, de perer notre justification quelque moyen extérieur qu'il se serve, vous tracera une juste idée de la converfion du pécheur, & vous conduira aux maximes qui doivent vous fervir de regles pour administrer, & pour recevoir avec fruit le Sacrement de Penitence. Et tout cela consistera à vous expliquer avec le plus de netteté & de précision qu'il fera poffible 1o. En quoi confiste la vraie justice, & l'état de grace : le peché, & l'état de peché. 2°. Comment on passe de l'un & l'autre. 3°. Qu'ordinairement ce n'est pas tout à coup, mais avec un certain progrès, & un affez long espace de tems, que l'on paffe de l'état de peché, à l'état de grace, 1 42. Quelles font les dispositions qui par leur progrès fervent de passage de l'état du peché à l'état de grace. 5o. Comment s'acquierent, ou s'obtiennent ces dispositions. 6°. Que c'est une des principales obligations des Confefseurs d'aider le Pénitent à former & à obtenir ces dispositions. 7°. Combien il est important au Pénitent de ne pas recevoir l'absolution, & au Confesseur de ne pas la donner, avant que l'un & l'autre se foient affurés de la sincerité de ces dispofitions, 8°. Enfin comment ces difpositions se font connoître, & quels font les effets qu'elles produisent necessairement dans celui qui les a. Dieu est essentiellement le XII. de grace: fouverain bien & la derniere : 1 : i او par conséquent qui nous impose l'obligation d'avoir pour Dieu une véritable & fincere affection de cœur, qui nous fasse tendre à lui comme à notre derniere fin, & à notre souverain bien; qui nous fasse agir pour lui, & qui nous afsujettisse pleinement à sa volonté, comme à notre unique regle & à notre unique loi : obligation qui n'est limitée ni à aucun état, ni à aucun tems; parce qu'elle regarde les pécheurs comme les justes; & qu'étant fans mesure comme fans bornes, d'un côté elle ne nous laisse rien à aimer que Dieu & pour Dieu, & de l'autre elle nous tient dans une continuelle necessité de faire tous nos efforts pour produire l'acte d'amour avec tant de soin, que nous ne nous exposions jamais à périr pour l'avoir omis, ou néglige. Telle 1 Telle est la doctrine que M. de Meaux inculque fortement dans tous ses Ouvrages, comme la regle inviolable de la vie chrétienne, & qu'il pose avec raison pour fondement de ce Traité, puisqu'en effet l'erreur qu'il y combat ne tend qu'à renverser l'obligation imposée à tout Chrétien par le premier précepte ; & qu'elle n'a point d'autre source, que le renversement même de ce grand Commandement de la Loi. La charité est donc un attachement veritable & constant du cœur à Dieu, comme à notre souverain bien, & à notre derniere fin, & un afsujettissement libre de notre volonté & de toutes nos affections à cette loi & à cette justice éternelle qui n'est autre que Dieu même. C'est, selon l'idée que nous en d |