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gonus dans une grande bataille près
Gaza, 312 avant J.-C.; et le traité
qu'il avait conclu ensuite avec ce
prince et avec Cassander et Lysima
chus ayant été rompu, il fit mourir
Nicoclès, roi de Paphos, qui entrete-
nait des intelligences avec Antigonus.
La célèbre bataille d'Ipsus en Phyrgie,
que
Ptolémée donna avec Séleucus et
Lysimachus, contre Antigonus et De-
métrius, 301 avant J.-C., fut funeste
à Antigonus, qui y fut tué, et à Dé-
métrius son fils, qui fut entièrement
défait; mais elle sema la division entre
les vainqueurs, dont Sélcucus aban-
donna le parti pour se joindre à Dé-
métrius. Ptolémée reprit l'ile de Chy-
pre sur ce dernier, et une partie de la
Syrie et de la Phénicie. Enfin,se sentant
vieux et infirme, il associa à l'empire
Ptolémée Philadelphe son fils, et mou-
rut 285 avant J.-C., à 92 ans, après
un règne sage et glorieux de quarante.
Les guerres continuelles ne l'empêchè-
rent point de s'appliquer aux sciences,
et Arrien assure qu'il avait composé
une histoire des conquêtes d'Alexandre-
le-Grand. Ce fut lui qui fit bâtir le
phare d'Alexandrie, qui passa pour
une des sept merveilles du monde.

Ptolémée, par reconnaissance, donna la liberté à un nombre prodigieux de Juifs qui étaient esclaves dans ses états, ccmbla d'honneurs et de biens les traducteurs, et les renvoya avec de riches présens pour le souverain pontife Eléazar. Cette traduction, que l'on nomme la Version des Septante, fut faite l'an 271 avant J.-C. Ptolémée avait remporté l'année précédente une victoire par mer sur Antigonus Gonatas, roi de Macédoine. Il eut une autre guerre à soutenir contre Antiochus Theos, ou le Dieu, roi de Syrie, et lui donna, pour la terminer, sa fille Bérénice en mariage. Ptolémée Philadelphe aimait éperdument sa sœur Arsinoé, veuve de Lysimachus. Sa femme, qui se nommait aussi Arsinoć, s'en étant aperçue, voulut, dans le transport de sa jalousie, se venger par le poison, ce qui fut découvert et la fit exiler. Après cet exil, Ptolémée épousa publiquement Arsinoé sa sœur. Dans la suite cette princesse étant morte, le chagrin que lui causa cette mort avança ses jours, et il mourut 246 avant J.-C., après un règne heureux et florissant d'environ 39 ans. Le commerce enrichissait ce prince ; il y avait un canal qui venait de la mer Rouge au Nil, par où venaient toutes les richesses des Indes; et par le Nil elles se répandaient en Europe. Ptolémée Evergètes son fils lui succéda,

PTOLÉMÉE ÉVERGÈTES, c'est

PTOLEMÉE PHILADELPHE, fils du précédent, fut ainsi nommé par ironie, parce qu'il avait fait mourir ses frères, qui avaient conspiré contre lui. Il succéda à Ptolémée Lagus son père, dans le royaume d'Egypte, 285 avant J.-C., et fut l'un des plus puis-à-dire bienfaiteur, fils et successeur du sans princes de son temps. Il s'attacha beaucoup plus à faire fleurir la paix, le commerce, l'abondance et les arts dans ses états, qu'à entreprendre des conquêtes. Son amour pour les sciences éclata surtout dans la superbe bibliothèque qu'il éleva à Alexandrie. Il rassembla plus de 200,000 volumes, que Démétrius Phaléréus, auquel il en avait confié le soin, lui promit de faire bientôt monter jusqu'à 500000. La dédicace s'en fit avec une magnificence incroyable. On y institua des jeux en l'honneur des Muses et d'Apollon, et

l'on

y

proposa des prix pour les vainqueurs dans toutes sortes de combats de corps et d'esprit. Ce fut par le conseil du même Démétrius que Ptolémée fit traduire, d'hébreu en grec, les livres de la loi de Moïse, par des Juifs que lui envoya le grand-prêtre Eleazar,

précédent, tenta inutilement de venger la mort de Bérénice sa sœur, mariée à Antiochus-le-Dieu. Il ne laissa pas de ravager la Syrie, selon la prophétie de Daniel, qui l'appelle le roi du midi, et fit sur les terres de l'ennemi un butin immense, entre autres des statues que Cambyse avait enlevées d'Egypte. Il mourut 221 avant J.-C., après un règne de 26 ans. Il eut pour successeur Ptolémée Philopator son fils.

