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18.

Jean. XV. rité parfaite chaße la crainte cette crainte qui eft accompagnée de peine, ou de troublé, d'inquiétude & d'anxiété ; & cela n'eft pas douteux. Mais quel degré de force doit- elle avoir afin de produire cet effet? Nous l'ignorons, & nous devons en abandonner la connoiffance à Dieu, qui feul connoît fon ou vrage.

XXXV.
Confor-

mité de la

avec celle

neceffaire

Longtems avant le Concile

de Trente faint Thomas avoit doctrine de enfeigné cette même doctrine, S.Thomas non feulement dans le fupplédu Concile ment à fa Somme tiré de fon fur l'amour quatriéme livre fur les Sentendans le Sa. ces, mais encore dans fa Somme crement de elle-même; fçavoir, dans la Pénitence. premiere feconde, & dans la troifiéme Partie de cet Ouvrage. Dans le fupplément le faint formité pri- Docteur établit en effet trois fes du fup

Premieres

preuves de

cette con

plément.

choses.

La premiere, que dans le Sa- Sup. q. 1. crement de Pénitence la contri- tbid. a. 2. art.3. tion ne peut être fans amour; ce arg. 2. les paffa

que nous prouvons par ges fuivans.

1°. Lorsqu'il dit que le principe de l'attrition eft la crainte fervile, & que le principe de la contrition c'eft la crainte filiale, qui fans doute appartient à la charité. Il dit même quelque chofe de plus ; & non content d'avoir établi dans les objections & fuppofé dans les réponses, que l'attrition n'eft pas même un acte de vertu, il ajoûte que c'est une chofe reconnue de tout le monde : voulant qu'on regarde cette vérité comme un principe fi certain, qu'il n'eft contesté de perfonne; & cela dans la queftion même où il établit contrition eft un acte de vertu.

que

la

2o. Saint Thomas confirme

encore cette même verité, lorfqu'il dit que le véritable Pénitent ne s'afflige pas de fes pechés à cause de la peine qu'ils meritent; & qu'ainfi là contrition qui eft une douleur pénitentielle, ou qui fait partie des difpofitions effentielles à la pénitence, n'eft pas conçue par le motif de la peine. Ce qu'il repete en ces termes: Qu'on peut bien à raison de la peine avoir de l'affliction on de la douleur, mais non la contrition, c'est-à-dire, cette contrition pénitentielle qui fait partie de la vertu de Pénitence, & qui par conféquent doit être conçue par quelqu'autre motif. Or que le motif de cette contrition foit un motif de charité, nous le

prouvons par le troifiéme & quatrième paffage qui nous reftent à citer. Toute douleur,dit faint Thomas, eft fondée dans

l'amour, mais l'amour de charité qui fert de fondement à la douleur de la contrition, eft le plus grand de tous. Et dans un autre endroit La contrition, dit-il, eft conçuë principalement à cause du peché, entant qu'il éloigne de Dieu. Or ce rapport ne peut être qu'un rapport de charité ; & c'est en effet ce qui demeure accordé par la réponse du faint Docteur à l'objection qu'il s'étoit propofée. Voilà donc pour le premier point que faint Thomas établit dans le fupplé

ment.

Le fecond eft que toute contrition, quoiqu'elle ait l'amour pour principe, ne remet pas toûjours les pechés ; & fur ce point on ne peut rien defirer de plus évident que ce texte du faint Docteur On peut confiderer en deux manieres, dit-il, la force

de la contrition; la premiere du côté de la charité; & de cette maniere il peut arriver que la force de l'acte de charité foit telle, que la contrition qu'il produira, merite non feulement la rémiffion de la coulpe, mais encore l'abfolution de toute la peine. Et dans un autre endroit: Il arrive quelquefois, dit-il, que quelque peché fe trouve remis quant à la coulpe par la contrition qui précede le Sacrement. Ce n'eft donc pas toûjours, felon faint Thomas qui le dit, & qui le repete en termes formels: mais quelquefois, dit le faint Docteur, que la contrition opere toute feule la rémiffion des pechés ; & c'eft dans ces mêmes termes que le Concile a depuis exprimé la même verité, comme nous l'avons remarqué cideffus. Mais ce qui fuit, va

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