C'eft celle que vous trouverez dans nos Memoires, Juillet 1733, art. 56, p. 1200 au fujet du Jubilé de Lyon. Quand Georges Dieu crucifiera, Quand Marc le ressuscitera, Et lorfque Jean le portera, Le Jubilé dans Lyon fera. A la place du dernier Vers mettez Alors le monde finira. Et vous aurez la prophétie en queftion. Elle dit que le monde doit finir dans l'année où le Vendredi Saint arrivera le jour de S. Georges; Pâques le jour de S. Marc: & la Fête-Dieu le jour de S. Jean-Baptifte. Ce qui fe trouve jufte en cette année 1734, comme cela s'eft trouvé aux années 1666, 1546, 1451, & toujours en remontant, & comme cela fe trouvera en allant en avant. Le badinage de celui qui a imaginé de fixer la fin du monde en ces années eft du moins fpirituel, en ce qu'il fçavoit bien que fa prophétie venant à s'évanouir en 1666 par exemple, elle renaîtroit parmi le peuple en 1734, & ainsi de fuite, à caufe des longues révolutions qui ramenent après un grand intervalle ce concours de Fêtes. Mais la prétendue prophétie du Cardinal de Cusa n'a rien de fixe, rien de déterminé. Il vous donne fucceffivement quatre époques, prétendant vous fixer à chacune, & ne vous fixant à aucune en effet. Il fe coupe & fe dément à chaque inftant dans fon calcul; ce que ne fait pas le quatrain populaire. D'où il faut conclure que ce quatrain eft la vieille Chanfon du Milantrope, qui vaut mieux que le Sonnet frelaté de l'Homme de Cour. Revenons à la conjecture. » On trouve beaucoup d'autres » écrits fur ce fujet. Car bien des "gens fe font fatigué la tête fur-tout » cela. Mais la differente maniere d'envifager ces chofes, les a tous "jettés dans autant de fyftêmes qui " ne s'accordent point, parce que » chacun abonde en fon fens. Il s'eft déja écoulé bien des années que des » Sçavans même ne croyoient pas » devoir venir. Plufieurs fyftêmes fur » la prophétie de Daniel fe font pa 17. REFLEX. La demande & la réponfe font fort utiles au monde, comme l'on voit. Philon apparemment avoit vû & entendu tout cela un inftant avant que Moïfe mourûr, autrement il n'en fçauroit pas plus fur la chronologie jufqu'à Moïfe, que Moïfe n'en a écrit. Les Apôtres contemporains de Philon n'en ont pas tant fçû que lui. Prenons donc ce que Philon nous donne. Passe pour Philon. Mais notre Conjectureur eft malheureux à citer cet homme Juif, & par conféquent veridique; (vide infrà) car Philon met, quatre moitiés font paffées. Quatuor femis tranfierunt: deforte qu'il admet fix moitiés, & que notre Auteur en admet quatre. En verité c'eft un peu trop de part & d'autre ; & il y a ici au moins la moitié plus de moitiés qu'il n'en faut. Allons plus avant. » Sur ce pied-là, Dieu découvrit à » Moïfe toute la fuite du tems dif» tribué en quatre parts, dont les » deux premieres comprenoient le "tems paffé, & les deux autres le tems à venir. Donc, igitur, (ce donc » donc eft merveilleux) de ces qua »tre parts la premiere s'étend depuis » Adam jufqu'au déluge. Donc, igi»tur, la feconde depuis le déluge jufqu'à Moïfe, la troifiéme depuis "Moïfe jufqu'au Chrift, & la qua» triéme depuis le Chrift jufqu'à la » fin du monde. Donc, igitur, le » dernier quart a commencé à la Ré "furrection de Chrift. « " ور 18. REFLEX. Notre Auteur, que l'on fuppofe un Géometre ( c'est-àdire le Cardinal de Cufa) n'eft pas plus Géometre dans fes donc, qu'éxact dans fes citations. Car que fait ici la Réfurrection de J. C. comme la tête du dernier quart du Tems? Il auroit auffi bien conclu pour l'Af.. cenfion qu'il nous a propofée tout d'abord. Mais n'interrompons pas trop le fil de ce raifonnement. Re prenons. » C'eft pour cela que les Saints l'appellent ( ce dernier quart) les » derniers tems, la fin des ficcles. » Et quoique les Juifs véridiques, les Septante, Jofeph & Philon foient fort peu d'accord fur la maniere Janvier 1734. دو 39 B C'est celle que vous trouverez dans nos Memoires, Juillet 1733, art. 56, p. 1200 au fujet du Jubilé de Lyon. Quand Georges Dieu crucifiera, Et vous aurez la prophétie en queftion. Elle dit que le monde doit finir dans l'année où le Vendredi Saint arrivera le jour de S. Georges; Pâques le jour de S. Marc: & la Fête-Dieu le jour de S. Jean-Baptifte. Ce qui fe trouve jufte en cette année 1734, comme cela s'eft trouvé aux années 1666, 1546, 1451, & toujours en remontant, & comme cela fe trouvera en allant en avant. Le badinage de celui qui a imaginé de fixer la fin du monde en ces années eft du moins fpirituel, en ce qu'il fçavoit bien que fa prophétie venant à s'évanouir en 1666 par exemple, elle renaîtroit parmi le peuple en 1734, & ainfi de |