PTOLEMÉE PHILOPATOR, roi d'Egypte, ainsi nommé par dérision, parce qu'on l'accusa d'avoir empoisonné Ptolémée Évergètes son père, fut un prince très-cruel. Il se défit de sa mère, de son frère, de sa sœur et de sa femme, et se livra tout entier au luxe et à la volupté, ce qui lui fit donner le nom de Tryphon. Il vain

quit à Raphia Antiochus-le-Grand, 217 avant J.-C., et voulut entrer dans le sanctuaire du temple de Jérusalem; mais le grand-prêtre l'en empêcha. 11 mourut 204 avant J.-C., laissant pour héritier son fils Ptolémée Epiphanes, âgé de 4 ans.

PTOLEMÉE ÉPIPHANES, c'est-àdire l'Illustre, monta sur le trône d'Egypte à l'âge de 4 ans, après la mort de son père Ptolémée Philopator. II fut en danger d'être mis à mort durant sa minorité, par ceux qui avaient le soin de sa tutelle; mais les Egyptiens le délivrèrent et le mirent sous la protection des Romains. Il épousa Cléopâtre, fille d'Antiochus-le-Grand, roi de Syrie, qui lui apporta les provinces de Célésirie et de Palestine; et il mourut 180 av. J.-C., après un règne de 24 ans.

PTOLEMÉE PHILOMETOR, ainsi nommé par ironie, parce qu'il détestait Cléopâtre sa mère, à laquelle il devait la vie, monta sur le trône d'Egypte après la mort de Ptolémée Épiphanes son père, et mourut 146 avant J.-C.

PĴOLÉMÉE PHYSCON, c'est-àdire le ventru, nommé aussi Cacourgètes, c'est-à-dire malfaisant, régna en Egypte après la mort de Ptolémée Philométor son frère. Ses cruautés le rendirent si odieux à ses sujets, qu'ils abandonnèrent Alexandrie. Les savans qui en sortirent répandirent le goût des sciences dans l'Asie-Mineure et dans les îles de l'Archipel. Il mourut 116 avant J.-C.

PTOLÉMÉE LATHYRUS, roi d'Egypte, ainsi nommé à cause d'un porneau ou excroissance qu'il avait au

rez

succéda à son père Physcon, 116 avant J.-C., et fut chassé par Cléopâtre sa mère, qui mit sur le trône Ptolémée Alexandre son frère. Cette princesse s'était servie en cette occasion des forces d'Alexandre Jannée, roi des Juifs; ce qui irrita tellement Ptolémée qu'il entra en Judée et fit un horrible carnage de Juifs, après les avoir vaincus auprès du Jourdain. Ensuite ayant tenté en vain de rentrer en Egypte, il se retira dans l'ile de Chypre; mais il fut rappelé après la mort de Ptolémée Alexandre son frère, qui fut tué par un pilote, 88 avant J.-C. Il mourut dix ans après.

PTOLÉMÉE AULÈTES, c'est-àdire joueur de flute, monta sur le

trône d'Egypte 73 avant J.-C. Les Egytiens, qu'il accablait d'impôts, le chassèrent et mirent en sa place sa fille Bérénice, qui épousa Archélaüs, prêtre d'une ville de Pont. Il alla chercher du secours à Rome. Les Alexandrins y envoyèrent aussi pour plaider leur cause. Il fit prier les uns et gagna les autres; cependant il n'obtint rien. Dans la suite, ayant été rétabli par Gabinius, lieutenant de Pompée, il fit mourir sa fille et mourut lui-même peu de temps après, 51 avant J.-C.

