peut douter qu'il ne faille réunir toutes ces difpofitions pour avoir cette vertu de pénitence fincere & parfaite, que le même Catechifme nous dit être un préalable neceffaire pour obtenir le fruit du Sacrement. page 162. il 163. Vo. Après avoir expliqué de la forte la pénitence interieure ou la converfion du cœur, falloit paffer à la pénitence exterieure dans laquelle; dit le Catechifme, confifte l'effence du Sacrement; & nous apprendre que cette pénitence eft renfermée dans certaines actions exterieures & fenfibles, qui marquent ce qui fe paffe interieurement dans l'ame, c'est-à-dire fans doute, ces difpofitions interieures de foi, d'efperance & de charité, dont on a parlé plus haut ; & c'eft auffi ce que le Catechifme fait par ces paroles: Mais ce qu'il page 164. ya de principal en tout ceci, ditil, eft que ce qui fe fait exterieurement tant par le Prêtre que par le pénitent, foit l'expreffion de ce qui fe fait interieurement dans l'ame. Si donc les fentimens de foi, d'efperance & de charité ne font point en effet dans le cœur, comme on les exprime au dehors, la pénitence ne peut être que vaine & fauffe. VIo. A Dieu ne plaife toute fois que que nous croyons pour cela, que par la force de la contrition les pechés foient toujours remis avant l'abfolution. Il faut au contraire établir en fixiéme lieu, c'est avec vérité que le Prêtre prononce ces paroles: Je vous abfous, même à l'égard d'une perfonne qui a déjà obtenu le pardon de fes pechés par la force de la plus ardente contrition, jointe au defir fincere de s'en confeffer. Sur quoi nous devons obferver que cet effet de la juftification accordée au vœu du Sacrement eft rapporté par le Catéchisme à la force de la plus ardente charité,pour nous faire entendre fans doute, que fi tous les pénitens ne reçoivent pas d'abord cette grace par la feule contrition, ce n'eft pas qu'il n'y ait dans leur cœur quelque commencement d'amour; mais parce qu'ils n'ont pas encore cette contrition très-vive,que le Concile appelle non une contrition commencée, mais une contrition parfaite en charité, ainsi nous l'avons déja dit fi fouvent. VII. C'est pourquoi le Catéchifme ajoûte en feptiéme lieu, que quoiqu'il ne nous foit pas page 169. toujours donné d'avoir cette contrition parfaite, notre contrition peut être cependant vérita que ble & efficace: où l'on voit clairement la veritable contrition très-expreffément diftinguée de la contrition parfaite. VIII. Le Catéchifme con page 173. clut en dernier lieu; que tout le monde doit croire & tenir conftamment, comme appartenant à la doctrine de la foi catholique, que fi quelqu'un a dans le cœur le repentir des pechés qu'il a commis, joint avec la réfolution de n'en plus commettre, fes pechés lui font pardonnés & remis par le pouvoir des clefs, lorfqu'il les confeffe au Prêtre; quoiqu'il n'ait pas encore cette vive douleur, qui fuffit toute feule pour en obtenir le pardon. Et cela fans doute eft défini par la tradition invariable des Peres, & par le decret du Concile de Florence. Tel eft donc l'abregé de la do &trine du Catechisme Romain par lequel il paroît clairement que ce Catechifme s'eft appliqué fur-tout à foûtenir l'efficace du Sacrement de Pénitence, & à faire fentir qu'on ne doit pas fuppofer que dans ce Sacrement il foit néceffaire d'avoir cette contrition pleine & parfaite, qui juftifie tout-d'un-coup. La charité qu'il établit, comme étant avec la vertu de pénitence un préalable néceffaire au Sacrement, n'eft donc pas la charité parfaite, mais feulement la charité commencée, & comme l'ébauche de la charité parfaite. Du refte on ne lit pas un mot dans ce Catechifme de la fuffifance de l'attrition conçue par le feul motif de la crainte, à laquelle on s'efforce de réduire aujourd'hui l'efficace du Sacrement. Et quelle pourroit être la |