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ames à concevoir & enfanter l'amour qui doit operer leur délivrance. C'eft l'Esprit faint qui forme, qui nourrit, qui fortifie cet amour, & qui le conduit au degré où il emporte le confentement du cœur à recevoir la juftice, il eft vrai; mais nous fommes fes cooperateurs, & les inftrumens dont il a voulu fe fervir pour la conftruction de l'édifice fpirituel. Ce n'eft pas feulement la grace fanctifiante & la juftice parfaite qui eft attachée à notre miniftere, c'est encore, quoiqu'en diverfes manieres, toute la juftice depuis fon commencement jufqu'à fa perfection. La parole de Dieu que nous fommes chargés d'annoncer porte fon fruit dans ceux à qui Dieu ouvre le cœur. C'est par nos inftructions qu'ils conçoivent la foi. C'eft par nos ex

L

hortations qu'ils fe foutiennent, qu'ils fe réveillent, qu'ils s'animent qu'ils s'encouraqu'ils avancent dans

gent,

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mais

à

leurs faints defirs. C'eft Dieu qui donne l'accroiffement à cette heureuse plante c'eft à nous à l'arrofer la cultiver & à en prendre foin. Malheur aux Prêtres qui négligent le miniftere dont ils font chargés. Dieu leur demandera compte des ames qui fe feront perdues par leur négligence & par leur défaut de zele. Mais auffi malheur aux ames fuperbes ou indolentes, qui croyent contre l'ordre établi par J. C. fe fuffire à elles-mêmes, ou qui fous de frivoles prétextes méprifent ou négligent moyen que Dieu a établi pour former J. C. en elles, c'est-à-dire pour y faire naître & croitre,

&pour y perfectionner la charité. Qu'il eft à craindre que par un jufte, mais terrible jugement, elles ne foient livrées à leur aveuglement & à l'amour propre qui les féduit.

z, MES

pour le

Pénitent

de s'affurer

avant de

XXIV. Vous comprenez, De quello CHERS FRERES, qu'il ne faut importan pas fuppofer dans l'exercice du se il est miniftere de la pénitence, que Confeffeur tous les pecheurs qui viennent & pour le fe prefenter au Tribunal de la Penitence, foient dans la dif- de ces dif pofition prochaine de recevoir pofitions, la grace du Sacrement. Un donner, ou grand nombre n'en a pas même de recevoir le commencement C'est la coû- tion, tume, le refpect humain, ou tout au plus une idée fuperficielle de Religion qui les amene pour la plûpart aux pieds du Confeffeur, Voici Pâque, diton, ou quelque autre grande Fête, il faut que j'aille à con

l'abfolu

feffe. Mais ont-ils feulement pensé à fe convertir? en ont-ils le plus foible defir? croyent-ils même que cela foit neceffaire ? Jugeons- en par ce que nous voyons fous nos yeux. Tout le monde fe confeffe. Où voit-on des conversions? Si dans le cours de quelques années il en paroît quelqu'une, on la regarde comme un prodige. Chacun dit; un tel eft converti, ce n'eft plus le même homme. Les uns admirent, les autres raillent. Tant il eft vrai que tout le monde a bien l'idée de la converfion, mais que prefque perfonne ne penfe ferieusement à fe convertir.

Il s'en trouve d'autres qui frappés d'une frayeur toute humaine de la mort, ou troublés par la crainte des châtimens dont ils fçavent que Dieu me

nace les pécheurs, viennent S'accufer de leurs défordres avec quelque penfée de changer de conduite mais ces impreffions fuperficielles ne paffent pas jufqu'au cœur, & on n'en voit d'autre fruit qu'une confeffion ftcrile.

D'autres enfin que Dieu a touchés de fa grace, & éclairés de fa lumiere

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ont conçû le defir de revenir à Dieu. Leur vie commence à leur déplaire, ils fentent qu'elle n'est pas chrétienne,qu'ils n'aiment point Dieu ni fa Loi, qu'ils ne fe conduifent point par fon efprit, qu'ils ne font remplis que des fentimens du monde, livrés à eux-mêmes, à leur amour propre, & à toutes leurs differentes paffions. La vûe du jugement de Dieu les effraye peutêtre encore; ils voudroient fortir

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