PTOLEMÉE DENIS ou BACCHUS, roi d'Egypte, succéda à son père Aulètes, avec sa sœur Cléopâtre, 51 avant J.-C. C'est lui qui reçut et qui fit mourir Pompée après la bataille de Pharsale. Il ne fut pas plus fidèle envers César; car il lui dressa des embûches à son arrivéc à Alexandrie; mais César en sortit victorieux, et pendant le tumulte Ptolémée se noya dans le Nil, l'an 47 ayant J.-C.

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PTOLEMÉE ou PTOLOMÉE (CLAUDE), très-célèbre mathématicien, natif de Péluse, surnommé par les Grecs très-divin et très-sage, florissait à Alexandrie dans le 2e siècle, Sous l'empire d'Adrien et de MarcAurèle, vers l'an 138 de J.-C. On a de lui une géographie, dont on recherche l'édition de Servet, Lyon 1535, in-fol., plus que celle de 1541, à laquelle il a fait des changemens; mais la meilleure édition est celle de Bertius, Amsterdam, 1619, in-fol. La première édition est de Bologne, 1462, in-fol. Il a fait aussi plusieurs savans ouvrages sur l'astronomie, Bâle, 1551, in-fol., dont les principaux sont 1o l'Almageste. Ce livre est intitulé en grec curaĝis μsvis : c'est de ce dernier mot, en y ajoutant l'article at des Arabes que nous avons formé le terme d'Almageste; 2o De judiciis astrologicis; 3° Planisphærium; 4" Harmonicorum libri III, Cxinii, 1682, in-4°. Son système du monde a été adopté pendant plusieurs siècles par les philosophes et par les astronomes; mais les savans l'ont abandonné pour suivre le système de Copernic.

PTOLOMÉE DE LUCQUES, dominicain du 14° siècle, soutenait que Jésus-Christ avait été formé dans le cœur de la Vierge. Ses supérieurs lui imposèrent silence. On trouve de lui

dans la Bibliothèque des Pères des annales depuis 1060 jusqu'en 1303; une Chronique de papes et des empereurs, Lyon, 1619, in-4°.

PUBLIUS SYRUS, fameux poète mimique, natif de Syrie, florissait Rome 44 avant J.-C. Il s'acquit l'estime de Jules César, et parat avec tant d'éclat sur le théâtre de Rome, qu'il effaça Labérius, chevalier romain, dont les mimes étaient estimés. Il ne nous reste de ce poète que des fragmens, ou un Recueil de sentences, dont la meilleure édition est celle de Gruter, avec les Sentences de Sénèque, Leyde, 1708, in-8°, et avec le Phedre de Paris, 1729 et 1742, in-12. La Bruyère a répandu dansses caractères presque toutes les sentences de Publius Syrus, dont la meilleure traduction française est celle de M. de Serionne, Paris, 1736, in-12. Voyez LABERIUS.

PUCELLE (RENÉ), né à Paris le 1er février 1655, de Claude Pucelle, avocat au parlement, et de Françoise de Catinat, sœur du célèbre maréchal de même nom, fit quelques campagnes en qualité de volontaire sous les yeux de ses oncles. De retour à Paris, il se fit ordonner sous-diacre, étudia en droit, et fut reçu conseiller-clerc au parle ment de Paris le 10 avril 1684. Il s'y distingua par la droiture de son cœur, par l'intégrité de ses jugemens et l'élévation de son esprit. L'abbé Pucelle fut pourvu de l'abbaye de Saint-Léo-nard de Corbigny en 1694, et ne voulut jamais être revêtu d'aucun autre bénéfice, quoiqu'il se soit trouvé dans la suite à portée de profiter des faveurs de la cour. Il fut rapporteur dans l'affaire du livre du père Jouvenci en 1713; et les arrêts qui furent rendus contre ce livre n'exprimèrent pas toute l'aversion qu'il en avait. Il s'éleva contre la bulle Unigenitus en 1714; et après la mort de Louis XIV, en 1715, il eut l'honneur d'entrer dans le conseil de conscience établi par M. le duc d'Or léans, régent du royaume. Depuis ce temps M. l'abbé Pucelle continua de se distinguer dans le parlement, et d'y favoriser avec vivacité la cause des anti-constitutionnaires. Lorsqu'il sentit que sa santé s'affaiblissait, il se retira des affaires ordinaires du palais pour vaquer avec plus de liberté à telle de son salut, et à l'étude de la

religion. Il vécut dans une grande régularité, assistant généreusement les pauvres et les indigens; et il mourut à Paris le 7 janvier 1745, à 90 ans.

