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sition de la vérité était l'unique moyen de parvenir à cette ressemblance; et que pour connaître la vérité il la fallait rechercher avec une âme purifiée, qui eût dompté les passions et qui imitât Dieu. «Les plus beaux présens, disait-il, que le ciel ait faits à l'homme, sont de dire la vérité et de rendre de bons offices aux autres; car ces deux choses, continuait Pythagore, sont les œuvres de Dieu, etc. » Il défendait à ses disciples de dire que « telle chose est possible à Dieu, et que telle autre lui est impossible. » Il voulait qu'ils reconnussent que « Dieu peut tout, et que tout lui est possible. >> Cicéron, De nat. Deor., liv. 1, n. 11, croit que Pythagore regardait Dieu comme l'esprit du monde, et que nos esprits étaient pris ou faisaient partie de cet esprit divin. Il passa dans le monde pour un homme si extraordinaire, que l'on débita sur son compte mille prodiges imaginaires. Ses disciples règardaient comme un crime de mettre en doute la vérité de ses opinions; et quand on leur en demandait les raisons, ils donnaient pour toute réponse aurès, il l'a dit; c'est-à-dire qu'il en fallait croire Pythagore sur sa parole. Les circonstances de sa mort sont rapportées diversement; mais il vaut mieux croire, comme semble l'insinuer Justin, qu'après avoir demeuré vingt ans à Crotone, il mourut tranquillement, dans un âge fort avancé, à Métaponte, où il s'était retiré. Sa mémoire y fut en si grande vénération, que sa maison fut convertie en un temple et qu'on l'honora comme un Dieu. C'est un grand sujet de controverse parmi les savans de savoir pourquoi il ne voulait point manger de fèves, et défendait à ses disciples d'en manger; opinion qu'il avait prise chez les Egyptiens. Nous avons sous le nom de Pythagore un ouvrage en grec intitulé Les Vers dorés, commentés par Hiérocles, Patavii, 1474, in-4; Romæ, 1475, in-40; Cambridge, 1709, et Londres, 1742, in-8°. Čes deux éditions se joignent aux auteurs cum notis variorum. Mais il est constant que ce livre n'est point de lui. Diogène Laërce, Porphire, Jamblique, un anonyme dont Photius donne l'extrait, ont écrit la vie de ce célèbre philosophe, Amsterdam, 1707, in-40,

et M. Dacier en français, avec ses Vers dorés et le Commentaire de Hiérocles, 1706, 2 vol. in-12, réimprimé en 1771. Voy. DAMO.

PYTHEAS, célèbre voyageur de l'antiquité, naquit à Marseille, colonie des Phocéens, et se rendit habile dans la philosophie, l'astronomie, les mathématiques et la géographie. On conjecture avec raison que ses concitoyens, prévenus en faveur de ses connaissances et de ses talens, et dans la vue d'étendre leur commerce, lui fournirent les moyens d'aller tenter dans le Nord de nouvelles découvertes, tandis qu'ils employaient Euthymènes à découvrir les pays du Sud. Pythéas parcourut toutes les côtes de l'Océan, depuis Cadix jusqu'à l'île de Thulé, où il s'aperçut que le soleil se levait presque aussitôt qu'il s'était couché; ce qui arrive en Islande et dans les parties septentrionales de la Norwége en été. De retour de ce premier voyage, il parcourut parterre toutes les provinces maritimes de l'Europe, sur l'Océan et la Baltique, jusqu'au Tanaïs où il s'embarqua pour revenir à Marseille. La relation des voyages de Pytheas a paru fabuleuse à Polybe et à Strabon; mais Gassendi, Sanson et Rudbeck ont été du sentiment d'Hipparque et d'Eratosthène, en prenant la défense de cet ancien géographe, et les navigateurs modernes l'ont pleinement justifié. On lui doit la découverte de l'île de Thulé, et de la distinction des climats, par la différente longueur des jours et des nuits. Strabon nous a conservé une autre observation que Pythéas fit dans sa patrie au temps du solstice. Pythéas vivait du temps d'Aristote et d'Alexandre-le-Grand, puisque Polybe, cité par Strabon, témoignoit que Dicéarque, disciple d'Aristote, avait lu les ouvrages de Pythéas. Cet habile Marseillais est le premier et le plus ancien des écrivains gaulois qui nous soient connu. Le plus célèbre de ses ouvrages était intitulé γῆς περίοδος, le Tour de la terre; mais ni cet ouvrage ni aucun des autres de Pythéas ne sont parvenus jusqu'à nous, quoique quelques-uns existassent encore à la fin du quatrième siècle. Ils étaient écrits en grec, qui était alors la langue des Marseillais.

