XVII. tration de cette verité par le pro la moindre difficulté ; & enfin que d'en établir la verité fur des preuves fi décifives, qu'il en conclut que cette queftion fur l'amour du moins commencé n'a aucune difficulté dans le fond; & que les Theologiens en conviendroient aifément, s'ils vouloient s'entendre ? Or voilà ce que M. de Sens a lû en propres termes dans l'endroit même où il ofe dire que M. de Meaux tâche d'excufer une propofition & une correction qu'il n'auroit pas voulu avancer lui-même, & dont il avouë cependant qu'il prend la défenfe. donner encore Démonf- plus de jour à cette matiere, pour faire voir que M.de Meaux s'accorde parfaitement avec luigrès natu- même dans tous fes Ouvrages, charité de- & pour débarraffer fa doctrine puis fon de toutes les chicannes de ceux rel de la commence qui, comme M. l'Archevêque premier dente par Je demande en fecond lieu fi cette velleïté, fi ce bon defir encore imparfait ne se termine pas au vouloir abfolu, & à la résolution formée d'aimer Dieu, & de fe foumettre à fa juftice; enforte que l'ame à force de dire, je voudrois, dit enfin, je veux aimer Dieu de tout mon cœur: c'est maintenant que je fuis réfolue de préferer fon amitié, la charité à tous ces vains & frivoles amours qui m'ont captivé jufqu'à present. Je demande en troifiéme lieu, fi ce vouloir abfolu, ce defir fouverain de la justice, de la charité, de l'amitié de Dieu, eft autre chofe que l'acte formé de la charité commencée, ou, ce qui eft la même chose la charité actuelle formée & dominante par laquelle nous commençons à aimer Dieu commc comme fource de toute juftice, que la foi & l'efperance précedent, & qui ne fe forme qu'après elles & par leur fecours. Je demande en quatrième lieu, fi cette charité commencée ne fe termine pas à la charité parfaite & juftifiante. C'est demander fi l'acte ne fe ter mine pas à l'habitude, & pour parler plus diftinctcinent, c'est demander fi l'amour qui me fait defirer Dieu plus que toutes chofes, ne devient pas, par un accroiffement naturel, l'amour qui m'unit pleinement à Dieu, quand il s'eft donné entierement à moi.Proposer cette queftion, c'eft la réfoudre. On comprend qu'il ne faut point d'autre préparation pour recevoir le S. Efprit, que de le defirer plus que toutes chofes ; & que ce. defir fe change en jouiffance, f. XVIII. La même diftinction des, trois quand on l'a reçû: ou, ce qui Or de tout ceci il s'enfuit clairement. 1°. Qu'il faut diftinguer trois démonftra- principaux degrés dans la chation par la rité, felon lefquels elle a differens effets: le premier, où elle principaux ne produit qu'une velleité & un degrez de defir imparfait de la justice: le & par les fecond, où elle eft affez forte pour former un vouloir abfolu la charité, diverfes manieres dont fe & un defir dominant & fouveprend la rain & le troifiéme, où elle charité en forme une union parfaite & regeneral, & La charité Ciproque avec Dieu. Dans le commen- premier on dit, je voudrois aicée. mer Dieu; dans le fecond, je |