dattes, des faits, des fiéges, des batailles, & de tous les autres évé nemens, fi elle eft deftituée de la connoiffance des refforts fecrets qui mettent tout en mouvement, ne nous préfente, à proprement parler, qu'un fquéléte, qui a tous fes os, tous fes nerfs, & toutes les parties du corps, mais qui eft fans vie. paux ca J'essaierai, dans cette Préface, Princide donner une légére idée des Pes, de principaux caractéres du Peuple que, & Romain, des régles de conduite princifur lefquelles étoit fondé fon gou. ractéres vernement, & des moiens qui ont mains. le plus contribué à l'établissement de fa grandeur. des Ro pour culte des LES ROMAINS, dès l'origi Refpe& ne & la naissance de leur ville, éta- la religion blirent pour principe fondamental &pour le de leur Politique la crainte des dieux. dieux, & le respect pour la religion. De là cette multitude de temples, d'autels, de facrifices; de là " les augures, les aufpices, & tant de fortes de divinations; de là ces vœux fi fréquens formés dans les preffans befoins de l'Etat, & accomplis avec une fi fcrupuleuse exactitude. Preuve a certaine, dit Séné que, de l'existence d'un Etre fuprême attentif à nos befoins. Car quelle apparence que tous les mortels, dans tous les tems & dans tous les pays, euffent donné de concert dans cette folie, de s'adreffer fans ceffe à une Divinité fourde & impuiffante, dont ils n'auroient pu efpérer aucun fecours? Les Romains fe trompoient dans l'objet, mais ils raifonnoient jufte dans le fond. Perfuadés par le feul bon fens, ou plutôt par un reste de religion naturel. le, qui n'a pu s'effacer entiérement du coeur des hommes, que la Di vinité a Quod profectò non /ficaces deos; nifi nof fieret, nec in hunc fu- fent illorum beneficia rorem omnes mortales nunc ultro oblata,nunc confenfiffent,alloquen-orantibus data, Senec, di furda numina &inef.de benef, lib.4. cap.4. vinité difpofe de tout dans le gouvernement de l'Univers; que c'eft elle qui diftribue aux hommes, felon fon bon plaifir, l'esprit, la raison, la prudence, la fermeté d'ame, le courage, & toutes les autres qualités d'où dépend le fuccès des entreprifes, il étoit convenable qu'ils imploraffent la Puiffance Célefte d'où émanent tous ces dons avantageux, & que par des confultations religieufes ils tâchaffent d'en découvrir les arrangemens & les volontés pour en mériter la protection. Heureux, fi avec de telles difpofitions, ils avoient connu le vrai Dieu! On ne peut croire combien cet te conviction de la Divinité, qu'ils. eroioient être présente & présider à tout, gravée profondément dans l'a me encore tendre des enfans par l'éducation, par l'inftruction, par les difcours des parens, & fur tout: par la vûe des cérémonies publiques, fefoit dans la fuite une vive impref A 5 fiom fion fur leurs efprits. La fainteté des fermens, qui fe font comme fous les yeux de la Divinité, ne fut nulle part refpectée comme à Rome.. Les foldats, quelque mécontens &emportés qu'ils fuffent, n'ofoient quitter leur Généraux, parce qu'ils. s'étoient liés à eux par le ferment. Dans une longue fuite de fiécles, perfonne ne donna jamais au Cenfeur une fauffe déclaration de fes. biens. La religion arrétoit la fougue des grandes paffions. Elle rendoit les hommes plus dociles & plus. foumis à l'autorité légitime. C'étoit un lien qui uniffoit étroitement les citoiens d'une même ville, les fujets d'un même Etat. En un mot, c'étoit le plus puiffant motif qu'on pût emploier pour inspirer du courage dans les combats & dans les dangers. Cicéron rend fur ce fujet un témoignage glorieux à fa nation.. » Nous دو », Nous avons beau nous flater, وو واو " دو وو. APRES LES DIEUX, ce que Amour les Romains avoient de plus cher, de la pa a Quàm volumus li-, unâ fapientia, quòd cet ipfi nos amemus: ta- deorum immortalium, men nec numero Hi-numine omnia regi gupanos, nec robore Gal-bernarique perfpexilos, nec calliditate Pee-mus, omnes gentes na nos, nec artibus Græ- tionefque fuperavicos,.... fed pietate, ac mus. De Harufp. refp.. religione, atque hacin. 19. trie. |