèrent au concile tenu à Reims par Eugène III, en 1148, et ce pape ayant traité cette affaire à la fin du concile, Gilbert de la Porrée se rétracta. Il mourut en 1154.

PORRETTE (MARGUERITE), femme de Hainaut, donnait dans les erreurs renouvelées depuis par Molinos. Voyez ce mot. Cette doctrine abominable la fit condamner à être brûlée à Paris en 1310.

PORSENNA, roi d'Etrurie, dont la capitale était Clusium, aujourd'hui Chusi en Toscane, alla assiéger Rome,

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