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mauvais succès aux janissaires, et résolut de les casser, pour leur substituer une milice d'Arabes; mais ils le prévinrent, et s'étant révoltés le 19 mai 1622, ils placèrent sur le trône son oncle Mustapha qui fit étrangler le jeune empereur le lendemain.

par

OSMAN II, fils de Mustapha II, vint au trone après la mort de son frère Mahomet V. Son règne peu fertile en événemens fut terminé par sa mort le 29 novembre 1757, âgé de 59 ans.

OSMOND, Osmundus (SAINT), célèbre évêque de Salisbury vers la fin du 11e siècle, était né en Normandie d'une famille noble. Il joignit à une grande connaissance des lettres beaucoup de prudence et les qualités guer rières. Ayant succédé à son père qui était comte de Séez, il distribua aux églises et aux pauvres la plus grande partie de ses revenus, et suivit en 1066 Guillaume-le-Conquérant en Angleterre. Ce prince récompensa Osmond en le faisant comte de Dorset, puis chancelier, et ensuite évêque de Salisbury. Il eut la faiblesse, pour plaire au roi, d'abandonner le parti de son archevêque Anselme; mais il s'en repen

tit presque aussitôt, lui en demanda

l'absolution et la reçut. Il corrigea la liturgie de son diocèse, la déchargea de plusieurs termes barbares et grossiers, et la mit dans un ordre commode. Cette liturgie, ainsi corrigée, devint dans la suite celle de toute l'Angleterre. Osmond mourut en 1099, et fut canonisé 350 ans après par le pape Calixte III.

OSORIO, en latin, Osorius ( JÉROME), né à Lisbonne en 1559, d'une famille noble, devint archidiacre d'Evora, puis évêque de Silves et des Algarbes. Il s'exprimait avec tant de facilité et d'éloquence, qu'on le sur nomma le Cicéron de Portugal. I mourut à Tavila, dans son diocèse, le 20 août 1580, à 74 ans. On a de lui des Paraphrases et des Commentaires sur plusieurs livres de l'Ecriture sainte, et des Traités estimés, De Nobilitate civili, De Nobilitate christianà: ces deux traités ont été traduits en français par la Guilletierre; De Glorid, DeRegis institutione, De rebus Emmanuelis Lusitanic regis, ouvrage excellent traduit en français par Simon Goulard, sous le titre d'ifistoire de

Portugal, 1581, 1587, in-fol. et in-; De Justitia calesti, De Sapientia; Epistola ad reginam Angliæ, etc. Tous ses ouvrages ont été recueillis et imprimés à Rome en 1592, en 4 tour. in-folio. Jérome Osorius son neveu, et chanoine d'Evora, a écrit sa vie.

OSSAT (ARNAUD D'), né à Cassagnabère, petit village'près d'Auch, de parens pauvres, se trouva orphelin et sans biens à l'âge de 9 ans. Il fut mis, quelques années après, au servive d'un jeune seigneur de son pays, appelé Castelnau de Magnoać, de la maison de Marca, qui était aussi orphelin. 11 fit ses études avec lui; mais il le surpassa bientot et devint son précepteur, ainsi que de deux autres enfans, cousins germains de ce jeune seigneur. Quand son éducation fut finie, il suivit le barreau, où son mérite lui procura la connaissance et l'estime de plusieurs personnes distinguées. Il obtint par leur protection une charge de conseiller au revêtu en 1588. Paul de Foix, qui était présidial de Melun, dont il était encore devenu archevêque de Toulouse, ayant été nommé ambassadeur à Rome par Henri III, emmena avec lui d'Ossat en qualité de secrétaire d'ambassade. Après la mort de ce prélat, arrivée en 1584, d'Ossat fut chargé des affaires de la France à la cour de Romc. II obtint du pape Clément VIII la réconciliation de Henri IV avec le saint Siége, et rendit au roi et à l'état les services les plus importans. Il fut nommé à l'évêché de Rennes, puis fait cardinal en 1598, et eut l'évêché de Bayeux en 1601. Il mourut à Rome le 13 mars 1604, à 68 ans. C'était un homme d'une pénétration prodigieuse, et qui prenait son parti avec tant de discernement, que dans toutes les affaires et les négociations dont il fut chargé, il est impossible de touver une fausse démarche. Il sut allier dans un degré éminent la politique avec la probité, et s'acquit une estime universelle. Nous avons de lui Expositio in disputationem Jacobi Carpentarii de methodo, Paris, 1564, in-40: c'est une défense de la dialectique de père Ramus son maitre, contre Charpentier; un grand uombre de Lettres, qui passent avec raison pour un chef-d'oeuvre de politique: les meilleures éditions sont celles d'Amelot de la Houssaye, à Paris,

