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juftification,

de

perer notre quelque moyen extérieur qu'il fe ferve, vous tracera une jufte idée de la converfion du pécheur, & vous conduira aux maximes qui doivent vous fervir de regles pour administrer, & pour recevoir avec fruit le Sacrement de Penitence. Et tout cela confiftera à vous expliquer avec le plus de netteté & de précifion qu'il fera poffi

ble,

10. En quoi confifte la vraie juftice, & l'état de grace: le peché, & l'état de peché. 2°.Comment on paffe de l'un

& l'autre.

3°. Qu'ordinairement ce n'eft pas tout à coup, mais avec un certain progrès, & un affez long efpace de tems, que l'on paffe de l'état de peché, à l'état de grace,

4. Quelles font les difpofitions qui par leur progrès fervent de paffage de l'état du peché à l'état de grace.

5°.Comment s'acquierent, ou s'obtiennent ces difpofitions.

6°. Que c'eft une des principales obligations des Confeffeurs d'aider le Pénitent à former & à obtenir ces difpofi

tions.

7°. Combien il est important au Pénitent de ne pas recevoir l'abfolution, & au Confeffeur de ne pas la donner,avant que l'un & l'autre fe foient affurés de la fincerité de ces difpofitions,

80. Enfin comment ces difpofitions fe font connoître, & quels font les effets qu'elles produifent neceffairement dans celui qui les a.

Dieu eft effentiellement le

de grace;

fouverain bien & la derniere XII. En quoi fin, l'éternelle verité, la juftice confifte la même, & la loi fouveraine qui vraie justieft au-deffus de tout, & qui pré- ce, & l'état fide à tout. Notre cœur ne doit le peché, & être attaché qu'à ce feul vrai l'état de bien, & ne tendre qu'à cette peché, fin. Notre efprit & notre volonté ne doivent être aflujettis qu'à cette verité & à cette juftice comme à leur regle & à leur unique loi. Tel eft l'ordre inviolable que l'on ne peut revoquer en doute, que par le plus étrange renversement de la raifon ; & dont on ne peut s'écarter fans la plus manifeste & la plus affreufe injustice. Et cet ordre eft renfermé dans le grand Commandement de la charité, qui nous ordonne d'aimer Dieu de tout notre cœur de tout notre esprit, & de toutes nos forces. Commandement

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par conféquent qui nous impofe l'obligation d'avoir pour Dieu une véritable & fincere affection de cœur, qui nous faffe tendre à lui comme à notre derniere fin, & à notre fouverain bien; qui nous faffe agir pour lui, & qui nous affujettiffe pleinement à fa volonté, comme à notre unique regle & à notre unique loi : obligation qui n'eft limitée ni à aucun état, ni à aucun tems; parce qu'elle regarde les pécheurs comme les juftes; & qu'étant fans mesure comme fans bornes, d'un côté elle ne nous laiffe rien à aimer que Dieu & pour Dieu, & de l'autre elle nous tient dans une continuelle neceffité de faire tous nos efforts pour produire l'acte d'amour avec tant de foin, que nous ne nous exposions jamais à périr pour l'avoir omis,ou négligé.

Telle

Telle eft la doctrine que M. de Meaux inculque fortement dans tous fes Ouvrages, comme la regle inviolable de la vie chrétienne, & qu'il pole avec raifon pour fondement de ce Traité, puifqu'en effet l'erreur qu'il y combat ne tend qu'à renverfer l'obligation impofée à tout Chrétien par le premier précepte; & qu'elle n'a point d'autre fource, que le renverfement même de ce grand Commandement de la Loi.

La charité eft donc un attachement veritable & conftant du cœur à Dieu, comme à notre fouverain bien, & à notre derniere fin, & un affujettiffement libre de notre volonté & de toutes nos affections à cette loi & à cette juftice éternelle qui n'eft autre que Dieu même. C'eft, felon l'idée que nous en d

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