PUCELLE D'ORLEANS. Voy, Anc. PUCELLE (CLAUDE), avocat, père de M. Pucelle le conseiller, est mort au mois de mai 1660. Gui Patin dit qu'il se chargeait volontiers de mauvaises causes pour gagner davantage. Plaidant un jour pour la famille de Rohan, qui voulait faire casser, comme disproportionné, le mariage de l'héritière de la branche aînée avec le comte de Chabot, dont le nom est celui d'un poisson, se servit fort heureusement par allussion de ce vers d'Horace:

Desinit in piscem mulier for mosa superně.

PUFENDORF (SAMUEL DE), naquit à Fleh, petit village de Misnie, en 1631, d'Elie Pufendorf, ministre de ce village. Il tourna toutes ses études du côté du droit public et des intérêts respectifs de l'Empire et des différens souverains dont l'Allemagne est composée. Il joignit à cette étude celle de la philosophie de Descartes et des mathématiques. Il fut, en 1658, gouverneur du fils de M. Coyet, ambassadeur du roi de Suède à la cour de Danemarck, et se rendit à cet effet à Copenhague; mais à peine y fut-il arrivé, que la guerre s'étant allumée entre le Danemarck et la Suède, il fut arrêté avec toute la maison de l'ambassadeur. Ce fut pendant sa prison, qui dura huit mois, qu'il mit en ordre ses réflexions sur les écrits de Grotius et de Hobbes, et les publia à la Haie en 1660, sous le titre d'Elémens de la jurisprudence univer selle Elementa jurisprudentiæ universalis. Ce premier essai lui acquit une telle réputation, que CharlesLouis, électeur palatin, fonda en sa faveur une chaire de droit naturel dans l'université d'Heidelberg. Pufendorf demeura en cette ville jusqu'en 1670, que Charles XI, roi de Suède, lui donna une chaire de professeur de droit naturel à Lunden, et quelques années après le fit son historiographe et l'un de ses conseillers, avec le titre de baron. De là il fut appelé à Berlin par l'électeur de Brandebourg, qui le fit conseiller d'état et le chargea d'écrire l'histoire de l'électeur Guillaume-leGrand, Pufendorf mourut à Berlin le

26 octobre 1694, à 63 ans. On a de lui un grand nombre d'ouvrages qui sont estimés. Le principaux sont 10 un Traité du droit naturel et des gens, écrit en allemand, dont on a une bonne traduction française avec des notes, par Jean Barbeyrac, imprimée à Amsterdam en 1734, 2 vol. in-4°. Les devoirs de l'homme et du citoyen en sont l'abrégé ; l'édition latine d'Edimbourg, in-8o, est la meilleure, comme la meilleure de la traduction française de Barbeyrac est celle d'Am sterdam, 118, 2 vol. in-8°. Il y a eu plusieurs ouvrages composés pour et contre ce traité de Pufendorf, dont on a imprimé le recueil à Francfort en 1686, in-4o, sous ce titre : Eris scandica,c'est-à-dire querelle de Scandinavie: 2° une Introduction à l'histoire des principaux états qui sont aujourd'hui dans l'Europe, écrite en allemand. Les meilleures éditions françaises de cet ouvrage sont celle d'Amsterdam, 1742, 11 vol. in-12, et celle de Paris, 1754 et suivantes, 8 vol. in-4°; 3° Histoire de Suède, depuis l'expédi-, tion de Gustave-Adolphe en Allemagne, jusqu'à l'abdication de la reine Christine, 1686, in-fol.; 4° Histoire de Charles-Gustave, en français, 1698, 2 vol. in-fol. ; 5o un Recueil de dissertations académiques, en latin, 1698, in-8°; 6o un Traité latin de l'état de l'empire d'Allemagne, sous le nom déguisé de Severin de Mozanbane, Genève, 1667, in-12, traduit en français par Savinien d'Alquier, Amsterdam, 1669, in-12. Il veut prouver dans cet ouvrage que l'Allemagne est un corps de république, dont les membres mal assortis font un tout monstrueux; 7° Histoire de l'électeur Frédéric-Guillaume-le-Grand, Nuremberg, 1695, 2 vol. in-fol.; 80 Description historique et politique de l'empire du pape, en allemand. Elle a été traduite en latin,et se trouve dans son Introduction à l'histoire, de 1742. Pufendorf a aussi donné une édition de Joannis Meursii miscellanea laconica, in-4o, et de la Grèce ancienne de Jean Lauremberge, aussi in-4°.