1698, 2 vol. in-4°,et Amsterdam, 1708, 5 vol. in-12.

OSSIAN, barde ou druide d'un rang inférieur, dont l'emploi était de chanter les exploits de la nation, naquit en Ecosse dans le 3° siècle. Dès qu'Ossian put porter les armes, il accompagna son père Fingal dans toutes ses expéditions, principalement en Irlande. Îl lui succéda dans le commandement, jusqu'à ce que, aveugle, infirme, privé de son fils, qui avait été tué en trahison, il fut obligé de le quitter. Alors, pour charmer son ennui, il chanta les exploits de ses amis, surtout ceux de son fils Oscar. La veuve de ce fils, nommée Malvina, resta toujours attachée à son beau-père. Elle apprenait par cœur les poëmes d'Ossian, et les transmettait de même; c'est ainsi qu'ils ont été conservés pendant 1400 ans, jusqu'à ce que M. Macpherson parcourut le nord de l'Ecosse et les îles Hébrides pour recueillir ces poésies et celles des anciens bardes, et les fit imprimer, avec la traduction anglaise, à Londres, 1662, un vol. in-fol. Feu M. Le Tourneur en a donné une traduction française, avec des notes, en 1777, 2 vol. in-8°.

OSSONE (DON PIERRE GIRON, duc d'), après s'être distingué dans les guerres des Pays-Bas, devint gentilhomme de la chambre du roi d'Espagne, et chevalier de la Toison-d'or. Il s'opposa de tout son pouvoir à l'expulsion des Maures qu'il jugeait préjudiciable à l'État, et fut successivement vice-roi de Sicile et de Naples. Ce fut dans ce dernier poste qu'il se rendit redoutable aux Vénitiens, non-seulement par des courses continuelles dans le golfe, mais encore par la part qu'il eut à la conjuration de Jaffier, qui n'allait pas moins que d'égorger le sénat, et de porter le fer et le feu dans Venise. Il est encore incertain si c'est lui ou le marquis de Bedmar, ambassadeur à Venise, qui en conçut le projet. Quoi qu'il en soit, on le soupçonna à la cour d'Espagne d'aspirer à la souveraineté de Naples. Il fut mis en prison, où il mourut en 1624, avant d'être jugé. Gregoreo Leti a écrit sa Vie en 3 vol. in-12.

OSSUN. Voy. AUSSUN.

OSTERVALD ( JEAN-FRÉDÉRIC ), naquit en 1663, à Neuchâtel, d'une famille noble et ancienne, et fut fait pasteur à Neuchâtel en 1699. M. Os

