Auffi dans la queftion 86.nous enfeigne-t-il que le peché mortel ibid. 3. p. ne peut être remis fans une vé- q.86. @15.30 ritable pénitence, qui confifle à quitter le peché entant qu'il eft contre Dieu, & même contre Dieu aimé par-deffus toutes chofes, comme il le dit dans la fuite; & dans la même question art. 6. que comme dans le Baptême la coulpe du peché fe trouve remife, non feulement par la vertu de la forme, mais encore

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la vertu de la matiere, c'eftà-dire de l'eau, quoique plus particulierement & principalement par la vertu de la forme qui donne à l'eau toute fa force; de même l'effet du Sacrement de Pénitence eft de remettre la couldu peché, plus particulierement à la verité par la vertu des clefs que les Miniftres exercent en donnant ce qu'il y a

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de formel, comme on l'a dit plus haut; mais de forte néanmoins que les actes du pénitent

y concourent auffi comme caufe fecondaire. Or dans ces actes faint Thomas a toujours renfermé l'acte de charité qu'il ne fépare jamais de l'acte de la vertu de pénitence; & c'est ce qui lui fait dire au même endroit, qu'il faut reconnoître dans la juftification non feulement l'infufion de la grace & la rémission de la coulpe, mais encore un mouvement du libre arbitre vers Dieu, qui eft un acte de foi formée, & tout ensemble un mouvement da libre arbitre qui le porte à détefter le peché; en quoi confifte proprement l'acte de la péniten"ce. Or de tout ceci réfulte cette conféquence évidente, qu'il faut donc pour la juftification du pecheur un acte qui provienne de

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la charité; & qu'à cet acte doit être, comme on a dit, finon principalement, du moins conjointement & neceffairement attribuée la rémiffion des pechés.

Il eft vrai, & nous en conviendrons fans peine, que faint Thomas ne paroît ici parler que des actes qui accompagnent la juftification, & non de ceux qui la précédent,& qui y préparent ; mais cela même nous fuffit.

1°. Parce qu'il demeurera certain que la juftification ne peut être confommée fans un acte de charité ce que nient cependant les Théologiens que nous combattons.

20. Parce que cet acte d'une charité pleine & parfaite que faint Thomas unit toujours à la juftification, nous démontrera la neceffité d'un amour qui la précéde, & qui doit y préparer

l'ame, afin qu'on ne foit pas obligé de fuppofer qu'il fe faffe en elle un changement fi fubit fans quelque difpofition convenable.

3o. Et enfin parce qu'il nous fera facile de comprendre que cette difpofition confifte en ce que cet amour imparfait, & qui n'eft pas encore un acte de charité formée, précéde & prépare à cet acte parfait de charité qui doit intervenir dans la justification, comme nous l'avons expliqué dans le chapitre précédent en rapportant la doctrine du faint Docteur.

Ce n'eft donc pas fans raison que nous avons dit que la doctrine du faint Concile eft fi conforme à celle de faint Thomas

qu'il femble que la premiere ne foit qu'un tiffu de la feconde. Car fans relever ici les traits de

conformité dont il n'est pas neceffaire de parler en ce lieu, & que tout lecteur attentif fentira lui-même aifément; ces deux doArines s'accordent parfaitement l'une & l'autre, en ce qu'elles établiffent comme de concert la neceffité de joindre au Sacrement de Pénitence un acte de la vertu de pénitence, & la liaison neceffaire de cet acte avec quelques commencemens de charité, qui portent l'ame du pénitent à fe tourner vers la grace, à la recevoir & à l'accepter librement; que toute difpofition ne fuffit pas cependant avec le vœu même du Sacrement pour operer la juftification; & que cela n'arrive que lorfque la charité eft parfaite: de forte que dans la juftification du pecheur on ne peut difpenfer de reconnoître, felon faint Thomas, non seulement

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