PUFENDORF (ISAÏE), frère de Samuel, naquit au même lieu le 25 juillet 1628. Il devint habile dans la jurisprudence, et jeta les fondemens du droit de la nature et des gens, que

Samuel a mis au jour. S'étant fait connaître de la reine douairière de Suède, le roi l'employa long-temps en qualité d'espion chez ses ennemis, ensuite de résident en plusieurs cours. Croyant avoir été desservi auprès du roi,il se retira à Hambourg en 1686. Le roi de Danemarck le nomma son résident à Ratisbonne en 1687, et son ambassadeur à Vienne en 1689; mais pendant qu'il faisait les préparatifs de son voyage il mourut le 26 août à Ratisbonne, où sa veuve lui a fait ériger un monument. On a de lui De druidibus; De legibu salicis: De theologia platonica, imprimés séparément, et réunis sous le titre d'Opuscula juvenilia, Hall, 1699, in-8°. On lui attribue Anecdotes de Suède, ou Histoire secrète de Charles XI, la Haie, (Berlin), 1716, in-8°, et plusieurs fois depuis, car, c'est un ouvrage satirique.

PUGATCHEF (TÉMELKA), Cosaque, né à Simoveisk sur le Don, est un des imposteurs qui se sont donnés pour Pierre III. Il avait servi dans les troupes russes contre le roi de Prusse et contre les Turcs en 1769. Il déserta ensuite, et se retira avec quelques Co saques dans le Kuban. Ses discours séditieux le firent arrêter; mais ayant su s'évader, il prit alors le nom de Pierre III dans le désert de l'Irghis. Des sectaires russes et les Cosaques du Yaick s'étant joiuts à lui en 1773, il se trouva en état d'attaquer et de prendre quelques forteresses dans le gouvernement d'Orembourg. Il fallut envoyer des troupes pour le réduire. Les excès auxquels il se portait aliénèrent de lui ceux qui l'avaient mis à leur tête. Le comte de Panin l'ayant défait entièrement, ses partisans le lièrent et l'amenèrent au général, d'après la promesse qu'on leur avait faite de leur accorder leur grâce. Il fut conduit à Moscou, où il fut décapité le 21 janvier 1775, sans avoir été appliqué à la question, par ordre de l'impératrice, qui ne voulut pas qu'on fit mourir plus de cinq de ses complices.

PUGET (PIERRE), très-célèbre sculpteur, peintre et architecte, naquit à Marseille en 1623. Il fit paraître dès l'enfance des dispositions admirables pour le dessin, et fut disciple de Roman, habile sculpteur, qui lui apprit son att avec un soin extrême. Puget

alla ensuite en Italie, où il apprit la peinture et l'architecture. Il y imita si bien la manière de Pierre Cortone, que ce fameux peintre voulut le voir; et fit ensuite amitié avec lui. Une maladie dangereuse qu'il eut en 1657 l'obligea de renoncer à la peinture pour le reste de ses jours. Depuis ce temps il ne s'appliqua plus qu'à la sculpture. Sa réputation le fit appeler à Paris par M. Fouquet, puis par M. Colbert; et Louis XIV, qui l'appelait l'inimitable, lui donna une pension de 1200 écus, en qualité de sculpteur et de directeur des ouvrages qui regardaient les vaisseaux et les galères. Puget mourut à Marseille en 1695, à 72 ans. On voit en France et en Italie des statues admirables de cet excellent sculpteur. Le Milon et l'Andromède de Versailles sont de lui.

