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tacha au fameux Labadie, embrassa ses opinions et ses pratiques, et le suivit dans ses voyages. Après la mort de ce visionnaire, elle se retira à Wieward dans la Frise, où elle mourut le 5 mai 1678. On a d'elle des Lettres, des Opuscules, une Dissertation latine sur cette question, Si les femmes doivent étudier, et d'autres ouvrages. La meilleure édition de ses Opuscules est celle d'Utrecht, 1652, in-8°. On n'y trouve pas les deux lettres que madame de Zonteland a traduites en français du fla mand, Paris, 1730, in-12, l'une roule sur la prédestination, l'autre sur le miracle de l'aveugle né.

SCHURTZFLEISCH (CONRADSAMUEL), né au mois de décembre 1641, à Corbac, dans le comté de Waldeck, ayant été reçu docteur en philosophie à Wittemberg, en 1664, retourna à Corbac, où il régenta quelque temps à la place de son père. De retour à Wittenberg, il publia sous le nom supposé d'Eubulus Theosdatus Sarckmasius, le savant écrit qui a pour titre Judicium de novissimis prudentiæ civilis scriptoribus, etc. Ce petit ouvrage, qui ne contient qu'une feuille et demie, où l'auteur porte un jugement fort libre sur quinze jurisconsultes ou écrivains politiques allemands, lui attira beaucoup d'ennemis, l'engagea dans une guerre littéraire qui produisit un grand nombre d'écrits recueillis par Crusius, in-8°, sous le titre d'Acta Sarckmasiana, et le fit même effacer de la liste des docteurs par l'université de Wittemberg; mais il fut rétabli deux ans après, et on lui donna même une chaire d'histoire, puis celle de poésie, et enfin celle de la langue grecque. Il eut en 1700 là chaire d'éloquence, fut conseiller et bibliothécaire du duc de Saxe-Weimar, et mourut le 7 juillet 1708. On a dé lui un très-grand nombre de savans ouvrages d'histoire, de poésie, de critique, de littérature, etc. Les plus connus sont 10 Disputationes historicæ civiles, Leipsick 1699, 3 tomes in-4°; 20 trois volumes in-8° de Lettres; 3o une continuation de Sleidan jusqu'en 1678; 4o un grand nombre de Dissertations et d'Opuscules sur divers sujets. Henri Léonard Schurtzfleisch son frère est aussi auteur de quelques ouvrages.

SCHUT (CORNEILLE), bon peintre, natif d'Anvers, fut disciple de Rubens, et orna, par ses tableaux, plusieurs églises d'Anvers. Il a gravé quelques sujets à l'eau-forte. Corneille Schut son neveu excella dans le portrait, et mourut à Séville en 1676.

SCHWART (BERTHOLD), fameux cordelier de la fin du 13e siècle, originaire de Fribourg en Allemagne, passe pour l'inventeur de la poudre à canon et des armes à feu.On dit qu'il fit cette invention par le moyen de la chimie, dans le temps qu'il était en prison.

SCHWARTZ (CHRISTOPHE), célèbre peintre du 16° siècle, naquit à Ingolstad en 1550. Il travailla à Venise, sous le Titien, et imita le Tintoret. Il devint premier peintre de l'électeur de Bavière, et s'acquit une telle réputation par ses tableaux qu'il fut surnommé le Raphael d'Allemagne. Il a peint tant à fresque qu'à l'huile. Il mourut à Munich en 1594.

SCHWEITZER (JEAN-HENRI), natif du Zurich, et ministre du Rickenbach dans le même canton, depuis 1594 jusqu'en 1612, est auteur d'un Abrégé de l'histoire helvétique, qui va jusqu'en 1607. Cet ouvrage, qui est en latin, est estimé.

SCHWENCKFELD (Gaspard de), gentilhomme de Silésie, et fameux fanatique du 16e siècle, naquit en 1490 dans son château d'Ossig dans le duché de Lignitz. Après avoir fait de bonnes études et avoir appris le grec, ils se mit à lire les pères de l'église, et soutint d'abord le parti des protestans; mais peu après ayant soutenu que l'autorité des livres saints devait être subordonnée à l'esprit intérieur ou à l'inspiration particulière, il eut une conférence avec Luther au mois de décembre 1525, après laquelle, ayant persisté dans ses sentimens, il fut également rejeté des catholiques, des luthériens et des calvinistes. Tous écrivirent contre lui, et il écrivit pendant 28 ans un grand nombre de livres contre eux tous. Luther disait que «< c'était le diable qui vomissait tous ces livres par sa bouche. » Schwenckfeld étant devenu ainsi en butte à tout le monde, fut chassé de la Silésie, où il avait déjà fait un grand nombre de partisans. Il roula de lieu en lieu sans être presque nulle part en sûreté,

