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perçois une dame qui s'arrache les cheveux, et se débat entre les bras de ses femmes. Pourquoi paraît-elle si affligée? Regardez dans l'appartement qui est vis-à-vis de celui-là, répondit le Diable, vous en découvrirez la cause. Remarquez un homme étendu sur un lit magnifique : c'est son mari qui expire; elle est inconsolable. Leur histoire est touchante, et mériterait d'être écrite : il me prend envie de vous la conter.

Vous me ferez plaisir, répliqua Leandro : le pitoyable ne m'attendrit pas moins que le ridi– cule me réjouit. Elle est un peu longue, reprit Asmodée; mais elle est trop intéressante pour vous ennuyer. D'ailleurs, je vous l'avouerai, tout démon que je suis, je me lasse de suivre la mort; laissons-la chercher de nouvelles victimes. Je le veux bien, dit Zambullo : je suis plus curieux d'entendre l'histoire dont vous me faites fête que de voir périr tous les humains l'un après l'autre. Alors le boiteux en commença le récit en ces termes, après avoir transporté l'écolier sur une des plus hautes maisons de la rue d'Alcala.

FIN DU TOME PREMIER.

CHAP. X. Dont la matière est inépuisable.
CHAP. XI. De l'incendie, et de ce que fit Asmodée

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en cette occasion par amitié pour don Cleophas, 213 CHAP. XII. Des tombeaux, des ombres et de la mort. 218

FIN DE LA TABLE.

IMPRIMERIE DE MARCHAND DU BREUIL, rue de la Harpe, no 90.

LE

DIABLE BOITEUX.

CHAPITRE XIII.

LA FORCE DE L'AMITIÉ.

HISTOIRE.

Un jeune cavalier de Tolède, suivi de son valet de chambre, s'éloignait à grandes journées du lieu de sa naissance, pour éviter les suites d'une tragique aventure. Il était à deux petites lieues de la ville de Valence, lorsqu'à l'entrée d'un bois il rencontra une dame qui descendait d'un carrosse avec précipitation: aucun voile ne couvrait son visage, qui était d'une éclatante beauté ; et cette charmante personne paraissait si troublée, que le cavalier, jugeant qu'elle avait besoin de secours, ne manqua pas de lui offrir celui de sa valeur.

Généreux inconnu, lui dit la dame, je ne refuserai point l'offre que vous me faites: il semble que le ciel vous ait envoyé ici pour dé

LE SAGE. T. II.

I

tourner le malheur que je crains. Deux cavaliers se sont donné rendez-vous dans ce bois ; je viens de les y voir entrer tout à l'heure, ils vont se battre; suivez-moi, s'il vous plaît; venez m'aider à les séparer. En achevant ces mots, elle s'avança dans le bois; et le Tolédan, après avoir laissé son cheval à son valet, se hâta de la joindre.

A peine eurent-ils fait cent pas, qu'ils entendirent un bruit d'épées, et bientôt ils découvrirent entre les arbres deux hommes qui se battaient avec fureur. Le Tolédan courut à eux pour les séparer; et en étant venu à bout par ses prières et par ses efforts, il leur demanda le sujet de leur différent.

Brave inconnu, lui dit un des deux cavaliers, je m'appelle don Fadrique de Mendoce, et mon ennemi se nomme don Alvaro Ponce. Nous aimons dona Theodora, cette dame que vous accompagnez : elle a toujours fait peu d'attention à nos soins, et quelques galanteries que nous ayons pu imaginer pour lui plaire, la cruelle ne nous en a pas mieux traités. Pour moi, j'a—. vais dessein de continuer à la servir, malgré son indifférence; mais mon rival, au lieu de prendre le même parti, s'est avisé de me faire un appel.

Il est vrai, interrompit don Alvaro, que j'ai

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