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je, eft - il neceffaire alors, que l'homme fe porte librement à la juftice, c'est-à-dire, comme nous l'avons ci-deffus remarqué, à l'amitié de Dieu & à la charité, & qu'il confente & coopere librement à la vocation de Dieu. Tout cela fans doute eft trèsclair dans les paroles du Concile; mais tout cela ne fuppofe-t-il pas dans le cœur du pénitent un mouvement libre, un véritable choix par lequel il se prépare à fuivre Dieu qui l'appelle à la graà la justice, à fon amitié, à

ce, la charité même ? Et ne voit-on pas dans tous ces actes du Pénitent,une foumiffion pleine & entiere aux impreffions & aux mouvemens, par lefquels le Saint-Efprit le porte vers la juftice, c'està-dire vers la charité ?

Par ces difpofitions l'ame fidele & pénitente va comme d'ellemême

même au-devant de l'Esprit faint qui lui ramene la juftice, & qui par la charité doit la rétablir dans fon cœur. Elle coopere à fon action par fon confentement. Elle s'élance vers la charité comme pour l'atteindre & pour la faifir; & comme elle va lui devenir inhérente, elle s'ajuste, pour ainfi dire, & fe rend propre à cette intime union. Aux invitations de la charité qui s'offre ellemême, le pénitent répond à son tour par fon acceptation, par une préférence de choix, & par un empressement à lui tendre les bras comme pour l'embraffer, & la placer au milieu de fon cœur. Or tout cela fe fait-il fans quelques commencemens d'amour qui fubfiftent en nous par forme de difpofition & de passage à l'état de juftice?

XVI.

Ajoûtons à ceci ce que nous Autre ob

E

fervation lifons dans le VII chapitre de la prife du même Seffion, que ceux qui

VII. chap.

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de la Seff. veulent fe préparer à la juftification, doivent demander la foi,

VI.

Jac. 11. non cette foi morte & oifive

$7.

dont parle faint Jacques, mais

cette foi vive & agiflante dont

parle faint Paul, lorfqu'il dit;

qu'en Jefus-Chrift ni la circon

Gal. v. fion, ni l'incirconcifion ne fervent de rien, mais la foi qui opere par la charité. Car c'est ainfi que le Concile s'en explique, lorfqu'après avoir rapporté ces paroles de faint Paul, il ajoûte : C'eft cette foi que les Catechume nes avant de recevoir le Baptê me,& fuivant la tradition des Apôtres, demandent à l'Eglife, (qui la donne par fes inftructions, & qui l'obtient par fes prieres:) lorfqu'ils demandent la foi qui donne la vie éternelle, c'est-à-dire cette foi qui operant

par la charité, donne la vie & le falut. Or on ne la demande cette foi, & l'on ne peut même l'attendre, que par quelques commencemens qu'on en a déja reçûs, & qui ne font autre chose que les commencemens de la fainte dilection, que le Concile ne ceffe de marquer par- tout, comme une préparation qui vient à la fuite de la foi & de l'efpe

rance.

rap

XVII.

La même chofe éta

A ce que nous venons de porter de la Seffion v1. & furtout du chapitre VI. répondent blie par le ces paroles du troifiéme Canon, Can. 3. de dont voici les termes: Si quella Seff, VI, qu'un dit que fans l'infpiration prévénante,& fans le fecours du Saint-Esprit,l'homme peut croire, e efperer, aimer, & fe repentir comme il faut, pour obtenir la grace de la juftification : qu'il foit anathême.

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Il n'eft pas néceffaire d'obfer ver ici que, fuivant l'ufage conftant du Concile, tous ces canons ont été difpofés de maniere que chacun d'eux fe rapporte en particulier à quelqu'un des decrets qui les précédent. Ce rapport entre le troifiéme Canon dont il s'agit ici, & le v1. cha pitre que nous venons d'expliquer, eft fenfible; & la fuite des paroles fuffiroit toute feule pour le démontrer, fi d'ailleurs il n'étoit reconnu de tout le mon de. Or voici quatre chofes dont le Concile nous parle dans le chapitre VI, & qu'il y propofe diftinctement & par ordre; la foi d'abord ; enfuite l'efperance; puis cet amour de Dieu lepar quel nous commençons à l'aimer comme la fource de toute juftice; & ce repentir enfin qui naît de l'amour, & dans lequel le Con

?

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