PUISIEUX (PHILIPPE-FLORENT DE), né à Meaux le 28 novembre 1713, avait le titre d'avocat au parlement de Pa ris, et est mort au mois d'octobre 1772. Il a traduit beaucoup de livres : Gram maire géographique, de Gordon, avec une addition pour la France, in-8°; Histoire navale d'Angleterre, de Lediard, en 3 vol, in-4o; Grammaire des sciences philosophiques, de Martin, in 8°; Elémens des sciences, 3 vol. in-12, du même; Consultations de médecine d'Hoffman, 8 vol. in-12; Observations, du même, 2 vol. in-12; Géographie de Varénius, 4 vol. in-12; Les Hommes volans, 3 vol.; Amélie, 4 vol.; Thomson, 3 vol. ; Les Frères, ou Miss Osmond, 4 parties in-12; La Campagne, 2 vol.; La Femme n'est pas inférieure à l'homme, in-12; Voyage en France, en Italie et aux iles de l'Archipel, 1763, 4 vol. in-12; Les Voyageurs modernes, 4 vol. in-12; Observations sur le jardinage, 3 vol. in-12; Avis et préceptes de médecine, de Méad, in-12; Expériences physiques, de Lewis, 3 vol. in-12. Son épouse, Madeleine Dorsant, née à Paris, a douné au public les ouvrages suivans: Conseils à une amie, in-80 les Caractères, 2 vol. in-8°, qui ont eu du succès quand ils ont paru; Le Plaisir et la volupté, conte, in-12; L'Education du marquis de... ou Mémoires de la comtesse de Zurlac, 2 partics in-12; Zamor et Elmanzine, 3 vol. in-12; Réflexions et avis sur

;

les ridicules à la mode, in-12'; Alzarac, ou la nécessité d'étre inconstant, in-12; Histoire de mademoiselle de Terville, 6 parties in-12; Histoire du règne de Charles VII, 4 vol. in-12; Mémoires d'un homme de bien, 3 parties in-12; le Marquis à la mode, comédie. Depuis la traduction des romans anglais nous ne regardons plus les français.

PUISIEUX. Foy. BRULART.

PULAWSKI, général de l'armée des confédérés en Pologne, attribuant, ainsi que ses partisans, au roi de Pologne, les priviléges accordés aux dissidens, résolut de l'enlever, et de faire procéder à une nouvelle élection. L'influence de la Russie, dans cette élection, T'avait fait regarder comme nulle par les confédérés, qui ne croyaient pas attenter à la personne d'un roi, en attentant à celle de Stanislas-Auguste. Il chargea donc de ce crime environ 40 personnes, dont les chefs étaient Lukawski, Strawenski et Kosinski, qui s'engagèrent de la manière la plus solennelle à le lui amener vivant ou à le tner s'ils ne pouvaient l'emmener. Cet affreux projet fut pris dans la petite ville de Chenstokou, où il y a un couvent qui possède une image miraculeuse de la Vierge, peinte par saint Luc. Les protestans ont été jusqu'à dire que le nonce du pape avait béni leurs armes. Il a pu bénir des armes qu'on lui a dit destinées au soutien de la religion catholique, dont la confédération faisait profession, mais non à l'assassinat d'un roi. Ce fut au 3 septembre 1771 qu'ils arrêtèrent l'exécution de leur complot. Le roi revenait entre dix et onze heures du soir de l'hôtel du prince Czartowski son oncle; ils tirèrent plusieurs coups sur le carrosse ; un heyduque, le seul qui se mit en devoir de défendre son maître, reçut une balle, dont il mourut le lendemain; un autre fut blessé ; les autres au nombre de seize ou de dix-sept, et l'aide-de-camp qui était dans le carrosse, furent au palais chercher du secours. Cependant les conjurés avaient tiré sur le roi sans effet; mais il reçut un coup de sabre sur la tête, qui pénétra jusqu'à l'os. Ils ne laissèrent pas de l'entraîner à pied jusqu'au fossé de la ville, où ils le firent monter à cheval pour le franchir; par deux fois le che

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