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dispersées par son autorité en 1709. Clément XI, qui avait donné, le 13 juillet 1708, un décret contre le livre du père Quesnel, voy. QUESNEL, donna le 8 septembre 1713 la bulle Unigenitus, dont l'enregistrement éprouva de grandes difficultés au parlement, et ne fut fait qu'avec des modifications. Le cardinal de Noailles anima tellement contre lui le père Tellier, confesseur du roi, qu'il dit (à ce qu'on prétend), qu'il fallait qu'il perdit sa place, ou le cardinal la sienne » et qu'il proposa de le faire déposer dans un concile national'; en quoi il aurait peut-être réussi sans le crédit de madame de Maintenon, dont le cardinal de Noailles était allié. Quoi qu'il en soit, le cardinal de Noailles accepta enfin purement et simplement la constitution, par un mandement du 1er octobre 1728, et mourut à Paris le 4 mai 1729, à 78 ans. Il avait souvent dit au père Bourdaloue, «qu'il voulait toujours être l'ami des jésuites, jamais leur valet. » Mais il ne fut ni l'un ni l'autre. C'est à lui principalement qu'est dû l'établissement de la maison des prêtres de Saint-François de Sales. Voy. WITASSE. On a de lui plusieurs Instructions pastorales. La seconde partie, celle de 1719, n'a paru qu'après sa mort. Gaston Jean-BaptisteLouis de Noailles son frère, évêque de Châlons-sur-Marne après lui, était un prélat d'une piété exemplaire. Il mourut à Châlons le 17 septembre 1720, à 72 ans.

NOBILIUS. Voy. FLAMINIUS.

NOBLE (EUSTACHE LE ), l'un des fertiles écrivains de son temps, naquit à Troyes en 1643, d'Eustache Le Noble, président et licutenant-général de cette ville, d'une famille noble et ancienne. Il se fit un nom dans la république des lettres par des pasquinades ingénieuses, et par plusieurs petits ouvrages où l'on trouve de l'esprit, du feu et de l'enjouement. Il devint procureur-général du parlement de Metz. Mais sa mauvaise conduite lui ayant attiré des affaires fâcheuses, il fut accusé d'avoir fait de faux actes à son profit, ct fut mis en prison au Châtelet, où on le condamna à faire amende honorable et à un bannissement de neuf ans. Il appela de cette sentence et fut transféré à la Conciergerie. Ce fut là qu'il devint l'amant et l'avocat de Gabrielle Perreau, dite la belle

épicière, que son mari avoit fait renfermer dans cette prison pour ses désordres. Le Noble fit en sa faveur plusieurs Mémoires et autres Ecrits qui eurent un grand cours. S'étant sauvé de la Conciergerie en 1695, il se tint long-temps caché avec cette femme, qui s'était sauvée d'un couvent où elle avait été transférée, et en eut trois enfans; mais ayant été repris, il fut condamné malgré le beau discours qu'il fit à ses juges sur la sellette le 24 mars 1698. L'arrêt le condamna, comme faussaire, à faire une amende sèche à huis clos dans la chambre du Châtelet, et à un bannissement de neuf ans. Il sortit de prison quatre jours après, et l'année suivante il obtint des lettres de rappel de ban, à la charge de ne point exercer d'office de judicature. Sa maîtresse fut jugée au mois de mai suivant, et par l'arrêt, Le Noble fut chargé des trois enfans déclarés bâtards. Il mourut à Paris le 31 janvier 1711, à 68 ans, si pauvre que la charité de la paroisse Saint-Severin fut obligée de le faire enterrer. Ses ouvrages ont été imprimés à Paris en 19 vol. in-12 les principaux sont les Dialogues sur les affaires du temps, estimés; Le Bouclier de la France, ou les Sentimens de Gerson et des canonistes, touchant les différends des rois de France avec les papes; une Traduction des psaumes en prose; Relation de l'état de Génes; Histoire de l'établissement de la république de Hollande: c'est un extrait de l'histoire de Grotius, à peu de chose près. Des Contes et des Fables avec le sens moral: c'est peu de chose; des Romans ou Historiettes, dont le fond est vrai, mais déguisé par des aventures romanesques; L'Ecole du monde, 4 vol. in-12, en 24 entretiens. C'est lui qui a traduit les Voyages de Gemelli Carreri, Paris, 1727, 6 vol. in-12.

