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deux jours après. Saint Irénée fut son

successeur.

POTIER (LOUIS), seigneur de Gèsvres et secrétaire d'état, était le second fils de Jacques Potier, seigneur de Blancmesnil, conseiller au parlement, d'une noble et ancienne famille de Paris, qui a fourni plusieurs grands hommes à la France. Il se forma alors aux affaires sous M. de Villeroy, secrétaire d'état, et s'acquit ensuite, par son zèle et par sa fidélité, la confiance des rois Henri III, Henri IV et Louis XIII. Il rendit à ces princes de grands services durant les guerres civiles, et mourut le 25 mars 1630. René Potier son fils aîné, comte de Tresme en Valois, fut capitaine des gardes-ducorps, gouverneur de Châlons, etc. Sa terre de Tresme fut érigée en duchépairie en 1648, sous le nom de Gesvres. Bernard Potier son second fils fut lieutenant-général de la cavalerie légère de France, et mourut en 1662. Enfin Antoine Potier son troisième fils fut secrétaire d'état, et fit paraître beaucoup d'habileté dans les affaires et les négociations. Il mourut le 13 septembre 1621.

POTON. Voy. SAINTRAILLES.

POTT (JEAN-HENRI), habile chimiste, dont on a des ouvrages estimés: De sulphuribus metallorum, 1738, in-4°; Observationes circa sal, Berolini, 1739 et 1741, 2 vol. in-4°.

POTTER (CHRISTOPHE ), savant théologien anglais du 17° siècle, naquit en 1591, et fut élevé à Oxford. Il devint chapelain du roi Charles I, puis doyen de Worcester et vice-chancelier de l'université d'Oxford. Il fit paraître beaucoup de zèle et souffrit avec constance pour la cause du roi, durant les guerres civiles d'Angleterre; ce qui le fit nommer au doyenné de Durrham en 1646; mais il mourut environ deux mois après, avant que d'en avoir pris possession. On a de lui divers ouvrages qui sont estimés. Il ne faut pas le confondre avec François Potter, autre savant théologien et mécanicien anglais da re siècle, dont on a aussi plusieurs ouvrages; i! mourut aveugle en 1678; il était de la société royage de Londres.

POTTER (JEAN), né en 1674 à Wakefield dans le comté d'Yorck, fit de T. IV.

grands progrès dans la langue grecque. Dès 1693, étant encore à l'université d'Oxford, il publia des variantes sur le livre de Plutarque, De audiendis portis, et sur le discours de saint Basile, Ad Juvenes, in-8°, dans Archæglogia græca, Leyde, 1702, in-fol., et dans Gronovius. Une édition de Lycophron en 1697, réimprimée en 1702; Les Antiquités grecques, réimprimées en 1751 en 2 vol. ; mais rien ne lui fit plus d'honneur que son édition de saint Clément d'Alexandrie, imprimée à Oxford en 1736, 2 vol. in-fol.. Il fut nommé à l'archevêché de Can-. torbéry, et mourut en 1745. Ses our vrages théologiques ont été réunis Oxford, 1753, 3 vol. in-8o.

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POUGET (FRANÇOIS-AMÉ), habile prêtre de l'Oratoire, docteur de Sorbonne et abbé de Chambon, naquit: à Montpellier en 1666. Il fut fait vicaire de la paroisse de Saint-Roch à Paris en 1692, et ce fut en cette qualité qu'il eut part à la conversion du célèbre de la Fontaine, dont il donna une relation curieuse et détaillée, dans une lettre qui se trouve dans les Mémoires du père Desmolets. Il eut la confiance des évêques de Montpellier et de SaintMalo, et mourut à Paris dans la maison de Saint-Magloire en 1723, à 57 ans. Son principal ouvrage est le livre connu sous le nom de Catéchisme de Montpellier, dont l'édition la plus recherchée est celle de Paris, 1702, même traduit cet ouvrage en latin, et in-4°, ou 5 vol. in-12. Il avait luiil voulait le publier avec les passages entiers, qui ne sont que cités dans l'original français; mais étant mort avant que d'avoir exécuté ce dessein, le père Desmolets son confrère acheva ce travail, et le mit au jour en 1725, en 2 vol. in-fol. M. Colbert, évêque dé Montpellier, condamna cette édition latine, à cause des changemens qui y avaient été faits. M. de Charancy, évêque de Montpellier, a encore fait des changemens dans une édition française qu'il a donnée en 4 vol. in-12; elle est bonne pour ceux qui pensent comme lui.

