» » teur, confifte dans ces quatre » affections, l'amour & la crain» te, la joie & la trifteffe: & c'eft de ces quatre affections » (dont l'amour eft le principe, » la regle & la mesure) que » s'entendent les paroles, du Prophete; Convertiffez-vous » à Dieu de tout votre cœur. Il » faut donc que votre amour fe » convertiffe, de forte que vous » n'aimiez rien du tout que Dieu, ou du moins que pour Dieu, & par rapport à Dieu. » Il faut auffi que votre crainte » fe convertiffe à Dieu, parce » que toute crainte qui a un au>>tre objet que lui, ou qui ne fe » rapporte pas à lui eft une » crainte perverfe. Que votre » joie & votre trifteffe fe convertiffent pareillement à Dieu. >> Vous en ferez à ce point, lorf» que vous ne vous réjouirez, & >> >> > » » que vous ne vous affligerez >> » qu'il n'y a que la charité qui Ep. 14 puiffe convertir l'ame, en la détachant de l'amour de foimême & du monde pour la » tourner vers Dieu. » A quoi il ajoûte » que ni la crainte, ni » l'amour propre ne peuvent produire cet effet: parce que >> fi elles peuvent changer quelquefois l'exterieur & les ac»tions, elles ne changent ja» mais l'affection du cœur. » Cette doctrine eft fimple,clai >> >> >> re & précise, Point de reconci- Y a-t-il en effet quelque chofe qui puiffe fuppléer au défaut 1.Cor.x.de l'amour? Quand je diftribuerois, dit l'Apôtre, tout mon bien pour nourrir les pauvres, & que je livrerois mon corps pour être brûlé,fi je n'ai la charité, tout cela ne me fert de rien. Si Dieu ne regarde que ce qui fe fait pour lui, de quoi pourroit fervir un Sacrement reçû fans charité ? 3. La grace de la réconciliation, il est vrai, est attachée au Sacrement. C'eft le moyen que Dieu a établi pour nous rendre fon amitié : mais il faut donc du moins l'y chercher. Dieu rendra-t-il fa grace & son amitié à une ame qui ne la defire pas & qui ne la préfere pas à tout? Dieu eft-il donc un bien fi peu confiderable, qu'il ne merite pas d'ê tre defiré pour lui-même Car fi l'on fuppofe que celui qui s'approche du Sacrement de Penitence défire fincerement l'amitié de Dieu, ou, ce qui est la même chofe, d'avo'r Dieu habitant en lui, il n'eft pas fans charité ; puifque ce defir là même en eft le commencement; & s'il ne la défire pas, le Sacrement qui eft une proteftation folemneile du défir & de l'empreffement qu'on a de rentrer en gra ce avec Dieu, & de recouvrer fon amitié, n'eft plus pour ce pécheur qu'un figne faux & trompeur. Il ne fera donc pas ré 22. pour lui, comme il devroit l'être, le Sacrement de la grace parée, & de l'amitié recouvrée, 1.Cor.xvI. & il ne peut s'attendre qu'à l'anathême prononcé par S. Paul contre quiconque n'aime pas Notre Seigneur Jefus-Christ, & à être rejetté par Jefus-Chrift même comme indigne de lui appartenir, & d'être mis au nombre de fes difciples & de fes amis. Car Jefus Chrift nous déclare nettement que fi quelqu'un aime quelque chofe plus que lui, & même les chofes qu'on peut aimer legitimement, comme font les peres & meres, les freres & fœurs, il n'eft pas digne de lui, & ne peut être fon Mare. difciple que pour être à sa VIII.34. fuite & devenir fon ami, il faut fe renoncer foi-même, c'eft àdire fon goût, fon humeur, fa volonté propre, & ne vouloir plus Math. x. 37. |