QUADES, peuple sarmate, qui ha

Q.

bitait la Moravie. Le gouverneur de la Pannonie, qui avait eu ordre d'enceindre les provinces romaines, empiétait sur leurs terres; ils firent des remon trances; leurs remontrances ne furent pas écoutées. Les Quades se répandirent dans les provinces romaines, et y mirent tout à feu et à sang. Valentinien les défit au printemps suivant, et les força à demander la paix. Soit qu'ils usassent de termes peu respectueux, ou qu'ils fissent des propositions qui déplurent à l'empereur, ce prince, naturellement colère, se laissa tellement aller à sa passion, qu'il en mourut subitement le 17 novembre 374. On n'entend plus parler depuis des Quades sous

ce nom.

QUADRATUS, disciple des apôtres, fut évêque d'Athènes vers l'an 126. Il présent, a l'an 131, à l'empereur Adrien, une apologie en faveur des chrétiens; ce qui porta ce prince à faire cesser la persécution. Il ne nous reste des fragmens de cette apologię.

que

QUADRIO (FRANÇOIS-XAVIER), né dans la Valteline le 1er décembre 1695, de différentes académies d'Italie, et bibliothécaire du marquis Luc Pallavicini, gouverneur de Milan, est mort le 21 novembre 1756. On a de lui des dissertations historiques sur la Rhétie et la Valteline, en italien, Milan, 1755 et ́suivantes, 3 vol. in-40; Versi in lingua runica di Skogon Volgarizati, Milano, 1751.

QUARESME (FRANÇOIS), né à Lodi, se fit cordelier, fut employé aux missions du Levant, et mourut vers 1640. 11 a laissé quelques ouvrages de théologie, et une Description de la Terre Sainte assez curieuse.

QUARLES (FRANÇOIS), poète anglais, né à Stewards en Essex en 1592, eut beaucoup à souffrir pendant la guerre civile, et ne fut pas assez heureux pour la voir finir, étant mort en 1644. İl est auteur de La Fille veuve, comédie, imprimée en 1649, et d'autres poésies, qu'il dédiait à ceux qui étaient curieux de dédicace, pour en être récompensé; mais si la mémoire du Mécène n'est étayée que sur les poésies de Quarles, elle pourra bien tomber dans l'oubli. Il eut un fils nommé Jean, né en 1624, qui fut aussi poète; mais son plus grand mérite est d'avoir été un zélé royaliste. Il est mort de la peste à Londres en 1695.

QUARRE (JACQUES-HUGUES), pieux et savant docteur de Sorbonne, natif de Franche-Comté, entra dans l'ordre de l'Oratoire en 1618, étant déjà doctions, par sa piété et ses ouvrages, et teur. Il se distingua par ses prédicamourut à Bruxelles, où il était supérieur de la maison de l'Oratoire, le 26 mai 1656. On dit qu'il se fit des miracles à son tombeau, lequel ayant été ouvert quelques années après, le corps du père Quarré se trouva, à ce que l'on prétend, aussi frais et aussi en entier que le jour qu'on l'avait enterré. Ses principaux ouvrages sont 1° la Vie de la bienheureuse mère Angèle, première fondatrice des mères de Sainte-Ursule, in-12; 20 Traité de la pénitence chrétienne, in-12; 3o Trésor spirituel, contenant les obligations que nous avons d'étre à Dieu, et les vertus nécessaires pour vivre en chretiens parfaits, in-8° : il y a eu QUAKERS. Voyez Barclai, Farns- six éditions de cet ouvrage; 4o Direcworth, Keith, Penn. tion spirituelle pour les âmes qui veu

QUAINI (Louis), hábile peintre italien, naquit à Ravenne en 1643. Il fut élève du Cignani, et travailla avec Franceschini, son ami et son condisciple. Il excellait surtout dans les parties qui concernent l'architecture, le paysage et les ornemens. Il mourut à Bologne en 1717.