POULETIER (JEAN-BAPTISTE). sculpteur, né à Hupy près d'Abbeville, est mort à Paris le 18 novembre 1719. On remarque entre autres de lui, dans

17

iles jardins de Versailles, une Cérès et
Line Didon.

POULIN. Voy. ESCALIN.
POULLAIN. Voy. BARRE.

POULLE (Louis), prédicateur ordinaire du roi, et abbé commendataire de Nogent, mourut à Avignon sa patrie h2 8 novembre 1781. Lorsqu'il fit impri ner ses Sermons en 1778, 2 vol. in-12, il ne les avait jamais mis par écrit; leur succès a donné de la réputation à l'auteur, qui avait remporté les prix de poésie à Toulouse en 1732 et 1733.

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POULLIN DE LUMINA (ÉTIENNEJOSEPH), négociant de Lyon, né à Or1. éans, est mort à Lyon en 1772, après a voir fait imprimer Histoire de la $ uerre contre les Anglais, 1759, in-8°; Abrégé chronologique de l'his to ire de Lyon, 1767, in-40; Histoire de l'église de Lyon, 1767, 2 vol. ia-4; Maurs et coutumes des Français, 1770, 2 vol. in-12.

POUPART (FRANÇOIS), habile naturaliste, natif du Mans: croyant que la chirurgie lui était nécessaire pour perfectionner son étude de l'histoire naturelle, il se présenta à l'HôtelDieu de Paris, où il subit les examens et fut reçu avec applaudissement. Il se fit ensuite recevoir docteur en médecine à Reims. Poupart fut admis en qualité d'anatomiste à l'académie des sciences en 1699. Il mourut à Paris au mois d'octobre 1709, à 48 ans. On a de lui une Dissertation sur la sangsue, dans le Journal des savans; un Mémoire sur les insectes hermaphrodites; l'Histoire du formica-leò et du formica-pulex; des Observations sur les moules, et d'autres savans écrits dans les Mémoires de l'académie des sciences. On croit aussi qu'il est l'éditeur du livre intitulé la Chirur gie complète : c'est un recueil de plusieurs traités.

POUPELINIÈRE (ALEXANDREJEAN-JOSEPH LE RICHE DE LA), ancien fermier-général, mort le 5 décembre 1762, à 70 ans, est auteur de Daïra, histoire orientale, 1761, in-8° ou in-12.

POURBUS (FRANÇOIS), habile peintre, apprit les élémens de son art de Pierre Pourbus son père, peintre et ingénieur. Il excella dans le paysage et

les animaux, et encore plus dans le portrait, et mourut à Anvers en 1580. François Pourbus, son fils et son élève, l'égala dans le portrait, et le surpassa même. Le coloris de ce dernier est admirable, ses draperies bien jetées, ses ordonnances bien entendues, et ses expressions vraies et nobles. Il mourut à Paris en 1622.

POURCHOT (EDME), né au village de Piolly près d'Auxerre en 1651, de parens obscurs, devint professeur de philosophie au collège des Grassins puis en celui de Mazarin. Il fut sept fois recteur de l'université, et travailla avec zèle à la défense de ses droits et au maintien de sa discipline. I lia amitié avec M. Masclef, et apprit l'hébreu selon sa méthode. Il mourut à Paris le 22 juin 1734, à 83 ans. On a de lui plusieurs écrits, et un cours de philosophie intitulé Institutiones philosophica, 1734, 5 vol. in-12.

