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Or fi ce pénitent en même tems qu'il s'abftient du peché, fait cela; quelque impreffion de crainte qu'il fente en lui-même, il a lieu de penfer que fon changement de conduite à l'exterieur n'eft pas l'effet de la crainte feule, mais de l'amour commencé de la justice: & le Confeffeur qui ne doit pas s'arrêter fimplement à l'exterieur, mais fonder le cœur du pénitent, aura le même moyen pour s'affurer de fes difpofitions. Si au contraire le pénitent ne fait rien de tout cela, s'il eft feulement troublé & agité par la crainte,fans defirer, fans demander, fans faire fes efforts pour aimer Dieu, & fans s'y exciter par tous les motifs que la foi lui presente, il faut conclure que, quelque conduite qu'il tienne à l'exterieur, il n'eft pas

difpofé à recevoir la grace de la juftification dans le Sacrement, & profiter du trouble & de l'agitation où il eft, pour faire naître dans fon cœur lamour commencé de Dieu & de fa juftice.

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Il ne nous refte, MES CHERS XXVIII, FRERES, qu'à vous conjurer de Conclu fion. vous attacher à la doctrine falutaire que le grand Evêque de Meaux établit dans le Traité que nous vous donnons & de fuivre exactement les principes & les regles qui en réfultent & que nous venons de vous indiquer. Nous vous ordonnons même, en tant que befoin feroit, & en vous l'ordonnant, nous ne vous prefcrivons qu'un devoir très étroit,& d'une obligation indifpenfable. Plaise au Pere des lumieres d'ouvrir vos efprits & vos cœurs à des

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verités fi importantes, & de diffiper tous les nuages qui pourroient les offufquer. Alors d'un côté les Pafteurs & les Confeffeurs obfervant dans l'adminiftration du Sacrement de Penitence une conduite fage & uniforme, reglée fur des principes fürs & lumineux, éviteront également tout relâchement & tout excès. On ne verra plus parmi eux ces fchifmes & ces divifions qui favorisent l'impenitence des pécheurs, & qui fomentent la prévention des peuples peu inftruits contre les Pasteurs zelés pour la gloire de Dieu, & pour le falut de leur troupeau. L'union & le faint concert qui regnera entre eux, en ôtant toute reffource à l'indocilité, fera la force de leur miniftere. On n'y verra plus ni ces lâches facilités, &

ces douceurs meurtrieres qui entretiennent les pécheurs dans une fauffe fécurité, ni ces fortes d'imprudences & d'indifcretions qui rebutent & qui découragent les foibles : ni ces embarras & ces fcrupules, fouvent plus fondés fur un défaut ou de lumieres, ou d'intelligence des vrais principes, ou de prudence dans leur application, que fur l'état des confciences par lefquels on laiffe quelquefois des pénitens dans une efpece de langueur & de perplexité, en les privant trop longtems des fecours & des forces qu'ils puiferoient dans les fources de la grace du Sauveur.

De l'autre côté les Fideles revenus de leurs erreurs & de leurs faux préjugés fur la préparation neceffaire aux Sacremens ne montreront plus tant d'indocili

té, ni tant d'éloignement pour les plus fages Confeffeurs, & pour la veritable pénitence. On ne verra plus les converfions fi rares, & la profanation des Sacremens fi commune.

Enfin les Pafteurs & les Peuples ayant tous la verité pour guide, les uns feront de fideles difpenfateurs des Mysteres de Dieu, les autres feront foumis au miniftere établi pour les conduire & les ramener à J. C. & tous ensemble confpirant unanimement à la même fin & à la même œuvre, reffufciteront la grace du Chriftianif me prefque éteinte en plufieurs, & nous aurons la joie de voir reluire ces beaux jours de l'Eglife où elle ne comptoit prefque parmi fes enfans que des juftes perfeverans, ou de veritables pénitens. AMEN. AMEN.

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