lent se renouveler en la piété, avec des méditations, in-8°

QUATREMAIRES (dom ROBERT), fameux bénédictin, né à Courseraux, au diocèse de Séez, en 1611, et mort dans l'abbaye de Ferrières en Bourgogne le 7 juillet 1671, à 59 ans, a composé plusieurs écrits pour prouver que Gersen ou Gessen, bénédictin et abbé de Verceil, est auteur du livre de l'Imitation de Jésus-Christ. D'un autre côté, le père Fronteau, chanoine régulier de Sainte-Geneviève, en a fait plusieurs autres pour prouver, contre le père Quatremaires, que c'est Thomas a Kempis qui a composé l'Imitation. La dispute entre ces deux religieux fut beaucoup plus vive que le sujet ne le demandait; et Naudé, qui y avait donné lieu, en disant que le nom de Gersen était d'une écriture plus moderne sur les manuserits de l'Imitation où il se trouvait, piqué des injures que le père Quatremaires disait contre lui dans ses écrits, le fit assigner au Châtelet, en réparation d'honneur, en 1650, et demanda qu'il lui fût permis d'en faire saisir les exemplaires; ce qui lui fut accordé. Les bénédictins évoquèrent L'affaire aux requêtes du palais; et les chanoines réguliers de Sainte-Geneviève, qui intervinrent aussi dans l'affaire, demandèrent que tous les écrits en faveur de Gersen demeurassent sapprimés. Le jugement rendu en 1652 aux requêtes du palais ordonna la suppression des injures mutuelles, fit défenses d'imprimer l'Imitation sousle nom de Gersen, et permit de continuer à l'imprimer sous celui de Thomas à Kempis. Les bénédictins appelèrent à la grand'chambre

mais

l'affaire traîna en longueur, et le père Quatremaires mourut avant que d'en voir la fin. Après sa mort les bénédictins aimèrent mieux s'en rapporter sur ce point à une assemblée d'habiles critiques, lesquels ayant décidé en leur faveur, ils firent imprimer l'Imitation avec le nom de Gersén, et il ne fut plus question de cette affaire au parlement. Le père Quatremaires a fait encore deux dissertations, pour prouver contre M. de Launoi le privilége qu'a l'abbaye Saint-Germain-desPrés d'être immédiatement soumise au saint Siége; la première, 1657, in-8°; la seconde, 1668, in-4o; une

semblable dissertation publiée en 1659, pour autoriser de pareils droits de l'ab baye de Saint-Médard de Soissons. Quelques-uns lui attribuent le Recueil des ouvrages sur la grâce et la prédestination, qui a paru sous le nom de Gilbert Mauguin, en 2 vol. in-4°; mais M. l'abbé d'Olivet attribue le second volume de ce recueil à l'abbé de Bourzeis.

QUATTROMANI (SERTORIO), né à Cosence, entra au service de différens seigneurs, où il ne sut pas se maintenir par son naturel pointilleux et vindicatif. Il mourut vers 1606, à 66 ans. On a de lui Filosofia di Bernardino Tilesio, 1589, in-8°; l'Istoria del grand Capitano, 1595, in-4°; Lettere e rime, 1714, in-80.

QUELLINUS (ERASME), savant peintre, né à Anvers en 1607, était élève de Rubens, et se fit admirer par ses talens. Il mourut fort âgé à Anvers, dans une abbaye où il s'était retire. Jean Erasme Quellinus, son fils réussit aussi dans la peinture; et Artus Quellinus son nevcu fut un très-habile sculpteur.

QUENSEL (CONBAD), savant mathématicien suédois de l'académie des sciences de Suède, mourut le 13 janvier 1732, à 66 ans, étant né le 16 avril 1676.Il a été marié deux fois. On trouve de lui plusieurs mémoires intéressans sur l'astronomie, dans Acta Litteraria Sueçire.

QUENSTEDT (JEAN-ANDRE), fameux théologien luthérien, natif de Quedelinbourg, dont on a 1o un Traite, en forme de dialogue, touchant la naissance et la patrie des hommes de lettres, Wittemberg, 1654, in-4°. Il y a beauboup de fautes de géographie; 2o un système de la théologie de ceux qui suivent la confession d'Augsbourg, 1685, en 4 vol. in-fol.: il est rempli d'érudition, mais il y a une animosité affectée contre les catholiques; 3o un ouvrage plein de recherches, et très-estime, qui a pour titre Sepultura veterum, sive tractatus de antiquis ritibus sepulchralibus Græcorum, Romanorum, Judæorum et christianorum, in-8° et in-4°. Dans l'édition in-4o, on a ajouté un quatrième ouvrage de Quenstedt, intitulé Antiquitates Biblicæ et ecclesiasticæ. Il mourut le

22 mai 1688, à 71 ans, laissant un fils et trois filles.

