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la plus propre à s'infinuer dans ces Ibid.Lee, III. tendres efprits; à quoi j'ajoûte expreffément qu'il faut apprendre plus clairement à ceux qui font plus avancés, que ce qu'il faut faire dans le Sacrement de Penitence, pour Y ASSURER SON SALUT autant qu'on y est tenu c'eft de defirer vraiment d'aimer Dieu,

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S'T EXCITER DE TOUTES SES FORCES; où non content du defir de l'amour de Dieu, qui ne peut être fans un amour déja commencé, je demande encore qu'on s'excite de toutes fes forces à exercer cet amour.Votre infidele Miniftre a fupprimé toutes ces paroles de mon Catechifme, non-feulement pour prendre de là occafion de me calomnier, lui qui m'impute fans raison tant de calomnies; mais encore de peur que vous ne voyez les faintes difpofitions que nous propofent les Peres de Trente, c'eft-à-dire, toute l'Eglife Catholique, pour obtenir le pardon de nos pechés.

Mais la plus coupable infidelité de cet Ecrivain, & celle où il vous fait voir qu'il n'a plus aucun égard à la bonne foi, a été celle de me faire di

re dans ce même Catechifme, Qu'on pouvoit étre fauvé fans jamais avoir fait aucun acte d'amour de Dieu. A Dieu ne plaife que j'inftruife fi mal le peuple que le Saint Efprit a commis à ma conduite, & que je donne aux enfans ce poifon mortel au lieu du lait que je leur dois. Voici quelle eft ma doctrine dans la leçon où je traite expreffément cette matiere.J'y enfeigne 2. Catech. très-foigneufement entre autres cho- Part. Lee. fes, Que celui qui manque à aimer Dieu, p. 162

manque À LA PRINCIPALE OBLIGATION de la Loi de Jefus-Chrift, qui eft une Loi d'Amour,& à la PRINCIPALE OBLIGATION de la creature raisonnable, qui eft de reconnoître Dieu comme fon premier principe, c'est-à-dire, la premiere caufe de fon étre & comme fa fin derniere, c'est-à-dire, celle à laquelle on doit rapporter toutes fes actions & toute fa vie; enforte qu'étant difficile de déterminer les circonftances particulieres où il y a une obligation spéciale de donner à Dieu des marques de fon amour devons tellement multiplier les actes, que nous ne foyons pas CONDAMNE'S pour avoir manqué à un exercice fi NECESSAIRE. On feroit donc condamné, fi

nous en

N. XXI.

on y manquoit, faute d'avoir fatisfait à la principale de fes obligations, & comme Chretien, & même comme homme; & voilà, comme j'ai dit, Qu'on peut être fauvé fans aimer Dieu...

Mais de peur qu'il (le Miniftre) ne s'imagine que ce qu'il trouve dans mon Catechifme foit ma doctrine particuliere, je veux bien lui déclarer que s'il s'eft trouvé des Auteurs parmi nous qui ayent ôté l'obligation d'aimer Dieu par un acte fpecial, ou qui ayent voulu la reduire

à quatre ou cinq actes dans la vie; les Papes, les Evêques & les Facultés de Theologie s'y font oppofés par de feveres cenfures: témoins ces Propofitions cenfurées à Rome par les Papes Alexandre VII. & Innocent XI. avec l'applaudiffement de tout l'Ordre Epifcopal, & de toute l'Eglife Catholique. L'on n'eft tenu de former en aucun tems de la vie des actes de foy, d'efperance & de charité, en vertu des préceptes qui appartiennent à ces vertus. Nous n'ofons pas décider fi c'est VII. pecher mortellement que de ne former I. X. s. qu'une feule fois en fa vie un acte d'amour de Dieu. Il eft probable que le

Prop. damn.

ab Alex. VII. 24. Sept.

1665.& ab I. XI. 2.

Inn.

Mar. 1679.

Prop. I. Alex.

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precepte de l'amour de Dieu n'oblige pas, même à la rigueur tous les cinq ans. Il n'oblige que lorsqu'il eft neceffaire pour être juftifié, & que nous n'en avons point d'autre moyen. On fait voir en condamnant ces Propofitions autant abfurdes qu'impies, que le precepte de l'amour de Dieu oblige les Chrétiens, & ne les oblige pas pour une fois ni dans certains tems feulement, mais continuellement & toujours, à la maniere qu'on vient d'expliquer.

,

Il ne faut que lire ces extraits pour voir entre ces Ouvrages & le Traité que nous donnons une parfaite conformité de do&trine fur l'Amour de Dieu en general, & en particulier fur fa neceffité pour être juftifié dans le Sacrement de Penitence. Par tout M. de Meaux entend le Concile de Trente de la même maniere : par tout il regarde la fixiéme Seffion comme le fondement de la feiziéme, & de

mande pour être justifié dans le Sacrement de Penitence les mêmes difpofitions que le Concile exige pour celui du Batême. Par tout il diftingue l'Amour commencé de l'Amour parfait, & veut que par cet Amour commencé on fe prépare le chemin à l'Amour parfait, qui confomme en nous la juftice. Par tout il donne la même idée de l'un & de l'autre. Le defir de l'Amour de Dieu ne peut être fans un Amour déja commencé. D'abord ce defir n'eft ordinairement qu'imparfait. Enfuite il devient abfolu, & paffe en refolution formée d'aimer Dieu de tout fon cœur & d'accomplir le grand Commandement de l'Amour. De forte que, pour comprendre que nous avons exactement expliqué dans notre Mandement les idées de ce grand

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