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DONNE' à Troyes en notre Palais Epifcopal le premier Juil let mil fept cent trente-cinq. † J. BENIGNE, Evêque de Troyes.

Par Monseigneur,
DIENERT.

Desenen escen

ADDITION.

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OUR conftater de plus en plus que la doctrine du Traité que nous donnons fur l'Amour de Dieu, a toujours été regardée par feu M. de Meaux comme une doctrine nécessaire dont il n'eft pas permis de s'écarter, nous avons jugé à propos d'ajoûter à notre Mandement les Extraits fuivans.

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Pag. SIS: dudit Proces

EXTRAIT

DU PROCÈS VERBAL de l'Affemblée Generale du Clergé de France tenuë à Saint Germain en Laye en l'année 1700.

Du Jeudi 2. Septembre à huit heures
du matin,

Monfeigneur LE CARDINAL DE
NOAILLES Préfident.

M de la Doctrine & de la Mora

Effeigneurs les Commiffaires

verbal de le ont pris le Bureau......

17007

Enfuite Monseigneur le Préfident a dit, que la cenfure étant achevée, il restoit à examiner le projet du Difcours qu'on devoit mettre à la tête, & la Déclaration qui devoit terminer l'Ouvrage. Ce fait, Monfeigneur de Meaux qui avoit été chargé de ce travail, a mis le tout fur le Bureau, Leture faite du commencement du Difr

cours préliminaire, dont il a rendu raifon en peu de mots, il a dit que la conclufion étoit ce qu'il y avoit de plus important, puifqu'elle devoit contenir la déclaration de deux points de Doctrine très-effentiels, dont l'un regardoit la néceffité de l'Amour de Dieu dans le Sacrement de Penitence, & l'autre, la matiere de la probabilité. Pour ce qui regarde l'Amour de Dieu, il a fuppofé qu'on ne devoit pas demander une moindre difpofition pour le Sacrement de Pénitence, que pour celui du Baptême; puifque même la Pénitence étoit appellée par les Saints Peres, & par le Concile de Trente, un Baptême laborieux; il paroît par la comparaifon que fait le Concile de ces deux Sacremens dans la Seffion fixiéme ch. 14. & quatorziéme Seffion ch. 2. que les difpofitions devoient être les mêmes dans les deux Sacremens ; & que la difference entre les deux ne venoit point de ce côté-là. Ce fondement fuppofé, comme il n'étoit pas permis de douter que l'Amour de Dieu, du moins commencé, ne fût requis dans le Baptême, il falloit faire le même

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jugement de la Pénitence; il a rapporté les paroles célebres du Concile de Trente, chap. vi. Seff. 6. où il est clairement expliqué, qu'outre les actes de foi & d'efperance, il faut encore commencer à aimer Dieu, tanquam omnis juftitia fontem ; & il a ajoûté qu'ily avoit ici deux écueils à éviter, l'un d'exclure des difpofitions de ce Sacrement le commencement d'amour, & l'autre, d'y requerir un amour justifiant; que le Concile s'étoit expliqué fur le premier point dans les paroles qu'on venoit d'entendre, & avoit décidé le dernier en ajoûtant ces mots, Hanc difpofitionem, feu præparationem, juftificatio ipfa confequitur en la même Seffion ch. 7. Le même Concile avoit pareillement décidé, à l'égard du Sacrement de Pénitence, qu'il n'y falloit point requerir la contrition qu'il appelle, Contritionem caritate perfectam; car encore, dit ce faint Concile, qu'elle puiffe fe trouver dans le pénitent, avant qu'il reçoive actuellement le Sacrement, néanmoins il ajoûte expreffément que ce n'est que quelquefois, aliquando, & non pas toujours,

que cela arrive, aliquando contingat. Il n'eft pas queftion ici d'examiner comment cela fe fait, & la difcuffion en feroit trop longue: il fuffit que l'expreffion du Concile ne laiffe aucun doute de fon intention, qui consiste à bien faire entendre, que ce n'eft point un amour parfait, mais un amour commencé qui eft ici néceffaire, il a expofé qu'il y avoit plufieurs fiecles que la neceffité de l'Amour de Dieu pour le Baptême avoit été déterminée ; & il a apporté le décret du Concile d'Orange, où il eft dit, que Dieu nous inspire fon amour pour nous préparer à demander le Baptême ce qui montre qu'il y étoit neceffaire : Ipfe nobis & fidem & amorem fui prius infpirat, ut & baptifmi facramenta fideliter requiramus, & poft bap- fine. tifmum cum ipfius adjutorio, ea quæ fibi funt placita, implere poffimus. Que s'il étoit befoin de remonter plus haut, rapporteroit cent témoignages de S. Auguftin, par lefquels il eft conftant que le cœur humain ne peut être fans amour de forte que s'il n'a pas du moins l'Amour de Dieu commencé, il s'enfuit qu'il eft livré à l'amour

il

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Concil. A raucif. 11. cap. as. in

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