QUENTAL (BARTHELEMI DU), né dans l'ile Saint-Michel, l'une des Açores, le 22 août 1626, fut instituteur de la congrégation de l'Oratoire, en Portugal, l'an 1668. Il refusa l'évêché de Lamego, et mourut saintement le 20 décembre 1698, à 72 ans. On a de lui des Méditations sur les mystères, et des Sermons en portugais, qui sont estimés. Clément XI lui donna le titre de vénérable.

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QUENTIN (SAINT), est regardé comme l'apôtre de la ville d'Amiens et du. Vermandois. On croit qu'il y souffrit le martyre durant la persécution de Dioclétien, le 31 octobre 287. QUERAS (MATHURIN), docteur de la maison et société de Sorbonne, né Sens ou dans le diocèse, le 1er août 1614, fut mis par M. Gondrin, archevêque de Sens,, à la tête de son séminaire, et devint un de ses grandsvicaires. M. Quéras établit des conférances ecclésiastiques entre les curés, qu'il instruisit, par ses exhortations, et qu'il édifia par sa vertu. Il fut exclus de Sorbonne pour avoir refusé de signer le formulaire, et de souscrire à la ceusure contre M. Arnauld. Il mourut à. Troyes le 9 avril 1695, à So ans, et fut enterré dans la chapelle de SaintQuentin, dont il était prieur. On a de lui un gros volume in-8°, imprimé en 1685, sous ce titre : Eclaircissement de cette question: Si le concile de Trente a déclaré que l'attrition conque par les seules peines de l'enfer, et sans amour de Dieu, soit une disposition suffisante pour recevoir la gráce de la justification au sacrement de Pénitence.

QUERDES (DES). Voyez CREVE

COEUR.

QUERENGHI ou QUÉRENGI (ANTOINE), habile écrivain du 17e siècle, naquit à Padoue en 1546. Il se rendit habile dans les langues et dans les belles-lettres, et fut secrétaire du sacré college sous cinq papes. Clément VIII le fit chanoine de Padoue; mais Paul V le rappela à Rome, pour le faire camérier secret, référendaire de l'une et de l'autre signature, et prélat ordinaire. Querenghi eut les mêmes emplois sous Grégoire XV et Urbain VIII, et mourut à Rome le 1er septem-,

bre 1633, à 87 ans. On a de lui divers ouvrages, dont les plus estimés sont ses poésies latines, Roma, 1629, in-8°, et italiennes, Rome, 1616, in-8°, dans lesquelles on trouve du goût, du feu et de l'invention.

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QUERLON (ANNE-MARIE-GABRIEL, MEUSNIER DE), a été aussi connu pars sa modestie, sa simplicité, sa candeur, que par son goût, son discernement et sa critique éclairée. Il était né à Nantes le 15 avril 1702. Ses occupations se bornèrent à cultiver les lettres. Dans sa jeunesse, il composa le Roman du Jour, in-12, qui mériterait de sortir de l'oubli où il est. Du temps de l'abbé Sallier, il était attaché à la bibliothèque du roi ; il la quitta pour travailler à la Gazette de France, ensuite il s'occupa des Affiches de province; c'est dans cet ouvrage périodique qu'il a consigné une érudition immense, un attachement inébranlable au maintien du bon goût et des vrais principes. Son grand âge lui rendant difficile le travail suivi d'un journal, il trouva une retraite honorable chez. M. Beaujon, avec la qualité de son bibliothécaire. Il est mort le 12 avril 1780., Sa veuve a joui de sa retraite chez M. Beaujon, qui voulait être utile aux gens de lettres. Il a présidé à l'édition. de différens livres. Il a donné quel ques critiques, telles que le Testament littéraire de l'abbé des Fontaines; le Code lyrique est de lui, ainsi. que Psaphion, ou la Courtisane der Smyrne, etc..

QUERNO (CAMILLO), poète italien, né à Monopoli, dans le royaume de Naples, vint à Rome en 1514, avec un poëme intitulé Alexiada, de 20,000, vers, qu'il récitait par cœur. Ses camarades lui donnèrent le titre d'Archipoeta. Léon X le mit au nombre de ses bouffons, et s'amusait avec lui. Il lui. permit même de monter au Capitole, sur un éléphant, pour y être couronné, et qu'il célébrât son couronnement, par un repas. Querno, avec la réputation d'un parasite, se retira à Naples, où il mourut à l'hôpital, en 1528.

QUESNAY (FRANÇOIS), né au village d'Ecquevilly en 1694, s'occupa dans son enfance des travaux rusti-. ques dont ses parens le chargèrent. A. seize ans il ne savait pas lire, mais, il observait et combinait ses idées..

