priment-elles pas non l'esprit de Rom. vIII, ? Et quant à ce qu'on nous dit quelquefois des preceptes pofitifs qui n'obligent pas toûjours, & qui par confequent n'obligent, dit-on, jamais ou prefque jamais où nous conduiroit cette objection également impie & frivole, finon à fupprimer toute obligation d'exercer des actes de foi & d'efperance? Difons - le, cette objection laiffe-t-elle fubfifter à notre égard quelque obligation de craindre Dieu, de penfer même à Dieu, à notre falut, à nos devoirs, & à notre foi? Et la vie chrétienne, s'il étoit poffible qu'on la reglât fur ces dangereux principes, ne fe trouveroit-elle pas comme abandonnée à l'oubli de Dieu, & conféquemment à tous les excès, & à toutes les erreurs,où cet oubli nc conduit que trop naturellement? C'eft précisément dans cet abî me que fe font précipités ceux qui n'ont pas craint d'enfeigner Alex. VII. encore cette propofition: Qu'un homme n'est jamais obligé dans aucun tems de fa vie de produire un acte de foi, d'esperance,& de charité, en vertu des préce ptes divins qui prefcrivent ces vertus. Et cette autre : La foi ne doit pas être regardée comme tombant fous un precepte spécial par elle-même, Et cette autre encore: C'est assez de produire un acte de foi une feule fois en Ja vie. I. prop. APRES Ces réfléxions generales Divifion de fur le commandement de l'amour II. Innoc. X I. 16. 17. de Dieu, examinons fuivant les cet OuvraDecrets du Concile de Trente ge quelle part doit avoir cet amour dans la juftification des pecheurs, & fur-tout dans le Sacrement de Penitence. Nous diviferons cette queftion en trois parties. Dans la Premiere, nous parlerons de la vertu & de l'efficace des Sacremens qui donnent la grace de la juftification ; & nous ferons voir que cette espece d'amour qui juftifie toûjours avec le vœu du Sacrement, n'eft pas neceffaire pour les recevoir. Dans la Seconde, nous traiterons de l'amour de Dieu commence; & nous prouverons qu'il eft abfolument neceffaire dans les Sacremens pour obtenir la grace de la juftification. Enfin nous employerons la Troifiéme & la derniere Partie de ce Traité à réfoudre par des principes inconteftables les difficultés qu'on a coûtume de propofer contre cette doctrine. PREMIERE PARTIE, III. d'abord la ma L'on rapporte les R Emarquons Concile de des Sacre décrets du s'exprime fur l'effet & fur l'effiTrente fur cace des Sacremens qui nous jula vertu & ftifient: * Enfin la juftification, l'efficace dit-il, fuit elle-même cette dif mens, & pofition ou cette préparation. Et premiere- cela, qu'on y prenne garde, le ment ceux faint Concile nous le dit immé VI. Chap. diatement après avoir expliqué VI. & VII. dans le chapitre vi, quelle eft * Seff. v 1. cette préparation dont il parle, chap. VII. de la feffion & qu'il a fait confifter dans la foi dans la crainte de la justice de Dieu qui naît de cette foi, dans l'efperancequenous donnent Les mérites de Jefus - Chrift, & dans le mouvement même d'un Amour amour commencé,, que le Con- le Sacrement, de commencer une Toutes ces chofes ne renferment donc pas la juftification; & ni cette foi, ni cette efperance, ni cet amour commencé, ni cette haine & cette déteftation du peché qui naît de cet amour, ni cette pénitence, ni ce bon propos, & ce vou de recevoir le Baptême quoique accompagné de la réfolution, & même d'un commencement effectif d'une vie nouvelle tout cela, felon le Concile, ne renferme pas la juftification, mais la précede; & B |