NOE, célèbre patriarche, fils de Lamech, naquit 2958 avant J.-C., et fut le seul avec sa famille qui fut préservé du déluge universel, lorsque Dieu par un juste jugement extermina tout le genre humain à cause de ses crimes. Ayant bâti une arche par ordre du Seigneur, il y entra avec sa femme, ses trois fils et les femmes de ses trois fils, et y renferma des animaux de cha que espèce, pour en repeupler la terre après le déluge. Dicu extermina alors

tous les hommes et les animaux de la terre, et ne conserva que ceux qui étaient dans l'arche. Noé en sortit un‍an après, et témoigna aussitôt sa reconnaissance en élevant un autel au Seigneur, et en lui offrant un sacrifice. Dieu agréa son sacrifice : il bénit Noé et ses enfans, fit une alliance éternelle avec eux, et promit que les eaux ne submergeraient plus la terre, donnant l'arc-en-ciel pour signe de cette promesse. Noé s'exerça ensuite à cultiver la terre, et planta la vigne; mais ayant bu du jus de son fruit, dont il ne connaissait peut-être pas la force, il tomba dans l'ivresse, et parut découvert d'une manière contraire à la pudeur: ce qui l'exposa à la dérision de Cham. Noé à son réveil maudit Chanaan, fils de Cham, et mourut 2029 avant J.-C., à 950 ans, 350 ans après le déluge, laissant trois fils, savoir, Sem, Cham et Japhet, desquels sont sortis tous les peuples de l'univers.

NOEMI, femme d'Élimelech, de la tribu de Benjamin, ayant été obligée de suivre son mari dans le pays des Moabites, l'y perdit et maria ses deux fils à des filles moabites. Ces jeunes hommes étant morts sans enfans, elle prit le parti de revenir dans la Judée avec Ruth, une de ses belles-filles. Elles arrivèrent à Bethléem dans le temps qu'on y moissonnait l'orge. Ruth alla glaner dans le champ de Booz, qui l'invita à manger avec ses gens. Ruth ayant raconté à Noémi ce qui s'était passé, celle-ci lui apprit que Booz était proche parent d'Élimelech, et lui donna l'expédient pour le déterminer à l'épouser; Ruth l'exécuta et épousa Booz, dont elle eut Obed, un des ancêtres de J.-C. NOET, Noetus, fameux hérésiarque du 3e siècle, fut maître de Sabellius. Il confondait la nature et les personnes de la Trinité, et niait la divinité de Jésus-Christ.

NOGARET (GUILLAUME DE), fut chargé par Philippe-le-Bel d'aller signifier au pape Boniface VIII l'appel au futur concile des bulles dont le roi se plaignait. Les Colonne lui fournirent quelques troupes ; les habitans d'Anagnie, où était le pape, se laissèrent séduire avec de l'or et lui ouvrirent leurs portes. Au lieu de signifier simplement l'appel projeté, Sciarra Colonne, qui accompagnait Nogaret, donna au pape

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un soufflet, les autres lui firent souffrir mille indignités, jusqu'à ce que les bourgeois d'Anagnie, révoltés de la conduite de Nogaret et de ses satellites. prirent le pape sous leur escorte, et le conduisirent à Rome. Nogaret, de retour en France, eut les sceaux en 1307, et fut chancelier l'année suivante. Il sollicita l'absolution pour les violences qu'il avait laissé commettre contre le pape; il ne l'obtint qu'à condition de passer en Terre Sainte, et de n'en pas revenir; mais il mourut avant de partir. Voy. LA VALETTE.

