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tout amour de Dieu pour luimême, tout amour dont Dieu eft l'objet & la fin, quel qu'en foit le motif, quelque foit le rapport qu'il ait à nous, & fous quelque attribut & quelque titre que Dieu foit confideré, eft réellement un amour de charité. 2°. Que d'étendre cette maxime à l'exclufion des motifs qui font relatifs à nous, enforte que l'amour de Dieu excité par ces motifs, foit un amour different de la charité, ou même que ces motifs puiffent être réellement feparés de l'objet principal de la charité, qui eft la fouveraine perfection de Dieu, c'est une erreur manifefte: ce qu'il prouve par les termes mêmes du commandement de la charité, où ces motifs font expreffément ren

fermés comme des annexes inféparables. D'où il cft clair que féparer ces motifs, c'est contredire Dieu même qui les unit dans le précepte. Combien plus eft-ce le contredire, que de féparer les amours mêmes fondés fur ces motifs 3°, Il ajoûte qu'il a déja fi fouvent réfuté ces abfurdités groffieres, qu'il a peine d'en parler encore.

Ce qui vous prouve deux chofes. La premiere, que ce Traité fur la Doctrine du Concile de Trente n'a été composé qu'après tous les écrits contre M, de Cambrai, peu de tems avant fa mort, après que la célébre Affemblée du Clergé de 1700. eut fait fur cette même matiere ce fage & important Decret, où il eut tant de part. La feconde, que cet endroit de

ce Traité où M. de Meaux prouve par les termes du précepte de la charité que l'Amour de Dieu comme fource de toute juftice, eft un vrai Amour de charité quoique Dieu foit confideré fous un titre relatif à nous: & que c'eft une erreur manifefte de penfer autrement : que cet endroit, dis-je, eft parfaitement conforme à la doctrine que M. de Meaux a défendue dans tous fes ouvrages contre M. de Cambray, pour prouver l'inféparabilité des motifs de l'Amour de Dieu.

fion. A

Quant à ceux qui pour élu- VIII. der l'argument tiré du ferme Autre évapropos d'accomplir tous les mour imcommandemens, où celui de la plicite. charité eft néceffairement coinpris, & que le Concile exige expreffément dans la XIV. feffion * c iij

comme dans la VI. répondent que ce ferme propos ne renferme qu'implicitement l'amour de Dieu; ou même feulement ce que l'on appelle l'amour effectif, & non l'amour affectif : vous verrez avec quelle force M. de Meaux réfute ces frivoles & dangereufes diftinctions. Vous remarquerez fur tout, que l'amour effectif par où l'on prétend fe difpenfer de l'amour affectif, consistant à accomplir les Commandemens par amour, fuppofe toûjours l'amour affectif; & que tout revient enfin à l'obligation indifpenfable d'aimer Dieu pardeffus toutes chofes par une veritable & fincere affection du cœur ; parce qu'en effet, comme nous l'expliquerons bientôt, l'état du peché confiftant proprement dans le violement habituel du grand

Commandement de la charité, & l'état de la juftice confiftant dans fon parfait accompliffement, il eft évident que le pécheur ne peut fortir du premier pour fe rapprocher de l'autre, qu'en défirant & en s'efforçant d'accomplir ce grand Commandement, & en commençant par là de l'accomplir.

IX.

évafions

non,& par

du Conci

Après tout, de quelque côté Toutes ces que l'on fe tourne, quelques font prévediftinctions que l'on imagine, nuës par le elles n'effaceront pas ces paroles III. Cafi précises du III. Canon, qui les chap. eft l'abregé du VI. chapitre de s.&6.de la la VI. Seffion: Si quelqu'un dit Seffion IV. que dans l'infpiration préve-le. nante du faint Esprit, & fans Concil. fon fecours, l'homme peut CROI-VT. Can. AIMER, ou fe III. repentir comme il faut,pour être difpofé à recevoir la grace de la juftification, qu'il foit anathê

RE,

ESPERER >

Trid. feff.

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