POURFOUR (FRANÇOIS), savant médecin, plus connu sous le nom de Petit, naquit à Paris le 24 juin 1664. Il servit dans les hôpitaux de nos armées, et après la paix d'Utrecht en 1713 il se fixa à Paris, où il fut reçu de l'académie des Sciences en 1722. Il s'acquit une grande réputation, surtout pour la cure des maladies des yeux. Il avait imaginé et fait construire un ophthalmomètre, instrument destiné à mesurer les parties de l'œil, et plusieurs autres machines pour diriger la main de ceux qui ont à opérer sur cet organe délicat. Il mourut à Paris le 18 juin 1741. On a de lui, 1o trois Lettres sur un nouveau système du cerveau, Namur, 1710, in-4°; 2o une Dissertation sur une nouvelle méthode de faire l'opération de la cataracte, 1727, in-12; 3° Lettre dans laquelle il est démontré que le crystallin est fort près de l'uvée, Paris, 1729, in-4o; une autre Lettre contenant des Réflexions sur ce que M. Hecquet a fait imprimer, touchant la maladie des yeux, 1729, in-4o; une troisième Lettre contenant des Réflexions sur des découvertes faites sur les yeux, 1732, in-4; 40 plusieurs autres savans écrits, dont la plupart se trouvent dans les Mémoires de l'académie des Sciences.

POUSSIN (NICOLAS), très-célèbre peintre français, naquit à Andely en Normandie en 1594, d'une famille

POU

noble, mais très-pauvre. La violente inclination qu'il se sentait pour la peinture le détermina à venir à Paris à l'âge de 18 ans, pour s'y instruire. Il eut d'abord beaucoup de peine à subsister; mais quelque temps après ses grands talens lui attirèrent des pratiques et le firent connaître. Il quitta Paris à l'âge de 30 ans, et alla à Rome, où il trouva le Cavalier Marin, qui lui fit mille caresses, et qui parla avantageusement de lui au cardinal Barberin; mais le Cavalier Marin étant inort peu de temps après, le Poussin se trouva sans ressources. Il vécut long-temps retiré, s'occupant à examiner les tableaux des grands maîtres et les figures antiques. Il s'attacha surtout à Raphaël et au Dominiquin, comme à ceux qu'il croyait avoir le mieux réussi dans l'invention, dans la correction du dessin, et dans l'expression des passions de l'âme, trois choses qu'il regarda toujours comme les plus essentielles à la peinture. Quelques années après, sa réputation s'étant répandue en Italie, en France et dans toute l'Europe, M. des Noyers, ministre d'état et surintendant des bâtimens de Louis XIII, le rappela en France, lui assigna une pension, et lui donna aux Tuileries un logement tout meublé. Le Poussin fit, pour la chapelle du château de Saint-Germain, le tableau de la Cène, et celui qui était à Paris dans le noviciat des jésuites; mais quelque temps après, ne se plaisant point à la vie tumultueuse de Paris, et chagrin des mauvais discours que l'école de Vouet répandait contre lui, il demanda la permission de retourner à Rome, sous prétexte de mettre ordre à ses affaires domestiques, et d'en emmener femme. Quand il y fut arrivé, il ne voulut plus revenir en France; il vécut à Rome, dans une honnête médiocrité, et ne pensa jamais à s'enrichir. Un jour le prélat Massini, qui a été depuis cardinal, l'étant allé voir, et la conversation ayant duré jusqu'à la nuit, le Poussin, la lampe à la main, l'éclaira le long de l'escalier, et le conduisit jusqu'à son carrosse; ce qui fit tant de peine au prélat, qu'il ne put s'empêcher de dire: « Je vous plains beaucoup, M. Poussin, de n'avoir lement un valet. —Et moi, répondit le Poussin, je vous plains beaucoup