NOGAROLA (Louis), savant écrivain du 16e siècle, natif de Vérone, d'une famille illustre, se rendit trèshabile dans la langue grecque, et s'ac-. quit beaucoup de réputation par ses Traductions de plusieurs livres grecs en latin. Il parut avec éclat au concile de Trente, eut des emplois honorables dans sa patrie, et mourut à Vérone en 1559. On a de lui, en latin : 1o des Questions platoniques tirées de Plutarque; 2o des Dialogues sur les accroissemens du Nil, in-4°; 3° des Lettres touchant les hommes illustres d'Italie, avec l'Ocellus Lucanus, du même auteur, qui se trouve dans Opera Mithologica, Cambridge, 1671, in-8°, et divers autres ouvrages.

NOGAROLE (ISOTTA), était une fille fort instruite dans les belles-lettres, et fort versée dans la lecture des Pères. Elle mourut sans avoir été mariée, à Vérone sa patrie, en 1446, à 38 ans. Cent ans après on a imprimé d'elle un Dialogue sur la question de savoir «qui était plus coupable d'Adam ou d'Eve; i elle y prend le parti d'Eve, contre Louis Foscaro, qni prenait celui d'Adam.

NOINVILLE (JACQUES-BERNARD DUREY DE), maître des requêtes honoraire, président honoraire au grand conseil et de l'académie des inscriptions, dans laquelle il a fondé un prix de 400 liv. en 1733, est mort le 19 juillet 1768. Il est auteur de l'Histoire du théâtre de l'Opéra, 1757, 2 vol. in-8°; Dissertation sur les bibliothèques et les dictionnaires, 1756, in-12; sur les fleurs de lis, 1757, in-12; sur les calendriers et les almanachs, 1762, in-12.

NOIR (JEAN LE), chanoine et théologal de Sécz, était fils de Jean Le Noir, conseiller au présidial d'Alençon. II prêcha à Paris et en province avec ré

putation, et se brouilla ensuite avec M. de Medavi son évêque, par sa hardiesse à reprendre non- seulement la doctrine, mais aussi les mœurs de ses supérieurs; il fut exilé en 1663, renfermé à la Bastille en 1683, et condamné le 24 avril 1684 à faire amende honorable devant l'église métropolitaine de Paris, et aux galères à perpétuité; mais sa peine ayant été commuée en une prison perpétuelle, il fut ensuite conduit à Saint-Malo, puis dans les prisons de Brest, et enfin dans celles de Nantes, où il mourut le 22 avril 1692. On a de lui plusieurs ouvrages qui sont curieux, mais remplis d'injures et d'emportemens. Les principaux sont: 1o un Recueil de ses Requêtes et de ses Factums, in-fol. ; 2o une Traduction de l'Echelle du cloître; 3° les Avantages incontestables de l'église sur les calvinistes, in-8°; 4° l'Hérésie de la domination épiscopale qu'on établit en France, in-12; 5o les Nouvelles lumières politiques pour le gouvernement de l'église, ou l'Evangile nouveau du cardinal Palavicini dans son Histoire du concile de Trente, Hollande, 1676, in-12: cet écrit fit supprimer la traduction française que l'on préparait de l'Histoire de Palavicini; 6o L'Evêque de cour; 70 Protestation contre les assemblées du clergé, de 1681, in-4°; un Écrit curieux contre le Catéchisme de Séez, etc.

NOIR (LE PRINCE). Voy. EDOUARD, prince de Galles.

de Landscroon, charge qu'il remplit pendant 4 ans. Il voyagea ensuite en Europe, et devint en 1664 ministre et professeur de théologie à Copenhague. Il mourut en cette ville le 22 août 1683. On a de lui plusieurs savans ouvrages, dont les principaux sont 10 Concordantiæ particularum Hebræo-Chaldaïcarum, ouvrage excellent, dont la meilleure édition est celle d'iène, en 1734, in-4o; 2o Historia Idumæa, seu de vita et gestis Herodum diatribe; 30 Sacrarum historiarum et antiquitatum Synopsis; 4o Logica; 5o une nou velleédition de l'historien Josèphe, etc. Noldius est l'un des premiers qui ont soutenu que « les diables ne peuvent faire aucun miracle pour introduire ou autoriser l'erreur ou le vice. »

NOLIN (DENIS), avocat au parlement de Paris, quitta le barrean pour s'appliquer à l'étude de l'Ecriture sainte. Il mourut en 1710. On a de lui 1o Lettres de N. Indès, théologien de Salamanque, où l'on propose la manière de corriger la version grecque des Septante, avec des éclaircissemens sur quelques difficultés, Paris, 1708, in-12; 2 deux Dissertations, l'une sur les Bibles françaises jusqu'à l'an 1541, et l'autre touchant les antiquités des Chaldéens et des Egyptiens.