et

tervald s'acquit la plus haute réputation par ses talens, par ses vertus, par son zèle à former des disciples et à rétablir la discipline ecclésiastique. Il fit plusieurs établissemens pieux, et mourut en 1747, regretté de tous ceux qui l'avaient connu. On a de lui un grand nombre d'ouvrages très-estimés des protestans; les principaux sont, 10 Traité des sources de la corruption, in-12: c'est un bon traité de' morale; 2° Catéchisme ou instruction dans la religion chrétienne, in-8° : ce catéchisme est très-estimé; il a été traduit en allemand,en hollandais et en anglais. L'Abrégé de l'Histoire sainte qui est à la tête fut traduit et imprimé en arabe pour être envoyé aux Indes orientales, par les soins de la Société royale pour la propagation de la foi, et cette Société, établie à Londres, fit à M. Ostervald l'honneur de l'admettre au nombre de ses membres; 3 Traité contre l'impureté, in-12 :il est exact, et écrit avec beaucoup de sagesse; 4° une édition de la Bible française de Genève, avec des Argumens et des Réflexions, in-fol.; 5o un Recueil de Sermons, in-8°; 6o Ethica christiana; 7 Theologiæ compendium; 8° Traité du ministère sacré ces trois derniers Traités ont été recueillis de ses leçons et imprimés à son insu ; ce qui n'empêche pas qu'ils ne soient estimés. M. Jean-Rodolphe Ostervald son fils ainé, pasteur de l'église française à Bale, a donné au public un Traité intitulé Les Devoirs des communians, in-12, qui est estimé des pro

testans.

OSTIENSIS. Voy. HENRI DE SUZE. OSWALD (SAINT), roi de Northumberland en Angleterre, fut obligé après la mort d'Edelfrid son père, arrivée en 617, de se réfugier chez les Pictes, et de là en Irlande, parce que Eduin son oncle s'était emparé de son royaume. Il se fit chrétien durant sa retraite, revint ensuite dans son pays, défit Cedwal, roi des anciens Bretons, dans une grande bataille, où ce roi fut tué, et réunit les deux royaumes de Northumberland. Il bâtit dans ses états un grand nombre d'églises, fonda plusieurs monastères, et fut tué, en 642, dans un combat contre Penda, roi de Mercie.

OSWALD (ERASME), habile écri

vain et mathématicien allemand du 16e siècle, fut professeur d'hébreu et de mathématiques à Memmengen, à Tubinge et à Fribourg, et mourut en 1579, à 68 ans. On a de lui une traduction, en hébreu, du Nouveau Testament, et d'autres ouvrages traduits de l'hébreu.

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OSYMANDYAS, fameux roi d'Egypte, fut, selon quelques auteurs, le premier monarque qui rassembla un grand nombre de livres, pour en faire une bibliothèque. Il donna à cette curieuse collection le titre de Pharmacie de l'âme. De tous les monumens des rois de Thèbes celui d'Osymandyas était un des plus superbes. Il était composé de la bibliothèque dont nous venons de parler, de portiques, de temples, de vastes cours, du tombeau du roi et d'autres bâtimens. On ne peut lire sans surprise ce que Diodore raconte de la magnificence presque incroyable de ce monument et des sommes immenses qu'il avait coûté. Entre autres merveilles, on y voyait une statue dans la posture d'une personne assise, et qui était la plus grande de toute l'Egypte, la longueur d'un de ses pieds étant de plus de sept coudées. Ce qui rendait cette pièce un chefd'œuvre admirable, n'était pas seulement l'art du sculpteur, mais aussi la beauté de la pierre qui était parfaite dans son genre. On y lisait l'inscription suivante: «Je suis Osymandyas, roi des rois; celui qui voudra connaître ma grandeur, ou en quoi je mens, qu'il me surpasse en quelqu'un de mes ouvrages. » Ce prince soumit les Bactriens qui s'étaient révoltés. On ne sait pas au juste en quel temps il vivait. Tout ce que Diodore en dit, c'est qu'il fut un des princes qui régnèrent entre Menés et Myris; mais si ce qu'il dit de la bibliothèque d'Osymandyas est véritable, son règne doit avoir été plus récent.

OTHELIO, Othelius (MARC-ANTOINE), célèbre jurisconsulte, natif d'Udine, enseigna le droit à Padouc jusqu'à l'âge de 80 ans, avec un succès et un applaudissement universel. Il se faisait tellement aimer de ses écoliers par sa douceur et par son caractère, qu'ils lui donnaient ordinairement le nom de père. Il mourut en 1628. On a de lui Consilia, De jure dotium, De

Pactis, et des Commentaires sur le droit civil et canonique.

