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nal de Cufa eft infenfée de tout point. Cette feconde propofition conceurt à prouver la premiere.)

PREUVE. Le détail de calcul qu'on a fait dans les réflexions précedentes, fans compter le refte, eft une démonftration. Nous nous en tenons là.

Nous aurions pû parler ici d'autres prophéties de pareil acabit, fi nous n'avions eû peur de påffer les bornes d'un Livre périodique. Ce fera pour une autre fois, fi l'on nous en donne occafion.

A l'égard de la conjecture prétendue du Cardinal de Cufa, nous devons dire que le feu P. Sanadon avoit fait un Ecrit affez ample à ce fujet. Nous avons fait ufage de plufieurs de fes réflexions; & il eft jufte de lui en faire honneur. Voyez l'éloge de ce Pere, au Mercure, année 1733, mois de Décembre, pag. 2624.

ARTICLE II.

ANNUS POLITICUS, &c. ou Année Politique, partagée en douze Difcours ou Traités, Crititiques - Politiques, & PolitiquesHiftoriques, dans lesquels on établit les principes les plus nécessaires à un Prince qui doit regner; Ouvrage compofé pour le Séréniffime Prince Electoral de Baviere, &c. Par M. de Wilhelm, Confeiller intime de l'Electeur. A Munick, chez la Veuve Riedlin. 1731. in-fol. pages 548. fans la Préface.

D. L.

Monfieur de Wilhelm avoit témoigné fon zele pour la gran

deur de fes Maîtres dans un Ouvrage intitulé: Vindicia augusta gentis Carolo Boica, dont l'extrait fe trouve dans le mois d'Août de l'année derniere. Aujourd'hui fes vûës s'étendent plus loin; elles ne font pas moins nobles. Il a cru qu'il devoit encore à fa Patrie, de contribuer à former dans le jeune Prince deftiné à gou

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verner un jour la Baviere, un fuc= ceffeur des Héros de fon illuftre Maifon; & c'est le plan qu'il exécute dans ce Livre. L'éducation des Princes, eft fans contredit de tous les objets le plus intéreffant pour une Nation & le plus précieux aux yeux de quiconque penfe d'une maniere relevée. Un Citoyen vertueux moins effrayé des dangers de la Cour, qu'encouragé par l'amour du bien public, confacre avec ardeur tout ce qu'il a de lumieres & d'expérience à réuffir dans un emploi fi délicat. Peu touché de l'honneur qui y eft attaché, il l'eft infiniment de penfer que de fes foins, de fes travaux dépendent pour l'ordinaire le bonheur des peuples & la fortune de l'Etat. C'eft fans doute à des motifs fi parfaits, plus encore qu'à l'efprit en quelque façon, que nous fommes redevables de tant d'excellens Ouvrages, qui, quoique dans des genres differens, tendent tous à la même fin. Deux célebres Prélats furzout, ont acquis de nos jours dans cette route une gloire éclatante.

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L'un (a) en développant toutes les richeffes de l'érudition, a tranfporté, pour ainsi dire, fon augufte Eleve dans tous les tems, a dévoilé fucceffivement à fes yeux les deftinées & les révolutions des Empires, lui: a préfenté pour modele tous les Héros de l'Hiftoire, & ne lui a fi fou vent répété que la nature entiére s'humilioit devant l'Eftre fuprême, que pour en faire un grand Prince devant le monde. L'autre, (b) prenant un chemin peut-être plus naturel, avec toutes les graces dulangage & dans une action fuivic, nous a tracé le tableau le plus touchant du cœur humain. S'il a réuffi à peindre les paffions, il n'a pas moins excellé à en indiquer les veritables remedes & à les faire goûter. Il a montré finement des écueils; il a appris plus sûrement à les éviter, La morale la plus pure & la plus raifonnable brille prefque à chaque page de l'Ouvrage, la politique y eft tou

(a) M. de Meaux Hiftoire univerfelle.

(b) M. de Cambray, Telemaque.

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jours d'accord avec la raifon & la verité. Quiconque parmi les enfans des Rois fe formera d'après ce modele deviendra le Souverain le plus fage & le plus aimable de tous les Maîtres. Chaque Nation a fes goûts particuliers. Il n'eft pas étonnant que M. de Wilhelm fe foit reglé fur celui de fon pays. S'il n'eft pas tout-àfait conforme à nos idées, il n'en eft pas moins propre au deffein que l'Auteur fe propofe. Il intitule fon Livre Année Politique. Douze Difcours ou Traités y tiennent la place, qu'occupent les douze mois dans l'année naturelle, & traitent des vertus ou des maximes les plus utiles pour un parfait gouvernement. Chaque Difcours eft compofé de deux Parties. La premiere justifie la neceffité & les avantages de la vertu ou de la maxime dont il s'agit; la feconde confirme les raifonnemens de la premiere par quelque exemple fameux dans ce même genre, & ces exemples font tous choifis dans la Maison de Baviere. Ils ôtent aux leçons ce qu'elles ont naturellement d'auftere,

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