NOLIN (JEAN-BAPTISTE), géographe de Paris, mort le 1er juillet 1762, à 76 ans, a fait plusieurs belles cartes, mais qui n'ont pas passé pour exactes

NOLLET (JEAN-ANTOINE), né le 19 novembre 1700, à Pimpré, dans le diocèse de Noyon, enseigna la physique au duc de Savoie, aux enfans de France, et professa la physique expérimentale

démie des sciences, et mourut le 24 avril 1771. Ses ouvrages sont 1o des Leçons de physique expérimentale, 6 vol. in-12; L'Art des expériences, 3 vol. in-12; Lettres sur l'électricité, 3 vol. in-12; Rechercheset Essai sur L'électricité, chacun un vol.

NOIRMOUTIERS (LOUIS DE LA TRIMOUILLE DE), descendait d'un fils puiné du petit-fils du fameux Louis de la Trimouille, dit le chevalier sans reproche. Il se distingua aux siéges de Per-au college de Navarre. Ilétait de l'acapignan, de Rotwil, de la Motte. Il fut fait prisonnier à Dutling, et blessé à Dixmude; mais ses services ne lui auraient peut-être pas valu l'érection de sa terre en duché, si, après avoir été grand partisan du cardinal de Retz, il n'eut fait sa paix particulière lors de la rentrée du cardinal Mazarin dans le royaume. Le cardinal de Retz lui avait procuré le gouvernement de Charleville et du Mont-Olympe, qu'il garda lors de son accommodement. Il est mort à Châteauvilain le 12 octobre 1666.

NOLDIUS (CHRETIEN), naquit à Hoybia en Scanie, le 22 juin 1626, et fut nommé en 1650 recteur du collége

NONIUS. Voy. NUNEZ

NONIUS MARCELLUS, grammairien et philosophe, péripatéticien, natif de Tivoli, dont il nous reste un Traité de la propriété du discours latin, sous ce titre De propriétate Sermonum. Cet anteur n'est estimable que parce qu'il rapporte divers fragmens des anciens auteurs, que l'on ne trouve point

ailleurs. Ce Traité, qui contient neuf chapitres, fut imprimé à Paris en 1614, in-8°, avec des notes. Les premières éditions de 1471 et 1476 sont rares.

NONNIUS ou NONIUS (PIERRE), en espagnol Nunez, sayant médecin et mathématicien portugais, natif d'Alcaçar-do-Sal, fut précepteur de dom Henri, fils du roi Emmanuel, et enseigna les mathématiques dans l'université de Coimbre, avec une réputation extraordinaire. Il mourut en 1576 ou 1577, à 80 ans. On a de lui 1o deux livres De arte navigandi, Coimbre, 1573, infol.; De Crepusculis, in-40; 30 Opera mathematica, Bâle, 1592, in-fol., qu'il estimait beaucoup, etc.

NONNIUS ou NONIUS (LOUIS), savant médecin d'Anvers au 17e siècle, dont on a divers ouvrages estimés. Les principaux sont 10 Ichthyophagia, sive de piscium esu, in-8°: il y fait voir que, selon les anciens médecins, le poisson est un aliment très-salubre aux per ́sonnes sédentaires, aux vieillards, aux malades et aux gens de faible complexion, , parce qu'il fait un sang propre à leur tempérament; 2° Hispania, 1607, in-80, très-utile pour l'ancienne géographie d'Espagne ; 3° un Commentaire sur les médailles de la Grèce et sur celles de Jules-César, d'Auguste et de Tibère, 1620, in-fol. Il contient les deux ouvrages de Goltzius sur le même snjet; 40 un Commentaire sur la Grèce, les iles, etc., de Goltzius, ouvrage trèscurieux; 5o un excellent Traité De re cibariá, in-8o, où il prouve la même chose que dans son Ichthyophagie; 6o des Poésies, etc.