OTHMAN ou OSMAN, fameux et 3 calife des musulmans, depuis Mahomet, succéda à Omar en 643 de Jésus-Christ, à 70 ans. Il fit de grandes conquêtes par Moavie son parent, et général de ses armées, et fut tué dans une sédition qui s'eleva contre lui, l'an 655 de Jésus-Christ. C'était un prince doué des plus grandes qualités; il supprima plusieurs copies défectueuses de l'Alcoran, qui s'étaient répandues, et fit publier l'Alcoran d'après l'original qu'Abubeker avait mis en dépôt chez Aysha, l'une des veuves de Mahomet. Ali, chef des révoltés, lui succéda; mais Moavie vengea sa mort. C'est ce Moavie, qui, s'étant rendu maître de l'île de Rhodes en 654, fit briser le célèbre colosse du soleil, et en fit porter les morceaux à Alexandrie sur 900 chameaux.

OTHON (M. SALVIUS), septième empereur romain, était fils de Lucius Othon et d'Albia Térentia. Il devint favori de Néron par la conformité de ses mauvaises inclinations avec celles de ce prince, et débaucha Poppée, femme de Crispinus Rufus, chevalier romain, puis l'épousa; mais Néron la lui enleva, et l'envoya en Portugal, en qualité de gouverneur; Othon s'attacha ensuite à Galba, qui succéda à Néron l'an 68 de J.-C. Il croyait que ce prince l'adopterait; mais voyant que Pison avait été préféré, il les fit assassiner tous deux, et se fit proclamer empereur, l'an 69 de J.-C. Peu de temps après, son armée ayant été défaite à la bataille de Bedriac, par celle de Vitellius, il se tua de désespoir, le 15 avril de la même année 69, n'ayant régné que quatre mois. Ses dernières paroles, « Il vaut mieux qu'un périsse pour tous, que tous périssent pour un», lui méritèrent des regrets; il y'eut plusieurs soldats qui se jetèrent dans son bûcher.

OTHON Ier, le Grand, empereur d'Allemagne, succéda à l'empereur Henri ler son père, en 936. Il vainquit les Hongrois et les Bohémiens, et réduisit quelques rebelles qui avaient conspiré contre sa vie. Quelque temps après, il marcha en Italie, et défit le roi Bérenger, qui tenait Adélaïde assiégée dans la forteresse de Canosse. Othon

1

prit Pavie, délivra Adélaïde et l'épousa en 951. Cette princesse était fille de Rodolphe, roi de Bourgogne, et veuve de Lothaire, roi d'Italie. De retour en Allemagne, il apprit que Ludolphe son fils aîné, avait conspiré contre lui avec plusieurs autres princes de l'empire. Il prit Ratisbonne, défit l'armée de son fils, qu'il reçut en grâce quelque temps après, et tournant ses armes contre les Hongrois, il remporta sur eux en 955, une victoire signalée, où le duc de Worms fut tué avec deux princes tartares. L'empereur fit couronner son fils à Aix-la-Chapelle en 961, et marcha en Italie au secours du pape Jean XII, contre lequel le roi Bérenger commettait mille violences. Il conquit la Lombardie, fit couronner Othon son fils à Aix-la-Chapelle en 962, et envoya Béranger avec sa femme, Gilles Willa, prisonniers en Allemagne. Mais le pape ayant reçu dans Rome Adalbert, fils de Bérenger, Othon le fit déposer, et élire à sa place Léon VIII. A peineOthon était sorti de Rome que les Romains se révoltèrent. L'empereur prit Rome en 964, envoya prisonnier en Allemagne Benoit V, successeur de Jean XII, vainquit Adalbert, et remit en 967 Jean XIII en possession de la ville de Rome. Il mourut à Magdebourg le 7 mai 973. C'est l'un des plus grands empereurs que l'Allemagne ait eus. Il aimait la justice, et avait beaucoup de clémence et de magnanimité.

