des préparations,que la justification doit fuivre.

Mais pefons maintenant ces paroles avec toute l'attention ibid. qu'elles méritent: La juftification n'est pas la fimple remiffion des pechés, dit le Concile, mais

&

encore le renouvellement de L'homme interieur,par l'accepta tion volontaire de la grace des dons, par lesquels l'homme d'injufe devient jufte, & l'ami de Dieu d'ennemi qu'il étoit. Chacun n'y verra-t-il pas, s'il prend la peine de les approfondir, que dans l'acte même du renouvellement interieur doit être renfermé de notre part un acte libre, qui confifte dans l'acceptation volontaire de la grace, & de ces dons par lefquels l'homme d'injufte devient jufte, & l'ami de Dieu d'ennemi qu'il étoit : de forte qu'il demeure incontefta

notrepart

blement certain, que l'homme, dans la juftification & dans le renouvellementinterieur,donneun véritable confentement à la juftice & à l'amitié de Dieu, que la juftification répare & rétablit en lui? Et quel eft, ou peut être, ce confentement, finon le fruit & l'acte même de la véritable & parfaite charité, dont la grace de la juftification eft le principe : fur-tout après que le Concile a lui-même fait confifter toute la justice dans la charité, laquelle, dit-il, eft répandue dans le cœur &lui devient inhérente; ce qu'il repete clairement, & ce qu'il inculque fous peine d'anathême

ibid.

dans le fecond Canon de la Sef ibid. can. fion dont il s'agit.

11.

XIV.

Nous ferons voir dans la fuite que toute cette doctrine a été Explica puifée dans faint Thomas,ouplûlée de la dotôt qu'elle n'eft prefquequ'untiflu arine du

tion détail

Concile fur

de fes paroles. Mais pour ne pas

P'amour de nous diftraire de notre objet, il Dieu; & faut pefer ici toutes les expref

comment

ces com

mencemens d'amour fe ter

minent

ftification,

fions du Concile: elles méritent une grande attention.

Le Concile y représente l'ame & la confidere fous l'infufion de dans la ju- la grace, & dans l'inftant même & devien- de la juftification & du renouvelnent l'acte lement interieur. Car elle reçoit, véritable & dit-il, une grace qui non feule

charité.

ment lui remet fes pechés, mais quila renouvelle interieurement, & qui la fanctifie, & c'eft actuellement qu'elle la reçoit ; mais de quelle maniere ? Eft - ce d'une maniere morte? Non fans doute, mais par une acceptation volontaire de la grace, dit le Concile, c'est-à-dire par un actuel & libre confentement à cette grace,comme actuellement inherente. Tel eft l'efprit du Concile, telle eft la différence qu'il établit lui-mê

me

me entre la foi catholique, & la croyance perverfe des hérétiques. Il ne le diffimule point : L'homme ne devient jufte, dit-il, que par une acceptation volontaire de la grace & des dons. Eh! De quelle grace? Eh! De quels dons? Sinon de ceux par lefquels l'homme d'injufte devient jufte & l'ami de Dieu d'ennemi qu'il étoit Cette acceptation n'eft donc qu'un actuel & volontaire confentement à l'amitié de Dieu, c'est-à-dire à la charité réciproque qui fe forme alors entre Dieu & nous. Car tous les Théologiens conviennent que cette amitié de Dieu n'eft autre chofe qu'une charité mutuelle. Il fe fait donc alors un confentement à la charité qui nous unit à Dieu & qui l'unit à nous. Se fera-t-il fans un acte d'amour ? Qui pourroit avoir cette pensée ?

D

ww

Le Concile ajoûte,qu'il s'agit ici d'un confentement à la grace par laquelle l'homme d'injufte devient jufte. Et comment jufte? Sinon, comme nous l'avons dit après le Concile, par la charité que le Saint-Esprit répand audedans,& qu'il rend inhérente à l'ame? Or le confentement actuel & libre que nous donnons à la charité habituelle & fanctifiante, eft l'acte même & l'acte propre de la charité. Sans le concours de la charité habituelle, & tout-à-la fois actuelle,l'œuvre de la juftification ne fe confomme donc jamais dans le cœur.

Mais faudra-t-il que tous ceux qui font juftifiés, penfent diftintement à la charité habituelle & inhérente, tandis qu'il y a tant de vrais pénitens qui n'entendent pas même ces termes? L'objection feroit folide, s'il étoit