Une Maison rustique lui tomba dans les mains. Il sut que ce livre traitait des travaux de la campagne. Le désir de voir si ses idées se retrouvaient dans ce livre lui fit apprendre à lire, presque sans maître. Ce livre lui citait les pratiques des anciens. Il eut envie de les connaître, et à l'aide du chirurgien du village, il apprit le grec et le latin. Son maître devait naturellement porter ses idées du côté de la chirurgie, et en effet le jeune Quesnay avait observé les rapports de cette science avec la physique, et avait composé quelques cahiers sur ses lectures. Le chirurgien d'Ecquevilly sollicitait d'être admis au collége de Saint-Côme. Il n'hésita pas de présenter les cahiers de son élève comme les siens, et il fut admis. M. Quesnay, encouragé par cet événement, vint finir ses études à Paris, et y prendre la maîtrise en chirurgie, qu'il alla exercer à Mantes. M. de la Peyronie,qui connaissait ses talens, le tira de cette ville, pour en faire le secrétaire de l'académie de chirurgie qu'il voulait établir. La goutte qui l'affligea lui fit craindre de ne pouvoir continuer l'exercice de la chirurgie; il se fit recevoir médecin, et ne se distingua pas moins dans ce nouvel état, qu'il ne l'avait fait dans le précédent. Il est mort au mois de décembre 1774, laissant un fils. Son premier ouvrage est une critique de M. Silva. Observations sur les effets de la saignée, 1730, in-12, réimprimé en 1750; Essai physique sur l'économie animale, 1747, 3 vol. in-12; L'Art de guérir par la saignée, 1736, in-12, réimprimé en 1750; Traité des fièvres continues, 1753, 2 vol. in-12; Traité de la gangrène, 1749, in-12; De la suppuration, 1749, in-12. La préface du tome premier des mémoires de l'académie de chirurgie est de lui. Observations sur la conservation de la vue, 1760, in-4"; Physiocratie, ou constitution naturelle du gouvernement le plus avantageux au genre humain, in-8°. Il a été regardé comme un des premiers économistes secte raisonneuse qui nous donne, comme nouveaux, d'anciens raisonnemens que l'expérience démentait et qu'elle dément encore.

QUESNE (ABRAHAM DU), né en Normandie en 1610, d'une famille noble, apprit le service de la marine, sous

son père, qui était un habile capitaine, et se distingua dès l'âge de 17 ans. Le marquis du Quesne passa en Suède en 1644, et y fut fait majorgénéral de l'armée navale, puis viceamiral. C'est en cette qualité qu'il servait, le jour de la fameuse bataille où les Danois furent entièrement défaits, et ce fut lui qui prit leur vaisseau amiral, appelé la Patience, où le général de l'armée danoise fut tué. Le marquis du Quesne fut rappelé en France en 1647, et commanda une des escadres quifurent envoyées à l'expédition de Naples. Comme la marine de France était fort déchue, il arma en 1650 plusieurs vaisseaux à ses dépens, à l'occasion des premiers mouvemens de Bordeaux. Les Espagnols arrivaient dans la rivière en même temps que lui, mais il y entra malgré eux, ce qui fut la principale cause de la réduction de cette ville. Il ne fut pas moins heureux dans les dernières guerres de Sicile. Il vainquit les Hollandais en trois différens combats, dans le dernier desquels le fameux Ruyter fut tué d'un coup de canon. Dans la suite, il foudroya les vaisseaux des Tripolitains, et obligea leur république à conclure une paix trèsglorieuse à la France. Le marquis du Quesne força, quelques années après, Alger et Gènes à implorer la clémence du roi, et rendit la liberté à un grand nombre d'esclaves chrétiens. Enfin, l'Asie, l'Afrique et l'Europe furent témoins de sa valeur, et publient encore ses exploits. Quoiqu'il fût calviniste, le roi, pour le récompenser, lui donna pour lui et pour sa postérité la terre du Bouchet, qui est une des plus bel les du royaume, auprès d'Etampes, et l'érigea en marquisat, avec cette condition qu'elle s'appellerait la terre de du Quesne, pour immortaliser la mémoire de ce grand homme. Il mourut le 2 février 1688, à 78 ans, laissant quatre fils qui se sont tous distingués. L'aîné, Henri, mort à Genève en 1722, à 71 ans, à donné des Réflexions sur l'eucharistie, 1718, in-4°, dont les protestans font beaucoup de cas. Il avait aussi plusieurs frères qui sont tous morts dans le service.

QUESNEL (PASQUIER), né à Paris le 14 juillet 1634, entra dans la congrégation de l'Oratoire le 17 novem

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