OTHON II, empereur d'Allemagne, surnommé le Sanguinaire, et la pále mort des Sarrasins, fils d'Othon Ier et d'Adélaïde sa seconde femme, succéda à son père le 13 mai 973. Il avait défait les Grecs et les Sarrasins avant la mort d'Othon Ier, et il mit à la raison Henri de Bavière son cousin, qui s'était fait proclamer empereur à Ratisbonne. Quelque temps après, ayant donné à Charles, frère unique de Lothaire, roi de France, la basse Lorraine, à condition qu'il lui en ferait hommage, Lothaire, indigné de ce procédé, lui déclara la guerre, prit et pilla Aix-la-Chapelle en 978, soumit la Lorraine, et remporta une grande victoire sur les troupes impériales. La paix se fit entre ces deux princes en 980, et Othon marcha en Italie contre les Grecs, lesquels, étant secourus des Sarrasins, le défirent entièrement en 982. Othon échappa avec

peine; on dit même qu'il fut fait prisonnier en cette bataille, mais qu'il se racheta avant que d'être reconnu. II prit ensuite et brûla Bénévent, et mourut à Rome de chagrin, ou de la blessure d'une flèche empoisonnée, le 7 décembre 983, après un règne de 10 ans. Othon III son fils lui succéda,

que son

OTHON III, empereur d'Allemagne, surnommé le Roux, et le Miracle du monde,succéda à son père Othon II, à l'âge de 12 ans, en 983. Sa minorité causa des troubles au commencement de son règne; mais ils furent heureusement apaisés. Aussitôt áge lui permit de prendre les rênes de l'empire, il fit voir qu'il était très-digne de les avoir entre les mains. La plus fâcheuse affaire qu'il eut sur les bras fut à Rome, où Crescentius s'arrogea la souveraine puissance, et chassa le pape Grégoire V. Cet usurpateur se prépara à une vigoureuse défense, lorsqu'il apprit qu'Othon marchait vers Rome pour le châtier; mais il ne résista guère, et fut contraint de se rendre en peu de jours, avec l'anti-pape qu'il avait créé sous le nom de Jean XVI. Celui-ci fut fouetté, aveuglé, et tué par la populace avant que l'empereur eût eu le temps de le condamner, et Crescentius fut mis à mort: ceci arriva en 998. Le pape Grégoire V étant mort peu de temps après son rétablissement, Othon fit élire en se place le fameux Gerbert, son précepteur, qui prit le nom de Sylvestre II. Ce fut à la prière de ce pape qu'Othon donna à l'église de Verceil la ville même de Verceil avec toute l'autorité publique, et cette donation est la première où l'on voit la puissance publique donnée à une église sans aucune borne. L'empereur étant retourné en Allemagne, le peuple de Rome se souleva de nouveau en 1001, n'aimant point à dépendre des Allemands. On flatta Othon qu'en se montrant seulement avec sa majesté impériale, chacun rentrerait dans son devoir; mais il éprouva tout le contraire, car le peuple,voyant qu'il n'avait presque aucunes troupes avec lui, l'enferma dans son palais, et l'on ne sait ce qu'il serait devenu, si Hugues, marquis de Toscane, et Henri, duc de Bavière, ne fussent accourus à Rome, et n'eussent amusé le peuple par diverses propositions, jusqu'à ce qu'ils eussent

fourni à l'empereur les moyens de s'évader. Othon, qui avait de bonnes troupes en Italie, avec lesquelles il avait pris Capoue sur les Sarrasins, rentra dans Rome bien accompagné,et châtia les rebelles. Il mourut à Paterne, petite ville d'Italie, en reprenant le chemin de l'Allemagne, le 28 janvier 1002, par des gants empoisonnés que la veuve de Crescentius lui donna, pour se venger de ce qu'il n'avait point voulu l'épouser, selon sa promesse, après avoir obtenu d'elle ce qu'il voulait. Ce que l'on trouve dans plusieurs écrivains, qu'il fit brûler en 998 Marie d'Aragon sa femme, convaincue d'adultère, est une fable, puisqu'il ne fut jamais marié.

