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nicieux Probabilifme eft fi récente, que de l'aveu même de' fes Auteurs, inoui dans les écrits des Scholaftiques les plus anciens & les plus faints, des Thomas, des Bonaventure, des Antonin & de tous les autres, il n'a pris naiffance que dans la lie de ces derniers tems: Quoi donc ? Parcé que la pente de l'homme au relâchement, & la dépravation' de goût qui lui fait faifir avec avidité ce qui lui paroît extraordinaire, auront peut-être rendu cette opinion la plus commune faudra-t-il que les Evêques lui laiffent prendre de nouvelles forces? Ou ne doivent-ils pas au contraire la combattre avec d'autant plus de courage, & faire tous leurs efforts pour la profcrire & la bannir du Chriftianif

me.

Difons la même chofe dé l'o

pinion qui voudroit exclure du Sacrement de Pénitence la neceffité d'un commencement d'a

mour de Dieu. Ce n'eft pas l'opinion des hommes, mais la foi de l'Eglife qui doit nous guider dans une matiere de cette importance; & quand le Pape Alexandre VII. de très-heureufe mémoire auroit défendu par le decret le plus folemnel & par toute l'autorité du faint Siége, cette autorité fi chere & fi refpectable à tous les fideles, de cenfurer le fentiment contraire; devrionsnous fuppofer que fon intention eût été par- là de nous obliger à taire cette importante vérité f nettement & fi précisément déclarée par le faint Concile de Trente? Ou plûtôt en efprit de modération & de paix ne devons-nous pas la prêcher & l'établir avec d'autant plus de force

& de zele, qu'elle fe trouve attaquée par un plus grand nombre d'ennemis? Et nous abftenant à la vérité de toute qualification Théologique, mais néanmoins avec toute la confiance qu'infpire l'affurance de ne dire que la vérité, n'eft-il pas juste que nous difions après l'avoir fi bien établi, qu'on ne peut combattre la néceffité de l'amour de Dieu dans le Sacrement de Pénitence, fans combattre en même tems les decrets du S. Concile? Dépofitaires d'un fi faint & fi facré depôt, les Evêques ne peuvent,fans manquer à leur miniftere,fuivre à cet égard dans leurs jugemens l'opinion peut-être la plus commune ; ce qui feroit fur le vain & fur le faux prétexte de la probabilité donner aux Auteurs de ces dangereufes opinions une affûrance & plus vaine &

plus fauffe encore ; & laiffer contre la défense de J. C. prévaloir les traditions & les commandemens des hommes.

Qu'il me foit permis d'ajoûter avec refpect, que quelqu'intention qu'ait eue le Pape Alexandre VII. en voulant empêcher les Evêques pour le bien de la paix de cenfurer le fentiment qui nie la neceffité de l'amour dans le Sacrement de Pénitence, on ne peut jamais fuppofer qu'il ait voulu mettre ce fentiment à couvert des decrets & des cenfures d'Innocent XI. & d'Alexandre VIII. fes Succeffeurs. Or € 32. nous avons montré ci-deffus que les partifans de cette opinion tombent dans ces cenfures, en détruifant en general l'obligation d'aimer Dieu, & en préférant dans la matiere des Sacreméns le fentiment qui n'eft que probabie au fentiment sûr. Finiffons

XLIV.

Finiffons par quelques articles, où nous renfermerons en abregé tout ce que nous avons dit juf- de cet Ou

qu'ici.

I.

Le Sacrement de Pénitence eft auffi neceffaire à ceux qui font tombés dans le peché mortel après le Batême, que le Batême l'eft à tous les adultes qui n'ont pas été régénérés ; & cette neceffité n'eft pas feulement une neceffité de précepte, mais de moyen. (Ce qui s'entend fans préjudice du vœu du Sacrement.)

II.

Précis &

conclufion

vrage.

c. 20.

L'un & l'autre de ces deux Sac. 5.667. cremens n'eft pas le figne de la s. grace ou de la juftice reçue, mais la caufe, & comme l'inftrument établi de Dieu pour nous la donner.

III.

Ni l'un, ni l'autre, quand

T

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