sa

pas seu

POU

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plus, monseigneur, d'en avoir un si grand nombre. » Les biens du Poussin ne passaient pas 60,000 livres. Il mourut à Rome, à moitié paralytique, en 1665, à 71 ans. Il excellait surtout dans le dessin et dans l'expression des passions; il a plus négligé le coloris depuis qu'il eut quitté la méthode du Titien. Félibien à écrit sa vie, et y a donné la liste de ses tableaux. Il y en a plusieurs au palais Royal, et entre autres les sept sacremens, suite précieuse et très-estimée, mais dont le tableau du sacrement de mariage est inférieur aux autres et moins estimé, gramme : ce qui a donné lieu à cette jolie Epi

a

Parmi les sacremens dont l'élégant Poussin
Sur la toile exprima le divin caractère,
Au mariage seul, ni son docte dessin,
Ni son art n'ont forcé le critique à se taire.

Tiens-toi, lecteur, pour avisé,
Considérant cette aventure,
Qu'un mariage est mal aisé.

A faire bon, même en peinture.

POUSSINES, Possinus (PIERRE) habile jésuite du 17° siècle, natif de Narbonne demeura long-temps à Rome, où il se fit estimer de la reine Christine de Suède, du cardinal Barberin, et de plusieurs autres personnes illustres. Il savait bien la langue grecque, et il était très-versé dans l'étude des pères. On a de lui des Traductions d'un grand nombre d'écrivains grecs, avec des notes; une Chaîne des pères grecs sur saint Marc, Rome, 1673 in-fol.; et d'autres ouvrages. Il mourut en 1686, à 77 ans,

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POVODOVIUS (JÉRÔME), savant archidiacre de Cracovie, était d'une famille noble, et se distingua par son érudition et par ses talens pour la chaire. Il mourut en 1613. On a de lui une Instruction des confesseurs, un Traité de la cène, un autre de la résurrection, et des ouvrages polémiques contre les ariens, etc. Ils sont en latin, Cracovie, 1610, in-4°.

POWEL (GUILLAUME-SAMUEL ), théologien anglais, né à Colchester le 27 septembre 1717, recteur de Colkirck en Norfolck, archidiacre de Colchester, et enfin recteur de Freswather dans l'ile de Vight, est mort le 19 janvier 1775. Son ami Thomas Bal

guy a publié de lui des Discours sur différens sujets.

POYET (FRANÇOIs), né à Angers, était prieur des Dominicains, lorsque l'amiral de Coligni s'empara de cette ville. Les huguenots, n'ayant pu l'attirer à leur parti, le tuèrent à coups de fusil, après lui avoir fait souffrir des tortures inouïes.

POYET (GUILLAUME), chancelier de France, était fils de Guy Poyet, avocat et échevin perpétuel d'Angers. Il parut avec tant d'éclat dans le barreau, à Paris, que Louise de Savoie, mère du roi François Ier, le choisit pour soutenir les prétentions qu'elle avait contre le connétable de Bourbon. Poyet ayant plaidé cette cause avec succès, la princesse lui obtint du roi la charge d'avocat-général. Il devint ensuite président à mortier, puis chancelier de France en 1538; mais ayant déplu à la reine de Navarre et à la duchesse d'Etampes, il fut arrêté en 1542, et par arrêt du parlement, auquel on avait joint un certain nombre de juges tirés de divers parlemens, qu'il avait consentis lui-même, il fut privé, le 23 avril 1545, de toutes ses dignités, déclaré inhabile à tenir aucune charge, et condamné à 100,000 livres d'amende, qui en feraient sept cents d'à présent, et qu'il paya pour obtenir sa liberté. Il mourut d'une rétention d'urine, dans la pauvreté et dans l'ignominie, en 1548, à 74 ans. Tel fut le fruit de son dévouement à des méchans en crédit. Quand à force d'injustices il eut de la répugnance à en faire de nouvelles, ils se servirent, pour l'opprimer, de celles qu'il avait faites pour leur plaire. Ce ne fut pas l'amour de la justice, mais la vengeance qui causa sa disgrâce. Elle vint du refus qu'il fit de sceller des lettres qui lui étaient recommandées par la duchesse d'Etampes. Ayant ensuite été obligé de les sceller par un ordre exprès du roi, et la reine de Navarre le sollicitant en ce moment pour un de ses domestiques accusé de rapt, il dit à la reine, en lui montrant les lettres qu'il venait de sceller: : « Voilà le bien que les dames font à la cour. Elles ne se contentent pas d'y exercer leur empire, elles entreprennent même de violer les lois, et de faire des leçons aux magistrats les plus consommés dans l'exercice de

