POUR L'HISTOIRE Des Sciences & des beaux Arts, Janvier 1734. A PARIS, 31472 XXXXXXXXXX AVERTISSEMENT. P Ersonne n'ignore que ce Journal Litteraire doit son établissement à la protection de Monseigneur le Duc du Maine, & qu'il a cours depuis l'année 1701 sous le titre de Memoires de Trévoux pour fervir à l'Histoire des Sciences & des beaux Arts. En vertu du Privilége que les Jefuites ont obtenu de Sa Majesté, cet Ouvrage périodique, qui a paru & qui continuera de paroître sous les aufpices de fon Altesse Séréniffime, sera déformais imprimé à Paris & distribué chez Chaubert commencer du mois de Janvier de de l'année 1734 A د à Ce nouvel arrangement procure un double avantage aux continuateurs du Journal. L'Ouvrage ne sera plus, comme auparavant, abandonné à la difcrétion d'un Libraire de Province; & imprimé sous leurs yeux, il aura du moins le mérite des Livres retouchés, revûs & corrigés de la main même des Auteurs. De plus, ils auront la fatisfaction de servir le Public à point nommé, sans être affervis à la difficulté du transport, ou au caprice, ou aux lenteurs d'un commissionnaire. On peut bien présumer que les Continuateurs font engagés plus que jamais à redoubler leur attention & leurs foins, pour remplir avec honneur le plan qu'ils se sont tracés d'un Journal aussi intéressant par le choix & par la variété des sujets, que par la manière de les traiter. 11 feroit inutile, & encore plus téméraire d'ofer se répondre du succès; c'est au Public de décider fur ces fortes d'Ouvrages, & d'en apprétier la valeur. Ainfi, fans faire parade des divers talens qu'on a réunis en commun pour donner à ces Mémoires une forme plus parfaite, nous attendrons avec docilité le jugement des Lecteurs éclairés, dont nous nous ferons gloire de suivre les lumieres. L'esprit de partialité est un écüeil dangereux où bien des Journalistes ont échoüé. Le reproche qu'on fait encore à quelques-uns d'entr'eux de juger des Ouvrages d'autrui sur le rapport de la paffion & des préjugés, n'eft que trop bien fondé, On nous sçaura gré fans doute des précautions que nous sommes résolus de prendre pour ménager la délicatesse des Auteurs. Le devoir d'un Journaliste se borne à rendre un compte fidéle des Livres dont il est chargé de faire l'analyse. S'il lui faut emprunter le secours de la critique, la politeffe la probité & la Religion lui prescrivent des regles dont il ne doit jamais se départir. Affecter les airs & le ton de censeur ou de juge, c'est ufurper un droit qui n'appartient qu'au public arbitre souverain de la réputation des Auteurs & du mérite de leurs Ouvrages. Il est une forte d'Ecrits qui courent aujourd'hui le monde, & dont apparemment la source ne tarira pas fi-tôt. De ceux-là le public veut |