et mourut à Ulm le 19 décembre 1561, à 7 ans. Toutes ses œuvres ont été recueillies et imprimées en 1564, in-fol., et en 1592 en 4 vol., in-40. Il ya de lui un traité très-rare De statu, officio et cognitione Christi, 1556, in-8°, de 22 pages. On trouve encore aujourd'hui dans quelques villages de Silésie des schwenckfeldiens qui vivent paisiblement et qui ne dogmatisent point. SCHWENTER (DANIEL), Savant mathématicien, né en 1585 à Nuremberg, fut pendant 28 ans professeur à Altorf, où il mourut le 19 janvier 1636, à 51 ans. Sa femme était morte quelques jours avant lui, aussi bien que deux jumeaux dont elle était nouvellement accouchée. Ils furent tous les quatre enterrés ensemble. On a de Schwenter des récréations philosophiques et mathématiques qui sont estimées, et qu'il a intitulées Delicia physico-mathematica; une Géométrie pratique et d'autres ouvrages.

SCHWERIN (N., comte de), célèbre général du roi de Prusse, s'éleva par son mérite, et gagna la bataille de Molwitz le 10 avril 1741, dans le temps que les Prussiens la croyaient perdue. Il se signala dans toutes les batailles postérieures données contre les Autrichiens, et fut tué à la bataille de Potchernitz, autrement de Prague, le 6 mai 1757.

SCIOPPIUS (GASPARD), l'un des plus redoutables critiques du 17° siècle, naquit à Neumark, dans le haut Palatinat, le 27 mai 1576. Il étudia dans les universités du Palatinat, et y fit des progrès si rapides qu'à l'age de 16 ans il mit au jour des livres qui le firent admirer. Il abjura la religion protestante et se fit catholique en 1599. Cela ne l'empêcha point de se déchaîner contre les jésuites par des libelles sanglans et anonymes, comme il avait fait avant sa conversion. Le plus connu est sous le nom d'Alphonse de Vargas, Relatio ad reges et principes de stratagematibus, etc., societatis Jesu, 1641, in-12. Il ne s'emporta pas avec moins de fureur contre le parti protestant et surtout contre le célèbre Joseph Scaliger, qui ne demeura pas en reste; il donna une Histoire de Scioppius, suivant laquelle son père, de fossoyeur était devenu brasseur, feinme et sa fille s'étaient prostituées.

sa

Scioppius enchérit dans sa réponse; ce qui lui fit donner le surnom de cynique. Les livres qu'il écrivit contre Jacques ler, roi d'Angleterre, lui coûtèrent beaucoup plus cher, car les domestiques de l'ambassadeur de ce prince l'attaquèrent en Espagne en 1614, et le percèrent de plusieurs coups. Il n'épargna point la personne du roi Henri IV dans son libelle intitulé Ecclesiasticus, Hartbergæ, 1611, in-4°, et ce libelle fut brûlé à Paris par la main du bourreau. Enfin, Sciop pius, haï de tout le monde, et craignant justement pour sa vie, alla chercher un asile à Padoue, où il mourut le 19 novembre 1649, à 74 ans. On ne peut douter qu'il n'eût beaucoup d'esprit, de génie et de littérature; mais l'emportement, ou plutôt la fureur avec laquelle il déchirait tous les plus savans hommes de son siècle, a rendu avec raison sa mémoire odieuse. On a de lui un très-grand nombre d'ouvrages dont les plus considérables sont Verisimilium libri IV, 1596, in-8°; Commentarius de arte criticá, 1661, in-8°; De sua ad catholicos migratione, 1600, in-8°, etc.; Notationes critica in Phædrum, in Priapeta, Patavii, 1674, in-8°, qu'on peut joindre aux Variorum, etc., suspectarum lectiorum libri V, 1664, in-8°; Classicum belli sacri, 1619, in-4°; Collyrium regium, 1611, in-8°; Grammatica philosophica, 1664, in-8°, etc.