NONNUS, poète grec du 5o siècle, natif de Panople en Egypte, est auteur d'un poëme en vers héroïques, en 48 livres, intitulé Les Dionysiaques, dans Corpus poetarum græcorum, Genève, 1606 et 1614, 2 vol. et séparément, Leyde, 1610, in-8°, et d'une Paraphrase en vers sur l'évangile de saint Jean, 1610, dans la Bibliothèque des Pères, et 1627, in-8°. Cette Paraphrase peut servir de commentaire. Son style est sombre et embarrassé.

NOODT (GÉRARD), célèbre professeur en droit à Nimègue, lieu de sa naissance, puis à Francker, à Utrecht et enfin à Leyde, où il mourut le 15 août 1725, à 78 ans. On a de lui d'excellens Traités sur des matières de

jurisprudence, dont il donna lui-même un recueil qu'il fit imprimer à Leyde en 1724, in-fol. Barbeyrac a traduit son Traité sur le pouvoir des souverains, et la liberté de conscience Amsterdam, 1714, in-12.

NOORT (OLIVIER DE), amiral hollandais, partit avec quatre vaisseaux et 248 hommes d'équipage pour aller tronbler les possessions des Espagnols dans la mer du Sud, par le détroit de Magellan. Il appareilla de Rotterdam le 2 juillet 1598, et sortit du détroit le 29 février 1600. Alors il n'avait plus. que trois vaisseaux et 147 personnes. Il avait été obligé d'en brûler un sur les côtes du Brésil. Il en perdit un le 12 mars, et avec les deux autres il atteignit, le 16 septembre, les îles des Larrons. I perdit encore un de ses vaisseaux dans un combat contre les Espagnols aux Manilles, et rentra avec un seul le 26 août 1601 à Rotterdam. Son Voyage se trouve parmi ceux de l'a compagnie des Indes.

NORADIN, fils de Sanguin, soudan d'Alep, le surpassa en tout, quoique Sanguin eût été le plus grand prince que les Turcs eussent de son temps. Noradin partagea avec son frère la succession de Sanguin, en 1143, et devint, par ce partage, soudan d'Alep. Egalement brave et prudent, grand capitaine, honnête homme et religieux, il devint bientôt l'un des plus puissans princes de l'Asie. I défit d'abord Josselin de Courtenai, comte d'Edesse, et s'empara de la plupart de ses états 1148, le fit prisonnier et le laissa mourir dans les fers à Alep, après avoir défait le prince d'Antioche dans une bataille où il fut tué. Noradin conquit aussi la ville et l'état de Damas,et fut vaincu plus d'une 'fois par Baudouin, roi de Jérusalem. Ce prince ayant été empoisonné par son médecin, à lâge de 32 ans, Noradin refusa de tirer avantage de cette mort, en disant « qu'il fallait plutôt compatir à la douleur qu'elle causait, puisque grand prince ne laissait point d'égal après lui. » Peu de temps après il con'quit toute la Syrie, la Mésopotamie ét la Cilicie, défit le sultan d'Icône, èt porta ses armes avec succès en Egypte par son général Syracon. Il mourut en 1173; sa veuve se remaria avec Saladin, qui dénia son fils de ses

états.

ce

NORBERT (SAINT), fondateur des prémontrés, naquit à Santein, dans le duché de Clèves, en 1082, d'une maison illustre alliée aux empereurs et aux princes de Lorraine. Il fut aumônier de Fempereur Henri V, qui voulut lui donner l'évêché de Cambrai; mais saint Norbert le refusa, et se démit même de ses bénéfices, pour aller prêcher de ville en ville. Barthélemi, évêque de Laon, attira cet illustre prédicateur dans son diocèse, et saint Bernard lui donna un vallon solitaire nommé Prémontré. Saint Norbert se retira dans ce vallon en 1120, y fonda l'ordre des chanoines réguliers qui porte le nom de ·Préniontré, confirmé par Honorius II en 1126, et fut fait la même année archevêque de Magdebourg, où il appela plusieurs de ses chanoines. Il combattit l'hérétique Tanchelin, s'opposa à l'antipape Anaclet, et mourut dans sa ville archiepiscopale le 6 juin 1134. Il fut mis au nombre des saints par Grégoire XIII en 1584. On a de lui un Discours moral en forme d'exhortation, adressé aux chanoines de son ordre. On lui attribue quelques autres ouvrages dans la Bibliothèque des Pères

NORBERT (LE PÈRE). Voy. PA

RISOT.