leurs charges. » Ces paroles, que Poyet n'entendait que de la duchesse, piquèrent la reine qui se les appliqua ; et le chancelier, qui était d'ailleurs coupable de plusieurs délits, ne put se soustraire à leur vengeance.

POZZO (ANDRÉ DEL), frère jésuite, excella dans la pratique de la peinture et de l'architecture, et fit de bons traités sur l'une et sur l'autre. Les superbes peintures de la voûte de la magnifique église ou chapelle de SaintIgnace, à Rome, sont de lui.

POZZO (MODESTE). Voyez FONTE

MODERATA.

PRADILHON. Voyez BARRIÈRE. PRADO (JÉRÔME), savant jésuite espagnol, natif de Baëça, enseigna la théologie à Cordoue avec beaucoup de réputation, et mourut à Rome en 1595, à 48 ans, peu de temps après y être arrivé pour y faire imprimer ses commentaires sur l'Ecriture sainte. Il travailla pendant seize ans avec le père Villalpand, autre jésuite, par ordre et aux dépens de Philippe II, roi d'Espagne, à expliquer les vingt-six premiers et les trois derniers chapitres d'Ezéchiel, qui concernent le temple; leur ouvrage est imprimé en 3 vol. in-fol. C'est un des meilleurs qu'on ait faits sur les prophètes. On en estime surtout la description du temple et de la ville de Jérusalem.

PRADON (NICOLAS), poète français, natif de Rouen, est moins connu par ses poésies que par le ridicule dont Boileau l'a couvert dans ses satires. Tout le monde sait qu'animé par la cabale de madame Deshoulières et de quelques autres personnes distinguées, i osa entrer en lice avec le célèbre Racine, et que deux jours après que la Phèdre de celui-ci eût paru, il fit représenter la sienne qui eut d'abord du succès par la cabale qui la faisait valoir, mais tomba peu de temps après dans le mépris qu'elle méritait. Pradon a fait, outre sa Phèdre, plusieurs tragédies, dont la moins mauvaise est celle de Régulus, qu'il donna en 1688. On dit qu'il était si ignorant qu'un jour, au sortir d'une de ses tragédies, le prince de Conti lui ayant dit qu'il avait transporté en Europe une ville d'Asie: «Je prie Votre Altesse de m'excuser, répondit-il, parce que je ne sais pas trop la chronologie.» Il mourut

d'apoplexie à Paris, au mois de janvier 1698. Ses pièces ont été imprimées à Paris en 1744, 2 vol. in-12.

PRADOVENTURA (ANTOINE), mathurin espagnol, né en 1701, se distingua dans la prédication à Madrid, et mourut à Cordoue en 1753. On a de lui le Poëme de saint Raphaël, in-4°; Sermons des Saints, 2 vol. in-4°; des Consultations théologiques, in-fol.

PRAGEMANN (NICOLAS); savant jurisconsulte allemand, naquit à Stade en 1690. Après avoir fait d'excellentes études, il voyagea avec quelques jeunes seigneurs dont on lui avait confié la conduite, et fut fait maitres-èsarts et docteur en philosophie à lène, où il mourut à la fleur de son âge en 1719. On a de lui 10 une bonne dissertation De meritis Germanorum in jurisprudentiá naturali; 20 un ouvrage latin sur le droit naturel : il est fort estimé.