SCIPION (Publicus Cornelius), surnommé l'Africain, l'un des plus grands généraux de l'ancienne Rome, était fils de Publius- Cornélius Scipion, consul dans la seconde guerre punique. Il n'avait pas encore 18 ans qu'il sauva la vie à son père à la bataille du Tésin; et après la bataille de Cannes, il empêcha la noblesse romaine d'abandonner Rome. Son père et son oncle ayant perdu la vie en combattant contre les Carthaginois, il fut envoyé en Espagne à l'âge de 24 ans. Il en fit la conquête en moins de quatre années, battit l'armée ennemie, et prit Carthage-la-Neuve en un seul jour. La femme de Mandonius et les enfans d'Indibilis, qui étaient des principaux du pays, s'étant trouvés parmi les prisonniers, Scipion les fit mener honorablement à leurs parens. Ce fut dans cette occasion que par un

motif de continence il renvoya une jeune prisonnière à un seigneur celtibérien auquel elle était fiancée. Voy. ALLUCIUS. Cette douceur et cette générosité de Scipion contribuèrent beaucoup à ses conquêtes, Il mit fin à la guerre d'Espagne par une grande bataille qu'il donna dans la Bétique, où il défit plus de 50,000 hommes de pied et 4000 chevaux. Scipion porta ensuite la guerre en Afrique. Il vainquit en deux fameuses batailles les Carthaginois commandés par Asdrubal et par Syphax, roi des Numides, 203 ans avant J.-C. L'année suivante il défit Annibal à la bataille de Zama; Carthage se soumit alors à des conditions très - avanta geuses pour les Romains. Après cette victoire Scipion rentra triomphant dans Rome, 201 ans avant J. - Č., et mérita le nom d'Africain. Il fut consul une seconde fois, et suivit son frère en Asie 189 avant J.-C. A son retour les deux frères Pétilliens, tribuns du peuple, osèrent l'accuser de péculat, et même d'intelligences secrètes avec le roi Antiochus; mais Scipion se contenta de faire souvenir le peuple qu'il avait vaincu Annibal à pareil jour; puis il ajouta « qu'il était juste d'en aller rendre grâces aux dieux. » Alors le peuple, oubliant l'accusation et regardant Scipion comme son principal défenseur, l'accompagna dans tous les temples, comme si c'eût été le jour de son triomphe. Quelque temps après, piqué de l'ingratitude des Romains, il se retira à Linterne, dans la campagne de Rome, où il passa le reste de ses jours à l'étude et dans l'entretien des gens de lettres. Publius Cornélius Scipion son fils était aussi homme de lettres et très-éloquent. Il fut fait prisonnier dans la guerre d'Asie, et adopta le fils de Paul Emile, qui fut nommé le jeune Scipion l'Africain. M. l'abbé Séran de la Tour a donné, en 1738, in-12, une Histoire de Scipion l'A ricain, pour servir de suite aux Hommes illustres de Plutarque, avec les Observations du chevalier Folard, sur la bataille de Zama.

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duite de la guerre d'Asie contre Atiochus, auquel il livra une sanglante bataille dans les champs de Magnésie, près de Sardes, où les Asiatiques perdirent 50,000 hommes de pied et 4000 chevaux. Cette victoire procura à Scipion l'honneur du triomphe, et le fit surnommer l'Asiatique. Dans la suite il fut accusé par Caton le Censeur d'avoir détourné les deniers publics; mais lorsqu'on voulut saisir ses biens il s'en trouva si peu que sa pauvreté justifia son innocence et tourna la haine publique contre son accusateur.

SCIPION NASICA, fils de Cneïus Scipion Calvus et cousin de Scipion l'Africain, était éloquent, courageux, et doué d'une si grande vertu, qu'il fut estimé le plus homme de bien de la république, lorsqu'il eut ordre de recevoir chez lui la statue de la mère des dieux. Son fils mérita, par sa prudence et par ses belles qualités, d'être appellé les Délices du peuple romain.

SCIPION (Publius Emilianus), surnommé Scipion l'Africain - leJeune, était fils de Paul-Emile, et fut adopté par Scipion, fils de l'Africain. Il réunissait dans sa personne toutes les vertus de Scipion l'Africain son aïeul adoptif, et de Paul-Emilie son père. Il fut le plus grand homme de son siècle, obtint en Espagne une couronne murale pour avoir escaladé le premier les remparts d'une ville ennemie que les Romains attaquaient, et défit, dans un combat singulier, un général espagnol d'une grandeur démesurée. Il passa ensuite en Afrique,

où l'on avait commencé la troisième guerre punique, et sa valeur lui fit déférer la dignité de consul avant l'age requis, l'an 147 avant J.-C. L'année suivante il fut chargé de la guerre d'Afrique, prit et brûla Carthage, et mit fin à la troisième guerre punique. Il fut fait consul pour la dixième fois, l'an 134 avant J.-C., et fut envoyé en Espagne, où il prit et rasa Numance. Peu après son retour ayant, aspiré à la dictature, il fut trouvé mort dans son lit, ayant été assassiné par les Gracques, à ce que l'on crut. D'autres disent qu'il fut empoisonné par sa femme et par Cornélie, mère des Gracques. Il était très-habile dans les belles-lettres, aimait les sciences et les savans, et avait toujours auprès de lui, soit à Rome,