NORDEN (FRÉDÉRIC-LOUIS), célè̟bre capitaine, alla en Egypte, où il prit les dessins de l'ancienne Thèbes. Après avoir voyagé en Angleterre, il vint à Paris, où il mourut en 1742. Les Mémoires de cet habile voyageur ont été imprimés à Copenhague en 1755, 2 vol. in-fol., en français : ils sont très-curieux et très-importans ; on y voit les dessins des monumens qui

subsistent dans la Thébaïde.

NORES (JASON De ). Voy. De

NORES.

NORIS (HENRI), naquit à Vérone le 29 août 1631, d'Alexandre Noris, originaire d'Irlande, et auteur d'une histoire d'Allemagne. Il se fit religieux dans l'ordre des ermites de saint Augustin, et se livra à l'étude des saints pères et des antiquités ecclésiastiques avec tant d'ardeur qu'il s'y appliquait ordinairement 14 heures par jour. Il professa ensuite avec réputation à Pezaro, à Pérouse, où il prit le bonnet de docteur, et à Padoue. Le grand-duc de. Toscane, informé de son mérite,

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Pappela à Florence en 1674, le prit pour son théologien, et le fit professeur en histoire ecclésiastique dans l'uni-versité de Pise. Le premier ouvrage que Noris donna au public fut son Histoire Pélagienne, qu'il fit imprimer à Florence en 1673, in-fol.: cet ouvrage ayant été attaqué par divers écrits, fut examiné deux fois avec rigueur au tribunal de l'inquisition, et en sortit sans aucune flétrissure. L'auteur fut même honoré par le pape Clément X du titre de Qualificateur du saint office. Ce savant homme demeura tranquille jusqu'en 1692, que le pape Innocent XII l'appela à Rome, et le fit sous-bibliothécaire du Vatican. On renouvela alors les accusations contre lui, et le pape fit examiner ses livres par des théologiens éclairés, dont le témoi gnage fut si avantageux à Noris que Sa Sainteté le fit consulteur de l'inquisition. Enfin cet habile homme s'étant justifié dans un livre qu'il publia en 1695, Innocent XII lui rendit enfin justice en le faisant cardinal, le 12 décembre de la même année. Depuis ce temps-là le cardinal Noris fut de toutes les congrégations, et le saint Siége l'employa dans les plus grandes affaires. Il succéda au cardinal Casanate dans la place de bibliothéquaire du Vatican en 1700, fut nommé par le pape pour travailler à la réformation du calendrier en 1702, ct mourut à Rome le 23 février 1704, à 73 ans. On a de lui un grand nombre d'ouvrages bien écrits en latin, et remplis d'une érudition profonde: les principaux sont 1° l'Histoire Pélagienne, dont il donna une quatrième édition en 1702, in-fol.; 2° Defensiones augustinianæ, contre les pères Adam, Martinon et Annat, jésuites; cinq Dissertations sur différens points de l'histoire ecclésiastique ; 2o un savant Traité sur les époques des Syro-Macédoniens, in-4o et in-fol; 3° uneDissertation sur le cinquième concile œcuménique; 4o Dissertatio de duohus nummis Diocletiani et Licinii cum auctuario chronologico de votis decennalibus imperatorum, ouvrage excel-* lent; 50 Cenotaphia pisana Caii et Lucci Cæsarum; 60 Historiæ Pelagianæ ab anonymi scrupulis vindicia, etc. Toutes ses œuvres ont été recueillies et imprimées à Vérone, 1729 à 1732, en 4 vol. in-fol. Le père Colo

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