PRASLIN. Voyez CHOISEUL.

PRAT (ANTOINE DU), chancelier de France, puis cardinal, et l'un des plus grands politiques du 16e siècle, était fils d'Antoine du Prat, seigneur de Veyrières, d'une famille noble et ancienne d'Auvergne. Il parut d'abord avec distinction entre les avocats du parlement de Paris, et fut fait lieutenant-général au bailliage de Montferrant, puis avocat-général au parlement de Toulouse, et maître des requêtes de l'hôtel du roi Louis XII. Il présida en cette qualité aux états de Languedoc par ordre du roi, devint premier président au parlement de Paris en 1507, enfin chancelier de France le 7 janvier 1515. Les historiens conviennent que ce chancelier avait de grands talens et beaucoup de capacité pour les affaires; mais ils l'accusent d'avoir irrité Louise de Savoie contre le connétable de Bourbon, dans l'espérance de profiter d'une partie de la dépouille de ce prince. Il en eut en effet les baronies de Thiern et de Thouri. C'est lui qui persuada au roi François Ier de rendre vénales les charges de judicature, d'augmenter les tailles, et de créer de nouveaux impôts, sans attendre l'octroi des états du royaume; qui mit la discorde entre le conseil et les parlemens, en osant dire au roi que sa volonté est la loi suprême, et que ceux qui réclamaient les lois de l'Etat,

contre sa volonté, étaient les ennemis de l'Etat. Ce fut lui aussi qui établit cette maxime si contraire à la liberté naturelle, «< Nulle terre sans seigneur. >> Il engagea aussi François Ier à abolir la Pragmatique Sanction dans la conférence que ce prince eut à Bologne avec le pape Léon X, le 19 décembre 1515, où se fit le concordat. Le chancelier, ayant perdu sa femme, embrassa l'état ecclésiastique, et parvint aussitôt aux premières.dignités de l'Église. Il fut successivement évêque de Meaux, d'Albi, de Valence, de Die et de Gap, archevêque de Sens, abbé de Fleury, etc., enfin cardinal en 1527. On dit que sur la fin de sa vie il devint si gros qu'on fut obligé d'échancrer sa table pour faire place à son ventre. Il mourut dans son château de Nantouillet, le 9 juillet 1535, à 72 ans. Il fut enterré dans son église de Sens où il n'avait pas mis le pied de son vivant. II eut beaucoup de part aux affaires civiles et ecclésiastiques de son temps, et fut légat a latere en France. Les grands événemens du règne de François Ier donnèrent lieu au dictum : « Ila autant d'affaires que le légat. » Il laissa, de Françoise de Veny sa femme, fille de Michel, seigneur d'Arbouse, Antoinedu Prat, seigneur de Nantouillet, et prévôt de Paris en 1547, et Guillaume du Prat, évêque de Clermont, qui assista au concile de Trente, sous le pape Paul III, fonda le collége de Clermont à Paris, pour les jésuites, et mourut le 22 octobre 1560, à 53 ans. Ses descendans sont substitués au nom et armes de Barbançon.

PRATEOLUS (Gabriel du Préau), docteur de Sorbonne, mort en 1585, mit au jour la Géomance de Cattan; Elenchus hæreticorum, Cologne, 1605, in-4° ; Concilia, Francfort, 1614, in-8°, etc.

PRATINAS, poète dramatique était de Phlionte, ville du Péloponèse, voisine de Sicyone, et vivait 500 avant J.-C. Il composait principalement de ces espèces de farces connues sous le -nom de Satires. On trouve quelques fragmens de lui dans Corpus poetarum græcorum, Genève, 1605 et 1614, 3 vol. in-fol.

PRAXAGORAS, d'Athènes, composa, à l'âge de 19 ans, l'histoire des rois d'Athènes, en 2 livres; et à 22 ans,

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