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soit dans les armées, Polybe et Pancetius, deux des plus beaux esprits et des plus judicieux écrivains de l'antiquité. SCOPAS, célèbre architecte et excellent sculpteur grec, natif de l'île de Paros, travailla au fameux mausolée qu'Artémise fit ériger à son mari à Halicarnasse. On admirait aussi sa colonne d'Ephèse, sa Vénus, etc. Il florissait vers 430 avant Jésus-Christ. SCORZA (SINIBALDO), excellent peintre et graveur, natif de Voltaggio, dans le territoire de Gènes, imita parfaitement les estampes d'Albert Durer, et excella à peindre des animaux, des fleurs et des paysages. Il s'appliqua aussi à la miniature. Il fut accusé d'une intelligence avec le duc de Savoie, et banni; mais il fut bientôt rappelé. Il mourut à Gènes en 1631, à 41 ans.

SCORDISQUES, qu'on croit être un détachement des armées de Belgius et de Brennus, habitaient la Pannonie, et s'étendaient jusque dans la Thrace. Sylla les soumit aux Romains. On n'en parle plus depuis le règne de-Tibère.

SCOT (JEAN). Voy. DUNS. SGOT ÉRIGENE (JEAN). Voy. JEAN SCOT ÉRIGÈNE.

SCOTTI (JULES-CLÉMENT), ex-jésuite, quoique profès des quatre voeux, professa la philosophie et la jurisprudence canonique à Padoue, où il mourut en 1669, à 67 ans. On lui attribue Monarchia Solipsorum, 1648, in-12, traduite en français par Restaut, 1721, in-12; De potestate pontificia in societatem Jesu, 1646, in-4o; De obligatione regularis, etc., 1647, in-40. SCOTUS. Voy. MARIANUS. SCRIBANIUS (CHARLES), fameux jésuite, né à Bruxelles en 1561, fut professeur, puis recteur de Bruxelles et d'Anvers, et enfin provincial de Flandre. Il mourut le 24 juin 1629, à 69 ans. Il a composé un très-grand nombre d'ouvrages qui ne sont pas estimés, et dont celui qui a fait le plus de bruit est son Amphithéâtre d'honneur, in-4o, en latin, où il avance et soutient des maximes si horribles contre

decin du temps d'Auguste ou de Tibère, est l'auteur de plusieurs ouvrages dont la meilleure édition est celle de Jean Rhodius.

SCRIMGER (HENRI), né à Dondée en Ecosse, d'une maison dont le chef a droit de porter l'étendard dans le royaume. Ulric Fugger, célèbre protecteur des savans, lui procura beaucoup de manuscrits grecs et latins. Scrimger alla à Genève pour les faire imprimer par Henri Etienne, qui était pensionnaire de Fugger. C'est là qu'il lui fit aussi imprimer les Novelles de Justinien. Après avoir professé la philosophie deux ans à Genève, il fut le premier qui y enseigna le droit. Ily mourut en 1571, à 65 ans. On a de lui une Histoire d'Ecosse imprimée sousle nom d'Henri d'Ecosse. Il avait fait aussi des notes sur Athénée, qui n'ont pas été publiées.

SCRIVERIUS (PIERRE), de llar lem, mort en 1653, à 63 ans, a donne des Notes sur plusieurs écrivains de l'antiquité, un Recueil d'historiens de Hollande sous le titre de Batavia illus trata,ou inferioris Germaniæ antiqui tates, 1611, in-4o, et quelques ouvra ges en hollandais sur son pays; pes hollandia, Harlemi, 1650, in-fol.

Princi

SCUDERI GEORGES DE), poète français, et l'un des plus féconds écrivains de l'académie française, naquit au Havre-de-Grace en 1501, d'une famille noble originaire d'Apt en Pr vence. Il devint gouverneur de NotreDame-de-la-Garde en Provence; et quoique ce gouvernement fût très-pe de chose, cependant comme Scuderi était encore plus fanfaron qu'indigent. il en fit une description magnifique dans une pièce de vers faite expres ce qui lui attira les railleries de Cha pelle et de Bachaumont, qui en parleni ainsi dans leur voyage:

C'est Notre-Dame-de-la-Garde,
Gouvernement commode et beau,
A qui suffit pour toute garde,
Un suisse avec sa hallebarde
Peint sur la porte du château.

la sûreté de la vie des princes, que Il conserva cette forfanterie pendant Pasquier et Casaubon disaient que ce toute sa vie, dans le temps même qu'il livre était plutôt un Amphithéâtre était dans la misère et qu'il mendiait d'horreur. Il le publia en 1606, sous le les secours du cardinal de Richelieu. nom de Clarus Bonarscius, qui est Il mourut à Paris le 14 mai 1667, à 66 l'anagramme de son nom. SCRIBONIUS LARGUS, ancien mé morte qu'en 1711. On a de lui u laissant un fils. Sa veuve n'est

ans,

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Que produira l'auteur après tous ces grands cris ?

