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cile fait confifter la pénitence qui
doit précéder le Baptême. Lors
donc
que nous retrouvons ces
quatre mêmes chofes dans le troi-
fiéme Canon, & que nous les y
voyons rappellées dans le même
ordre, pouvons-nous douter que
l'intention du Concile n'ait été
de les reprendre,fuivant fon ufa-
ge,en peu de mots,& avec fa pré-
cifion ordinaire, & de définir
que, pour obtenir la juftification,
il eft tout à la fois neceffaire de
croire, d'efperer, & d'aimer ; ces
trois actes fe réuniffant dans un
feul & même acte de Pénitence,
& ne devant jamais être féparés
les uns des autres, quand il s'a-
git de la préparation nécessaire à
la juftification?

XVIII.
On ré-

On dira peutêtre que cette doctrine fi précise, fi claire, & pondà l'obfi conforme au véritable efprit jection de du Concile, ne regarde que le ceux qui ra

portent cet

te doctrine Sacrement de Baptême, & non1 auBaptême le Sacrement de Pénitence; comfeul,& non me s'il falloit de moindres difpo

au Sacre

nitence.

de

que

?

ment de Pé. fitions pour le fecond que pour le premier; mais cette défaite n'eft-elle pas infoûtenable? 10. Sur quel principe feroitelle fondée Dira-t-on que du côté de Dieu la vertu du Sacrement de Pénitence eft plus gran celle du Baptême, & qu'il faut par conféquent de notre part moins de difpofitions pour lepremier, que pour le fecond? C'eft précisément tout le contraire:car la vertu du Baptême eft du côté de Dieu & plus grande & plus abondante, puifqu'il y remet tout à la fois & la coulpe & la peine du peché; ce qu'il ne fait pas dans le Sacrement de Pénitence. Et qui ne fçait que la Pénitence eft un fecond Baptême, auquel, je ne dirai pas nulle raison, mais

les plus legeres conjectures ne fçauroient donner lieu de penfer qu'il foit permis d'apporter de moindres difpofitions qu'au premier Auffi le Concile traitant en deux endroits de la différence de ces deux Sacremens, 1o. dans laSeffion v1. ch.xiv.& plus expreffément encore dans la Seffion XIV. chap. II. ne laiffe-t-il pas même entrevoir les plus legeres apparences de cette prétendue diftinction, fondée fur l'obligation de ce commencement d'amour neceffaire dans l'un, &non dans l'autre de ces deux Sacremens. Ceci eft affûrement très clair. Nous avons dans le Concile deux chapitres fur cette matiere; l'un fous le titre : De ceux qui font tombés depuis le Baptême,& de leur réparation:Seffion v1. L'autre eft à la Seffion x1v.fous ce titre: De la différence de la Péni

tence & du Baptême. Qu'on life avec attention ces deux chapitres. Nulle différence entre ces deux Sacremens, à raison des difpofitions neceffaires pour les recevoir : & c'étoit là cependant que le Concile auroit dû la marquer. Difons-le même : s'il falloit apporter plus de difpofitions à l'un des deux, ne faudroit - il pas décider pour le Sacrement de Pénitence, dans lequel nous devons réparer avec plus de foin & de follicitude l'outrage plus grief que nous avons fait à Dieu par le violement de notre Baptê

me?

2°. Ajoûtons à ceci les paroles de Jefus Chrift, qui nous dit, que celui à qui plus de pechés font remis, aime davantage; & demandons-nous fi dans le Sacrement de Pénitence plus de pechés ne font pas en effet remis,

puifque le crime que nous avons commis,en violant la fainteté de notre Baptême, en augmente le nombre. Bien loin qu'il nous foit donc permis d'affoiblir l'obligation d'aimer Dieu dans le Sacrement de Pénitence, nous devons l'y fuppofer au contraire & plus grande & plus étroite. Car quoique les paroles de Jefus - Chrift que je viens de rapporter, regar dent directement l'amour qui fuit la juftification; on n'eft pas moins en droit de les appliquer à celui qui nous y prépare, puifque celui qui demande & qui attend la juftification, doit être dans la même difpofition que celui qui rend graces de l'avoir recûe.

3 °. Enfin quelle raison pourroit-il y avoir de nier la néceffité de l'amour dans le Sacrement de Pénitence, plûtôt que dans le

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