OTHON IV, surnommé le Superbe, fils de Henri-le-Lion, duc de Saxe, et de Mathilde d'Angleterre, se fit couronner roi des Romains en 1198, après la mort de l'empereur Henri VI, et fut entièrement défait en 1206 par Philippe, duc de Souabe, frère de Henri VI et tuteur de Frédéric II; mais il rétablit ses affaires par le secours du pape Innocent III, qui le couronna empereur le 4 octobre 1209. Ce prince, voulant faire valoir ses droits et son autorité en Italie, se brouilla avec Innocent III son bienfaiteur, et en fut excommunié et déposé en 1210. Depuis ce temps ses affaires déchurent de jour en jour. Il fut vaincu par Philippe-Auguste à la bataille de Bouvines, le 2 juillet 1214, et mourut abandonné de tout le monde, au château de Hortzbourg, le 19 mai 1218, sans laisser d'enfans.

OTHON (SAINT), évêque de Bamberg et apôtre de Poméranie, naquit en Souabe vers 1069. Il devint chapelain et chancelier de l'empereur Henri IV, puis évêque de Bamberg en 1100. Il convertit Uratislas, duc de Poméranie, avec une grande partie de ses sujets, et mourut à Bamberg le 30 juin 1139. On a de lui une Lettre à Paschal II.

OTHON DE FRISINGEN, ainsi nommé parce qu'il était évêque de cette ville au 12 siècle, était fils de Léopold, marquis d'Autriche, et d'Agnès, fille de l'empereur Henri IV. Il vint en France faire ses études dans l'univer

sité de Paris, puis se retira dans le

T. IV.

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monastère de Morimond, dont il devint abbé. Il fut évêque de Frisingen en 1138, accompagna l'empereur Conrad dans la Terre-Sainte, et mourut à Morimond le 21 septembre 1158. On a de lui une Chronique en sept livres, depuis le commencement du monde jusqu'en 1146. Cette Chronique est utile pour l'histoire des 10°, 11 et 12o siècles. Elle a été continuée jusqu'en 1210 par Othon de Saint-Blaise. On a encore d'Othon de Frisingen un Traité de la fin du monde et de l'Antéchrist, et deux Livres de la vie de l'empereur Frédéric Barberousse. L'un et l'autre se trouvent dans les recueils de Pistorius, Muratori, etc., et séparément.

OTHONIEL, fils de Cenez et parent de Caleb, ayant pris Dabir, autrement Cariath-Sepher, épousa Axa, fille de Caleb, celui-ci l'ayant promise en mariage à celui qui prendrait cette ville des Cananéens. Dans la suite les Israélites ayant été assujettis pendant huit ans par Chusan Rasathaïm, roi de Mésopotamie, Othoniel fut suscité de Dieu, vainquit ce prince, et ayant délivré de servitude les Israélites, il en fut le juge, et les gouverna en paix pendant 40 ans. Il mourut 1344 avant J.-C.

OTTER (JEAN), né à Christianstadt en 1707, passa en France, où il fit abjuration du lutheranisme. Le cardinal de Fleury lui donna un emploi dans les postes, et l'envoya dans le Levant en 1734, d'où il ne revint que 10 ans après. Le but de sa mission était de rétablir le commerce des Français en Perse. A son retour il fut attaché à la bibliothèque du roi en qualité d'interprète des langues orientales, et fut nommé en 1746 professeur royal de la langue arabe. II mourut en 1748, après avoir été reçu de l'académie des inscriptions. Il a donné la Relation de son voyage en 2 vol. in-12.

OTTFRIDE ou OTFRIDE, Otfridus, savant et pieux moine allemand, florissait vers le milieu du ge siecle. Il passa la plus grande partie de sa vie dans le monastère de Weissembourg, dans la basse Alsace, et fit de grands progrès dans la littérature sacrée et pro fane. Il épura la langue allemande qu'on appelait alors théodisque où

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