La montagne en travail enfante une souris.

5o des Observations sur le Cid, et quelques autres écrits à ce sujet; 6o l'Apologie du théâtre; 7o des Discours politiques; 8° la Calloandre fidèle, traduite de l'italien d'Ambroise "Marini, en 3 vol. in-8°, etc. C'est cette prodigieuse facilité qui fit dire à BoiÍcau dans sa deuxième satire:

Bienheureux Scuderi dont la fertile plume Peut tous les mois sans peine enfanter un volume.

Tes écrits, il est vrai, sans art et languissans, Semblent être formés en dépit du bon sens ; Mais ils trouvent pourtant, quoi qu'on en puisse dire,

Un marchand pour les vendre et des sots pour

les lire.

SCUDERI (MADELEINE DE), Sœur du précédent, naquit au Havre-de Grâce en 1607. Elle s'acquit une si grande réputation par ses romans et par ses autres écrits, qu'elle fut surnommée la Sapho de son siècle. Mademoiselle de Scuderi remporta le prix d'éloquence à l'académie Française en 1671, par son Discours de la gloire. Le cardinal Mazarin lui laissa une pension par son testament. Le chancelier Boucherat lui en établit une sur le sceau; et le roi lui en donna une autre de 2000 livres en 1683. Mademoiselle de Scuderi entretenait commerce de littérature avec plusieurs savans, auxquels clie répondait en vers et en prose. Elle mourut à Paris le 2 juin 1701, à 94 ans. Ses principaux ouvrages sont 10 Artamène, ou le Grand Cyrus, 1650, 10 vol. in-8°, 2o Clélie, 1660, 10 vol. in-S°; 3o Célanire, ou la Promenade

de Versailles, 1698, in-12; 4o Ibrahim, ou l'Illustre Bassa, 1641, 4 vol. in-8°; 5o Almahide, ou l'Esclave reine, 1660,8 vol. in-8°; 6° Célinte, 1661, in-8°; 7° Mathilde d'Aguilar, 1667, in-8°; 8° des Conversations et des Entretiens, en 10 vol., etc. Ces 10 vol. de conversations sont ce que mademoiselle de Scuderi a fait de meilleur. Elle était de l'académie des Ricovrati de Padoue, et de toutes les autres académies où les personnes de son sexe peuvent être reçues.

SCULTET ( ABRAHAM), savant théologien protestant, né à Grumberg en Silésie le 24 août 1566, se fit admirer dans l'église protestante par ses prédications. Il devint ensuite profes'seur de théologie à Heidelberg, et fut envoyé au synode de Dordrecht, où il travailla en vain à mettre la paix entre les protestans. Il mourut à Embdem le 24 octobre 1626, après qu'on lui eut fait perdre sa chaire par les calomnies les plus atroces. Il avait été marié trois fois et ne laissa qu'une fille. On a de lui un livre intitulé Medulla patrum, 1634, in-4°, et plusieurs autres savans livres de théologie. Il était si laborieux qu'il avait écrit sur la porte de son cabinet d'étude :

Amice, quisquis huc venis,
Aut agito paucis, aut abi,
Aut me laborantem adjuva.

Il ne faut pas le confondre avec Christophe Scultet, natif de Stutgard, et ministre luthérien à Stettin, mort en 1646. Celui-ci a fait un bon Commentaire sur Job et d'autres ouvrages.

SCUPOLI (LAURENT), entra chez les théatins en 1571, à l'âge de 40 ans, et mourut en 1610; c'est à lui qu'on doit le Combat spirituel, traduit dans toutes les langues et imprimé une infinité de fois. L'original est italien. Comme l'auteur avait eu la modestie de ne pas se nommer, on l'a attribué à différentes personnes; mais enfin il passe pour constant que c'est Scupoli qui en est l'auteur.

SCYLAX, célèbre mathématicien et géographe de l'ile de Cariande, dans la Carie, florissait sous le règne de Darius, fils d'Hystaspes, vers 522 avant J.-C. Quelques-uns lui attribuent l'invention des tables géographiques. Nous avons sous son nom un

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